Les arrestations
Un document d�instruction est long et r�p�titif. Il vise � ne laisse aucune faille dans laquelle pourrait s�engouffrer la d�fense. Nous en avons suivi le plan afin que les lecteurs comprennent � la fois le bon d�roulement de l�action mais aussi p�n�tre la mani�re de penser de la juge LE VERT.
Auditions des fonctionnaires de police et militaires ayant particip� aux arrestations sur :
- Le site de SPERONE
Pour mieux cerner le d�roulement des faits, il �tait proc�d� � une nouvelle audition du commissaire BAYON.
Celui-ci relatait que requis par le Pr�fet de Police, il avait install� ses effectifs vers midi, la plupart sur le site m�me de l'immeuble du "Hameau de PIANTARELLA" et le reste, soit trois �quipes mobiles, pour surveiller l'axe routier BONIFACIO, embarcad�re de PIANTARELLA, ainsi que la route c�ti�re. Selon le myst�rieux informateur, c�est en effet cet endroit qui devait �tre attaqu� par plusieurs commandos venant � la fois de la terre et de la mer.
Vers 16 heures 30 il avait observ� le passage d'une vedette blanche qui circulait � vitesse irr�guli�re venant de la pointe de SPERONE et se dirigeant vers l'embarcad�re de PIANTARELLA. Apr�s �tre pass�e devant l'�le de CAVALLO, la vedette avait pris la direction de SANT'AMANZA, pour revenir ensuite vers CAVALLO, l'embarcad�re et enfin la pointe de SPERONE. Il disait ne pas s'y �tre pas davantage int�ress�, pensant qu'il s'agissait d'une vedette de la gendarmerie. Une telle d�claration ne laisse pas d��tonner. Le commissaire BAYON est capable de d�crire par le menu le p�riple de la vedette de la d�crire. Mais � aucun moment, alors qu�il sait que le danger viendra aussi de la mer, il ne prend la pr�caution de la faire identifier. D�autant qu�il la signale alors sur sa radio. Enfin une simple question de bon sens se pose : pourquoi ce policier a-t-il d�duit que la vedette serait un bateau banalis� de la gendarmerie ?
Il avait �galement vu entrer sur le site de PIANTARELLA une 405 MI 16 qui s'�tait arr�t�e pr�s de l'�tang. Elle sera identifi�e comme appartenant � un p�cheur poss�dant la carte magn�tique permettant d�acc�der au lieu.
Enfin vers 19 heures 30, un de ses hommes, l'inspecteur JANOT, avait remarqu� une Clio blanche qui, arrivant de BONIFACIO, s'�tait dirig�e vers l'embarcad�re pour remonter ensuite par la route c�ti�re vers CALALONGA. Cette voiture �tait revenue un peu plus tard. L�inspecteur JANOT avait alors cru voir le passager sauter de la voiture. Il avait scrut� le maquis avoisinant mais en vain du fait de l'obscurit�. L� encore, aucune alerte n�est donn�e.
Ses effectifs n'avaient pas remarqu� d'autres passages jusqu'� l'arriv�e des quatre clandestins sur le site.
Le Commissaire BAYON pr�cisait qu'outre GAGNEUX, LOUGES et SANTINI, le gardien de la paix Jean-Pierre POTTIER avait lui aussi tir� un coup de feu avec un fusil � pompe. Celai expliquerait la pr�sence parmi les douilles vides imput�es aux policiers du R.A.I.D., d'une munition de calibre 12. Il ignorait en revanche si les douilles de SANTINI avaient �t� regroup�es avec celles des trois autres fonctionnaires.
Concernant l'enl�vement du Brigadier MARTIN, le commissaire expliquait que celui-ci �tait passager d'un v�hicule conduit par l'Inspecteur Divisionnaire GRISCELLI, sur la route allant de l'embarcad�re vers BONIFACIO. GRISCELLI, recherchait un endroit � l'�cart de la route pour se mettre en poste d'observation et ce � 1 kilom�tre et demi environ de PIANTARELLA. MARTIN �tait descendu pour guider la man�uvre. Il avait soudain vu un point rouge sur lui et constat� que deux hommes le mena�aient. GRISCELLI s'�tait rendu compte de la situation mais n'avait vu qu'un seul des deux hommes. Il lui avait alors dit de le rejoindre rapidement et comme il n'obtemp�rait pas, avait pris le parti de d�marrer. Les deux hommes avaient fait allonger � terre le Brigadier MARTIN et lui avait pris sa radio, son �tui de ceinture et son arme, dont ils avaient vid� le chargeur.
MARTIN leur avait expliqu� qu'il ne fallait pas aller vers l'embarcad�re et ils l'avaient entra�n� dans le maquis sur un sentier en le poussant devant eux. L'un des hommes �tait tomb� en l�chant son arme et le mat�riel de MARTIN. Ce dernier avait r�cup�r� son arme et sa radio et s'�tait enfui. Le Commissaire BAYON pr�cisait que les "preneurs d'otage" ne pouvaient pas �tre les tireurs de PIANTARELLA car ceux-ci �taient partis vers la mer.
