Assassinat du Pr�fet Claude Erignac : d�but du proc�s lundi
May 31, 2003
Auteur: L'investigateur

Le proc�s des assassins pr�sum�s du pr�fet de Corse Claude Erignac tu� en f�vrier 1998 s'ouvre ce lundi 2 juin 2003 devant la cour d'assises sp�ciale de Paris en l'absence d'Yvan Colonna, auteur pr�sum� des coups de feu mortels, en fuite et dont le cas a �t� disjoint.

Huit nationalistes corses sont accus�s d'�tre soit les "ex�cutants" ou leurs complices pour six d'entre eux, soit les "inspirateurs", pour les deux autres, de l'assassinat de Claude Erignac, pr�fet de Corse, tu� � 60 ans de trois balles dans la nuque � Ajaccio le 6 f�vrier 1998 alors qu'il se rendait � un concert au Kallist� � Ajaccio.

L'auteur pr�sum� des coups de feu, Yvan Colonna, ne sera pas jug�. Il a pour l�heure �chapp� � toutes les polices depuis plus de quatre ans. Son cas a �t� disjoint pour permettre la poursuite des recherches le concernant tout en jugeant les autres.

Dans le box, Jean Castela, 43 ans, et Vincent Andriuzzi, 47 ans, tous deux enseignants, sont accus�s d'�tre les "intellectuels" du groupe et "les inspirateurs" du crime. Ce qu'ils contestent farouchement.

� leurs c�t�s, Alain Ferrandi, 42 ans, Didier Maranelli, 38 ans, Martin Ottaviani, 35 ans, Pierre Alessandri, 44 ans, Marcel Istria, 46 ans, et Joseph Versini, 45 ans, sont consid�r�s comme ex�cutants ou ayant particip� � des actes pr�paratoires. Cinq d'entre eux ont reconnu les faits, certains d�signant nomm�ment Yvan Colonna comme le tueur avant de se r�tracter.

Tous encourent une peine de r�clusion criminelle � perp�tuit� assortie d'une p�riode de s�ret� de 22 ans. C�est vraisemblablement sur cette s�ret� que se jouera le proc�s.

Trois autres hommes, Jean-Philippe Antolini, Beno�t Fustier et St�phane Monti, doivent compara�tre pour leur participation � deux s�ries d'attentats en 1994 et 1997, jointes au dossier principal et qui seront examin�es en premier. C�est d�ailleurs l� l�un des rares aspects scandaleux de ce proc�s si particulier : joindre le cas de ces trois mis en examen appara�t comme une mani�re de donner une coh�rence insidieuse � des affaires qui, a priori, n�en ont aucune.

L�ancien ministre de l�int�rieur Jean-Pierre Chev�nement, jamais en manque d�imagination, l�a d�ailleurs tr�s bien compris, puisque selon lui � c�est le (qui) FLNC a commandit� l'assassinat du pr�fet de Corse Claude Erignac le 6 f�vrier 1998 � Ajaccio �. Ce qui n�est �tay� par aucune preuve et surtout va � l�encontre de l�encha�nement des faits. Mais qu�importe : apr�s la th�se de la mafia, celle de la piste agricole, de la piste intellectuelle, Jean-Pierre Chev�nement en rajoute dans le gendre confus et au risque pour le coup de faire passer le proc�s pour un proc�s politique ce qui curieusement rejoindrait les positions des nationalistes.

L'actuel ministre de l'Int�rieur, Nicolas Sarkozy, en d�placement vendredi en Corse, a d�ailleurs r�fut� la th�se de Jean-Pierre Chev�nement. "Le proc�s Erignac rel�ve exclusivement du droit p�nal sans rev�tir une quelconque dimension politique", a-t-il d�clar�.

Cons�quence de l�affaire Antolini-Fustier-Monti, l'assassinat du pr�fet Erignac ne devrait donc pas �tre abord� avant "la mi-juin", indique-t-on au minist�re de la Justice.

L'assassinat du pr�fet de Corse a �t� attribu� par les enqu�teurs � un groupe de neuf militants cherchant � "refonder" le combat nationaliste apr�s les luttes entre factions rivales des ann�es 90.

L'objectif du commando, compos� de militants purs et durs "en rupture avec le FLNC", �tait "de cr�er un �lectrochoc pour les nationalistes, pour la Corse, pour le peuple et l'�tat, en visant un symbole de l'�tat en Corse".

Les clandestins du "groupe des anonymes" avaient pris la d�cision de faire quelques actions tr�s symboliques pour qu'elles se distinguent de celles perp�tr�es par les autres branches arm�es du mouvement nationaliste. Selon les d�clarations de certains accus�s devant les enqu�teurs, l'id�e �tait progressivement venue d'assassiner le pr�fet de Corse en sa qualit� de plus haut repr�sentant de l'�tat sur l'�le et de ce fait "cible la plus symbolique".
La premi�re op�ration, celle de l�attaque de la gendarmerie de Pietrosella, n�avait en d�finitive cr�� aucun remous ce qui avait profond�ment d��u le groupe sans-nom. D�o� la � n�cessit� � de mettre la barre toujours plus haut.

TOUT LE DOSSIER :

R�actions apr�s la profanation de la st�le du pr�fet Erignac
La veuve du pr�fet Erignac se dit "r�volt�e"
R�actions � la profanation de la plaque du pr�fet Erignac
Seulement 3 des 8 condamn�s pour l'assassinat d'Erignac font appel
L'incessante fuite en avant du nationalisme corse depuis l'affaire Erignac
L'affaire Erignac ne fait que commencer pour la justice
Quand les nationalistes r�vent d�un retour en gr�ce
Erignac : un verdict tr�s lourd et injuste qui mettra le feu aux poudres
Proc�s Erignac : un risque de "vendetta"
Proc�s Erignac : � Il faudrait r�veiller la greffi�re ! �
Erignac : un r�quisitoire-guillotine qui appelle la terreur !
Le proc�s Erignac va se poursuivre
Le proc�s Erignac renvoy� ?
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Le procureur g�n�ral intervient exceptionnellement au proc�s Erignac
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Proc�s Erignac: la famille Colonna refuse de s�exprimer
Proc�s Erignac: les accus�s �voquent le r�le des militants du Nord
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Proc�s Erignac: la derni�re ligne droite
Proc�s Erignac : un avocat g�n�ral qui devrait s�excuser
Proc�s Erignac : l�avocat g�n�ral fait du r�visionnisme sans le savoir
Dossier Erignac / Versini : un accus� d�accord pour l�assassinat mais "pas capable" de tuer
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ANALYSE / La presse et le proc�s Erignac
Proc�s Erignac le soufflet retombe
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Proc�s Erignac: que faisaient Castela et Antolini � Strasbourg le soir de l�attentat contre l�ENA ?
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Erignac : apr�s les d�clarations d�Alain Ferrandi, tout a �t� dit
Erignac: cinq accus�s reconnaissent l'attaque d'une gendarmerie
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L��tat se porte enfin partie civile dans l�affaire �rignac
La solitude de l��pouse et des deux enfants du pr�fet Erignac
Les deux autres dossiers jug�s en m�me temps
Assassinat du pr�fet : chronologie
R�cit : Ajaccio, vendredi 6 f�vrier 1998, 21H05 : un pr�fet tu� � bout touchant

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