Apr�s l'arrestation d'Yvan Colonna, le renvoi du proc�s des huit hommes accus�s de l'assassinat du pr�fet de Corse Claude Erignac, �tait jug� in�luctable dimanche par une grande partie des avocats impliqu�s dans la proc�dure. 
 
On croit par ailleurs savoir que le procureur g�n�ral Jean-Louis Nadal h�site encore. 
 
Il reviendra aux sept magistrats de la cour d'assises sp�ciale de trancher lundi apr�s un d�bat public avec les avocats de la d�fense et de la famille Erignac.  
 
� Je ne vois pas comment on peut prendre le risque de juger les huit accus�s sans entendre Colonna", a d�clar� � Reuters Me Patrick Maisonneuve, avocat de l'accus� Vincent Andriuzzi. Imaginons qu'ils soient condamn�s et qu'ensuite, Yvan Colonna fasse des d�clarations in�dites. Ce serait une situation impensable �. 
 
Yvan Colonna �tant mis en examen depuis samedi soir dans une information judiciaire distincte du proc�s qui se d�roule depuis le 2 juin � Paris, il ne peut �tre entendu imm�diatement devant la cour d'assises sp�ciale. 
 
Le sc�nario le plus plausible est donc que la cour renvoie l'examen de l'affaire, le temps que les juges d'instruction terminent la proc�dure s�par�e visant Yvan Colonna. 
 
Jean-Louis Brugui�re, Laurence Le Vert et Gilbert Thiel devront l'interroger et ordonner les expertises psychiatriques obligatoires en mati�re criminelle, ce qui peut �tre fait en six mois. Les observateurs pensent qu�un nouveau proc�s ne pourrait se tenir avant un an. 
 
Yvan Colonna renvoy� en cour d'assises, les deux dossiers seraient joints et le proc�s reprendrait avec neuf accus�s. 
 
L�autre option - terminer le proc�s en cours avec un verdict jeudi - n'�tait cependant pas totalement �cart�e dimanche. 
 
Me Antoine Sollacaro, conseil d'Yvan Colonna et de l'accus� Marcel Istria, entendrait plaider lundi en faveur de cette solution. Marcel Istria a en effet toujours ni� son implication dans les affaires de Pietrosella et de l�assassinat du pr�fet. Quant au proc�s d�Yvan Colonna, il serait plus � s�r � si les autres accus�s avaient d�j� �t� jug�s, Yvan Colonna devenant ma�tre de ses d�clarations. 
 
De leur c�t�, l'avocat de la veuve du pr�fet et de ses deux enfants, Me Philippe Lemaire, et celui du fr�re de Claude Erignac, Me Vincent Courcelle-Labrousse h�siteraient encore pour les m�mes raisons que celles qui pr�sident au choix de Ma�tre Sollacaro. 
 
Dans l'instruction conduite � l'encontre du berger corse, les avocats d'Yvan Colonna pourront d�poser des demandes d'investigation et faire appel si elles sont refus�es. 
 
Ensuite, ils pourront retarder l'�ch�ance d'un renvoi en cour d'assises, en faisant encore appel puis en d�posant un pourvoi en cassation. 
 
Si le d�lai devient trop long, les huit accus�s du proc�s Erignac ne manqueront pas de demander leur remise en libert�, mettant la justice en difficult� puisque la d�tention provisoire deviendrait d�une telle longueur que la Cour de justice europ�enne condamnerait la France. 
 
Cinq accus�s - Alain Ferrandi, Didier Maranelli, Pierre Alessandri, Martin Ottaviani et Marcel Istria - sont accus�s d'avoir particip� � l'assassinat du pr�fet le 6 f�vrier 1998 � Ajaccio. 
Joseph Versini compara�t pour des participations � des r�unions pr�paratoires. Les enseignants Vincent Andriuzzi et Jean Castela sont accus�s d'avoir con�u le crime. 
 
Le cas des accus�s Castela et Andriuzzi semble en l'�tat tr�s probl�matique. Les preuves de leur implication semblent manquer. L��tat de sant� de Castela est d�plorable. Mais en l��tat des choses, ils ne peuvent �tre retenus en d�tention en dehors de toute condamnation. Il en va de m�me pour Antolini Jean-Christophe dont le maintien en prison frise le scandale. R�ponse lundi. 
 
Mais la d�cision risque de peser sur la suite des �v�nements. Un proc�s renvoy� et des d�tenus lib�r�s pourraient contribuer � d�tendre l�atmosph�re encore alourdie par l�attaque cardiaque dont a �t� victime Charles Pieri et qui va peser dans la situation interne du FLNC Union des Combattants. 
 
Dossier Erignac 
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