Affaire Sperone VI
Feb 3, 2004
� Il s'av�rait, note la juge LE VERT, que celles-ci avaient �t� effectu�es par les policiers du R.A.I.D., en l'absence de tout fonctionnaire du service charg� de l'enqu�te pr�liminaire sur ce point du dispositif o� �taient pourtant attendus les malfaiteurs. � Entendu le 28 mars, le Commissaire Louis BAYON, Chef du R.A.I.D., expliquait que, requis par le Pr�fet adjoint pour la s�curit�, il s'�tait install� dans l'apr�s-midi du 27 mars sur le "site de Sperone", avec un groupe d'intervention de son unit� pour pr�venir toute �ventuelle prise d'otages d'un des deux gardiens du "Hameau de PIANTARELLA". L'un, de permanence, se trouvait dans la loge, et l'autre, de repos, dans son logement au 1er �tage.

Vers 21 heures 15, les effectifs qui se trouvaient dans les bureaux de la r�ception avaient surpris l'arriv�e de quatre hommes et not� que l'un deux �tait arm� d'un pistolet-mitrailleur.

Tous quatre �taient pass�s devant l'entr�e et la r�ception pour gagner l'escalier ext�rieur donnant acc�s au logement du gardien au 1er �tage.

Sortant du hall de l'immeuble, le chef Inspecteur Fran�ois SANTINI avait intercept� les deux derniers, et leur avait intim� l'ordre de s'arr�ter. L'un deux qui portait un blouson rouge avait obtemp�r� et s'�tait allong� au sol, le second s'arr�tant � un m�tre de lui.

Dans le m�me temps des coups de feu avaient �clat� et Fran�ois SANTINI avait tir� trois coups de feu vers le sol avec son arme de service pour figer la situation.

Deux hommes du R.A.I.D. avaient d�pass� le chef Inspecteur SANTINI pour s'occuper des deux autres hommes dont l'un avait atteint la porte du logement du gardien, et qui, tous deux, s'�taient rendus imm�diatement et allong�s � terre.

Une telle explication appara�t un peu l�g�re. Des hommes du R.A.I.D. auraient ainsi pris le risque de faire capoter le pi�ge en venant se poster dans la loge du gardien avant m�me que le dispositif total ne soit mis en place. Ils seraient arriv�s � dans l�apr�s-midi � alors que le seul renseignement dont ils disposaient et la simple r�flexion de bon sens, laissait entendre que l�op�ration aurait lieu dans la soir�e. Enfin, les policiers tombaient sur des hommes du commando qui se couchaient au premier ordre tandis que leurs camarades prenaient le risque de les tuer en tirant � tort et � travers.

Pendant qu'intervenaient ces arrestations, d'autres policiers du groupe, en sortant du b�timent, avaient compris que sur leur droite des gens tiraient des coups de feu.

Ils avaient �clair� avec une torche la direction d'o� provenaient ces coups de feu et aper�u en contrebas du b�timent un homme v�tu d'un gilet vert qui s'enfuyait, et un second v�tu d'une combinaison fonc�e avec un gilet porte accessoires, porteur d'une cagoule � liser� rouge, qui se retirait en tirant des petites rafales avec un pistolet-mitrailleur.

Les policiers LOUGES et GAGNEUX avaient ripost� et les hommes avaient disparu dans le maquis.
L� encore, le d�roulement des op�rations autorise quelques interrogations.

L�op�ration du F.L.N.C. impliquait une quarantaine d�hommes, venus des quatre coins de la Corse, arm�s comme des combattants. On comprend mal que le groupe de t�te ait entam� l�attaque alors m�me que quelques dizaines de leurs camarades n�avaient pas encore pris leurs positions.

Les quatre personnes appr�hend�es avaient �t� gard�es � disposition de la Police Judiciaire et remises avec les objets qu'elles portaient aux policiers de ce service d�s leur arriv�e sur les lieux.

Le Commissaire BAYON avait dispos� sur la route allant de BONIFACIO. � l'embarcad�re de PIANTARELLA un groupe mobile � bord d'un v�hicule banalis�.

Le chauffeur du v�hicule ayant eu besoin de faire une man�uvre, le brigadier MARTIN, passager du v�hicule, v�tu d'un surv�tement noir et en possession de son arme de service et de son poste radio portable, �tait descendu pour le guider. Il avait �t� braqu� par deux individus arm�s � qui il s'�tait pr�sent� comme appartenant � la police judiciaire de PARTS, ce qui n�avait pas eu l�air de les �mouvoir.