L� encore l�impr�cision du r�cit laisse un sentiment de malaise. Voil� un policier pris en otage qui, avant de s�enfuir, donne tout de m�me comme conseil � des malfaiteurs de ne pas aller dans une direction donn�e. Admettons que cela ait �t� dit pour �viter une confrontation au cours de laquelle MARTIN aurait pu �tre bless� Mais qu�il ait r�ussi � ramasser son mat�riel dans l�obscurit� en profitant de la chute de l�un de ses agresseurs tient du roman. Une autre version est plus vraisemblable : les preneurs d�otage ont laiss� volontairement partir leur otage. C�est la version qui sera en tous les cas celle des clandestins eux-m�mes.
Les auditions de Fran�ois GRISCELLI et Jean-Louis MARTIN confirmaient n�anmoins cette relation des faits.
Jean-Louis MARTIN, de son c�t�, expliquait qu'il se trouvait dans le groupe de surveillances dirig� par Fran�ois GRISCELLI qui comprenait deux v�hicules et une dizaine d'hommes. Vers 16 heures ils s'�taient install�s au fond du golf de SANT�AMANZA sur la plage de Maora o� ils �taient rest�s 2 heures environ.
Vers 17 heures 15 - 17 heures 30, ils avaient constat� l'avanc�e en direction de la plage d'une vedette blanche qui avait ensuite vir� � 90� en direction de la pointe de PINTA ROSSA et disparu dans l'embouchure de CALA DI STENTINU. L� encore, la fameuse vedette blanche ne semble inqui�ter personne.
� 18 heures 30, ils �taient remont�s vers l'embarcad�re o� ils n'avaient rien remarqu� d'anormal. Ils avaient quitt� � 20 heures 30 cet emplacement, lui-m�me � bord d'un v�hicule conduit par GRISCELLI, pour aller renforcer le premier groupe de surveillance dispos� sur la d�partementale 260 en direction de BONIFACIO. Arriv� vers 21 heures 15, pr�s d'un chemin, GRISCELLI avait fait stopper l'ensemble des effectifs pour aller rep�rer � la hauteur de trois petits ch�teaux d'eau, un emplacement situ� � 100 m�tres, implant� en bordure de route.
Il �tait alors descendu de voiture pour guider la marche arri�re de GRISCELLI et tandis qu'il marchait � reculons, il avait soudainement remarqu� un point rouge sur sa poitrine et constat� qu'un individu se trouvait � 3 ou 4 m�tres de lui et le braquait avec une arme d'�paule, un second homme se tenant en retrait, un revolver � la main. GRISCELLI lui avait cri� "arrache-toi" et comme il ne bougeait pas �tait parti.
Les deux hommes �taient manifestement aussi surpris que lui. L'homme au fusil s'�tait approch� sans agressivit� et lui avait demand� s'il avait une arme.
Il lui avait r�pondu qu'elle se trouvait sous sa veste, et l'homme lui avait pris son pistolet, son Holster qui s'�tait d�fait et sa radio.
Il avait enlev� le chargeur, retir� les cartouches qu'il avait mises dans sa poche en disant "cadeau" et fait tomber la cartouche chambr�e.
Comme il lui demandait qui il �tait, MARTIN lui avait r�pondu appartenir � la Police Judiciaire de PARIS, �tre en renfort en Corse depuis 10 jours mais ne conna�tre l'objectif que depuis deux jours. L'homme lui avait dit qu'il avait de la chance car eux-m�mes n'avaient connu l'objectif que la veille. L�information est int�ressante car elle d�montre que l�informateur du commissaire BALLESTRAZI ne pouvait qu��tre un chef de secteur du FLNC Canal historique et non pas un � soldat �. Elle d�montre aussi l�imprudence des responsables du R.A.I.D. qui n�a pas h�sit� � renseigner ses hommes avant m�me d�avoir poser la pied en Corse.
MARTIN lui avait indiqu� qu'il ne fallait pas aller vers l'embarcad�re et l'homme lui avait dit de se relever et l'avait pouss� dans le maquis en direction oppos�e. Ils venaient de progresser ainsi sur 800 ou 900 m�tres quand l'homme au fusil en rentrant dans le maquis au sortir d'un chemin avait tr�buch� aux pieds de MARTIN, faisant tomber dans sa chute le chargeur de son arme et l'arme et la radio de MARTIN. Celui-ci avait r�cup�r� ces deux objets et s'�tait enfui, profitant de l'obscurit� pour se cacher. Les deux hommes n'avaient pas cherch� � le rattraper. MARTIN avait alors contact� son P.C. � l'aide de sa radio et retrouv� ses coll�gues gr�ce aux phares de leurs v�hicules.
Le brigadier MARTIN, qui n'identifiait aucun des mis en examen, d�crivait l'homme au fusil comme un homme de 30 � 40 ans, d'1,75 m�tres environ, aux cheveux courts noirs avec une calvitie, v�tu d'une combinaison de motard et de bottes � boucles, �quip� d'une arme d'�paule � r�p�tition avec rayon laser et parlant avec un accent corse, tandis que l'homme au revolver qu'il n'avait pas pu observer mesurait 1,80 m�tres environ et �tait de corpulence mince. L'un et l'autre ne l'avaient � aucun moment menac�.
