Affaire Sp�rone VII
Christian LANFRANCHI
Christian LANFRANCHI, agriculteur � VIGGIANELLO situ� � quelques kilom�tres de PROPRIANO (secteur du FLNC de Sart�ne-Valinco), qui d�clinait son identit� d�s la notification de sa garde � vue le 28 mars � 4 heures 30, portait lors de son arrestation une veste de treillis vert arm�, une chemise en coton bleu, un sweat-shirt, un jean et une paire de chaussures de montagne de couleur sombre.
Au cours d'une premi�re audition le 28 mars � 6 heures 30, il soutenait que lors de son arrestation il se trouvait tout seul pr�s d'une Renault Express de couleur blanche, et que ne connaissant pas bien la r�gion il pensait �tre du c�t� de PORTO VECCHIO.
La perquisition effectu�e � son domicile le 28 mars entre 18 heures 30 et 18 hures 50 n'apportait aucun �l�ment � l'enqu�te. La fouille du v�hicule 205 de son p�re qu'il utilisait habituellement, et qui �tait retrouv� sur ses indications en stationnement devant le golf h�tel de PROPRIANO, s'av�rait n�gative elle aussi.
R�entendu le 29 mars � 15 heures 30, il expliquait que le 27 mars il avait quitt� le domicile familial de VIGGIANELLO � bord de la 205 entre 18 heures et 19 heures, pour se rendre seul � PROPRIANO o� il s'�tait gar� en face du golf h�tel. Il avait en effet re�u un appel le matin m�me entre 11 heures et 12 heures, d'un homme qui lui fixait un rendez-vous, sans lui en pr�ciser l'objet, en fin d'apr�s-midi � PROPRIANO.
Il s'�tait promen� pendant une heure dans PROPRIANO et avait �t� pris en charge non loin de son v�hicule � bord d'une voiture de petite cylindr�e par un individu de corpulence moyenne qu'il ne connaissait pas. Celui-ci l'avait d�pos� � l'ext�rieur de PROPRIANO, dans un endroit o� il avait attendu seul une demi-heure environ. Apr�s la tomb�e de la nuit, un groupe de deux ou trois personnes, qu'il ne connaissait pas, �tait venu le chercher avec une berline, � l'arri�re de laquelle il �tait mont�.
Le v�hicule avait pris la direction de PORTO-VECCHIO mais n'avait pas p�n�tr� dans cette localit�, et avait emprunt� le chemin sur lequel ils avaient �t� arr�t�s par les gendarmes. Christian LANFRANCHI pr�cisait qu'il ne portait ni gants, ni cagoule, et que la voiture s'�tait immobilis�e � c�t� d'une Renault Express dans laquelle il ne savait pas s'il y avait quelqu'un, et o� il n'�tait pas mont�.
Il reconnaissait cependant imm�diatement apr�s, qu'en fait, il �tait � l'arri�re de la Renault Express avec deux ou trois autres hommes et que l'arme qui lui avait �t� affect�e �tait un fusil d'assaut Sig de couleur verte et de calibre 222, qu'il avait trouv� avec les autres lorsqu'il �tait mont� dans le v�hicule, lui-m�me n'ayant pas �t� charg� de la r�cup�ration des armes. Il ne l'avait utilis� � aucun moment.
Par contre, aucune des tenues de "combat" trouv�es dans les v�hicules ne lui �tait affect�e, sa tenue vestimentaire �tant celle qu'il portait lors de son arrestation.
Il ne pouvait expliquer la provenance des explosifs, et du mat�riel d�couverts dans les v�hicules, ni indiquer l'identit� des personnes arr�t�es avec lui.
Il pr�cisait enfin que, cinq minutes avant son arrestation, il avait �t� ramass� par les passagers de l'Express alors qu'il se trouvait � pied sur le bord de la route o� venaient de le d�poser les gens qui l'avaient r�cup�r� pr�s de PROPRIANO.
R�entendu le 30 mars � 19 heures, Christian LANFRANCHI refusait de r�pondre aux questions.
Ses aveux �taient contredits par la d�position du Lieutenant PFISTER, dont il r�sultait qu'il �tait porteur d'une cagoule lors de son arrestation, et par celle de J�r�me FERRACCI qui a aucun moment n'a fait �tat d'un arr�t de la Renault Express en bordure de route, pour charger un passager suppl�mentaire.