Un autre policier, se rendant compte de la situation, �tait descendu � son tour et avait braqu� un des agresseurs sans voir le second. Il n'avait pas tir� mais avait alert� le dispositif, tandis que les deux agresseurs partaient dans le maquis avec MARTIN. En cours de route, un des agresseurs �tait tomb�. MARTIN avait pu reprendre son arme d�charg�e et son poste de radio. Il s'�tait alors enfui et s��tait perdu dans le maquis. Il avait pu �tre retrouv� gr�ce � sa radio.

Le policier Fran�ois SANTINI confirmait la relation de son chef de service. Responsable du groupe mis en place pour assurer la s�curit� du personnel et des b�timents, il avait vu vers 21 heures 15, alors qu'il se trouvait derri�re la porte vitr�e du local, deux individus cagoul�s et arm�s se diriger � petites foul�es vers l'escalier du logement du gardien.

Sorti avec des coll�gues pour les rattraper, il s'�tait trouv� face � deux autres hommes, porteurs de cagoules et arm�s de pistolets mitrailleurs.

Il leur avait cri� "Police ne bougez pas", et des coups de feu �tant partis sur son c�t� droit. Il avait � son tour tir� trois coups de feu � terre pour figer les deux individus dont l'un s'�tait jet� au sol, l'autre restant immobile.
Certains de ses coll�gues s'�taient lanc�s � la poursuite des deux premiers hommes, d'autres s'�taient port�s en direction des coups de feu, et d'autres avaient neutralis� l'individu � terre. Lui-m�me s'�tait occup� de celui rest� debout. La fouille permettait la d�couverte d'un Glock de calibre 45 avec deux chargeurs, d'une dague commando, d'un pistolet-mitrailleur Micro UZI avec deux chargeurs invers�s et d'un sac � dos contenant cinq grenades, une bo�te de poivre moulu, de la ficelle blanche et quelques cartouches de petit calibre.
Trois douilles et trois ogives percut�es avec son arme de service, � titre d'�chantillon de comparaison, par un membre du S.R.P.J. �taient saisies.

Le gardien de la paix, Yves GAGNEUX, sorti avec SANTINI, et charg� d'�clairer ses coll�gues avec un projecteur � main, expliquait pour sa part avoir �t� pris sous le feu de deux individus qui se tenaient sur sa droite � une dizaine de m�tres des autres en contrebas par rapport � lui. Il avait simultan�ment allum� son projecteur et tir� � deux reprises vers ces deux hommes dont l'un s'�tait enfui en courant, l'autre continuant � tirer en reculant.

Lui-m�me avait tir� � cinq reprises vers cet individu chaque fois que celui-ci tirait vers lui. Fort heureusement, clandestins et policiers semblent avoir suivi les m�mes cours de tir puisque personne n�est atteint. L'homme s'�tait enfui apr�s cet �change de coups de feu. En dehors des sommations de police, aucune parole
n'avait �t� prononc�e.

De la m�me mani�re des projectiles de comparaison tir�s avec son arme de service, un pistolet automatique Beretta 9mm Parabellum, �taient saisis.

Vincent LOUGES, inspecteur principal, sorti avec GAGNEUX en direction de l'escalier ext�rieur, confirmait avoir �t� pris avec son coll�gue sous le feu nourri d'individus se trouvant en contrebas. Son coll�gue avait alors � sa demande �clair� le lieu d'o� provenaient ces tirs et il avait aper�u un homme qui s'enfuyait tandis qu'un second, v�tu d'une combinaison sombre et porteur d'une cagoule, tirait en reculant. Il avait alors aussi ripost�, tirant � deux reprises apr�s les sommations d'usage, avec son arme de service, un Glock 17 L de calibre 9mm dont des munitions de comparaison apr�s tir d'essai �taient �galement saisies.

Le gardien de l'immeuble, �ric CAPTIER, qui se trouvait dans son logement, avait pour sa part entendu vers 21 heures des tirs qui, d�apr�s lui, avaient dur� une minute environ. Il s'�tait r�fugi� dans sa salle de bains et n'avait donc rien vu. Il n'avait rien not� de suspect les jours pr�c�dents

Les constatations effectu�es le 28 mars � 08 heures sur le site de PIANTARELLA �taient les suivantes :

- sur le rebord de la fen�tre de la loge du gardien, les enqu�teurs trouvaient huit douilles de Luger 9mm IMI et une douille de fusil de chasse de calibre 12 Spartan France VIRI pour gros gibier, correspondant, selon eux, aux munitions tir�es par leurs coll�gues du R.A.I.D. qui leur avaient indiqu� les avoir rassembl�es � cet endroit.
- Sur le chemin de terre, en pente, s�par� par une barri�re coulissante � commande �lectrique de la route d�partementale desservant l'embarcad�re pour l'�le de Cavallo, � vingt-deux m�tres de l'angle de l'immeuble, les enqu�teurs avaient d�couvert pr�s d'une borne � incendie dans un rayon d'un m�tre cinquante � trois m�tres, cinq douilles percut�es de marque IMI calibre 9mm et � onze m�tres quarante de la borne, une cartouche enti�re grav�e au culot WW SUPER 222 REM et une seconde identique mais percut�e,
- la fa�ade de l'immeuble rev�tue de lattes de bois ne pr�sentait en revanche aucune trace d'impacts malgr� la proximit� du lieu de d�couverte des douilles.

