L'identification de deux autres membres du commando
Le 2 mai 1994 le Procureur de la R�publique pr�s le Tribunal de Grande Instance de MARSEILLE adressait au Parquet de PARIS la copie du proc�s-verbal de retranscription de communications t�l�phoniques enregistr�es en ex�cution de commissions rogatoires d'interception de communications d�livr�es le 30 mars 1994 � la Compagnie de Gendarmerie de MARSEILLE par M. ARDID, Juge d'Instruction pr�s le Tribunal de Grande Instance de MARSEILLE, dans le cadre d'une information suivie contre JOLY Jean-Marc, des chefs d'escroqueries et concernant les lignes t�l�phoniques n� 91.93.27.84 et 91.52.83.62 respectivement attribu�es � Jean ROSSI, et Paul GABORIT, domicili�s � ALLAUCH et MARSEILLE.
Ces communications concernaient en effet manifestement les arrestations intervenues le 27 mars au soir en Corse du Sud.
Ainsi le 30 mars � 17 heures 21, sur la ligne de Jean ROSSI �tait enregistr�e une longue communication entre deux femmes pr�nomm�es Gis�le et Dianou, comportant les phrases suivantes :
DIANOU : "T'as pu les voir. T'as pu avoir des nouvelles ?"
GISELE : "Oui, oui j'ai eu Anne-Marie hier� Voil� hier soir je suis all�e voir les parents d'Anne Marie. On est rest� avec eux jusqu'� 11 heures 30. Bon l� ce soir je vais voir un autre copain�, des copains, t'as vu je ne sais pas si t'as suivi un peu".
DIANOU : "Oui ils vont partir, ils vont les envoyer sur PARIS�"
GISELE : "Elle a pu les voir, Anne-Marie ? Enfin elle a pu les voir, non elle n'a pas pu les voir puisqu'ils sont cens�s ne pas se conna�tre".
DIANOU : "Ouais".
GISELE : "Elle a vu Dominique. Ils lui ont fait voir euh. avant hier dans la nuit � deux heures du
matin, hier matin, hier apr�s-midi".
DIANOU : "Ha, Hou".
GISELE : "Heu� cinq minutes. Ils y ont fait voir. Il para�t qu'il est dans un �tat� Ils ont �t� donn�s quoi� �� devait pas se passer comme ��� Et Dominique il ne sait plus d'o� ��� Il sait plus d'o� �� lui tombe et il est d�sesp�r� parce qu'il pense � sa fille� Les autres, les autres et bien tu sais il avait �t�, il avait �t� jug� � perp�tuit� Et l'autre lui, il s'est fait bouffer par le chien� Il s'est fait mordre par le chien, il s'est fait massacrer� Je devais partir l�� jeudi. L'autre il m'attendait tout content et c'est lui qui a �t� bouff� par le chien�"
DIANOU : "Mon Dieu et qu'est-ce qu'elle va faire Anne Marie, elle va venir sur MARSEILLE".
GISELE : "Je sais pas� Elle m'a dit : "mais attends je te dirai parce que si ils le transf�rent sur PARIS"� B� le commando y avait ceux que je connaissais moi quoi�"
DIANOU : "Comment il s'appelle ton copain ? Son nom ?
GISELE : "Y'a pas de nom pour le moment�"
DIANOU : "Dominique".
GISELE : "Dominique MATTEACCIOLI� et les autres y a pas de noms. Moi je connais leurs pr�noms, h�, je connais pas leurs noms� L'autre je serai l� quoi. S'il a besoin d'un soutien je le laisserai pas, je serai l�".
DIANOU : "Ah oui".
GISELE : "Pour l'instant je vais pas du tout. J'ai dit� J'ai fait transmettre par Anne Mie parce qu'elle m'a dit� inaudible., c'est fini, elle m'a dit qu'il s'est fait d�chiqueter par un chien� Si tu savais Dianou� inaudible� Dominique si tu savais. Alors c'est pas ��. C'est que le Maire a �t� voir Anne Marie. Enfin y a plein de� m�me les policiers ils lui ont dit Madame vous n'avez pas � rougir c'est un honneur".
Sur cette m�me ligne �tait enregistr� le 30 mars � 19 heures 15 un appel de Chantal ROSSI en direction de la ligne de Paul GABORIT o� �tait jointe Mme GABORIT.
pr�s quelques �changes entre les deux interlocutrices sur un avocat, ami ou relation de la famille GABORIT, qui ne souhaitait pas s'occuper de l'affaire mais allait leur trouver quelqu'un et sur la gravit� de celle-ci et le nombre d'armes trouv�es, les phrases suivantes �taient enregistr�es :
Mme GABORIT : "Alors il y en a quatre qui se sont jet�s � l'eau h� Ils le savent (inaudible)".
CHANTAL : "Et dites-moi Horace il est parmi les quatre".
Mme GABORIT : "Et en principe oui".
CHANTAL : (parlant � quelqu'un � c�t� d'elle) "Elle me l'a dit Mme GABORIT ce matin. C'est pour �� que je lui dis".