Pierre LORENZI dit Petrucciu
Pierre LORENZI, g�rant de restaurant au ch�mage, domicili� � SAINTE-LUCIE-DE-MORIANI (secteur du FLNC de la Marana), r�v�lait lui-m�me son identit� aux enqu�teurs mais ne le faisait que le 28 mars � 14 heures 20.
V�tu d'un polo � manches longues noir de marque Lacoste, d'une casquette noire en tissu, de chaussures de sport noires de marque Adidas, et d'un gilet multipoches noir sans manche, recouvert d'un blouson noir en tissu, Pierre LORENZI portait autour de la taille un ceinturon de tissu noir � fermeture plastique avec un �tui pour arme de poing en tissu.
Dans les poches de son pantalon il avait une somme de 140 Francs, et un billet de Keno d�chir� portant l'inscription manuscrite peu lisible "Santada Furiani 33 50 89", et sur l'autre face "22 03 19 - illisible".
Dans une poche de son gilet multipoches, il �tait d�couvert une paire de gants de cuir, une cl� de v�hicule rouill�e, un briquet avec inscription "A Populu Fattu Bisogna a Marchja" et le dessin du cagoulard, une lampe torche mini Maglite, une cagoule en tissu l�ger noir � trois trous, un chargeur de pistolet automatique 1911 calibre 45 ACP garni de onze cartouches Speer 45 Auto � t�tes creuses, une pince coupante, un porte-cl�s lampe mini Maglite avec six cl�s, un rouleau de ruban adh�sif et une bombe a�rosol de "ventodix" contre l'asthme.
La perquisition effectu�e le 28 mars � 18 heures � son domicile n'apportait aucun �l�ment.
Pierre LORENZI opposait un mutisme complet aux questions qui lui �taient pos�es, donnant cependant � la question : "A votre avis est-ce que la totalit� du commando a �t� interpell�e", la r�ponse "� peine la moiti�".
Par ailleurs, prenant connaissance des d�clarations du Lieutenant PFISTER, il indiquait se reconna�tre dans l'individu d�crit par ce dernier comme le passager avant droit de la Renault 19 et pr�sent� comme un des interlocuteurs des forces de l'ordre.
Il d�signait �galement sur photographie le pistolet automatique Colt 1911 A 1 comme l'arme dont il �tait porteur lors de son arrestation.
Jean-Pierre LUCIANI
Cuisinier au Coll�ge ROCCA SERRA � LEVIE et domicili� � VIGGIANELLO, Jean-Pierre LUCIANI �tait remis aux enqu�teurs en m�me temps qu'un Holster dont il affirmait qu'il n'�tait pas � lui. (secteur Valinco Sart�ne du FLNC).
V�tu lors de sa fouille � corps d'un sweat-shirt Mex � manches longues avec fermeture �clair au cou, d'une veste type parka beige avec capuchon, d'un jean noir et de chaussures de randonn�e Adidas, et en possession d'une paire de gants en nylon noir et d'une cagoule noire aux orifices oculaires entour�s d'un liser� orange, il figurait sur sa photographie d'identit� judiciaire appos�e dans l'album photographique le torse nu envelopp� d'une couverture, sans qu'aucune explication ne soit fournie dans la proc�dure pour expliquer cette tenue particuli�re.
La perquisition effectu�e � son domicile le 28 mars entre 17 heures et 17 heures 55 amenait la saisie de deux agendas o� figuraient les coordonn�es de Christian LANFRANCHI.
Lui aussi tr�s succinctement entendu, il se bornait � dire conna�tre Dominique MATTEACCIOLI, ami d'enfance, car �lev� comme lui � SART�NE, ainsi que Christian LANFRANCHI domicili� comme lui � VIGGIANELLO. Il admettrait enfin que nationaliste depuis plusieurs ann�es, il �tait un militant actif du mouvement A Cuncolta Naziunalista et � ce titre participait � des r�unions.
Dominique MATTEACCIOLI
Lors de son arrestation, Dominique MATTEACCIOLI, agent technique � l'Office Hydraulique de SART�NE et domicili� dans cette localit� (secteur Valinco Sart�ne du FLNC). Il �tait v�tu d'un blouson en nylon vert "bouteille" avec dessous un sweat-shirt � manches longues couleur fraise, d'un pantalon de treillis et de chaussures de sport basses type training, et avait autour du cou une paire de lunettes de vue avec lacet de portage.
