L�AFFAIRE DE SPERONE (IV)
Dans la nuit du 17 au 18 f�vrier 1994, plusieurs attentats � l'explosif visent des �difices publics � Mende en Loz�re, o� le gouvernement venait de se r�unir pour un comit� d'am�nagement du territoire. Le palais de Justice, l'inspection acad�mique et des locaux du fisc sont endommag�s. L'action qui a fait d'importants d�g�ts mat�riels est revendiqu�e par le FLNC-Canal historique gr�ce � un communiqu� authentifi�.
Les attentats de Mende ont fait perdre la face � Charles Pasqua. Ses coll�gues ministres sous-entendent qu�il ne domine peut-�tre pas tr�s bien cette question corse qu�il s�est vant�e de r�gler. le gouvernement fran�ais est comme toujours travers� par des courants contradictoires, les uns hostiles � toutes n�gociations les autres favorables. Un �v�nement de ce genre peut tout faire basculer. Charles Pasqua fait alors savoir par ses missi dominici habituels qu�il ne peut reprendre le cours de la discussion engag�e avec le FLNC Canal historique qu�� la condition de retrouver le cr�dit qu�il vient de perdre. Pour ce faire, il doit remporter des succ�s. Le dirigeant du secteur Ajaccio propose alors un arrangement : le FLNC Canal historique lancera une op�ration d�envergure sur un objectif donn�. Les policiers pr�venus captureront quelques hommes, ceux de t�te. Leur lib�ration sera rapide et les choses rentreront dans l�ordre.
L�op�ration de Sperone 1 mobilise plusieurs secteurs du FLNC Canal historique, une quarantaine de militants en tout. Au premier rang, il y a le secteur organisateur celui de la r�gion Porto-Vecchio-Bonifacio-Figari. Il est dirig� par Jean Baptiste Canonici. Ce secteur est convoit� par Fran�ois Santoni, originaire du village de Gianuccio, situ� � mi-chemin entre Bonifacio et Sart�ne. Santoni est h�berg� sur place par la famille Cantara, propri�taire de vedettes de tourisme, qui habitent un domaine situ� non loin de Bonifacio qui sert souvent de � base � aux commandos du FLNC. Longtemps Fran�ois Santoni a caress� le projet de devenir le � patron � du tourisme local en d�tenant les � clefs � de Cavallo, de Sperone et du transport maritime entre ces lieux. Plus tard, il envisagera un projet pharaonique concernant la citadelle de la vieille ville et son port en relation avec Andr� Guelfi dit D�d� la Sardine, l�un des protagonistes de l�affaire Elf. Si on en croit le Canard Encha�n� le pr�fet Erignac s�opposera d�ailleurs � la vente de plusieurs lots de la caserne Montlaur, � Bonifacio, un terrain militaire de plusieurs hectares magnifiquement situ�. Il est vrai que les projets pr�sent�s susciteront l'opposition de l'assembl�e territoriale en avril 1997, et celle du minist�re de la D�fense deux mois plus tard.
Une partie de la fameuse citadelle de Bonifacio devait �tre vendue � des investisseurs italiens li�s � la Codil, la Compagnie de d�veloppement des �les Lavezzi, dirig�e par un Italo-Am�ricain de Miami. En janvier 1996 un rapport de la DPSD (ex-S�curit� militaire) pr�sentait cette compagnie comme � une v�ritable officine de la mafia italienne �.
Un second lot devait revenir � Paul et Antoine Lantieri, les cousins du maire de Bonifacio, d�j� propri�taires de plusieurs discoth�ques en Corse (dont Amnesia qui allait �tre d�truite dans un attentat), � Miami et sur la C�te d'Azur ainsi que du centre nautique de Bonifacio. Les fr�res Lantieri avaient imagin� de cr�er un vaste complexe touristique et un somptueux casino avec l'aide notamment de Lucien Longo, un g�rant de soci�t�s qui a d�j� am�nag� le golf de Sperone.
Les rapports entre Baptiste Canonici et Fran�ois Santoni sont compliqu�s. Le premier n�a pas l�envergure du second et il le sait. Le second est suffisamment rus� pour ne pas montrer son m�pris au second et l�utiliser, ce qu�il fera jusqu�au bout c�est-�-dire jusqu�� une p�riode post�rieure � l�assassinat du pr�fet Erignac. Ensuite, Fran�ois Santoni d�missionnera, depuis sa prison, de la Cuncolta et du FLNC Canal historique pour fonder dans la clandestinit� Armata Corsa. Mais ceci est une autre histoire.
