Le communiqu� de revendication
Au cours des jours et des semaines suivant les arrestations intervenues le 27 mars, bombages, inscriptions et graffitis se multipliaient sur les murs des d�partements de la Corse, r�clamant la libert� pour les patriotes emprisonn�s, d�non�ant "ANTONA et DEWEZ" comme sp�culateurs et d�signant DEWEZ comme un mort potentiel.
Tandis que le Mouvement pour l'Autod�termination d�non�ait dans Paese, l'agression contre "SPERONE", r�alisation qui selon les porte-parole du mouvement serait agr��e par le code des investissements s'il en existait un, et d�fendait Henri ANTONA, investisseur d'origine corse, l'hebdomadaire nationaliste "U Ribombu" dans ses �ditions des 31 mars et 7 avril soutenait les patriotes incarc�r�s, d�non�ait la sp�culation immobili�re dans l'extr�me Sud de la Corse et publiait la revendication du F.L.N.C. Historique.
Le 1er Avril en effet, vers 9 heures 30, � la suite d'un appel anonyme re�u sur sa ligne � la r�daction de R.C.F.M. lui annon�ant suivant une formule consacr�e : "Votre bo�te � lettres est charg�e", Miche ! CODACCIONI, r�dacteur en chef � R.C.F.M. et destinataire habituel des communiqu�s du F.L.N.C. Historique, se rendait � son ancien domicile (il venait de d�m�nager), 21 rue Campinchi, et y trouvait un texte de trois pages dactylographi�es �manant du F.L.N.C. Historique. Ce texte revendiquait outre l'action du 27 mars, plusieurs mitraillages et attentats perp�tr�s contre des locaux de gendarmerie et le Palais de Justice d'AJACCIO les 28, 29 et 30 mars et justifiant son action contre SPERONE d�nonc� comme un symbole de la spoliation de la terre corse par une mafia de sp�culateurs.
Ce communiqu� sera int�gralement reproduit dans l�hebdomadaire nationaliste � Ribombu � num�ro 173 consacr� � l�affaire de Sperone.
� Le FLNC : conduire jusqu'� son terme le combat lib�rateur
Sperone est un des symboles de la spoliation de la terre corse par une mafia de sp�culateurs d�nonc�s depuis toujours par l'ensemble des nationalistes. Notre op�ration s'inscrit dans le fil historique de la d�fense de sa terre par le Peuple Corse.
La tournure prise par cette op�ration r�sulte de la volont� de l'�tat de casser la seule organisation qu'il n'a pas r�ussi � soumettre, et du contexte local de l'extr�me-sud propice � la propagation d'informations dont la police ne pouvait manquer de faire son profit.
La personnalit� exemplaire des membres de notre commando est la r�ponse la plus flagrante � tous les d�tracteurs et accusateurs qui, ayant perdu le sens des valeurs ancestrales, ont fait passer leurs ranc�urs personnelles devant les int�r�ts de leur peuple.
Dans cette situation la mise au point suivante est aujourd'hui devenue indispensable.
On assiste depuis quelques mois � une v�ritable offensive psychologique contre notre lutte, contre notre organisation. Cette campagne vise � salir notre action en tentant de l'assimiler � un combat anarchique men� par des bandes arm�es aux motivations d�sormais obscures. Certains, issus de nos rangs, pour la plupart ayant abandonn� ou trahi la lutte historique de ce peuple, se complaisent � affirmer que nous sommes entr�s dans une phase politique nouvelle.
Pour eux, les combats qui sont les n�tres sont vains. � les entendre, les bases d'une construction politique seraient aujourd'hui r�unies avec ceux-l� m�me qui ont maintenu notre peuple en �tat de d�pendance. Ils vont jusqu'� regretter, voire m�me � condamner tout ce qui constitue le sens et l'essence de la lutte. Il faudrait selon eux faire amende honorable pour m�riter sa place � la table ronde ouverte par l'�tat colonial. Le tribut � payer � la respectabilit� serait l�abandon pur et simple du combat clandestin.
La paix oui mais pas � n'importe quel prix.
Tant de mauvaise foi et d'avilissement moral pourraient laisser indiff�rent si ces confusions n'avalent pour seul objectif de faire renoncer le Front � exercer son r�le l�gitime de tenant de la lutte politico-militaire.
