Le proc�s des assassins pr�sum�s du pr�fet Claude Erignac a repris mardi matin devant la cour d'assises sp�ciale de Paris avec la poursuite de la lecture des actes d'accusations. Le proc�s,se tient face � une cour uniquement compos�e de magistrats et ne prendra fin qu�� la mi-juillet.
 
 
La lecture des actes d'accusation, qui a d�but� lundi, s�est poursuivie une partie de la matin�e avec surtout l'arr�t de renvoi concernant l'assassinat du pr�fet, le 6 f�vrier 1998, abattu de trois balles dans la nuque alors qu'il marchait seul dans une rue d'Ajaccio pour se rendre � un concert.
 
 
L'audience a �t� ensuite consacr�e � l'examen de la personnalit� des accus�s. Mme Erignac �tait absente ce matin � la reprise des d�bats. Ses enfants �taient pr�sents sur les bancs de la partie civile tandis que leur oncle se tenait un peu plus loin. La rumeur rapporte que rien ne va plus entre la famille Erignac et l��pouse du d�funt pr�fet.
 
 
Des proches des accus�s ont fait le d�placement de Corse mais la plupart, notamment les �pouses ou compagnes, ne pourront assister au proc�s avant d'�tre entendus comme t�moins, les 26 et 27 juin. Seront �galement appel�s � la barre pour t�moigner de nombreux policiers, dont Roger Marion qui avait men� l'enqu�te dans des conditions toujours controvers�es en raison notamment de l'arrestation rat�e d'Yvan Colonna, tueur pr�sum� du pr�fet. T�moigneront en outre deux figures du nationalisme corse, Edmond Simeoni et Jean-Guy Talamoni.
 
 
Ma�tre Vincent Stagnara qui d�fend plusieurs des mis en examen a d�clar� : "Ca va �tre un proc�s long et complexe. Il nous faudra expliquer inlassablement pourquoi des hommes ordinaires, ins�r�s dans la soci�t�, ont fait un tel geste". Ma�tre Stagnara sait de quoi il parle lui qui pourrait �tre jug� � ins�r� dans la soci�t� � et � qui la rumeur attribue un r�le important dans le FLNC jusqu�� il y a quelques ann�es. N�a-t-il pas fait partie de ce quarteron d�avocats nationalistes qui avaient applaudi lorsque des repr�sentants du FLNC avaient revendiqu�, il y a exactement dix ans, l�assassinat de Robert Sozzi ? C�est dire si Ma�tre Stagnara plaiderait pro domo. 
 
Pour cela, il faut "prendre en compte le contexte historique de la Corse", a insist� son coll�gue Me Lucien Felli, pour qui cette affaire "est �minemment politique". Rappelons pour m�moire qu�en 1998, la Corse n�avait jamais connu de p�riode aussi calme, que Fran�ois Santoni se trouvait en prison et que se pr�parait un scrutin d�mocratique � savoir les �lections territoriales. Et c�est pour cela que le commando a abattu le pr�fet, afin de troubler la p�riode.
 
Les mis en examen ont donc confirm� lundi leur identit� avant d'�couter silencieusement la fastidieuse lecture des actes d'accusation.
 
 
Tr�s affaibli par un accident cardiaque en prison, Jean Castela, 43 ans, soup�onn� d'�tre l'un des inspirateurs de l'assassinat du pr�fet, a �t� autoris� � ne pas se lever pour r�pondre aux questions de la cour, contrairement aux usages.
 
 
Non repr�sent� lors de l'instruction, l'�tat s'est enfin constitu� partie civile au premier jour du proc�s et entend "d�montrer la culpabilit� des accus�s", a insist� l'un de ses avocats, Me Beno�t Chabert. De mani�re �tonnante, le t�moignage du pr�fet Bonnet, tout de m�me essentiel n�a �t� requis par aucune des parties. Celui-ci a pourtant �crit ,sans obtenir de r�ponse, les 8 mai et 20 mai 2003 au procureur g�n�ral Nadal pour lui proposer de t�moigner dans le proc�s des assassins pr�sum�s de son pr�d�cesseur.
 
 
Il a saisi par lettre recommand�e le 30 mai 2003 le pr�sident Yves Jacob de son intention de t�moigner sans effet � ce jour. Pourquoi ne veut-on pas entendre celui qui a �t� en grande partie responsable de l�arrestation des assassins du pr�fet ? Que craint-on de cet homme sinon peut-�tre la r�v�lation de fautes commises au plus haut niveau par l��tat ?
 
D�autant que le planning du proc�s permet de constater que des hommes comme Antoine Rufenacht, maire UMP du Havre et pr�sident d'une association pour le souvenir de Claude Erignac n�a qu�un rapport lointain avec l�assassinat du pr�fet.
 
 
Calendrier du proc�s
 
 
mois de juin
 
- 3 et 4 juin : examen des personnalit�s des accus�s.
 
- 5: t�moignage du commissaire Roger Marion, ex-directeur central adjoint de la PJ.
 
- 6 et 10: examen des attentats perp�tr�s en 1994 � Mende, Nice et Paris
 
- Du 11 au 13 puis le 16: examen des attentats perp�tr�s en 1997 � Strasbourg (contre l'ENA), � Vichy et contre la gendarmerie de Pietrosella.
 
- 17: examen de l'assassinat du pr�fet Claude Erignac. Sa veuve pourrait prendre la parole "si elle le d�sire", selon le pr�sident de la cour. T�moignage du commissaire Demetrius Dragacci, chef de la police judiciaire d'Ajaccio � l'�poque.
 
- 26 et 27: t�moignages des compagnes des accus�s. 
 
 
mois de Juillet 
 
- 2: t�moignages de membres de la famille d'Yvan Colonna, tueur pr�sum� du pr�fet, toujours en fuite.
 
- 3: t�moignages des leaders nationalistes Edmond Simeoni et Jean-Guy Talamoni, cit�s par la d�fense.
 
- 4: t�moignage du maire UMP du Havre, Antoine Rufenacht, pr�sident d'une association pour le souvenir de Claude Erignac.
 
(le 6 juillet les Corses votent pour ou contre le projet du gouvernement relatif � une collectivit� unique)
 
- � partir du 7: plaidoiries des parties civiles, r�quisitoire de l'accusation et plaidoiries de la d�fense. 
 
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