Le chef inspecteur divisionnaire Lo�c JANOT qui se trouvait dans la salle de r�union du bureau de vente de l'immeuble de PIANTARELLA n'avait pas vu personnellement la vedette dont le Commissaire BAYON lui avait par radio signal� le passage. Il avait en revanche vu arriver la 405 MI 16 dont les v�rifications effectu�es ont montr� qu'il s'agissait de la voiture d'un p�cheur disposant de la carte magn�tique d'acc�s � PIANTARELLA.
Verts 19 heures 30, il avait vu passer une Clio blanche sans pouvoir, en raison de l'obscurit� et de son passage rapide et en biais, relever le num�ro d'immatriculation.
Celle-ci, � bord de laquelle se trouvaient deux hommes, arrivait de BONIFACIO et se dirigeait vers CASALONGA.
Vers 20 heures 15, elle �tait revenue et alors qu'elle sortait du virage surplombant l'embarcad�re, elle avait ralenti et Lo�c JANOT avait cru voir le passager bondir vers le foss�. Lorsque la voiture �tait pass�e pr�s du portail d'acc�s au domaine, le conducteur �tait seul � bord.
Lors de l'arriv�e des quatre hommes, Lo�c JANOT se trouvait en observation pr�s de la porte de la salle de r�union et il avait vu passer le premier bin�me. Il avait donn� le top d'intervention et SANTINI, sorti le premier, s'�tait trouv� face au second bin�me. Il l'avait entendu crier : "Halte Police" et alors que ces deux hommes �taient intercept�s, il avait per�u des coups de feu venant de sa droite.
S'�tant lanc� � sa poursuite, il avait rejoint le premier bin�me � la porte de l'appartement du gardien et s'�tait trouv� face � deux hommes cagoul�s, l'un porteur d'un fusil et l'autre d'un pistolet automatique.
Il leur avait cri� : "Police, rendez-vous" et le second avait jet� son pistolet � terre, tandis que le premier posait son fusil.
Lo�c JANOT �valuait � une vingtaine les coups de feu tir�s par les policiers. Dans les minutes suivant l'interception des quatre hommes, il avait appris la prise d'otages et excluait que les deux tireurs partis vers la mer puissent en �tre les auteurs.
Il pr�cisait que depuis l'immeuble de PIANTARELLA, il n'�tait pas possible de percevoir le bruit d'un moteur de bateau.
Le chef inspecteur divisionnaire Fran�ois SANTINI, au cours de l'apr�s-midi, n'avait not� que le passage de la 405. Il indiquait que sorti le premier de l'immeuble et se trouvant face au second bin�me, il avait entendu un coup de feu. Pour figer la situation, il avait alors tir� deux coups de feu aux pieds du premier individu qui s'�tait immobilis� et un troisi�me sur la gauche en direction du second qui avait avanc� de quelques pas mais qui s'�tait aussit�t couch� � terre.
Les autres policiers du R.A.I.D. qui sortaient du hall avaient �t� pris sous le feu d'une ou plusieurs armes, qui selon SANTINI, tirait au coup par coup et ils avaient ripost� au cours d'une fusillade qui n'avait dur� que quelques secondes.
SANTINI pr�cisait n'avoir pas ramass� ses douilles et ignorer si GAGNEUX les avait retrouv�es. Il identifiait St�phane GALLO comme l'homme qu'il avait menott� et d�sarm�.
Vincent LOUGES, qui n'avait remarqu� aucun mouvement suspect dans l'apr�s-midi, se trouvait au poste d'observation en direction du chemin d'acc�s � l'immeuble, quand vers 21 heures 15, il avait vu arriver quatre hommes v�tus de sombre. Il avait aussit�t donn� l'alerte restant � son poste d'observation jusqu'� ce que les quatre hommes aient pass� l'angle du b�timent. Au moment o� il sortait � son tour de l'immeuble, une fusillade nourrie avait �clat� sans que dans un premier temps il ne puisse discerner les agresseurs, seules les lueurs des coups de feu �tant visibles sur sa droite.
Il avait demand� � GAGNEUX d'�clairer la zone et discern� un individu porteur d'une cagoule et v�tu d'un gilet vert qui s'enfuyait en courant.
En m�me temps il avait vu un second homme, �galement porteur d'une cagoule et v�tu une combinaison type intervention fonc�e, avec dessus un gilet sombre � pressions, d'une taille d'1,80 m�tres environ, athl�tique, tirer avec une arme de poing automatique � 5 ou 6 reprises. Il avait ripost� en tirant deux coups avec son Glock de service dont les douilles vides avaient �t� r�cup�r�es par GAGNEUX qui lui aussi avait fait feu � plusieurs reprises. LOUGES n'avait per�u aucune autre d�tonation venant de ses coll�gues.