Nous sommes certes favorables � la paix, mais pas � n'importe quelle paix, pas � n'importe quel prix. Contrairement � ce que pr�tendent les colporteurs de cette propagande, nous n'avons nulle volont� h�g�monique, nous ne voulons ni r�genter, ni imposer. La l�gitimit� que nous revendiquons s'inscrit toute enti�re dans le fil historique de notre action, de la cr�ation du F. LN.C. � ce jour. Nous ne faisons que continuer quand d'autres ont abandonn�, nous ne faisons que militer quand d'autres ont d�sert�, nous ne faisons que lutter quand d'autres se sont rendus.
La nature politico-militaire de notre organisation reste plus que jamais la garantie des int�r�ts communautaires du Peuple Corse. C'est en lui que nous puisons nos forces, notre inspiration et notre foi, c'est aupr�s de lui que nous trouvons le soutien n�cessaire � notre combat.
Nous ne sommes ni une avant-garde �clair�e, ni un bras arm�. � ce titre nous ne pouvons que condamner la floraison de ces pr�tendus mouvements clandestins, prestataires de service d'ambitions personnelles de gourous en mal d'illumination ou de cadres m�diocres de la politique recycl�s dans l'affairisme r�gional. Une tricherie intellectuelle �rig�e en syst�me de pens�e politique, une r�f�rence fallacieuse � l'�thique - mot dont ils ont toujours ignor� le sens - compl�tent leurs propos moralisateurs et d�magogiques destin�s � masquer leurs alliances politiques clanistes.
Cette version perverse de la r�alit� est contraire m�me aux aspirations du peuple, � l'union. Celle-ci suppose le rejet d�finitif du culte de la personnalit�, du pouvoir personnel et de la compromission. Elle ne peut �tre con�ue comme un ravalement de fa�ade du syst�me actuel, mais comme un �l�ment de rupture avec la r�gime colonial.
L'union ne saurait servir de paravent � des calculs politiciens d'appareils. Les exigences d'abandon de la lutte arm�e, de la clandestinit� et donc de ce qui s'y rattache, comme l'imp�t r�volutionnaire, constituent un pr�alable inacceptable.
Si nous n'avons pas suivi dans le ridicule ceux qui ont d�clar� avoir renonc� � l'imp�t r�volutionnaire, ce n'est ni par app�tit financier, ni par go�t du singularisme. Il est simplement le garant du rejet de toutes les compromissions, il est la certitude pour le peuple que des combattants luttent encore pour autre chose que des casinos ou des �tablissements de nuit. Il est un des n�cessaires soutiens financiers � une lutte longue, dure et difficile.
Nous n'accepterons aucune d�naturation de notre action.
Toutefois, � l'attention de nos d�tracteurs qui ont abandonn� l'imp�t r�volutionnaire pour pratiquer le racket pur et simple, nous tenons � pr�ciser que toutes nos revendications sont rigoureusement authentifiables et authentifi�es, aucun doute n'est possible. Tous les apprentis racketteurs seraient bien inspir�s de ne pas user de notre sigle. Nous saurions, si cela se produisait, y mettre fin de mani�re radicale. A ce sujet, comme dans tout autres domaines, nous ne saurions continuer � accepter toute d�naturation de notre action, et encore moins par ceux qui se sont vu exclure pour leurs agissements. Trop de conditions pourraient �tre r�unies alors par ces � penseurs � de l'action psychologique sans que certains ne songent un jour � en tirer profit, truands en mal d'expansion ou autres.
Que personne ne se fasse d'illusions : toute pression, toute menace, non seulement sera sans effet mais pourrait se retourner contre ceux qui les prof�rent ou les envisagent.
Des r�gles rigoureuses et parfois douloureuses
Nous avons d�j� soulign� combien la nature de notre combat imposait des r�gles rigoureuses et parfois douloureuses. Il se situe en dehors des lois de l'�tat colonial, il ne reconna�t que les lois de ce peuple, de son histoire. L'affaire Sozzi ne doit plus servir de justification � tous ceux qui, apr�s s'en �tre d�tourn�s, ont entrepris de casser la lutte.
