Proc�s Erignac: la derni�re ligne droite
Jun 30, 2003
Auteur: L'investigateur

Le proc�s des assassins pr�sum�s du pr�fet Claude Erignac entre dans la derni�re semaine de d�bats, ultime occasion pour ceux des accus�s qui reconnaissent leur participation aux faits de dire "qui a tu� le pr�fet".

Pour l�heure le proc�s n�a pas donn� grand-chose sinon le p�nible sentiment d�un bricolage � tous les niveaux. Les accus�s ont trouv� leur rythme de croisi�re en refusant de r�pondre aux questions et d�montrant par l� une certaine solidarit� qui n��tait pas �vidente � la lecture de leurs d�positions. L�accusation, quant � elle, n�a gu�re marqu� de points.

La semaine � venir sera marqu�e mercredi par la venue comme "t�moin" de la famille d'Yvan Colonna, en fuite depuis plus de quatre ans.

Yvan Colonna avait �t� d�sign�, durant l'enqu�te, comme le tueur par certains des co-accus�s, avant que ces derniers ne se r�tractent et ne le mettent formellement hors de cause durant l'audience. La m�re et l'�pouse d�Yvan Colonna, notamment, sont invit�es � venir t�moigner, � la demande de l'accusation. Cependant, ce t�moignage ne sera pas sans poser des probl�mes proc�duraux importants puisque, juridiquement, il est impossible d'�voquer le cas d'Yvan Colonna, son dossier ayant �t� disjoint. La question est aussi de savoir quelle utilisation sera faite pour l'enqu�te toujours en cours sur Yvan Colonna des d�clarations devant la cour.

Jeudi, Jean-Guy Talamoni, le chef de file de Corsica Nazione et Edmond Simeoni, figure historique du nationalisme corse, tenteront d�expliquer � la cour le contexte politique et historique de cet assassinat. Pourtant ces t�moignages risquent fort de tomber � plat et surtout d�appara�tre comme des justifications d�un geste que pourtant les deux t�moins ont condamn� en leur temps.

Maintenant que les accus�s ont � innocent� � Yvan Colonna, la question reste : � Qui a tu� le pr�fet Erignac ? �.

"Le proc�s n'est pas fini, vous pouvez encore faire preuve de courage et de charit�", implorait jeudi l'avocat de la famille Erignac, en s'adressant � Pierre Alessandri, l'un des accus�s qui reconna�t sa participation � l'assassinat du pr�fet de Corse sans vouloir d�tailler le r�le de chacun des protagonistes.

Au nom de sa cliente, Dominique Erignac, la veuve du pr�fet, Me Philippe Lemaire harc�le parfois les accus�s qui reconnaissent leur participation pour qu'ils avouent "qui a tu� le pr�fet".

"Mme Erignac a le droit de savoir", a-t-il affirm� plusieurs fois, en faisant appel, vainement, � "l'honneur", au "courage" ou � "la charit�" des accus�s.

Deux accus�s qui ont reconnu leur participation au crime doivent encore �tre interrog�s. Ceux qui ont d�j� subi l'interrogatoire r�capitulatif peuvent cependant reprendre la parole s'ils le souhaitent.
Enfin, trois accus�s qui contestent toujours toute implication seront interrog�s �galement dans la semaine.

Les d�bats devraient s'achever vendredi pour laisser place aux plaidoiries des parties civiles. Le r�quisitoire est attendu au plus t�t le lundi 7 juillet.

On ne sait toujours pas quel est l��tat de sant� de Jean Castela qui, selon certaines informations, est vraiment tr�s faible.

Quelques d�tenus ont des chances de sortir de prison � l�issue du proc�s. Il s�agit de Jean Castela, de Vincent Andriuzzi, de Jean-Christophe Antolini qui ont d�j� purg� quatre ans et demi de prison. Ceux qui ont reconnu l�assassinat seront vraisemblablement le plus lourdement condamn�. Pour les autres tout d�pendra de � l�humeur � d�une cour qui ne s�est gu�re montr�e curieuse quant aux pr�mices de l�affaire et notamment sur l�existence du groupe Sampiero.

DOSSIER ERIGNAC

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