Mme GABORIT : "Parce qu'ils ont br�l� un bateau et un autre est parti".
CHANTAL : "Oui".
Mme GABORIT : "Les deux voitures br�l�es".
CHANTAL : "Oui".
Mme GABORIT : "Voil�".
CHANTAL : "D'accord. Donc il y en a quatre qui se sont jet�s � l'eau".
Mme GABORIT : "Quatre qui ont pu se sauver".
Suivaient ensuite quelques �changes sur l'emplacement o� pouvaient se trouver ceux qui avaient pu ainsi s'�chapper.
Le 30 mars encore, � 21 heures 50, GABORIT appelait la ligne deROSSI, et demandait � Mme ROSSI qui d�crochait de lui passer Gis�le � qui il expliquait qu'il avait eu la veille au soir vers 9 heures 30, Anne-Marie, que celle-ci lui avait dit que Dominique : "avait la p�che et qu'il avait repris du poil de la b�te" mais qu'Anne-Marie souhaitait que Gis�le vienne la rejoindre en Corse. Celle-ci indiquait qu'elle allait appeler Anne Marie.
Enfin le 31 mars, � 20 heures 03, Chantal ROSSI appelait Mme GABORIT.
CHANTAL "venez de voir la 3 ?"
Mme GABORIT : "Non".
CHANTAL : "On nous l'a montr�"
Mme GABORIT : "Domi ?"
CHANTAL : "Oui. Tous".
Mme GABORIT "Oh merde ! ... � PARIS ?"
CHANTAL : "Non en photo. On leur a pris les photos d'identit�, vous savez".
� 21 heures 09, Chantal ROSSI appelait au 91.07� Pierre Claude.
Apr�s avoir discut� ensemble d'Anne Marie, de Dominique, du transfert � PARIS et des articles de presse, parlant d'Anne Marie, tous deux �changeaient les propos suivants :
CHANTAL : "� Voil� elle a, elle a eu des nouvelles de Barbe. Il est all� la voir".
PIERRE CLAUDE : "Ah ouai ?"
CHANTAL : "Para�t qu'il est atterr� ! Et que bon. Il faisait partie bien s�r� il a pu se� il a pu se barrer quoi ! Voil� Pierre Claude".
PIERRE CLAUDE : "�a va, d'accord".
CHANTAL : "Je n'en sais pas plus".
Il r�sultait de ces communications apr�s rapprochements avec les �l�ments de la proc�dure :
- que M. et Mme GABORIT �taient susceptibles d'�tre parents d'Anne-Marie GABORIT, �pouse de Dominique MATTEACCIOLI,
- que l'ami de Gis�le, d�chiquet� par un chien et qu'elle devait voir le jeudi ou le vendredi s'il n'avait pas �t� arr�t�, pouvait s'identifier � Michel HENRY, soign� au cours de sa garde � vue pour une morsure de chien � l'�paule, subie apr�s sa neutralisation par le R.A.I.D. alors qu'il �tait allong� � terre, et que Gis�le connaissait d'autres membres du commando,
- que celui qui avait �t� jug� � perp�tuit� pouvait �tre Jean Baptiste ISTRIA, condamn� par contumace pour assassinat,
- qu'Anne-Marie avait vu Dominique dans la nuit du 28 au 29 mars, ainsi que le 29 mars � deux reprises (Dominique MATTEACCIOLI se trouvait en position de garde � vue au S.R.P.J. d'AJACCIO depuis la nuit du 27 au 28 mars) et qu'elle semblait avoir recueilli certaines informations sur les faits (la morsure de Michel HENRY, les quatre, dont Horace, qui se sont jet�s � l'eau et qui ont pu s'enfuir, ils ont br�l� un bateau et il y en a un autre qui est parti) et ce avant le 30 mars � 19 heures 15, soit avant m�me le d�but des visites des avocats aux gard�s � vue,
- qu'enfin, avant le 31 mars � 21 heures 09, heure de la conversation entre Pierre Claude et Chantal ROSSI, un nomm� Barbe �tait venu voir Anne-Marie et qu'il faisait partie du commando mais avait pu s'�chapper.
Cette conversation �tait rapproch�e d'un proc�s-verbal de renseignements judiciaires �tabli par la Brigade de Gendarmerie de SART�NE, relatant le contr�le, dans le cadre du plan de recherches d�clench�, � la suite des arrestations de SPERONE, le 27 mars � 22 heures 15, d'un v�hicule de marque Toyota type Land Cruiser 9650 FN 2A, sur la R.N. 196 au lieu-dit Bocca Albitrina, peu avant SART�NE, � 23 heures 55.
Le conducteur, Henri BIANCHINI, d�j� contr�l� avec un passager par les gendarmes du Lieutenant PFISTER juste avant l'arrestation des 10 hommes, leur avait pr�sent� son permis de conduire et d�clar� avoir d�j� �t� contr�l� � FIGARI. Les gendarmes de SART�NE avaient reconnu aussit�t son passager, un ressortissant de SART�NE connu pour ses sympathies nationalistes et nomm� Horace ROSSI.