Le deuxi�me secteur repr�sent� est celui de la r�gion d�Ajaccio, celui de Fran�ois Santoni. Son repr�sentant est dans le commando St�phane Gallo, l�homme qui deviendra l�un des hommes � tout faire de Fran�ois Santoni. Il est la preuve de la bonne foi de Fran�ois Santoni. Michel Henry fait �galement partie du secteur d�Ajaccio. Sont �galement pr�sents les secteurs de Sart�ne-Valinco et celui du Taravo.
Le secteur de la Maranna, dirig� par Jean-Martin Verdi l�un des suzerains du SCB Bastiais, a fourni les troupes d�appoint. Il n�aurait jamais d� �tre touch� par la r�pression. Pourtant une grande partie des hommes � r�cup�r�s � par les gendarmes en sont des soldats. Dans l�enqu�te qui suit, fid�le en tous points au rapport du magistrat instructeur, ils apparaissent perdus, presqu��trangers � cet extr�me sud dont ils ignorent tout. Ils sont guid�s par des � sudistes � qui pour certains ne sont que des � occasionnels � du FLNC. Personne ne s�attendait � ces arrestations. Les militants qui se trouvent sur place sont sinc�rement persuad�s qu�ils participent � une op�ration contre la sp�culation immobili�re.
Le plus curieux est que, depuis la veille de ces interpellations, la Corse tout enti�re conna�t l�arriv�e en grandes pompes des hommes du RAID. Ils ont d�barqu� � l�a�roport de Figari avec armes, bagages et chiens. Ils ont �t� h�berg�s dans le village de Sotta � l�h�tel dit � La Mamma �. Ils ont mang� sans se cacher � la Caravelle, un restaurant situ� sur le port de Bonifacio et appartenant � la famille Filipeddu dont au moins deux membres travaillent avec le FLNC Canal historique.
Une op�ration �vent�e
Notre conclusion est que les � soldats � du FLNC Canal historique, mobilis�s cette nuit-l�, ignorent tout de ce qui ce trame dans les coulisses de la haute politique. La police est renseign�e � deux reprises. Le renseignement qui permet � la police de monter son traquenard est pr�cis. Les policiers du RAID s�installeront � l�endroit exact o� arriveront les premiers membres du commando. Le renseignement est donn� � Mireille Balestrazzi, responsable du SRPJ d�Ajaccio. Or, cette femme policier a d�j� b�n�fici� de tuyaux venant de l�extr�me-sud et pour �tre plus pr�cis de Bonifacio. Elle a ainsi pu retrouver un tableau d�rob� dans le mus�e de Marmottan � Paris. Son informateur �tait alors le commissaire Dragacci. Dans le cas qui nous occupe, le commissaire Dragacci peut difficilement avoir �t� le r�ceptionnaire du renseignement. Sa famille et lui-m�me sont violemment, visc�ralement anti-nationalistes. Le plus vraisemblable est que le renseignement a �t� directement donn� aux �missaires de Charles Pasqua puis qu�il est redescendu vers la police par des voies administratives. Il n�a pas pu venir du secteur de Bastia comme l�a laiss� entendre Fran�ois Santoni dans les rangs m�me du FLNC pour la simple et bonne raison que c�est le sud qui a tout organis�. Les derni�res informations arrivent chez les policiers du RAID l�avant-veille de l�op�ration. Les policiers laisseront courir le bruit que le dirigeant du secteur extr�me-sud aurait pu �tre l�informateur sans qu�ils pr�cisent s�il aurait agi sur l�ordre de Fran�ois Santoni ou pas. Or cette explication ne tient pas. Baptiste Canonici ignorait visiblement le sort qui l�attendait. Sa bonne foi est prouv�e par l�arsenal qu�il transporte. Un homme qui sait qu�il va �tre captur� �vite d��tre arm� comme un porte-avions. D�ailleurs Baptiste Canonici sera le dernier � �tre lib�r�. Le seul qui restait au courant �tait le grand responsable du sud de l��le curieusement absent de cette action. Les rapports qu�il entretient d�j� avec les policiers et notamment les Renseignements g�n�raux, les passerelles qu�ils poss�dent avec la gendarmerie via ses amis agriculteurs incitent � penser que le renseignement vient de lui.