Que cela soit clair : jamais nous ne laisserons attenter � l'int�grit� physique d'un de nos militants.
Comble de l'hypocrisie, mus par la haine port�e � notre organisation ainsi que par un espoir monstrueux de revanche contre la seule force d'opposition efficace au fl�au de la drogue, nos accusateurs prennent fait et cause, qu'ils le veuillent ou non, pour les marchands de mort lente que la � justice officielle � laisse pratiquement libres de perp�tuer leur commerce criminel.
A ceux - souvent les m�mes - qui nous font le grief d'�tre devenus � l'interlocuteur privil�gi� � de l'�tat, nous rappelons simplement qu'il n'y a pas d'exemple dans l'histoire de l'humanit� d'un r�glement de gr� ou de force d'un conflit sans contacts pr�liminaires entre parties antagonistes. Les exemples les plus r�cents concernent l'O.L.P. et Isra�l, l'I.R.A. et le gouvernement anglais.
A tous ceux qui se lamenteraient de ne pas avoir �t� consult�s, il suffit de leur rappeler une autre constante : un �tat quel qu'il soit ne prend contact qu'avec ceux qui ont des arguments � exposer, � faire valoir,
avec ceux qui incarnent la revendication vitale, nationale, de leur peuple.
Aucun �tat ne discute avec ses valets
Ceux qui ont d'avance tout c�d� ne sont plus consid�r�s comme des interlocuteurs, mais dans le meilleur des cas comme des comparses, voire comme des serviteurs. Or l'�tat ne discute pas avec ses valets : il les sonne pour leur prescrire ses quatre volont�s.
En ce qui nous concerne, les contacts que nous avons eu l'ont �t� au vu et au su de nos militants et de nos partenaires. A aucun moment il n'a �t� question de renoncer, fut-ce momentan�ment, � la lutte arm�e.
Plus que jamais, nous restons d�termin�s � mener � terme, avec notre peuple, le combat lib�rateur.
Fronte di Liberazione Naziunale di a Corsica
Revendiquons :
- Action commando Sperone (27/03/94)
- Mitraillage gendarmerie Bunifaziu (28/03/94)
- Mitraillage et attentat gendarmerie Ghisunaccia (29/03/94)
- Attentat palais de justice Aiacciu (29/03/94)
- Mitraillage gendarmerie de Pen (29/03194)
- Mitraillage caserne Battesti, Aiacciu (30/03i94)
- Mitraillage gendarmerie Montesoru, Bastia (30/03/94)
� Mitraillage et attentat gendarmerie Borgu (30/03/94)
Confirmons : 2103 �
L'examen technique de ce document montrait qu'il avait �t� dactylographi� avec une police de caract�res courrier 10, fabriqu�e par Olivetti et �quipant de nombreuses machines, d�j� apparue depuis 1992 � diverses occasions sur des communiqu�s et tracts �manant de l'organisation dissoute et qu'il comportait un logo en forme de bandeau apparu lui aussi � plusieurs reprises et ce depuis 1991.
Plusieurs empreintes �taient relev�es sur le document dont certaines �taient identifi�es comme celles de Michel CODACCIONI, les autres �tant inconnues.
Des tracts d'un feuillet recto verso reproduisant cette revendication �taient diffus�s sur la voie publique. L'examen de l'un deux montrait qu'il avait probablement �t� g�n�r� sur micro-ordinateur Macintosh avec une police de caract�re Helvetica, en attribut normal et gras d'une taille de 10, commercialis�e avec ce type d'appareils, et �dit� sur une imprimante compatible au monde Macintosh mais non identifiable, le tract �tant une photocopie et non un original.
Par ailleurs le 5 juin 1994, une manifestation �tait organis�e dans le cadre d'une journ�e de l'environnement � CAVALLO et sur le domaine de SPERONE, au cours de laquelle des d�gradations et inscriptions �taient effectu�es sur des villas du domaine et � l'issue de laquelle des repr�sentants du mouvement "Corsica Nazione" donnaient une conf�rence de presse pour r�clamer la pr�servation de ces sites, le respect de la loi littoral, un code des investissements et la mise en place d'un Office Foncier pour �viter que des militants nationalistes corses ne fassent le sacrifice de leur libert�.