Les v�rifications effectu�es � partir du num�ro du v�hicule, relev� lors du premier contr�le avec les lettres FL et lors du second FN, montraient qu'il s'agissait d'un Toyota type 4X4 immatricul� 9650 FN 2A, propri�t� de Jean-Jacques CANTARA, demeurant Villa Bacosa, lieu-dit Canetto � BONIFACIO, soit � proximit� imm�diate du d�bouch� du chemin conduisant � la plage de Canetto. Jean-Jacques CANTARA �tait soup�onn� d��tre un membre du F.L.N.C. Canal historique et tr�s proche de Fran�ois SANTONI.
Les retranscriptions des communications t�l�phoniques �taient transmises aux enqu�teurs du S.R.P.J. d'AJACCIO qui proc�daient le 27 septembre � l'audition de Chantal ROSSI, fille du titulaire de la ligne Jean ROSSI.
Celle-ci expliquait avoir une s�ur pr�nomm�e Gis�le. Elle d�clarait avoir, par son p�re, originaire de SART�NE, des attaches, et de ce fait, des amis en Corse et notamment Dominique et Anne-Marie MATTEACCIOLI n�e GABORIT dont la fille �tait sa filleule.
Elle avait appris d�s le lendemain des faits par Paul GABORIT, p�re d'Anne-Marie, domicili� � MARSEILLE, l'arrestation de Dominique MATTEACCIOLI parmi les membres du commando de SPERONE. Elle pr�cisait par ailleurs conna�tre Jean-Baptiste ISTRIA et Michel HENRY, pour les avoir rencontr�s � SART�NE lors de vacances en Corse et avoir depuis son incarc�ration �crit au premier et t�l�phon� au second lorsqu'il se trouvait hospitalis� � l'h�pital de la Salp�tri�re � PARIS.
Depuis les faits elle n'avait revu qu'Anne-Marie MATTEACCIOLI en Corse, o� elle �tait all�e la r�conforter puis � MARSEILLE, fin avril.
Entendue sur sa communication t�l�phonique avec Mme GABORIT, m�re d'Anne-Marie MATTEACCIOLI, en date du 30 mars, elle expliquait que la veille ou le matin m�me, Mme GABORIT l'avait appel�e sur les lieux de son travail pour lui parler des difficult�s d'Anne-Marie cons�cutives aux arrestations. Elle lui avait, � cette occasion, fait savoir qu'elle s'�tait entretenue avec des gens de SART�NE, qui citaient des noms dont celui d'Horace, affirmant qu'il faisait partie d'un groupe de quatre qui avaient pu s'�chapper. Chantal ROSSI pr�cisait qu'Horace �tait Horace ROSSI, de SART�NE, un ami de Dominique MATTEACCIOLI et cousin �loign�.
Pour elle cependant tout cela n'�tait que ragots de village entendus par Mme GABORIT et r�percut�s par celle-ci.
Quant au pr�nomm� Pierre Claude, qu'elle avait appel� le 31 mars, il s'agissait selon elle d'un ami d'Anne-Marie MATTEACCIOLI nomm� Dolto ou Tolto, demeurant � MARSEILLE. Elle lui avait t�l�phon� pour avoir des nouvelles d'Anne-Marie, bien qu'elle ait d�j� t�l�phon� auparavant � celle-ci. Quand elle lui indiquait qu'Anne-Marie avait eu des nouvelles de "Barbe", elle parlait d'Horace ROSSI qu'elle surnommait "Barbe" en raison de son collier de barbe.
Elle reconnaissait avoir pr�sent� � Pierre Claude comme une certitude l'appartenance d'Horace ROSSI au commando et le fait qu'il avait pu "se barrer", mais disait l'avoir fait sur la foi des seuls "ragots" de Mme GABORIT.
Marie-Antoinette BIANCONI �pouse GABORIT, m�re d'Anne-Marie MATTEACCIOLI, �tait �galement entendue.
All�guant �tre sous traitement m�dical en raison de l'arrestation de son gendre, "traumatisme de sa vie", elle pr�tendait n'avoir conserv� aucun souvenir de la partie de sa communication avec Chantal ROSSI relative � Horace, pr�nom n'�voquant aucune personne connue d'elle. Pas plus qu�elle ne se souvenait des "quatre qui se sont jet�s � l'eau". Elle affirmait n'avoir dispos� que d'informations recueillies dans la presse audiovisuelle ou �crite alors que curieusement elle se souvenait parfaitement du reste des informations �chang�es avec Chantal ROSSI.
Quant � Anne-Marie MATTEACCIOLI, entendue parle S.R.P.J. d'AJACCIO, elle affirmait que si sa m�re avait des informations sur les faits, elle ne pouvait les tenir que de Corses vivant � MARSEILLE et en contact avec des gens de SART�NE. Elle-m�me n'avait pas fait part � sa m�re du peu de chose qu'elle savait. Concernant Horace ROSSI, dont les enfants fr�quentaient la m�me �cole que sa fille, elle n'avait entendu aucun ragot relatif � son �ventuelle participation au commando de SPERONE.