On lira en fin d�ouvrage les r�actions des acteurs de Sperone. On ne peut qu��tre scandalis� par la facilit� avec laquelle Fran�ois Santoni peut s�entretenir avec ses hommes alors m�me que ceux-ci se trouvent en garde-�-vue. On comprend difficilement ce � laxisme � des responsables policiers sinon par la n�cessit� de minimiser, sur ordre, une op�ration � trop bien r�ussie �. Les hommes du RAID n�auraient du prendre que quatre hommes. Et voil� que la justice est confront�e � la plus grande prise en flagrant d�lit jamais op�r�e en Corse. D�s les premi�res heures, le parquet, catastroph�, se demande comment � arranger � cette affaire.
On lira avec int�r�t la d�position d�Ir�ne Stoller, procureur de l�anti-terrorisme devant la commission parlementaire relative � la s�curit� en Corse. Elle tergiverse et tait la v�ritable question qui est de savoir pourquoi les membres du commando ont �t� rel�ch�s en moins d�un an et quelques mois, des ann�es avant leur jugement, ce qui est exceptionnel dans les affaires de terrorisme et plus encore lorsque les individus en question ont �t� pris en flagrant d�lit.
Les questions de d�faut de proc�dure, invoqu�es par l�instruction et le parquet pour proc�der � ces lib�rations, pr�tent � rire lorsqu�on pense au proc�s du r�seau Chalabi qui a vu des hommes d�tenus des mois et des mois voire des ann�es sans la moindre preuve. Plus curieux encore, Ir�ne Stoller dans son fade ouvrage � Procureur � la 14e section � (pompeusement sous-titr� � Une femme face � l�ins�curit� et au terrorisme international � ne dit mot sur ces arrestations. L�ann�e 1994 qui, pourtant fut riche en �v�nement est � peine signal�e par l�assassinat de Jean-Fran�ois Filippi. Dans ces pages truff�es d�erreurs factuelles, celle qui repr�senta le parquet c�est-�-dire la force publique, oublie tout simplement Sperone 1. Interrog�e par la commission parlementaire, elle ne dira rien non plus de sa si curieuse cl�mence. Aucun parlementaire pr�sent n�aura d�ailleurs la curiosit� de lui demander quelques pr�cisions. Dommage.
L�enqu�te publi�e ci-dessous a la forme du document original de justice. Elle est riche de d�tails qui d�montrent l�attitude scandaleuse de l��tat et sa responsabilit� dans cette amnistie d�guis�e. Non qu�il faille refuser des mesures d�apaisement mais � la condition qu�elles soient accord�es en toute transparence et officiellement.
� l�inverse, les lib�rations accord�es mois apr�s mois, ont donn� l�impression en Corse que le FLNC Canal historique �tait tout puissant. Cette complicit� entre les autorit�s et la direction de l�organisation clandestine a pr�cipit� la guerre entre nationalistes, le FLNC Canal habituel et Resistanza (proche de l�ANC dirig�e par Pierre Poggioli) n�acceptant pas cette pr�dominance.
Apr�s l�attentat de Mende, apr�s l�op�ration de Sperone 1, le 26 avril 1994, plusieurs individus arm�s et cagoul�s feront irruption dans un lyc�e de Nice, lors du concours de l'agr�gation, volant des copies et contraignant le gouvernement � r�organiser l'�preuve dans toute la France.
Selon les premi�res d�clarations du militant du FLNC Canal historique St�phane Monti � la police, cette action aurait �t� d�cid�e par l�un des responsables clandestins du secteur de Bastia, Jean Castela, professeur agr�g� d'histoire-g�ographie � Bastia. Toujours selon Monti, Castela avait pour alter ego, un autre professeur, de math�matiques celui-l� nomm� Vincent Andriuzzi. Ils ont tous les deux �t� accus�s d'avoir con�u l'assassinat du pr�fet Erignac.