GAGNEUX, sorti avec LOUGES et POTTIER, avait aussit�t per�u les tirs venait de deux personnes situ�es en contrebas sur leur droite, de courtes rafales selon lui. Son Beretta dans une main et un projecteur dans l'autre, il s'�tait coll� contre le mur de l'immeuble et � la demande de LOUGES avait �clair� le chemin en contrebas, tirant � deux reprises vers le premier tireur qui lui avait sembl� avoir une arme de poing, le second homme partant en courant sans tirer. Selon lui le premier tireur reculait en s'arr�tant de temps en temps pour tirer vers lui, lui-m�me ripostant � chaque fois. Il avait tir� ainsi cinq coups de feu pendant la retraite de cet homme avant que celui-ci ne disparaisse dans le maquis, LOUGES tirant dans le m�me temps deux coups de feu et POTTIER un avec un fusil. Les deux tireurs portaient une cagoule et celui qui s'�tait attard� le plus longtemps, une veste de chasseur avec des taches marron et des pressions porte accessoires.
GAGNEUX avait ramass� ses douilles et celles de ses coll�gues, soit 7 � lui, les deux de LOUGES, toutes de calibre 9mm et la douille de calibre 12mm de POTTIER.
Jean-Pierre POTTIER qui n'avait fait aucune observation particuli�re pendant les surveillances de l'apr�s-midi indiquait que les premiers coups de feu venus de sa droite �taient partis alors qu'il se trouvait encore sur le seuil de la porte, tandis que ses coll�gues GAGNEUX et LOUGES plus expos�s ripostaient aux tirs. Sorti � son tour avec son fusil � pompe Remington, calibre 12, il avait tir� une cartouche de Breneke vers les tireurs mais depuis un angle o� il ne voyait rien.
Ces diff�rentes d�clarations permettaient d'�tablir le nombre de coups de feu tir�s par les policiers du R.A.I.D. en direction des deux hommes � dix exactement. Les munitions vides rassembl�es par Yves GAGNEUX et saisies par les enqu�teurs n'incluaient manifestement pas celles de Fran�ois SANTINI tr�s certainement rest�es sur place, de m�me qu'une des munitions de calibre 9mm tir�e par Messieurs LOUGES et GAGNEUX, seules huit d'entre elles ayant �t� retrouv�es et d'expliquer la pr�sence de la douille de calibre 12 retrouv�e avec les douilles de 9mm.
Quant aux tirs des clandestins, il paraissait difficile d'en �valuer le nombre, seules cinq douilles, plus une, ayant �t� retrouv�es, alors que SANTINI mentionnait une ou plusieurs armes tirant au coup par coup, LOUGES une fusillade nourrie suivie de cinq ou six coups de feu, et GAGNEUX, de courtes rafales suivies de cinq coups de feu.
Les enqu�teurs concluaient que les clandestins avaient tir� :
- cinq munitions de calibre 9mm avec le pistolet Sig Sauer semi-automatique de mod�le P228 (scell� C75), d�couvert par les gendarmes lors des arrestations de POGGIO d'OLMO
- une munition de calibre 222 Remington, pr�sentant des caract�ristiques de tirs dans un fusil type Colt AR1 5 ou un de ses d�riv�s, tels que les trois fusils Olympic Arms des scell�s C25, C138 et C139 trouv�s dans la Renault 19.
Les enqu�teurs proc�daient � un transport sur les lieux aux fins de mat�rialiser, par des plans et des photographies :
- les emplacements des points d'implantation des forces de l'ordre dans le dispositif de surveillance,
- la localisation des tireurs et des diff�rents intervenants au moment des coups de feu et de l'enl�vement du gardien MARTIN,
- celles des personnes arr�t�es lors de leur arrestation
- celles de tous les indices mat�riels retrouv�s
afin d�essayer de cerner la part exacte de chacun des mis en examen aux diff�rents faits et d'identifier les deux tireurs ainsi que l'itin�raire de fuite. Les enqu�teurs �taient notamment intrigu�s par le fait qu�au moins une des armes utilis�es � PIANTARELLA � 21 heures 15 avait �t� retrouv�e � POGGIO d'OLMO � 22 heures 35. Cela impliquait un itin�raire de repli qui avait �t� respect�.
Ce transport permettait tout d'abord de situer le lieu d'enl�vement du Brigadier MARTIN et celui o� il avait �t� retrouv� par ses coll�gues sur le bord de la d�partementale D260 entre deux points de surveillance du S.R.P.J. d'AJACCIO, � mi distance entre PIANTARELLA et BONIFACIO, ce qui excluait toute possibilit� compte tenu de l'heure de cet enl�vement que les deux tireurs de PIANTARELLA en fussent les auteurs.
D�veloppant et confirmant les constatations initiales, il mettait en �vidence que le tir de la munition de calibre 222 Remington s'�tait effectu� � une distance beaucoup plus proche de l'angle de l'immeuble que les cinq autres coups de feu que l'emplacement des douilles �ject�es situait dans un p�rim�tre restreint. Les constatations initiales laissaient penser en raison de l'absence totale d'impacts sur le rev�tement en bois de la fa�ade de l'immeuble et sur la balustrade en bois �galement, les coups de feu apparaissaient davantage comme des tirs d'intimidation que comme des tirs � volont� homicide.