La perquisition effectu�e entre 16 heures 15 et 18 heures � son domicile, o� son �pouse arrivait � 17 heures 30 au cours de cet acte d'enqu�te, permettait "l'appr�hension" de deux agendas-carnets d'adresse dont l'un, qui �tait finalement saisi le 29 mars, portait la mention "Ferracci 9141 52 98" figurant � la page du 11 f�vrier et datait de l'ann�e 1969.
Dominique MATTEACCIOLI manifestait son d�saccord � l'�gard des infractions justifiant sa garde � vue, expliquant n'avoir pour sa part tir� sur personne.
Il disait ne pas �tre militant nationaliste ni membre de l'ex-F.L.N.C. et pr�cisait n'�tre pas un malfaiteur et �tre inconnu des services de police.
Il expliquait qu'il �tait assis � l'arri�re de la voiture dans laquelle il se trouvait, sans pouvoir dire de quel c�t�, qu'il ne savait pas qui il y avait dans la seconde voiture, qu'il ne connaissait aucune des personnes qui �taient avec lui, et qu'il ignorait la provenance de ces v�hicules et leur fausse immatriculation.
Il tenait enfin � pr�ciser que tous s'�taient mis d'accord pour ne pas faire usage de leurs armes en cas d'intervention des forces de l'ordre et ce, m�me s'ils en avaient la possibilit�.
Il disait conna�tre J�r�me FERRACCI depuis tr�s longtemps, tous deux �tant du m�me village, mais affirmait ignorer s'il avait quelque chose � voir "avec cette affaire" et ne pouvoir dire s'il �tait assis dans la m�me voiture que lui.
De m�me, il indiquait conna�tre �galement Jean-Pierre LUCIANI avec qui il �tait all� � l'�cole � SART�NE, mais ignorer qu'il se trouvait sur cette action et ne pas lui conna�tre d'activit� politique.
Selon lui, il �tait faux qu'ils aient tous eu des armes et pour sa part, il ne savait pas ce qu'il y avait dans le coffre de l'Express.
Au cours de sa derni�re audition le 30 mars, il niait toute implication de sa part dans l'op�ration, et s'affirmait �tranger aux coups de feu et ignorant de la destruction par explosifs du bateau et de la Renault d�couverts sur la plage de CANETTO.
La d�position du Lieutenant PFISTER le situait � l'arri�re de l'Express et le d�crivait porteur d'une cagoule et du pistolet automatique CZ 75.
Georges PREZIOSI
V�tu d'un pantalon noir en toile avec ceinture de cuir, d'un polo bleu marine, d'un sweat-shirt noir � capuche, de gants noirs et d'une paire de chaussures de marche de couleur kaki, Georges PREZIOSI, propri�taire exploitant d'un d�bit de boissons � PENTA-DI-CASINCA (secteur Marana du FLNC), n'avait dans ses poches qu'un trousseau de sept cl�s et la somme de 7.300 Francs.
La perquisition effectu�e � son domicile le 29 mars s'av�rait n�gative.
Il se refusait � toute d�claration et �tait d'apr�s le lieutenant PFISTER passager de la R 19.
Jean VENTURINI
V�tu d'un pantalon kaki, d'une veste de m�me couleur � doublure noire et de chaussures montantes de couleurs noir et bleu, Jean VENTURINI, g�rant de la S.A.R.L. "Distribution Produit Alimentaire", domicili� � BORGO (secteur Marana du FLNC), avait en outre une cagoule noire, une paire de gants noirs et un chargeur de sept cartouches de calibre 11,43 dans les poches de sa veste.
La perquisition effectu�e � son domicile le 29 mars entre 16 heures 40 et 17 heures 15 s'av�rait n�gative.
Au cours de ses quelques auditions il a refus� de s'exprimer.
Le lieutenant PFISTER le situait � l'arri�re de la camionnette Renault Express.
L�identification des armes et objets
Le 30 mars, soit � peine trois jours apr�s les arrestations, les d�mineurs LERT et LEM�E proc�daient � la neutralisation de la grenade saisie lors de l'arrestation et � la destruction de l'ensemble des pains d'explosifs et du cordeau d�tonant dont seuls �taient conserv�s des �chantillons et les emballages, ainsi qu'� celle des d�tonateurs pyrotechniques dont m�ches lentes et boutefeux �taient gard�s.