En 1993, d�clarait initialement St�phane Monti, Jean Castela et Vincent Andriuzzi l'auraient recrut� puis ont organis� les attentats de 1994, d�fini les objectifs, particip� aux pr�paratifs et r�dig� les revendications au nom du FLNC. La rupture de ces �l�ments radicaux interviennent apr�s l�op�ration de Sperone I.
Le 15 septembre 1994 en effet, un attentat � l'explosif endommage les locaux du rectorat de Paris, dans le XIXe arrondissement. Fran�ois Santoni pr�tendra devant un juge d�instruction que c��tait l� une fa�on de le mettre en difficult� face � Charles Pasqua avec qui il discutait au moment de l�explosion. Le FLNC Canal historique revendiquera l�action et la d�mentira le m�me jour. Selon Fran�ois Santoni, le secteur de Bastia entendait ainsi lui faire perdre la face et briser les accords qui se dessinaient avec Charles Pasqua. (Pour solde de tout compte, p. 86-87)
� Le probl�me qui se pose alors est de savoir qui fera le premier pas. Certains militants s'inqui�tent de savoir si, une fois la tr�ve d�cr�t�e, le gouvernement tiendra ses engagements. Les choses tra�nent un peu. En septembre, je suis � Paris. Je d�ne avec Charles Pasqua, et nous discutons d'une tr�ve des attentats sur Paris. Quelques heures plus tard, alors que je suis encore dans la capitale, une bombe explose au rectorat de Paris, rue Curial. Le FLNC Canal historique revendique l'attentat. Je prends tr�s mal les choses et je demande aussit�t par t�l�phone un rectificatif.
La bombe provoque un grand remue-m�nage au minist�re. Lorsque j'y retourne, l'apr�s-midi du lendemain, les gens sont plus navr�s qu'autre chose et se demandent comment faire pour sortir de cette affaire dans laquelle tout le monde perd sa cr�dibilit�.
Le communiqu� rectificatif du FLNC, qui nie la paternit� de l'attentat et l'attribue � une erreur d'un militant, suffira � calmer le jeu. Par la suite, j'apprendrai de la bouche d'un responsable bastiais que l'attentat avait �t� commandit� par la direction bastiaise du Canal historique et confi� au groupe de Jean Castela. Cette m�me direction s'�tait rendue � l'a�roport de Bastia pour r�cup�rer les poseurs de la bombe � leur descente d'avion, afin de leur expliquer que s'il y avait eu un d�menti, c'�tait uniquement en raison de la pression que j'avais exerc�e sur le mouvement, parce que je m'�tais trouv� en porte � faux, mais que leur d�marche �tait la bonne. D�j� appara�t la r�ticence de ces responsables d'aller vers des n�gociations auxquelles ils s'opposent non par id�ologie, mais uniquement parce qu'une p�riode de paix implique le d�sarmement et la dissolution des organisations clandestines. Or cela les m�ne � une disparition personnelle, parce qu'ils n'existent qu'au travers des bandes arm�es. Ceux qui n'arrivent pas � s'affirmer intellectuellement et socialement s'affirment � travers une image de violence.
L�affaire de Sperone 1 se trouve bien au d�but de l�affaire Erignac m�me si � l��poque ce fait tragique est impossible � pr�voir.
C'est �galement � cette �poque que na�t la rumeur selon laquelle Fran�ois Santoni et Jean-J� Colonna, que l�on accuse d��tre le � patron � du milieu sudiste, ont partie li�e. Alain Orsoni se sert alors de Lib�ration comme vecteur de communication. Certaines affirmations sont exactes. La premi�re est que des hommes que l�on dit proches de Jean-J� Colonna sont en conflit direct avec les hommes d'Orsoni pour ce qui concerne le placement machines � sous dans le sud et le d�veloppement du casino d'Ajaccio. Certains militants du MPA-FLNC Canal habituel, � mi-chemin entre nationalisme et voyoucratie tentent de bousculer les pr�s carr�s ajacciens en profitant de l�organisation clandestine. Certains comme Jean-Pierre L� ou G�rard F� seront abattus. Mais il s'agit de conflits d'int�r�t qui ne concernent le nationalisme que marginalement.