Le transport permettait encore d'�tablir que le domaine de PIANTARELLA pouvait �tre rejoint depuis la plage de CANETTO et, r�ciproquement, par voie terrestre. Mais par l�itin�raire praticable le plus direct compte tenu des difficult�s du terrain, le trajet n�cessitait deux heures de marche de jour, � un rythme soutenu et sans charge. Cette constatation excluait une arriv�e et une fuite p�destre des deux hommes.
Le quadrillage effectu� par les forces de police et de gendarmerie semblait par ailleurs exclure, sinon une arriv�e qui aurait pu intervenir avant mise en place du dispositif, du moins une fuite � bord d'un v�hicule automobile.
En revanche, il apparaissait qu'il �tait possible de rallier le domaine de PIANTARELLA depuis la plage de CANETTO par voie maritime en acc�dant par une petite plage situ�e non loin de l'embarcad�re. La vedette "Tom He Geo" d�truite sur la plage de CANETTO dont la vitesse moyenne s'�levait � 20 n�uds et la vitesse maximale � 28 n�uds, pouvait permettre de parcourir en vingt minutes la distance de 6 miles marins s�parant les deux endroits et ce � une vitesse tout � fait moyenne.
M�me en ajoutant les temps n�cessaires � l'embarquement et au d�barquement, le d�lai �coul� entre l'heure des coups de feu �chang�s � PIANTARELLA (21 heures 15) et celle des arrestations � POGGIO d'OLMO � 22 heures 45, �tait largement suffisant pour que les tireurs et les armes se soient d�plac�s par voie maritime puis par voie routi�re d'un point � l'autre. C�est donc l�option que retenait les enqu�teurs. Cela d�montrait en tous les cas que les voies de fuite avaient �t� soigneusement �tudi�es par les plastiqueurs.
Les auditions de Fran�ois GRISCELLI et Jean-Louis MARTIN montraient par ailleurs que le dispositif de surveillance qui contr�lait l'embarcad�re de PIANTARELLA avait �t� lev� � 20 heures 30 pour des raisons qui restent � �lucider. Quant aux policiers du R.A.I.D. qui se trouvaient sur le site, ils ne pouvaient percevoir le bruit d'un moteur de bateau n'�tait pas perceptible. Tous ces �l�ments contribuaient � renforcer l'hypoth�se d'un transport par voie maritime.
Un point de surveillance, affect� � la Police judiciaire, dont les hommes surveillaient la majeure partie des acc�s routiers, existait sur l'unique chemin reliant la plage de CANETTO, et donc le lieu de destruction du bateau et la clairi�re d�crite par FERRACCI, � la R.N. 198.
L'audition du Directeur du S.R.P.J. montrait cependant qu'aucun de ses policiers, r�partis sur les diff�rents postes de surveillance affect�s � son service (dont faisait partie le chemin de CANETTO), n'avait d�cel� au cours de l'apr�s-midi et de la soir�e le moindre mouvement suspect,.Le passage de la Clio blanche observ� par Lo�c JANOT, n��tait pas non plus signal�. Or si il s�agissait de la voiture retrouv�e sur le bas-c�t� du chemin de CANETTO, elle avait d� n�cessairement passer par un des acc�s "contr�l�s". Il n�y aura pas d�explications � ce myst�re.
Les arrestations de POGGIO D'OLMO
Des d�clarations concordantes de la majorit� des gendarmes qui avaient proc�d� � ces interpellation, il ressortait que l'Express Renault �tait conduit par Jean-Baptiste ISTRIA, porteur d'une cagoule. � son bord se trouvait comme passager avant J�r�me FERRACCI, et � l'arri�re quatre passagers identifi�s comme Christian LANFRANCHI, Dominique MATTEACCIOLI, Jean-Pierre LUCIANI et Jean VENTURINI. La Renault 19 �tait conduite par Pierre GUERRINI. Elle avait pour passager avant Pierre LORENZI et pour passager arri�re Andr� ALBERTINI et Georges PREZIOSI.
L�, les t�moignages des gendarmes sont pr�cis pour ce qui concerne la pr�sence de six hommes dans l'Express . mis � part VENTURINI, les cinq autres occupants sont tous de la r�gion de SART�NE � AJACCIO tandis que la R19 est utilis�e par des hommes tous originaires de la r�gion bastiaise. Les enqu�teurs se sont donc demand�s pourquoi VENTURINI conduisait des hommes d�un secteur sudiste alors que lui-m�me appartenait � un secteur nordiste, vraisemblablement celui de BORGO, tout comme LORENZI, ALBERTINI et PREZIOSI.
De la m�me mani�re les t�moignages s'accordaient pour faire �tat d'une reddition sans r�sistance des dix hommes. Les conducteurs et passagers avants des deux v�hicules avaient pr�alablement sorti leurs mains vides � travers les fen�tres ouvertes des voitures.