Quant au radio t�l�phone de marque Nokia, son num�ro d'appel, 95. .. .., s'av�rait �tre attribu� � la Soci�t� Bastia Securit�, 19 rue Luce de Casabianca � BASTIA. La soci�t� de gardiennage et de transports de fonds tenu par les nationalistes auraient alors du faire l�objet d�une perquisition et ses responsables auraient du �tre entendus. D�autant que plusieurs membres du commando en avaient �t� employ�s ou continuaient de l��tre. Rien ne sera fait dans ce sens.
Les constatations effectu�es sur la Renault 19 montraient que le v�hicule en parfait �tat ne pr�sentait aucune trace d'effraction, et qu'une cl� �tait engag�e dans le contacteur. Le pare-brise portait une vignette corse ann�e 1993, et un certificat d'assurances de la Compagnie Uni Europe valable du 14 janvier 1993 au 31 d�cembre 1993, pour un v�hicule 6988 FM 2A. � l'avant et � l'arri�re des plaques de couleur blanche et jaune � chiffres noirs portant le num�ro 5619 GC 2B �taient appos�es � l'aide de vis cruciformes.
Le num�ro de s�rie du v�hicule permettait d'�tablir qu'immatricul� en fait 6988 FM 2A, num�ro port� sur le certificat Uni Europe, il avait �t� d�clar� vol� par son propri�taire, la Soci�t� Danzac Location Surgecor � SARROLA CARCOPINO, le 15 mai 1993. Le vol du v�hicule aurait donc permis d�emporter la clef de contact.
Quant au v�hicule Renault Express, il pr�sentait un enfoncement de l'aile avant droite, ses phares avant et feux arri�res droits �taient cass�s et le Neiman �tait arrach�, les fils du contact se trouvant connect�s par prise sous le tableau de bord. Deux rubans adh�sifs de couleur noire coll�s � l'avant et l'arri�re portaient le num�ro 6028 WW 2A peint en lettres blanches.
Les recherches effectu�es � partir du num�ro de s�rie montraient qu'immatricul� en fait 5929 GC 2B, soit le num�ro figurant sur le jeu de plaques pli�es retrouv� � l'int�rieur de l'habitacle, ce v�hicule avait �t� signal� vol� le 26 f�vrier 1994 par son propri�taire la mairie de PENTA DI CASINCA.
Les recherches d'empreintes et traces sur les deux v�hicules s'av�raient n�gatives.
L'ensemble des armes saisies dans les v�hicules ou retir�es par les gendarmes � celles des dix personnes arr�t�es qui les portaient lors de l'arrestation faisait l'objet d'un examen technique et de tirs d'essai de l'Inspecteur GIAVERI qui concluait qu'elles �taient toutes en bon �tat de fonctionnement et inconnues du S.R.P.J. pour un usage ant�rieur.
Il en �tait de m�me du pistolet automatique Colt mod�le 19 H Al de calibre 11,43, retrouv� le lendemain sur les lieux de l'arrestation par les gendarmes, qui �tait examin� et essay� par l'Inspecteur Jean-No�l MOZZICONACCI.
En revanche la comparaison effectu�e par le chef enqu�teur Jean-Claude PIFERINI entre les munitions percut�es lors de ces tirs d'essai, et les munitions retrouv�es sur le chemin d'acc�s au domaine de PIANTARELLA par les enqu�teurs, r�v�lait que les cinq douilles percut�es grav�es au culot IMI 9mm de calibre 9mm avaient �t� tir�es par le pistolet automatique de marque Sig P228 de calibre 9mm Para, saisi avec trois chargeurs de quinze cartouches dans la Renault Express.
La d�couverte de la Renault Clio sur le chemin reliant la plage de CANETTO � la R.N. 198.
Avis� par les gendarmes de la d�couverte d'une Renault Clio abandonn�e sur le chemin reliant la R.N. 198 � la plage de CANETTO � un kilom�tre de celle-ci, les enqu�teurs se transportaient sur les lieux o� ils d�couvraient effectivement une Renault Clio blanche, macul�e de boue et portant, appos�e � la peinture blanche sur des rubans adh�sifs noirs masquant des plaques 8483 FK 2A, l'immatriculation 346 WW 2B.