Les mis en examen, pour leur part, d�claraient s'�tre trouv�s � SPERONE ce jour-l� parce que leur organisation luttait contre la sp�culation immobili�re et leurs conseils produisaient une volumineuse documentation relative aux investissements immobiliers de la r�gion de BONIFACIO, objets de longue date de vives critiques de la part du mouvement � a Cuncolta Naziunalista �.
Selon nos informations, l��criture du communiqu� de revendication avait �t� confi� � Jean-Michel Rossi, lib�r� de prison depuis le mois d�octobre 1993.
Analyse du texte du FLNC
Le FLNC Canal historique vise �videmment les fr�res ennemis du FLNC Canal habituel accus� de s��tre couch� devant Pierre Joxe, ministre de l�int�rieur du pr�c�dent gouvernement socialiste. Le Canal habituel qui a renonc� � l�imp�t r�volutionnaire est suspect� de vouloir laisser tomber la clandestinit� ce qu�il fera d�ailleurs plus tard apr�s bien des drames.
� L'union ne saurait servir de paravent � des calculs politiciens d'appareils. Les exigences d'abandon de la lutte arm�e, de la clandestinit� et donc de ce qui s'y rattache, comme l'imp�t r�volutionnaire, constituent un pr�alable inacceptable. Si nous n'avons pas suivi dans le ridicule ceux qui ont d�clar� avoir renonc� � l'imp�t r�volutionnaire, ce n'est ni par app�tit financier, ni par go�t du singularisme. Il est simplement le garant du rejet de toutes les compromissions, il est la certitude pour le peuple que des combattants luttent encore pour autre chose que des casinos ou des �tablissements de nuit. Il est un des n�cessaires soutiens financiers � une lutte longue, dure et difficile.
Nous n'accepterons aucune d�naturation de notre action. �
� L�, le FLNC Canal historique fait allusion aux efforts de l�ANC et de Pierre Poggioli pour mettre � l�ordre du jour des nationalistes ces points. L�ANC qui avait int�gr� la coalition Corsica Nazione, l�avait quitt� en donnant pour pr�texte ces divergences. Quelques mois apr�s l�op�ration de Sperone, Pierre Poggioli se faisait tirer dessus par des militants du Canal historique vraisemblablement des hommes du secteur Cargese-Sagone, commandit� par le chef du secteur d�Ajaccio.
Toutefois, � l'attention de nos d�tracteurs qui ont abandonn� l'imp�t r�volutionnaire pour pratiquer le racket pur et simple, nous tenons � pr�ciser que toutes nos revendications sont rigoureusement authentifiables et authentifi�es, aucun doute n'est possible. Tous les apprentis racketteurs seraient bien inspir�s de ne pas user de notre sigle. Nous saurions, si cela se produisait, y mettre fin de mani�re radicale. A ce sujet, comme dans tout autres domaines, nous ne saurions continuer � accepter toute d�naturation de notre action, et encore moins par ceux qui se sont vu exclure pour leurs agissements. Trop de conditions pourraient �tre r�unies alors par ces � penseurs � de l'action psychologique sans que certains ne songent un jour � en tirer profit, truands en mal d'expansion ou autres.
Que personne ne se fasse d'illusions : toute pression, toute menace, non seulement sera sans effet mais pourrait se retourner contre ceux qui les prof�rent ou les envisagent.
En �crivant cela, le FLNC Canal historique d�signe le Canal habituel qu�il accuse de mafiosation. Mais il jette aussi de l�huile sur le feu d�une situation marqu�e par l�assassinat de Robert Sozzi par le Canal historique. Et d�ailleurs il le pr�cise.
Nous avons d�j� soulign� combien la nature de notre combat imposait des r�gles rigoureuses et parfois douloureuses. Il se situe en dehors des lois de l'�tat colonial, il ne reconna�t que les lois de ce peuple, de son histoire. L'affaire Sozzi ne doit plus servir de justification � tous ceux qui, apr�s s'en �tre d�tourn�s, ont entrepris de casser la lutte.
Que cela soit clair : jamais nous ne laisserons attenter � l'int�grit� physique d'un de nos militants.