Menott� et fouill� par les gendarmes LAMIT et PATRON, ISTRIA, v�tu d'un gilet multipoches sans manches de couleur camoufl�e, avait alors �t� trouv� en possession dans sa poche poitrine d�une grenade enroul�e dans un gant de toilette et dans une autre poche une bo�te de 20 cartouches de calibre 222.
Il portait une gibeci�re renfermant des jumelles de poche et des rouleaux d'adh�sif noir. Le gendarme PATRON pr�cisait qu'un de ses coll�gues aurait retir� de cette gibeci�re un revolver mais aucun des autres gendarmes ne devait confirmer ce d�tail. Il portait � la ceinture un �tui pour chargeur vide et � la cuisse un Holster vide.
En outre de l'arri�re droit de sa ceinture lors de son arrestation, le gendarme LAMIT avait retir� un Colt S.P. 38 bronz� � canon court et pr�s du p�dalier du v�hicule qu'il conduisait, il avait �t� retrouv� un pistolet automatique avec chargeur de 9mm. Tous les enqu�teurs se sont longtemps demander ce qui poussait ces hommes a d�abord agir avec un tel arsenal totalement inefficace lors d�op�rations de commando. L�un des responsables du SRPJ, un Corse du Sud avait apport� un d�but de r�ponse coh�rente : � C�est l�occasion de se montrer et de montrer leurs nouveaux achats un peu comme des femmes en soir�e. � Un autre expliquait que le F.L.N.C. avait toujours pris garde, sauf en de rares occasions, durant les ann�es 1982-1987, marqu�es par de vives tensions internes � l�organisation clandestine, de tuer des agents des forces de l�ordre. Tous les militants nationalistes interrog�s sur ce point ont mis en exergue le danger d�abattre un policier ou un gendarme corse et de risquer de commencer une vengeance sans fin impliquant des familles enti�res.
ISTRIA s'�tait pr�sent�, rappelons-le, comme l'interlocuteur des forces de l'ordre et s'�tait adress� � ses compagnons en Corse pour leur dire de ne parler qu'en pr�sence des avocats et de ne pas d�voiler. Il avait d�sign� Pierre LORENZI comme second interlocuteur pour les forces de l'ordre. L�explication la plus simple quant � cette attitude est qu�ISTRIA et LORENZI �taient tous les deux des sous-chefs de secteur et, qu�� ce titre, ils portaient la responsabilit� de leurs groupes. leurs identit�s.
FERRACCI, le journaliste du � M�ridional � avait tenu des propos virulents contre les m�thodes utilis�es lors de l�interpellation des dix hommes.
LANFRANCHI, allong� pr�s de LUCIANI, avait tent� de calmer ce dernier qui �tait tr�s excit�.
Quant � VENTURINI, le Nordiste �gar� parmi les Sudistes, il avait expliqu� au Gendarme POULMART, qui l'avait surveill� dans les locaux de la Compagnie de PORTO VECCHIO, qu'ils pensaient avoir affaire au R.A.I.D. ou au G.I.G.N. et que s'ils avaient su qu'il s'agissait de la gendarmerie mobile ils auraient forc� le passage.
En revanche, les auditions des gendarmes LAMIT, FREZOULS et GROSLIER apportaient quelques �l�ments sur l'arrestation de Dominique MATTEACCIOLI.
Le gendarme LAMIT indiquait en effet qu'il s'�tait occup� de deux des clandestins allong�s pr�s de l'Express. L'un deux �tait donc Jean-Baptiste ISTRIA. Le gendarme d�crivait le second comme porteur d'une cagoule, de deux paires de lunettes, dont une de vue.
Il �tait v�tu d'une veste ou d'un sweat-shirt noir et d'un pantalon de treillis kaki mouill� jusqu'� l'entrejambe.
Cet homme de taille moyenne portait un petite barbe. Le gendarme le d�crivait comme de forte corpulence, �g� de 30 � 40 ans. Il avait � sa ceinture une aune de poing de marque CZ de calibre 9mm Parabellum qu'il avait remise au gendarme FREZOULS. L'homme une fois menott� lui avait demand� de lui rechausser ses lunettes de vue qui �taient accroch�es � son cou.
Le gendarme FREZOULS confirmait pour sa part qu'apr�s s'�tre occup� de FERRACCI, il avait r�cup�r� le CZ que LAMIT venait de trouver et dont il avait constat� qu'il n'avait pas de cartouche chambr�e. Il se souvenait que LAMIT lui avait fait part de ce que l'homme au CZ �tait mouill�.
La description donn�e par LAMIT (pantalon de treillis, lunettes de vue en bandouli�re, petite barbe, taille moyenne et forte corpulence) d�signait Dominique MATTEACCIOLI, seul mis en examen � porter lors de sa fouille une paire de lunettes de vue en bandouli�re et un pantalon de treillis.
Le gendarme GROSLIER, enfin, sollicit� pour apporter un soutien aux gendarmes qui s'occupaient de la neutralisation et de la fouille des occupants de l'Express, indiquait avoir pris en compte la palpation, le menottage et la fouille de l'individu porteur de la cagoule. Celui-ci, selon lui, �tait v�tu d'un pantalon de treillis kaki camoufl�, d'un tee-shirt noir et de chaussures de marche.