Les enqu�teurs se limitaient � ces trois auditions. Ni Pierre Claude TOSTO, ni Paul GABORIT, ni Gis�le ROSSI, s�ur de Chantal, n'�taient entendus.
Horace ROSSI, employ� � la D.D.E. de SART�NE mais aussi exploitant de bar � TIZZANO, �tait interpell� le 20 octobre 1994, en m�me temps qu'Henri BIANCHINI.
Les perquisitions effectu�es tant � son domicile que dans son bar o� �tait affich� un grand poster relatif aux d�tenus de l"affaire de SPERONE" s'av�raient n�gatives.
Ayant appris le 28 mars par la radio les arrestations de SPERONE, Horace ROSSI n'avait su que par la suite que ses voisins de TIZZANO, Dominique MATTEACCIOLI et J�r�me FERRACCI, faisaient partie des gens arr�t�s.
Quelque temps plus tard, il avait eu connaissance d'une "rumeur de SART�NE", selon laquelle il aurait fait partie du commando et aurait r�ussi � s'�chapper, rumeur li�e, pensait-il, � ses relations amicales avec Dominique MATTEACCIOLI.
En arr�t maladie lors des faits pour une d�pression nerveuse cons�cutive � une op�ration de la thyro�de, il menait une vie solitaire et d�pourvue d'activit�s et n'�tait selon lui pas en �tat de participer � ce genre d'op�ration.
Il avait, expliquait-il, le 27 mars au soir, jour d'�lections cantonales � SART�NE, gagn� avec son v�hicule Express Renault cette localit� vers 19 heures pour se rendre au "bar des amis" et discuter du d�pouillement, auquel il avait partiellement assist� avec le patron, Alphonse d' ORTOLI.
Il avait quitt� le bar vers 20 heures 30 ou 21 heures et comme sa voiture �tait bloqu�e � cause des op�rations de d�pouillement, il avait demand� � M. d'ORTOLI qui partait manger de le d�poser chez un ami, Antoine PAGANELLI, domicili� � la sortie de SART�NE sur la route de BONIFACIO, avec qui il voulait boire un verre et discuter, ce qui lui arrivait souvent.
Il �tait reparti vers minuit de chez les PAGANELLI et alors qu'il ouvrait la barri�re pour que son ami Antoine le reconduise, il avait vu arriver de la direction de BONIFACIO, un v�hicule � qui il avait fait signe de s'arr�ter.
Pour �viter � son ami PAGANELLI de le ramener, il avait demand� au conducteur s'il pouvait le raccompagner � SART�NE, ce que celui-ci avait accept�.
Il ne connaissait pas le conducteur du v�hicule de type 4X4, et avait peu discut� avec lui. Un kilom�tre apr�s le domicile PAGANELLI, ils avaient �t� contr�l�s par les gendarmes de SART�NE qu'il connaissait bien, contr�le dont il avait compris les raisons le lendemain. Son chauffeur l'avait d�pos� � SART�NE o� il avait r�cup�r� sa voiture personnelle pour regagner son domicile.
Au domicile des PAGANELLI, il n'avait pas d�n� mais seulement discut� et regard� la t�l�vision avec le couple dont il n'avait pas vu ce soir-l� les deux enfants.
Concernant les personnes arr�t�es � SPERONE, il indiquait ne conna�tre que J�r�me FERRACCI, relation de voisinage � TIZZANO depuis une dizaine d'ann�es et qu'il avait revu depuis les faits, et Dominique MATTEACCIOLI, relation de TIZZANO �galement dont il avait souvent revu la femme depuis les arrestations.
Celle-ci, apr�s son audition par le service enqu�teur, lui avait appris l'existence des �coutes t�l�phoniques le mettant en cause. Mais il ne s'expliquait leur teneur que par un colportage de ragots entre la m�re d'Anne-Marie qu'il ne connaissait que pour l'avoir rencontr�e � SART�NE occasionnellement, et Chantal ROSSI, qu'il connaissait depuis une dizaine d'ann�es pour la fr�quenter lorsqu'elle venait passer des vacances en Corse Mais il ne l�avait pas revue depuis 5 ou 6 ans.
Il affirmait ne pas �tre surnomm� "Barbe" et pr�cisait que Chantal ROSSI avait dit n'importe quoi aux enqu�teurs.
Quant � Anne-Marie MATTEACCIOLI, contrairement � ce que disait Chantal ROSSI au cours de sa conversation t�l�phonique avec Pierre Claude TOSTO, il ne l'avait pas vue au mois de mars mais bien plus tard et ne lui avait jamais tenu le type de discours dont il �tait fait �tat dans la communication.
Alphonse d'ORTOLI confirmait que le 27 mars vers 19 heures ou 20 heures, Horace ROSSI �tait venu boire l'ap�ritif dans son bar. Il l'avait ensuite accompagn� avec son v�hicule 104 au domicile de PAGANELLI. Il pr�cisait l'avoir peut-�tre revu vers 23 heures dans son bar.