� l��poque les deux FLNC se sont lanc�s dans une monstrueuse �limination physique de pr�tendus dealers. C�est en fait la guerre entre nationalistes qui a commenc� mais qui tue encore des interm�diaires. Le FLNC Canal historique lance donc un avertissement mortel � ses adversaires.
Comble de l'hypocrisie, mus par la haine port�e � notre organisation ainsi que par un espoir monstrueux de revanche contre la seule force d'opposition efficace au fl�au de la drogue, nos accusateurs prennent fait et cause, qu'ils le veuillent ou non, pour les marchands de mort lente que la � justice officielle � laisse pratiquement libres de perp�tuer leur commerce criminel.
Il s�agit ici de � pr�venir � l�ANC qui a condamn� l�ex�cution des dealers.
A ceux - souvent les m�mes - qui nous font le grief d'�tre devenus � l'interlocuteur privil�gi� � de l'�tat, nous rappelons simplement qu'il n'y a pas d'exemple dans l'histoire de l'humanit� d'un r�glement de gr� ou de force d'un conflit sans contacts pr�liminaires entre parties antagonistes. Les exemples les plus r�cents concernent l'O.L.P. et Israel, I'I.R.A. et le gouvernement anglais.
A tous ceux qui se lamenteraient de ne pas avoir �t� consult�s, il suffit de leur rappeler une autre constante : un �tat quel qu'il soit ne prend contact qu'avec ceux qui ont des arguments � exposer, � faire valoir, avec ceux qui incarnent la revendication vitale, nationale, de leur peuple.
Aucun �tat ne discute avec ses valets
Ceux qui ont d'avance tout c�d� ne sont plus consid�r�s comme des interlocuteurs, mais dans le meilleur des cas comme des comparses, voire comme des serviteurs. Or l'�tat ne discute pas avec ses valets : il les sonne pour leur prescrire ses quatre volont�s.
En ce qui nous concerne, les contacts que nous avons eu l'ont �t� au vu et au su de nos militants et de nos partenaires. A aucun moment il n'a �t� question de renoncer, fut-ce momentan�ment, � la lutte arm�e.
Plus que jamais, nous restons d�termin�s � mener � terme, avec notre peuple, le combat lib�rateur.
Il va de soi que tout ce discours est orient� en direction des militants dont certains ont �t� �branl� par l�affaire de Furiani, l�assassinat de Sozzi et les r�v�lations relatives aux contacts avec Charles Pasqua. Le propos est un rien contradictoire et surtout fait l�impasse sur les rapports privil�gi�s que Pierre Joxe, ministre de l�int�rieur avait nou� avec le FLNC Canal habituel, ce qui tendrait � d�montrer que le Canal historique n��tait � qu�un valet �.
Fronte di Liberazione Naziunale di a Corsica
Revendiquons :
- Action commando Sperone (27/03/94)
- Mitraillage gendarmerie Bunifaziu (28/03/94)
- Mitraillage et attentat gendarmerie Ghisunaccia (29/03/94)
- Attentat palais de justice Aiacciu (29/03/94)
- Mitraillage gendarmerie de Peri (29/03194)
- Mitraillage caserne Battesti, Aiacciu (30/03/94)
- Mitraillage gendarmerie Montesoru, Bastia (30/03/94)
� Mitraillage et attentat gendarmerie Borgu (30/03/94)
Confirmons : 2103 �
Ces revendications sont int�ressantes car elles d�montrent que le FLNC Canal historique a modestement mis la pression sur le gouvernement apr�s la capture du commando. Les actions, tr�s limit�es au demeurant (des mitraillages de fa�ade) ont �pargn� une seule r�gion : celle de Balagne sur laquelle Jean-Michel Rossi r�gne en ma�tre. La confirmation suivie d�un chiffre est relative � un racket. La victime est d�sign�e sous ce nom de code et doit payer quand son chiffre appara�t dans un communiqu�.
Les victimes potentielles de l'action du commando, � savoir Bruno ALLAIS, g�rant de la S.C.I. "Hameau de PIANTARELLA" et Jean-Baptiste CASABlANCA, directeur du golf de SPERONE, �taient entendues.