Ils constataient que le r�troviseur droit �tait arrach�, que si les serrures de porti�res �taient intactes, celle du bouchon essence �tait fractur�e et le Neiman perc� avec une cl� Kiss dans le contacteur, que la durit d'essence reliant le r�servoir au moteur avait �t� volontairement sectionn�e et que le pare-brise pr�sentait une vignette 92 et un certificat d'assurances G.M.F. valable de d�cembre 1992 � avril 1993 pour le v�hicule 8483 FK 2A.
Dans la bo�te � gants, il �tait d�couvert un permis de conduire au nom de Dominique Fran�ois D�, et une lettre des 3 Suisses adress�e � Mademoiselle Santa Maria T�, domicili�e � l'adresse mentionn�e sur le permis de conduire. Cette d�couverte �tait surprenante en ce sens qu�il est rare qu�un propri�taire de v�hicule laisse dans sa voiture son permis et sa carte grise. Beaucoup de v�hicules d�clar�s vol�s par le FLNC l�avaient souvent �t� avec � l�assentiment � de leur propri�taire. Mais en l�absence d�enqu�te sur ce cas pr�cis, il est impossible d�avancer une telle hypoth�se.
� l'arri�re du v�hicule sur le sol de trouvait un rouleau de papier adh�sif marron.
Cette Renault Clio avait �t� signal�e vol�e le 14 mai 1993 au commissariat de police d'AJACCIO par son propri�taire Dominique Fran�ois D�.
La d�couverte des carcasses calcin�es du bateau et de la R.19 sur la plage de CANETTO.
Sur les indications des gendarmes, les enqu�teurs se rendaient jusqu'� la plage de CANETTO situ�e � cinq kilom�tres environ de la R.N. 198 et accessible par le chemin de terre partiellement goudronn� o� avait �t� retrouv�e la Clio.
Parall�lement au bord de la plage et � une dizaine de m�tres, ils d�couvraient les restes d'un bateau incendi�, se composant de chandelles de filin, de la partie arri�re comportant des bandes bleues, et de deux moteurs Volvo Pinta 2 Drive num�ros 25087 et 25123, avec au milieu des chandelles ce qui semblait �tre un r�frig�rateur cubique.
Ramen� � la rive, l'arri�re de l'embarcation ne comportait aucune marque distinctive.
Sur le sable la pr�sence de traces de pneumatiques laissait pr�sumer le passage relativement r�cent � cet endroit d'un v�hicule.
� trente-deux m�tres � droite de la plage dans une clairi�re ombrag�e se trouvait la carcasse d'une Renault 19 d�pourvue d'immatriculation, et de plaques d'identification dont le toit de couleur vert bouteille m�tallis� avait �t� projet� � une dizaine de m�tres, et un repose-t�te de couleur grise dans l'herbe sur la gauche de la carcasse.
Le propri�taire du bateau, Jean Claude MORINA, retrait�, domicili� � CONTRES (41700), s'identifiait en se pr�sentant spontan�ment au S.R.P.J. sur le conseil de la gendarmerie de BONIFACIO. Arriv� de NICE par avion le 28 mars dans l'apr�s-midi, pour convoyer vers son port d'attache � MARINA BAIE DES ANGES son bateau Volvo Duoprop, qu'il avait laiss� ancr� dans le port de PROPRIANO, il avait appris du Capitaine du Port, M. GIANNETTI, que son bateau avait disparu. M. GIANNETTI lui avait indiqu� avoir constat� le 28 mars au matin la disparition du bateau qui se trouvait encore dans le port le soir du 26 mars.
Les enqu�teurs remarquaient sans en tirer de conclusion que la plage de CANETTO se trouvait situ�e non loin du domicile de la famille CANTARA une famille tr�s proche de Fran�ois SANTONI, dirigeant de la CUNCOLTA NAZIUNALISTA dont deux membres �taient emprisonn�s pour une tentative de meurtre. Les enqu�teurs avaient tout lieu de penser qu�une grande partie du commando qui avait r�ussi � �chapper aux policiers et gendarmes, y avait trouv� refuge. Aucune perquisition ne sera ordonn�e.
Quant � la Renault 19, en l'absence de toute plaque, elle n'�tait pas identifi�e.