M. d'ORTOLI qui curieusement se souvenait parfaitement de la venue d'Horace ROSSI n'avait en revanche pas gard� le moindre souvenir d'autres clients qui puissent attester de la pr�sence de ce dernier ce soir-l� dans le bar.
Antoine PAGANELLI, confirmait la venue chez lui vers 21 heures, d'Horace ROSSI. Il s'en souvenait d'autant mieux qu'il avait entendu la "rumeur" de SART�NE dont il s'�tait dit, de ce fait, qu'elle �tait fausse. Celui-ci �tait reparti vers 22 heures 30, 23 heures, � bord d'un v�hicule dont il avait sollicit� le conducteur au moment o� lui-m�me sortait sa voiture pour le raccompagner.
La perquisition du domicile d�Henri BIANCHINI, agent d'exploitation � la Chambre de Commerce � BONIFACIO, sis lieu-dit Padrelo � BONIFACIO, s'av�rait �galement n�gative. Il relatait dans un premier temps que le 27 mars vers 21 heures 30, il avait quitt� son domicile � bord d'un v�hicule 4X4 Land Cruiser Toyota pr�t� depuis deux semaines par son ami, Jean-Jacques CANTARA, son v�hicule personnel, une Fiat Uno, ayant �t� accident� et se trouvant au garage Veronese de BONIFACIO.
Il voulait en effet se rendre � FIGARI pour boire un verre car il s'agissait d'un soir d'�lections.
En cours de route il avait �t� contr�l� par des gendarmes sur le C.D. 59 et en arrivant FIGARI vers 22 heures 30 avait constat� que les deux bars �taient ferm�s.
Il �tait alors reparti vers 22 heures 35 pour SART�NE afin d'y boire le verre qu'il n'avait pu trouver � FIGARI. Deux � trois kilom�tres avant d'arriver dans cette localit�, il avait pris un passager en auto-stop et peu apr�s avait subi un nouveau contr�le de gendarmerie.
Il avait ensuite d�pos� son passager � SART�NE et faute l� aussi de trouver un caf� ouvert, �tait reparti par le m�me itin�raire pour BONIFACIO.
Il ne pouvait donner de signalement pr�cis de ce passager (race blanche, corpulence forte, taille moyenne, v�tu d'une tenue de ville), qu'il avait ramass� alors qu'il marchait le long de la route en faisant � l'approche du v�hicule le signe de l'auto-stoppeur avec le pouce.
Interrog� sur le fait que le gendarme ayant proc�d� au premier contr�le avait constat� qu'il se trouvait en compagnie d'un individu de race blanche, europ�enne, de 35 � 40 ans, v�tu comme lui d'un treillis, il r�pondait qu'il voyait o� les enqu�teurs voulaient en venir, et refusa de dire qui l'accompagnait.
Il se disait en revanche pr�t � assumer seul ses responsabilit�s dans cette affaire o� il n'avait eu qu'un r�le secondaire de surveillance et conduite de v�hicule et pr�cisait que dans une telle action la majorit� des participants �taient cagoul�s sur les points de rencontre.
Jean-Jacques CANTARA confirmait avoir pr�t� son v�hicule 4X4 � Henri BIANCHINI, un ami de longue date. Il ne pouvait pr�ciser la date exacte du pr�t mais elle se situait vers mars 1994, car BIANCHINI avait accident� son v�hicule et ils �taient all�s tous deux porter ensemble � r�parer au garage Veronese. Lui-m�me, bien qu'habitant CANETTO, avait appris par la presse ce qui s'�tait pass� le 27 mars.
Aucune v�rification en revanche n'�tait effectu�e aupr�s du garage Veronese ce qui constitue une faute des enqu�teurs.
Horace ROSSI et Henri BIANCHINI �taient mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et reconstitution de ligue dissoute � l'issue de leurs gardes � vue.
Si Horace ROSSI maintenait ses d�positions, Henri BIANCHINI revenait imm�diatement sur ses quelques phrases d'aveux, pr�tendant qu'elles lui avaient �t� extorqu�es par les policiers ce qui est faux.
Au cours de leurs interrogatoires ult�rieurs, Horace ROSSI et Henri BIANCHINI affirmaient l'un et l'autre �tre �trangers � l'op�ration avort�e revendiqu�e par le F.L.N.C. Historique.
Horace ROSSI maintenait que s'il connaissait MATTEACCIOLI et FERRACCI, simples relations de voisinage en raison de leur appartenance � la commune de TIZZANO, et si � cause d'eux il avait mis dans son bar l'affiche de soutien aux d�tenus de SPERONE, il ne connaissait pas en revanche les autres mis en examen.
Il confirmait ses d�clarations sur son emploi du temps cette nuit-l�, soutenait qu'il ne se trouvait pas dans le v�hicule conduit par BIANCHINI au moment du premier contr�le, r�it�rait que Chantal ROSSI "racontait n'importe quoi", que malade � cette �poque il ne pouvait participer � ce type d'exp�dition et qu'il n'avait aucun lien avec le F.L.N.C. Historique.