Bruno ALLAIS, qui allait se constituer partie civile, expliquait qu'il �tait g�rant de la Soci�t� Civile Immobili�re "Hameau de PIANTARELLA" depuis sa cr�ation en avril 1992. Celle-ci avait �t� cr��e par la S.A. du domaine de SPERONE, pr�sid�e par Jacques DEWEZ, � raison de 70 % et la S.A.R.L. "Les g�meaux", g�r�e par Henri ANTONA, pour 30 %.
La S.A. du "Domaine de Sperone" avait r�alis� l'ensemble du domaine soit le lotissement des "Hauts de Sperone", 38 lots sur 12 ha r�alis�s en 1987 et tous commercialis�s � travers la S.C.L des "Hauts de Sperone", le lotissement de "Falatte", soit 27 lots sur 12 ha r�alis�s en 1989 et commercialis�s � l'exception d'un lot, et enfin la cr�ation du "Golf de Sperone" sur 75 ha � travers la S.A. du "Golf de Sperone" dont la S.A. "Domaine de Sperone" poss�de 330 actions sur 450.
Auparavant, depuis l'acquisition du terrain en 1962, les am�nageurs avaient d�j� r�alis� un premier lotissement en 1969 - 1970 de 50 lots sur 12 ha, le village marin de CHIAPELLI.
L'ensemble des 3 lotissements et le golf �taient r�unis au sein d'une association syndicale g�rant les �quipements et parties communes, maisons des jardiniers, routes de dessertes, poubelles, d�fense incendie, etc., mais �tait devenu ind�pendant de la S.A. du "Domaine de Sperone" qui poursuivait son plan d'am�nagement sur l'ensemble de la propri�t� et plus particuli�rement sur le secteur de PIANTARELLA.
Ce secteur de 20 ha comportait 3 p�les, le hameau de PIANTARELLA (91 logements), l'h�tel thalassoth�rapie et un lotissement de 10 lots, ce dernier �tant r�alis� � 90 %. Concernant l'h�tel thalassoth�rapie, seuls les travaux pr�alables de terrassement avaient �t� r�alis�s
l'autorisation de l'h�tel ayant fait l'objet d'un recours devant le Tribunal Administratif de la part de l'association de d�fense de protection et valorisation du territoire naturel et historique de la Corse, la soci�t� r�alisatrice pr�sid�e par M. ANTONA avait pr�f�r� suspendre la poursuite de son investissement.
Quant aux "hameaux de PIANTARELLA" comprenant un programme de 80 appartements et 11 villas, la S.C.I. n'en avait encore r�alis� que partie, � savoir 10 appartements et une villa dont seuls 2 appartements n'�taient pas encore commercialis�s.
Ce programme avait �galement fait l'objet d'un recours devant le Tribunal Administratif de la part de la m�me association.
Selon M. ALLAIS, ces attaques paraissaient davantage tourn�es contre le P.O.S. de la mairie de BONIFACIO et contre la client�le � laquelle �taient destin�es ces r�alisations que contre la qualit� architecturale, le reproche principal fait �tant la "spoliation par l'exclusion sociale".
D�niant toute sp�culation immobili�re, il se disait surpris d'avoir �t� l'objet d'une telle op�ration, ayant le sentiment d'avoir le soutien des responsables �conomiques, des socio-professionnels
Le passage d'une Renault Clio blanche tel que d�crit par Lo�c JANOT vers 20 heures sur le site de SPERONE pouvait �galement �tre rapproch� de la d�couverte de la Clio abandonn�e sur le site de CANETTO.
Enfin l'expertise de M. GERONIMI d�montrait une similitude partielle entre les explosifs saisis � CORCONE et � POGGIO d'OLMO. De la dynamite plastique de type NC 4 et du cordeau d�tonant charg� de pentrite avaient �t� d�couverts aux deux endroits. Malheureusement, ces explosifs d'un type assez courant en Corse ne comportent pas de possibilit� de marquage et ne permet donc pas d�effectuer de v�ritables rapprochement.
Seule la participation des quatre hommes arr�t�s par le R.A.I.D pouvait �tre consid�r�e comme acquise selon l�acte d�instruction qui est �tonnamment scrupuleux.
