Proc�s Erignac le soufflet retombe
Jun 21, 2003
Auteur: L'investigateur

Mauvais souvenir pour les accus�s et du coup ambiance tendue vendredi devant la Cour d'assises de Paris entre les hommes accus�s d'avoir assassin� le pr�fet de Corse Claude Erignac, et l'homme qui a recueilli leurs premiers aveux en garde � vue, le commandant Georges Lebbos de la Division nationale antiterroriste (DNAT).

Le policier d�crit la garde � vue de Didier Maranelli, le premier � avoir d�voil� le nom des membres du commando et la place occup� par chacun le soir du 6 f�vrier 1998.

"Il a reconnu avoir particip� � l'assassinat. Puis il a demand� du repos. Lors du deuxi�me interrogatoire nous sommes rentr�s dans le vif du sujet. Au d�part Didier Maranelli a refus� de s'expliquer sur les participants. Je lui ai propos� de les d�signer par des X, de X1 � X7. Il a expliqu� tout l'assassinat. Quelques heures apr�s nous lui avons demand� de prendre ses responsabilit�s. Il a donn� les noms pour chacun des X".

Maranelli avait assur� jeudi avoir subi des pressions et s'�tre fait souffler le nom du tireur pr�sum�, Yvan Colonna, par les policiers. Lebbos d�ment formellement et r�pond avec pertinence : � Les noms ? Je ne pouvais pas les deviner. Ils ne figuraient pas sur notre liste de premi�re vague d'interpellations �. Ce qui est exact et explique les rat�s ult�rieurs.

Lebbos pr�cise : "Vincent Andriuzzi a dit qu'il allait expliquer tout ce qu'il a fait. Il a dit un certain nombre de choses hors PV. Il a dit: � Si j'�tais le pr�fet, Jean Castela serait mon directeur de cabinet �. Il a trahi la confiance que nous lui avons accord�", assure M. Lebbos.

Andriuzzi, pr�sent� comme l'auteur des revendications et instigateur de l'assassinat, s'insurge: "C'est une honte d'entendre dire des choses pareilles. En garde � vue, M. Lebbos m'a dit que j'allais aller aux assises. Il m'a dit: � C'est une corrida, vous allez �tre au milieu, le pr�sident va agiter la cape rouge. Au final la b�te est mise � mort et moi j'aurai les oreilles et la queue'".

Rires de la salle, le policier tente de se d�fendre. Me Patrick Maisonneuve, avocat d'Andriuzzi, enfonce le clou se disant � profond�ment choqu� � par l'absence de certaines d�clarations dans le PV. Le policier bafouille et rend les armes.

Le pr�sident passe � la pr�paration de l'assassinat. Me Eric Dupont-Moretti, avocat de Jean Castela, tente d'interroger le t�moin. Mais le pr�sident pr�f�re entendre les choses de la bouche des accus�s. � Je n'ai rien � dire �, commence Didier Maranelli. � C'�tait en d�cembre 1997, janvier 1998 �, r�pond Alain Ferrandi, sortant � la surprise g�n�rale, de son mutisme habituel. � En fait je ne me souviens pas �, se d�p�che de rectifier Didier Maranelli comme s'il avait re�u le feu vert du � chef �, fait remarquer un magistrat. Les accus�s n'iront pas plus loin.

Mais de fait, Ferrandi est une nouvelle fois apparu comme le chef ce qu�il n�a d�ailleurs jamais ni�. Une journ�e fade pour un proc�s fade. Reprise lundi apr�s rel�che samedi et dimanche.

Dossier Erignac

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