Henri BIANCHINI pour sa part affirmait qu'il �tait seul dans le v�hicule CANTARA lors du premier contr�le des gendarmes. Il imputait ses aveux succincts au fait que les policiers lui avaient dit que le juge allait "le sacquer" s'il ne reconnaissait pas avoir pris deux personnes sur la route, argument particuli�rement stupide mais qu�il maintenait. Il en contestait la majeure partie, pr�tendant que la signature appos�e sur le proc�s-verbal, si elle �tait identique � la sienne, ne signifiait rien car "tout le monde peut signer comme cela" et soutenait avoir ramass� Horace ROSSI, trois kilom�tres avant SART�NE, alors que celui-ci marchait en tenue de ville le long de la route.
Malgr� ces d�n�gations, la participation des deux hommes � l'op�ration programm�e le 27 mars le F.L.N.C. Historique, n'en paraissait pas moins parfaitement �tablie par les �l�ments suivants
- les gendarmes ayant proc�d� au contr�le du 4X4 conduit par Henri BIANCHINI �taient affirmatifs sur la pr�sence de deux hommes � bord, les gendarmes MERKLING et LAMIT pr�cisant m�me qu'ils �taient dans leur souvenir v�tus de vestes de chasse ou de treillis.
- la survenance des deux v�hicules vol�s et faussement immatricul�s imm�diatement derri�re le 4X4 laissait penser que ce v�hicule en situation r�guli�re avait pour mission de pr�venir de la pr�sence d'un �ventuel contr�le, r�le qui d'ailleurs aurait �t� parfaitement rempli si les deux v�hicules n'avaient �t� bloqu�s dans leur man�uvre de repli par la survenance inopin�e du v�hicule du Colonel CHADUTEAU.
- le fait que le v�hicule 4X4 �tait propri�t� de Jean-Jacques CANTARA, connu pour ses sympathies nationalistes et domicili� pr�cis�ment au lieu-dit CANETTO, sur l'itin�raire de fuite des deux v�hicules des dix hommes arr�t�s par les gendarmes et � proximit� de la plage o� la vedette "TOM HE GEO" a �t� d�truite par explosifs.
- le fait que BIANCHINI n'apportait aucune explication � l'emprunt d'un itin�raire long et sinueux pour se rendre � FIGARI, localit� dont il ne pouvait ignorer que les deux bars �taient ferm�s le Dimanche, et qu'il n'expliquait pas davantage son choix de se rendre ensuite � SART�NE pr�cis�ment la localit� o� demeurait ROSSI, parcourant ainsi une longue distance, pour selon lui y trouver �galement un bar ferm�.
- le fait que dans des aveux r�tract�s, BIANCHINI expliquait avoir eu un r�le de guetteur, soit pr�cis�ment celui qu'aurait eu Horace ROSSI d'apr�s les termes de la communication intervenue le 30 mars � 19 heures 15 entre Chantal ROSSI et Mme GABORIT :
CHANTAL : "Ils �taient en position une fois que c'�tait fini".
Mme GABORIT : "Pour le d�part voil�".
CHANTAL : "C'est �� ils attendaient si vous voulez quand ils ont �t� voir que cela se goupillait comme�. ils ont pris".
Mme GABORIT : "H� quand ils ont entendu les coups de feu, ils sont partis".
- les contradictions existant entre les d�clarations d'Horace ROSSI qui selon lui ouvrait la barri�re de son ami PAGANELLI lorsqu'il a fait signe � Henri BIANCHINI et celles de ce dernier qui s'est arr�t� pour faire monter Horace ROSSI qui marchait le long de la route.
Si les d�clarations d'Horace ROSSI sur son emploi du temps contrairement � celles de BIANCHINI �taient �tay�es par deux t�moins, il convenait d'observer que tout loisir lui avait �t� donn� de pr�parer son alibi, les d�positions d'Anne-Marie et de Marie Antoinette GABORIT et celle de Chantal ROSSI ayant pr�c�d� de pr�s d'un mois son arrestation, et Anne-Marie GABORIT �pouse MATTEACCIOLI s'�tant entretenue avec lui des dites �coutes apr�s son audition.
Au surplus les deux t�moignages appelaient quelques observations. En effet M. d'ORTOLI indiquait avoir � sa demande conduit Horace ROSSI chez PAGANELLI vers 20 heures 30, 21 heures. Il aurait ensuite regagn� aussit�t son bar o�, pr�cisait-il dans un souci manifeste de bien faire. Il pensait que ROSSI �tait revenu consommer tard dans la soir�e apr�s sa visite � PAGANELLI, le bar �tant rest� ouvert jusqu'� une heure fort avanc�e de la nuit.
Il contredisait ainsi non seulement BIANCHINI qui pr�tendait qu'� SART�NE il n'avait pas davantage qu'� FIGARI trouv� de bar ouvert, mais encore Horace ROSSI qui disait avoir quitt� le bar vers 20 heures 30, 21 heures parce que M. d'ORTOLI partait manger et que de ce fait il lui avait demand� de le d�poser chez PAGANELLI.