Les aveux concordants de St�phane VERGELLATI et de Baptiste Antoine CANONICI �taient effectivement corrobor�s par le lieu de l'arrestation, � savoir le chemin et l'escalier conduisant � la loge du gardien, et par le mat�riel trouv� en leur possession.
On se rappellera que chacun des quatre hommes portait une ou deux armes et, pour certains, une ou plusieurs grenades, afin d'intimider et d'emp�cher toute r�sistance. Ils �taient par ailleurs d�tenteurs d�un pied-de-biche et d�une ba�onnette coupe barbel�s pouvant ouvrir des portes, franchir des cl�ture ou mettre hors service tout syst�me �lectrique ou t�l�phonique. Ils avaient sur eux du poivre gris pour d�jouer une filature canine. Et s�ils poss�daient du ruban adh�sif et des cordelettes, ils n�avaient en revanche aucun �l�ment pyrotechnique, d�tonateurs, explosifs, retardateurs, mat�riels �lectriques ou autres.
La conjonction des deux "bin�mes" clandestins ainsi que l'origine g�ographique, l'�ge et l'armement sp�cifique de chacun, (un fusil de chasse en mauvais �tat pour VERGELLATI, un pistolet automatique pour CANONICI, un pistolet automatique et une pistolet-mitrailleur, une ou des grenades pour GALLO et HENRY) laissaient penser que VERGELLATI qui connaissait les lieux et son oncle CANONICI �taient plus sp�cialement charg�s de faciliter l'acc�s aux lieux et GALLO et HENRY d'intimider les �ventuels occupants.
Concernant les neuf personnes arr�t�es avec J�r�me FERRACCI � POGGIO d'OLMO, il r�sultait du recoupement des proc�s-verbaux de fouilles, de leurs d�clarations et des d�positions des gendarmes, que chacun d'eux portait une tenue adapt�e � l'op�ration projet�e et s'�tait vu attribuer pour celle-ci un �quipement personnel figurant parmi le mat�riel saisi indistinctement lors de l'arrestation.
Ainsi :
- le gendarme MERKLING avait retir� � Andr� ALBERTINI une arme de poing, plus pr�cis�ment un pistolet automatique nickel� qu'il portait dans un �tui en Cordura noir. En revanche il n'apparaissait pas, contrairement � la premi�re d�position du Lieutenant PFISTER qu'il ait �t� d�tenteur du fusil Ruger d�couvert d'ailleurs dans la Renault Express alors que lui-m�me �tait passager de la Renault 19.
- Pierre GUERRINI, conducteur de la Renault 19, avait une cagoule en tissu dans la poche de son treillis, un �tui de ceinture pour arme de poing et le gendarme LE GALLO, sur ses indications, avait trouv� � sa ceinture un pistolet automatique Colt 45 avec chargeur approvisionn� et un second chargeur dans la veste de son treillis.
- Jean-Baptiste ISTRIA, conducteur du v�hicule Renault Express, �tait lors de son arrestation porteur d'une cagoule. Sa fouille amenait la d�couverte d'une ceinture avec �tui d'arme de poing et �tui � deux places pour chargeurs, de rouleaux de corde en nylon, de trois gants de chirurgie et d'une paire de gants macul�s de traces argent�es, qui, selon expertise, �taient des traces d'explosifs, d'un second �tui pour arme de poing, de quelques cartouches de calibre 9mm, de deux rouleaux d'adh�sif, d'une vignette fiscale vol�e et d'une somme de 9.200 Francs.
Les gendarmes LAMIT et PATRON avaient trouv� dans la poche poitrine de son gilet multipoches une grenade et une bo�te de 20 cartouches de calibre 222, sur lui une gibeci�re renfermant des jumelles de poche et des rouleaux d'adh�sif noir, � sa ceinture un �tui pour chargeur vide, sur sa cuisse un Holster vide et � l'arri�re droit de sa ceinture un Colt SP 38 bronz� � canon court (certainement celui du scell� C68, seule arme de ce type saisie). Pr�s du p�dalier de la voiture qu'il conduisait, il avait �t� d�couvert un pistolet automatique de calibre 9mm avec chargeur.
Il �tait sans conteste celui des dix hommes qui avait l'�quipement le plus important.