Il avait dans sa poche lat�rale un �tui de ceinture en cuir noir, un mousqueton vide � la ceinture, une paire de lunettes de vue en bandouli�re autour du cou et devant, � la taille, enfonc� dans son pantalon, un pistolet automatique en m�tal noir. Sur photographie, il identifiait �galement Dominique MATTEACCIOLI.
Ces trois d�positions conjugu�es d�signaient Dominique MATTEACCIOLI comme le porteur de l'unique pistolet automatique de marque CZ saisi.
Mais diverses impr�cisions devaient cependant �tre relev�es, li�es sans doute au d�lai �coul� entre les arrestations et ces auditions de t�moins.
Ainsi le gendarme GROSLIER identifiait �galement Jean-Pierre LUCIANI comme un individu dont le pantalon de treillis �tait mouill� jusqu'� la taille. Or, sur les photographies d'identit� judiciaire en noir et blanc prises dans les locaux de la gendarmerie LUCIANI apparaissait v�tu d'un jean noir et seul MATTEACCIOLI portait un pantalon de treillis camoufl�.
Sollicit� par le magistrat instructeur sur le point de savoir si ces deux hommes �taient ou non mouill�s lors de leur mise en garde � vue, aucune mention � cet �gard ne figurant au proc�s-verbal, le Directeur du S.R.P.J. pr�cisait que si les v�tements de LUCIANI �taient effectivement mouill�s (il est d'ailleurs sur les photographies v�tu de son jean noir mais envelopp� dans une couverture). Mais il ne semblait pas en �tre de m�me de MATTEACCIOLI.
Par ailleurs alors que le gendarme GROSLIER pr�cisait avoir mis la cagoule de l'individu dans la poche lat�rale de son pantalon, il ne devait pas �tre retrouv� de cagoule dans son treillis lors de sa fouille par l'officier de Police Judiciaire qui l'a pris en compte alors que LUCIANI pour sa part avait une cagoule.
Le gendarme GROSLIER cependant pr�cisait �galement que pendant qu'il gardait MATTEACCIOLI et LUCIANI dans le fourgon � l'arriv�e � la compagnie de PORTO VECCHIO. le premier avait essay� de se d�barrasser de la cagoule qu'il lui avait remise dans sa poche, tandis que LUCIANI essayait de se d�faire d'un �tui de ceinturon en cuir marron qu'il portait � la ceinture.
Il n'est donc par exclu que MATTEACCIOLI ait, par la suite et avant sa fouille, r�ussit � se d�barrasser de sa cagoule. Quant � l'�tui de ceinturon en cuir noir trouv� dans sa poche lat�rale, il ne figure pas dans sa fouille mais peut �tre l'un des �tuis rassembl�s avec le reste du mat�riel par les gendarmes.
Cette multiplication de d�tails peut para�tre indigeste au lecteur. Mais il est essentiel de les donner afin de comprendre pourquoi SPERONE 1 va s�enliser et comment le magistrat instructeur va pouvoir ou �tre amen� � lib�rer en un peu plus d�un an quatorze des membres les plus redoutables du F.L.N.C. Canal historique.
Le gendarme Jo�l QUERCY pour sa part avait �t� amen� � fouiller et menotter un individu, qu'il identifiait formellement sur photographie comme �tant Pierre LORENZI. Il en avait d�ailleurs donn� une description physique et vestimentaire pr�cise : v�tu de sombre, d�bardeur multipoches de chasse, K-Way, casquette am�ricaine � visi�re avec inscription SOX verticale, 1,75 m�tre, corpulence forte, cheveux bruns courts, imberbe et sans moustache, 35 ans environ.
Le gendarme QUERCY pr�cisait que son coll�gue PATRON avait retir� � cet homme, qui portait un Holster de cuisse, un pistolet automatique de couleur noire.
Le gendarme PATRON compl�tait ce t�moignage en pr�cisant que LORENZI, qu'il identifiait �galement sur photographie, �tait le passager avant de la R19, qu'il lui avait retir� du Holster qu'il portait � la cuisse un Colt 45 automatique noir bronz� approvisionn� d'un chargeur. Puis lors de sa fouille � PORTO-VECCHIO, un grand chargeur de calibre 11,45 muni de cartouches avait encore �t� d�couvert.
Le gendarme �ric LE GALLO identifiait LORENZI comme quelqu'un qui, pendant qu'il participait � la surveillance des personnes arr�t�es � la Compagnie de PORTO VECCHIO avant leur remise aux Officiers de Police Judiciaire, avait essay� de se d�barrasser d'un �tui de ceinture en cuir marron.
�ric LE GALLO d�clarait encore s'�tre pour sa part occup� du conducteur de la R19, qu'il d�crivait comme un homme d'1,75 m�tres environ, corpulence moyenne, 40 ans � peu pr�s, cheveux grisonnants, moustache, jean et tee-shirt noir, calme, qui � sa demande lui avait dit qu'il �tait arm� et que son arme se trouvait � la ceinture, ce qui lui avait permis de r�cup�rer � la palpation de s�curit� un pistolet automatique Colt 45 avec chargeur approvisionn� et dans une poche de veste en treillis un second chargeur. Il l'identifiait comme Pierre GUERRINI.