PAGANELLI, pour sa part, n'expliquait pas pourquoi Horace ROSSI, qui n'�tait pas un ami mais une simple relation, avait ainsi fait intrusion dans sa vie familiale, sans l'en avertir pr�alablement, un Dimanche soir apr�s le d�ner.
Les conversations �chang�es entre Chantal ROSSI, Marie Antoinette GABORIT et Pierre Claude TOSTO, apparaissaient aussi fond�es sur des informations parfaitement exactes recueillies par Anne-Marie MATTEACCIOLI contrairement � ce que elle et Chantal ROSSI pr�tendaient contre toute �vidence.
Entendue par les enqu�teurs avant l'arrestation d'Horace ROSSI, Anne-Marie MATTEACCIOLI d�niait avoir fourni la moindre information le concernant, tant � sa m�re qu'� Chantal ROSSI, et expliquait que lors e la garde-�-vue de son mari son mari ne lui avait jamais parl� des faits.
Elle d�finissait cependant Horace ROSSI comme un excellent ami de son mari et non comme une simple relation ainsi que ROSSI le pr�tendait.
Aucune mention relative � des entretiens qu'aurait eus Anne-Marie MATTEACCIOLI avec son mari pendant sa garde � vue ne figurait dans la proc�dure. Ce qui ne faisait qu'accr�diter la r�alit� des faits relat�s par Mme GABORIT � Chantal ROSSI, �tait demand�e au Directeur du S.R.P.J. d'AJACCIO et au Magistrat du Parquet de PARIS qui, s'�tait d�plac� � AJACCIO pour les prolongations de garde � vue.
D989 Ce dernier r�pondait qu'effectivement s'�tant rendu � AJACCIO le 28 mars au soir, soit dans la journ�e suivant les arrestations, il avait pu constater que les gard�s � vue avaient re�u � plusieurs reprises des visites de leurs familles et de leurs proches.
1991 Quant � Mme BALLESTRAZI, Directeur du S.R.P.J. d'AJACCIO, par rapport du 13 avril 1995, elle pr�cisait que si sur instructions du Procureur d'AJACCIO les avis � famille avaient �t� diff�r�s dans la nuit du 27 au 28 mars il convient de rappeler que la majorit� des gard�s � vue
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refusaient de d�cliner leur identit�, quand les familles, sans doute � la suite de la rumeur publique s'�taient pr�sent�es, les avis � famille avaient �t� faits et que dans ce contexte, le magistrat du Parquet avait autoris� certains membres des familles � apporter le n�cessaire, effets personnels voire alimentaires, dans un but humanitaire.
Toutes les mesures de s�curit� avaient �t� prises, fouilles, inventaires des sacs, d�tection, palpation de s�curit�, surveillance constante des policiers. Aucun �tat de ces remises personnelles n'avait �t� tenu. Mme GABORIT �pouse MATTEACCIOLI avait en la pr�sence d'un policier effectivement apport� des affaires � son mari.
Ces indications, qui paraissaient exclure qu'Anne-Marie MATTEACCIOLI ait pu obtenir de son mari les renseignements sur le r�le d'Horace ROSSI dont sa m�re faisait �tat � Chantal ROSSI, allaient �tre d�menties par Anne-Marie MATTEACCIOLI elle-m�me.
Entendue par le magistrat instructeur elle expliquait en effet que son mari �tait parti pour la chasse le dimanche 27 mars dans l'apr�s-midi. Elle n'avait appris son arrestation qu'en revenant chez elle le lundi 28 mars vers 17 heures et en constatant qu'il se trouvait dans le jardin de leur villa, entour� de policiers qui s'appr�taient � l�emmener.
Elle leur avait demand� � s'entretenir avec lui et ils les avaient laiss�s seuls quelques minutes dans leur maison. Elle avait ensuite, sur les instructions de son mari, pris sa voiture pour se rendre � AJACCIO o� vers 1 heure du matin elle avait obtenu le droit de le voir � nouveau. Elle avait pu le voir de nouveau � deux reprises dans la journ�e de mardi et ensuite le mercredi matin ce qui caract�rise une garde-�-vue tr�s � humaine � mais � l�efficacit� r�duite.
En revanche elle n'avait pu le voir le mercredi apr�s-midi avant son d�part pour PARIS car il y avait "un d�fil� de familles" qui montait et descendait pour voir les gard�s � vue, chaque famille disposant d'un num�ro de t�l�phone pour prendre les rendez-vous. Ce d�tail laisse penser qu�en Corse, � l��poque, le principe de l�arrestation et de la garde-�-vue appliqu� � des clandestins du FLNC Canal historique comportaient quelques facilit�s d�ordinaire inconnues ailleurs.
Son mari d'ailleurs avait pu rencontrer �galement sa m�re, sa s�ur et un de ses responsables professionnels.