Il s'�tait d'ailleurs pr�sent� aux gendarmes comme leur interlocuteur au sein du groupe et avait donn� � ses compagnons, des consignes relatives au comportement qu'ils devaient adopter.
Enfin, il avait dans sa poche un papier manuscrit portant les mentions "je vais bient�t avoir (avec un peu de chance) le canon du Glock 17, 2000. Il y a peut-�tre encore le HK 33. Le type va me le dire cette semaine 20.000 F" dont la teneur caract�risait sa participation � l'approvisionnement logistique du mouvement.
Si son r�le exact dans le cadre de l'op�ration projet�e n'�tait pas d�fini, il apparaissait � tout le moins comme le responsable du groupe dans son repli.
- Christian LANFRANCHI reconnaissait lors de sa garde � vue que l'arme qui lui �tait affect�e �tait le fusil d'assaut Sig de couleur verte et de calibre 222 qui se trouvait � l'arri�re de l'Express lors des arrestations.
- Pierre LORENZI portait autour de la taille lors de sa fouille une ceinture en tissu noir avec �tui en tissu pour arme de poing et dans son gilet multipoches une cagoule, un chargeur de pistolet automatique 1911 calibre 45 A.C.P. garni, une pince coupante et un rouleau d'adh�sif. Le gendarme PATRON lui avait retir� d'un Holster de cuisse un Colt 45 automatique de couleur noire bronz� approvisionn� d'un chargeur qu'il identifiait au cours de sa garde-�-vue comme l'arme figurant sur la photographie n�4 de l'album de la cote D 121, ce qu'il devait contester par la suite.
Jean-Baptiste ISTRIA, ce qu'il n'a pas lui-m�me confirm�, l'avait d�sign� aux gendarmes comme leur second interlocuteur, ce qui permettait de penser qu'il �tait � tout le moins le responsable du groupe se trouvant dans la Renault 19.
- Jean-Pierre LUCIANI avait lors de sa fouille une cagoule dans sa poche.
Le gendarme GROSLIER l'avait surpris dans le fourgon de gendarmerie alors qu'il essayait de se d�barrasser d'un �tui de ceinturon en cuir marron, �tui qui �tait remis avec sa personne aux fonctionnaires du S.R.P.J. Il �tait par ailleurs tremp� lors de son arrestation, ce qui d�montrait qu'il avait regagn� la plage de CANETTO par voie maritime tr�s certainement � bord du "TOM HE GEO".
- Dominique MATTEACCIOLI ne d�tenait aucun objet particulier lors de sa fouille.
Le recoupement des auditions des Gendarmes GROSLIER, LAMIT et FREZOUL permettait d'�tablir qu'il avait lors de son arrestation, un pistolet CZ de calibre 9mm � la ceinture (scell� C74 seule arme de ce type saisie), qu'il portait une cagoule dont il avait essay� de se d�barrasser par la suite, qu'il avait dans sa poche lat�rale de treillis un �tui de ceinture noir et que son pantalon de treillis �tait mouill�, ce qui le mettait dans la m�me situation que LUCIANI.
- Georges PREZIOSI portait selon le gendarme POULMART, une cagoule lors de son arrestation mais n'avait pas d'armes et s'�tait enquis de savoir "s'il y avait eu des morts avant plus bas" ce qui montrait qu'il avait connaissance des tirs de coups de feu intervenus � PIANTARELLA.
- Jean VENTURINI avait dans les poches de sa veste, lors de sa fouille, une cagoule et un chargeur de 7 cartouches de calibre 11,43.
Enfin, il faut observer que, quelle que soit l'impr�cision des constatations, les quelques distorsions entre le proc�s-verbal du Gendarme BONAFE, le proc�s-verbal de saisie et les inventaires r�capitulatifs de scell�s, il r�sultait de l'ensemble et surtout des auditions des gendarmes, premiers intervenants, que dans l'habitacle de l'un et l'autre des deux v�hicules se trouvaient des fusils dont la pr�sence ne pouvait �chapper aux occupants, les trois fusils Olympic Arms dans la Renault 19 et les fusils Maverick, Sig Manurhin et Ruger dans l'Express et que 108 l'explosif �tait r�parti � l'arri�re des deux v�hicules.
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