Proc�s Erignac: la famille Colonna refuse de s�exprimer
Jul 3, 2003
Auteur: L'investigateur

Les membres de la famille d'Yvan Colonna, assassin pr�sum� du pr�fet de Corse Claude Erignac, ont refus� de r�pondre aux questions de la cour d'assises de Paris, qui les entendait comme t�moins.

"Je n'ai rien � d�clarer", ont r�p�t�, au 21�me jour du proc�s, le p�re, la s�ur, le fr�re et l'ex-compagne de l'�leveur de Carg�se, en fuite depuis mai 1999.

Tous �taient curieusement cit�s par l'accusation bien que le cas d'Yvan Colonna, disjoint dans une enqu�te toujours en cours, ne soit pas examin� dans ce proc�s, m�me par contumace. L'audience ne concernait en effet que les huit hommes accus�s d'avoir con�u le crime ou particip� � l'op�ration commando.

Les membres de la famille Colonna (d�sign�s folkloriquement comme � les membres du clan Colonna � par une presse peu scrupuleuse des concepts utilis�s) se sont retranch�s derri�re la proc�dure pour refuser de parler. Le p�re du tueur pr�sum�, l'ex-d�put� socialiste des Alpes-Maritimes Jean-Hugues Colonna, 62 ans, a uniquement pr�cis� qu'il �tait convaincu de l'innocence de son fils.

Il a justifi� une lettre envoy�e le 29 mai 1999 � la veuve de Claude Erignac, o� il demandait "pardon" au nom de son fils, par "la pression m�diatique" qui l'aurait incit� � �crire.

"Ce n'�tait pas la reconnaissance de la culpabilit� de mon fils. Je tiens � le dire car je sais que la lettre a �t� transmise � la justice comme �l�ment � charge", a-t-il dit.

Il a jur� � la cour qu'il n'avait plus de nouvelles du fuyard depuis mai 1999: "Je vous regarde bien dans les yeux, monsieur le juge, et je vous confirme, je vous r�p�te, je n'ai eu depuis sa cavale aucun contact avec lui".

Interrog� sur l'attitude de son fils apr�s le crime, il a refus� de r�pondre en expliquant qu'il ne voulait pas � anticiper sur un proc�s � venir � et souhaitait � pr�server les moyens de d�fense d'Yvan Colonna �.

Le t�moin suivant, son fils St�phane, 41 ans, fr�re d'Yvan, a refus� de r�pondre aux questions, tout comme sa s�ur Christine, 43 ans, comme Pierrette Serreri, 49 ans, ex-compagne du fuyard, et sa s�ur Am�lie Serreri, 41 ans, compagne de St�phane Colonna.

L'avocat g�n�ral, qui les avait cit�s � compara�tre, s'est content� de quelques questions sur leurs rapports avec les accus�s pr�sents, des questions qui sont rest�es sans r�ponses.

L�impression est qu�ils avaient �t� convoqu�s pour la forme mais que l�accusation �tait bien consciente du caract�re vain de la chose puisqu�elle ne pouvait les interroger sur Yvan Colonna lui-m�me son cas ayant �t� disjoint des autres accus�s.

Durant toute l'audience, Me Antoine Sollacaro, avocat officiel de l'accus� Marcel Istria et conseil officieux d'Yvan Colonna, est intervenu pour s'opposer � toute question directe sur le grand absent du proc�s.

L'ambigu�t� demeure sur son r�le dans le crime puisque les accus�s, Alain Ferrandi, Didier Maranelli, Pierre Alessandri, qui reconnaissent leur participation, ont d�j� affirm� qu'Yvan Colonna n'avait rien � voir dans l'affaire, revenant sur les d�clarations de 1999 o� ils le d�signaient comme le tireur.

L'audience s'est termin�e sur un incident tragico-comique provoqu� par Marcel Istria. Membre pr�sum� du commando de tueurs, il nie toute implication et a justifi� mardi des communications t�l�phoniques pass�es avec Yvan Colonna avant le crime en expliquant que ce dernier lui avait pr�t� des ch�vres.

"Je remercie la cour et l'avocat g�n�ral. Il n'y avait que 40 personnes de mon village qui �tait au courant de ces histoires de ch�vres, maintenant il y a toute la France", a-t-il lanc�.

Les accus�s, leurs proches et les membres de la famille Colonna ont alors maladroitement �clat� de rire, suscitant la col�re du pr�sident Yves Jacob, qui a impos� le silence et s�chement interrompu Jean-Hugues Colonna qui tentait de se justifier.
On veut croire que les accus�s et les t�moins gardent en m�moire qu�ils interviennent dans une proc�dure qui a � juger un assassinat et non une bonne blague de village. On imagine la douleur de la famille Erignac confront�e � ces �clats de rire. La preuve que les douleurs des uns et des autres ne sont pas comparables et ne se surajoutent pas. Les uns peuvent encore �clater de rire quand la victime est muette pour toujours.

Dossier Erignac

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