La localisation du bruit des deux explosions entendues par les enqu�teurs et les d�clarations de J�r�me FERRACCI, relatives � son attente dans une clairi�re, � la perception par lui d'un bruit de moteur de bateau juste avant l'arriv�e d�sordonn�e d'hommes arm�s et porteurs de cagoules, ainsi qu'� l'�pisode du v�hicule pouss� sur le c�t� du chemin, et les propos rapport�s par lui qui auraient �t� tenus au moment o� il avait entendu un bruit d'explosion laissaient penser que la pr�sence de ces carcasses calcin�es et de la Clio abandonn�e �tait li�e � la fuite des dix hommes et que le bateau avait �t� utilis� par eux ou par certains d'entre eux pour gagner la plage de CANETTO avant qu'il n'y f�t, comme la R. 19, d�truit par explosif.
La d�couverte du fourgon J5
Les constatations effectu�es sur le fourgon J5, dont la pr�sence avait �t� d�cel�e par un survol en h�licopt�re, montraient que ce v�hicule dissimul� dans la ch�naie et totalement invisible depuis la route situ�e en surplomb, outre sa fausse immatriculation appos�e suivant la m�me technique que celles de la Clio et de l'Express, et les cartons opacifiant ses vitres, pr�sentait des inscriptions tr�s largement effac�es "Ajaccio Location A�roport de CAMPO DELL ORO" sur ses deux c�t�s et � l'arri�re.
� l�exception de larges �raflures sur le c�t� gauche, son �tat �tait bon. Le d�marreur �tait d�pourvu de cl�.
Sous le si�ge centrai de la banquette avant qui comportait trois si�ges, il �tait d�couvert dans un sac-poubelle deux rouleaux de cordeau d�tonant gain� de plastique vert et portant encore leur embout terminal protecteur, les enrouleurs de plastique noir ayant une �tiquette marqu�e "Nitro Bikford 10 G ATO 10 125 M 23 janvier 1991".
Un autre rouleau de cordeau de m�me couleur entam� au tiers sur enrouleur identique mais d�pourvu d'�tiquette �tait retrouv� sous le si�ge avant droit.
Dans la partie arri�re, � m�me la t�le, �taient empil�es soixante-cinq bouteilles de gaz de marque Thermogaz (grises) et Propagaz et Butagaz (bleues) de contenance de 13, 13,5 et 15 kgs.
Pos�s sur les bouteilles se trouvaient enfin un duvet de couleurs jaune et marron, un quatri�me rouleau de cordeau d�tonant neuf sans �tiquette sur l'enrouleur et un sac tress� blanc, type sac agricole, renfermant douze pains d'explosifs, pour certains constitu�s de deux boudins reli�s par du scotch brun, enrob�s de scotch collant de couleur brune portant � la peinture blanche des inscriptions 1500 (pour 7) 1700 (pour 1) 1300 (pour 2) 1600 (pour 1) et 2000 (pour 1).
Cordeau d�tonant et pains d'explosif, dont certains �taient envelopp�s dans des feuilles du journal � Nice Matin � du 17 mars 1994, �taient appr�hend�s aux fins de destruction apr�s saisie et mise sous scell�s de pr�l�vements.
Le fourgon Peugeot 35, propri�t� de la Soci�t� Ajaccio Auto Location, s'av�rait avoir �t� d�rob� entre le 25 mars 1994 � 17 heures et le 26 mars � 11 heures 30 devant le domicile de son utilisateur Jean CASALTA � AJACCIO R�sidence Empire.
Exception faite du rapprochement g�ographique entre le lieu de d�couverte du camion J5 et le site de SPERONE, du proc�d�, au demeurant d�nu� d'originalit�, d'apposition d'une fausse immatriculation �galement constat�e sur la camionnette Renault Express et sur la Renault Clio, et de la constatation que quatre vols de bouteilles de gaz portant sur quarante-deux bouteilles pleines avaient �t� perp�tr�s entre le 17 et le 27 mars dans des localit�s comme BORGO et QUERCIOLO, proches des domiciles de certains gard�s � vue, ou SART�NE proche du domicile d'autres gard�s � vue, aucun lien mat�riel direct ne pouvait �tre �tabli par l'enqu�te entre les personnes arr�t�es et la d�couverte du fourgon J5.
Toutes ces donn�es laissaient penser que le commando se composait au moins d�une quarantaine de personnes et qu�aucune n�avait r�ussi � fuir par la route. Elles avaient donc trouv� refuge dans les environs. Malheureusement cette piste ne sera pas suivie par les hommes pr�sents sur place.
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L�affaire de Sperone (VI)
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