Le gendarme Yannick POULMART, enfin, s'�tait occup� d'un homme allong� pr�s de la Ri 9 qui, compte tenu de sa position, �tait certainement sorti de ce v�hicule, et qu'il identifiait sur photographie comme Georges PREZIOSI. Celui-ci portait une cagoule noire type "motard" et des gants assez sombres en mati�re fine qu'il avait replac�s dans une de ses poches. Il ne d�tenait en revanche ni arme, ni munitions, ni objets particuliers. Il montrait un grand affolement r�p�tant : "Ne me tuez pas" ne s'interrompant que pour demander "s'il y avait eu des morts avant plus bas ?". Il avait �galement interrog� l�un des gendarmes en ces termes "Qu'est-ce que vous faites l� ! Vous nous attendiez ? On a �t� balanc� ?".
Pendant qu'il s'occupait de PREZIOSI, le gendarme POULMART avait not� que l'homme allong� pr�s de ce dernier, qu'il reconnaissait comme Andr� ALBERTINI, ne cessait de parler en langue corse.
Le gendarme Jean MERKLING, qui reconnaissait ALBERTNI comme un passager de la R19 dont il avait effectu� la fouille et le menottage, indiquait avoir retir� � ce dernier une arme de poing, un pistolet automatique nickel� qu'il portait dans un �tui en Cordura noir.
Les auditions des gendarmes apportaient �galement quelques pr�cisions sur la localisation du mat�riel dans les v�hicules.
Ainsi le gendarme Fr�d�ric GIRAULT, charg� par le Colonel CHADUTEAU de conduire la GI 9 jusqu'� PORTO VECCHIO, pr�cisait � l'encontre des mentions port�es au proc�s-verbal de saisie, que le radio t�l�phone Nokia se trouvait install� entre les deux si�ges avant de la Ri 9, ce qui �tait confirm� par les gendarmes G�rard FAVRE, Philippe OUGUEL, J�r�me PERRIER et Patrick BONAFE.
D751 - D762
De l'audition du gendarme BONAFE, confirm�e en partie par celle du gendarme OUGUEL, il r�sultait que les trois fusils d'assaut de marque Olympic ARMS se trouvaient � l'arri�re de la R19, canon en l'air, et que s'ils avaient des chargeurs approvisionn�s, ils n'�taient pas en position arm�e.
Les gendarmes J�r�me PERRIER et Philippe OUGUEL confirmaient la pr�sence dans le coffre de la R19 du sac tricolore � rayures bleu blanc rouge, renfermant des pains d'explosifs, d'un sac contenant des effets vestimentaires et d'un sac renfermant du ruban adh�sif, du cordeau d�tonant et diff�rents objets. Tous deux avaient vu �galement mais sans pouvoir les d�tailler des armes de poing et d'�paule � l'arri�re de l'Express.
Le gendarme PATRON au moment de la sortie des passagers du v�hicule avait constat� la pr�sence � l'arri�re de l'Express, d'un fusil d'assaut de couleur verte et de marque Sig et d'un second au fut en bois de marque Ruger, ainsi que de deux sacs poubelles d'une mati�re genre Mastic.
De nombreux gendarmes pr�cisaient que le mat�riel retir� aux malfaiteurs, notamment les armes mais aussi des chargeurs et �tuis, avait �t� remis en vrac dans l'Express. Le gendarme BONAFE, officier de Police Judiciaire de la Brigade de PORTO VECCHIO ayant �tabli le proc�s-verbal d'intervention des gendarmes, pr�cisait qu'en l'absence de transport de tout fonctionnaire du S.R.P.J. sur les lieux de l'arrestation des personnes, le mat�riel d�couvert et les deux v�hicules avaient �t� ramen�s � la Compagnie de PORTO VECCHIO et remis au Commissaire ESPAGNOL.
Enfin, les gendarmes Patrick KETELSLEGERS et Christophe GROSLIER avaient tous deux constat� qu'au moment o� la R19 et l'Express s'�taient trouv�s immobilis�s entre les v�hicules de gendarmerie qui leur faisaient face (le lieutenant PFISTER et ses gendarmes) et la voiture du Colonel CHADUTEAU, ils avaient aper�u un v�hicule de couleur claire, pouvant �tre un 4X4, et ayant au moins deux personnes � bord selon GROSLIER, qui reculait en marche arri�re sur le C.D. 59 sur lequel il venait de s'engager pour reprendre la R.N. 198 en direction de PORTO VECCHIO et BONIFACIO, man�uvre, qui au regard des arrestations intervenues laissait fortement penser qu'il pouvait s'agir d'un v�hicule occup� par d'autres membres du commando.
Cette sc�ne d�crite dans le document d�instruction laisse penser que le dispositif d�interception comportait de s�rieuses br�ches.
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