Rien de probant n�indique que le milieu de l�extr�me-sud ait chercher � profiter de la situation pour agrandir un territoire que d�ailleurs il contr�le parfaitement. Notre enqu�te nous a, au contraire, persuad�s que les membres du milieu sont rest�s extr�mement circonspects voire hostiles au nationalisme tant � Bastia qu�� Ajaccio. Certains �l�ments, r�p�tons-le, appartenaient aux deux mondes mais bien peu en d�finitive. Certains hommes des gouvernements successifs avaient �t� tent�s par la mise en place d�officines barbouzardes pour combattre la clandestinit�. Voyous de Bastia et d�Ajaccio se sont toujours tenus � l��cart de ces m�thodes qu�ils savaient terriblement dangereuses depuis les liquidations occasionn�es dans leur rang apr�s la disparition du militant nationaliste Guy Orsoni. Un gentleman agreement avait donc �t� trouv� apr�s 1983. L�oncle de Jean-J� Colonna, Jean Colonna, figure embl�matique du milieu corse, avait m�me propos� une r�union � la direction du FLNC en ao�t 1983, quelques semaines apr�s la disparition de Guy Orsoni. Alain Orsoni y avait r�fl�chi puis avait refus�. Le FLNC alors emp�tr� dans les accusations de collusion avec de petits voyous avait tout int�r�t � appara�tre comme une organisation qui s�opposait efficacement au milieu.
En 1994, Alain Orsoni a compris tout l�int�r�t qu�il y a � d�signer une d�rive mafieuse dont il ne serait pas le vecteur. En 1990-1991, c�est son organisation qui a �t� accus�e d��tre alli�e � la mafia italienne sur l��lot de Cavallo. Un nom a �t� donn� : celui de Lillo Lauricella, financier d�une famille sicilienne qui deviendra ensuite l�ami du FLNC Canal historique, int�r�t oblige.
Alain Orsoni, qui dirige le bloc MPA-FLNC Canal habituel veut briser l�image d�affairisme qui colle � la peau de sa tendance. Il sait qu�il lui faut avoir la presse avec lui. Et quoi de mieux que donner aux journalistes des raisons de croire que les fr�res ennemis du FLNC Canal historique sont en cheville avec le milieu local. L�alliance politique-voyoucratie a toujours pay� en terme m�diatique. Le nom de Jean-J� Colonna commence alors � appara�tre dans des articles de journaux. Dans le grand public corse, ne sait alors qui il est sinon ceux qui se sont int�ress�s � une vieille affaire des ann�es 50 : celle du Combinatie. Le nom de Jean-J� Colonna commence alors � circuler dans l��le m�me. Le 28 juillet, un attentat frappe le casino d'Ajaccio. Le 18 juillet de la m�me ann�e, Pierre Poggioli, dirigeant de l�ANC qui vient de d�noncer l�introduction des machines � sous dans le casino d�Ajaccio est gri�vement bless� par deux motards. Le 10 novembre 1994, le FLNC Canal habituel renforc� par Resistanza organise deux conf�rences de presse simultan�es et enverra une mise en garde au milieu local. L'une d'entre elle a lieu � Pila Canale le village m�me de Jean-J� Colonna. En fait on saura plus tard que Jean-J� Colonna n�est pour rien dans la tentative d�assassinat qui a frapp� l�ancien dirigeant du FLNC et dont l�organisation est proche de Resistenza. C�est le secteur ajaccien du FLNC Canal historique qui a d�cid� de le tuer et de profiter de ses d�clarations contre les machines � sous.
Le 16 f�vrier 1995, Jean-Pierre Leca, bras droit d'Alain Orsoni, mais aussi le patron des machines � sous d'Ajaccio est tu� d'une balle dans la t�te. On a l� encore accus� Jean-J� Colonna mais le plus vraisemblable est qu�il a �t� assassin� par deux hommes de main du secteur d�Ajaccio afin de faire croire � l�implication du milieu local dans le conflit entre nationalistes. Les deux assassins pr�sum�s ont depuis �t� tu�s � leur tour dans la guerre entre organisations clandestines.
Toutes ces indications donnent le climat de l��poque qui pr�figurent les sombres ann�es 1995-1996.
LUNDI, la 5�me partie : l�enqu�te pr�liminaire
TOUT LE DOSSIER CORSE
L�affaire de Sperone (III)
L�affaire de Sperone (II)
L�affaire de Sperone (I)
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