Si elle reconnaissait donc, d�s le d�but de l'enqu�te, avoir vu son mari en t�te � t�te et sans t�moin, Anne-Marie MATTEACCIOLI soutenait en revanche qu'il ne lui avait communiqu� aucune information relative aux faits. Elle affirmait n'avait eu aucun contact direct avec son amie Chantal ROSSI, ni m�me d'ailleurs avec les membres de sa famille pendant la garde � vue de son mari.
Ces assertions �taient pourtant formellement d�menties par les conversations enregistr�es.
� titre d'exemple, mais ce n'est pas le seul, Gis�le ROSSI, s�ur de Chantai, que les policiers n'ont pas jug� utile d'entendre, expliquait � Dianou le 30 mars � 17 heures 21 : "J'ai eu Anne-Marie hier" et elle lui relate le nombre et le moment des visites qu'Aine Marie a pu faire � Dominique depuis le lundi 28 mars.
Surprenant voire folklorique.
� la suite de la d�position d'Anne-Marie MATTEACCIOLI, Fran�ois SANTONI, responsable du mouvement A Cuncolta Naziunalista, se manifestait spontan�ment pour �tre entendu.
Il indiquait, qu'il entendait en effet mettre un terme aux rumeurs diffamatoires circulant en Corse � l'encontre d'Anne-Marie MATTEACCIOLI. Selon lui, elle �tait soup�onn�e d'avoir apport� des �l�ments � charge contre des co-mis-en-examen de son mari en expliquant comment ces visites avaient �t� organis�es, sachant parfaitement comment cela s'�tait pass�. Fran�ois SANTONI cherchait alors � �touffer la rumeur qui pr�tendait d�j� que les membres du commando avaient �t� balanc�s par leur propre direction, direction dont aurait fait partie Fran�ois SANTONI. La rumeur insistait sur le fait qu�� l�origine seuls les quatre premiers clandestins auraient du �tre arr�t�s mais que tout avait d�rap�. Le minist�re de l�Int�rieur aurait alors autoris� les familles � rendre visite aux mis en garde-�-vue de mani�re � �viter un trop grand scandale.
Le lundi 28 mars d�s 10 heures, la tension montant en raison des arrestations intervenues, Fran�ois SANTONI s'�tait pr�sent� � l'H�tel de Police pour "aller aux nouvelles". Il agissait en tant que responsable politique pour faire le lien avec les autorit�s polici�res en vue d�apaiser la situation. Il avait �t� re�u par le Directeur du S.R.P.J. et par Ange MANCINI, alors sous-directeur des affaires criminelles � la Direction Centrale de la Police Judiciaire.
Il avait pu discuter avec trois des gard�s � vue, Jean Baptiste ISTRIA, Michel HENRY et St�phane GALLO ce qui repr�sente une premi�re dans les anales de la police judiciaire. Un accord avait �t� conclu dans la journ�e pour que les familles puissent s'entretenir avec les gard�s � vue. Toutes les familles et des amis avaient ainsi pu venir les voir, ce qui avait permis de limiter l'agitation � l'ext�rieur. Les visites cependant avaient lieu en pr�sence de policiers et les entretiens ne portaient que sur les probl�mes familiaux et mat�riels engendr�s par les arrestations. N�anmoins, on peut imaginer que les d�tenus trouvaient alors un r�confort aupr�s des leurs ce qui allait �videmment dans le sens contraire de l�effet recherch� par une garde-�-vue. Par ailleurs, on peut imaginer que les familles se concertaient pour tenir au courant leurs proches d�tenus des syst�mes de d�fense mis au point par leurs compagnons arr�t�s.
Ces auditions montraient qu'effectivement Anne-Marie MATTEACCIOLI ne pouvait �tre consid�r�e comme le seul vecteur possible de communication entre les gard�s � vue et l'ext�rieur. Elles expliquaient �galement l'absence d'investigations men�es aupr�s des proches des gard�s � vue pour essayer d'identifier, en recherchant les circonstances dans lesquelles les personnes arr�t�es avaient quitt� leurs domiciles le 27 mars, d'autres participants �ventuels � l'exp�dition en direction du site de SPERONE ainsi que l'interruption � compter du lundi 28 mars au soir ou du 29 mars, des aveux partiels pass�s par certains gard�s � vue comme St�phane VERGELLATI ou Christian LANFRANCHI, et le caract�re plus que succinct des dur�es d'auditions des uns et des autres pendant le cours de la garde � vue, dont le b�n�fice pour l'enqu�te s'en est trouv� fortement r�duit.
Elles n'enlevaient cependant rien � la force probante des informations �chang�es par les s�urs ROSSI et Mme GABORIT � la suite d'appels t�l�phoniques d'Anne-Marie MATTEACCIOLI et relatives � la participation d'Horace ROSSI ainsi que d'autres personnes non identifi�es ayant r�ussi � prendre la fuite. � cet �gard, il convient de rappeler que LORENZI lors de sa garde � vue avait d�clar� qu'� peine la moiti� des effectifs du commando avaient �t� arr�t�s.
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