Les premiers hommes arr�t�s


Les quatre individus arr�t�s devaient �tre identifi�s comme Michel HENRY, St�phane GALLO, Baptiste Antoine CANONICI et St�phane VERGELLATI autrement dit le responsable du secteur extr�me-sud du FLNC et quatre hommes soup�onn�s appartenir au secteur d�Ajaccio lui-m�me dirig� par Fran�ois Santoni. Ce fait est int�ressant car il n�est certainement pas du au hasard. CANONICI aurait en effet pu se faire accompagner par des soldats de son propre secteur. Cela signifie que SANTONI tenait � � se mouiller �.

Par recoupements entre le rapport du chef de la brigade criminelle et les auditions du commissaire BAYON et de Fran�ois SANTINI, d'une part, et les constatations faites lors de leur fouille par les officiers de police judiciaire d'autre part, leurs positions respectives au moment de l'arrestation pouvaient �tre �tablies avec une relative certitude.

Ainsi, le premier homme remis par les policiers du R.A.I.D. au Chef de la Brigade criminelle, �tait d�crit comme barbu, v�tu d'un blouson marron-mauve et porteur d'un pistolet-mitrailleur Mini UZI, d'un pistolet automatique � la ceinture et d'un sac � dos bleu-clair et bleu marine. Il paraissait correspondre � Michel HENRY. Le mat�riel remis par le R.A.I.D. comprenait � la fois un pistolet-mitrailleur Mini UZI, un pistolet automatique Colt, et un sac � dos bicolore renfermant une grenade.

Louis BAYON, chef du R.A.I.D, pr�cisait dans son audition que parmi les deux premiers hommes arr�t�s, � savoir ceux arriv�s les derniers sur le site, l'un d'eux v�tu d'un blouson rouge s'�tait allong� par terre d�s la premi�re sommation. Le magistrat instructeur en d�duisait logiquement que Michel HENRY �tait l'homme arr�t� devant la porte d'entr�e de l'immeuble qui s'�tait allong� au sol d�s la premi�re sommation.

Le second homme �tait d�crit par le chef de la brigade criminelle habill� d'un blouson bleu-vert. Il �tait cagoul�, gant� et arm� d'un pistolet-mitrailleur Mini UZI, d'un pistolet automatique � la ceinture avec un sac contenant des grenades, du poivre et un couteau. Il �tait confi� � l'Inspecteur Christian PERESINI. IL s�agissait de St�phane GALLO, porteur d'apr�s les constatations de l'Inspecteur PERESINI d'un "Bombers" bleu marine � doublure orange. Il �tait arm� d�un pistolet automatique Glock. Les policiers trouvaient sur lui une cagoule, une paire de gants, et un sac � dos renfermant un pistolet-mitrailleur Mini UZI, du poivre, une dague et cinq grenades. Le mat�riel trouv� en sa possession correspondait par ailleurs � celui d�crit par Fran�ois SANTINI et Louis BAYON comme d�tenu par le second individu arr�t� devant la porte du hall et neutralis� en position debout.

Avant de poursuivre dans la description du premier groupe d�hommes arr�t�s, on s��tonnera du caract�re presque enfantin de l�arsenal trouv� sur chacun. Le nombre d�armes, leur vari�t�, pourraient laisser entendre que ces clandestins allaient soutenir un si�ge d�sesp�r�. Pas du tout : ils partaient pour une op�ration requ�rant la neutralisation en douceur d�un couple de gardiens et la pose d�engins explosifs sur des b�timents qui avaient peu de chances de se d�fendre. Cela exigeait au plus deux hommes arm�s de pistolets rien de plus. Toute arme suppl�mentaire ne pouvait que valoir de longues ann�es de prison en cas d�arrestations. Mais on verra par la suite que le professionnalisme n�est pas la qualit� essentielle de ces hommes de l�ombre et que ces op�rations �taient souvent des occasions pour les secteurs de se mesurer entre eux.

Le troisi�me homme, v�tu de noir et porteur de gants marron, et remis par le chef de la brigade criminelle � l'Inspecteur MOULLEVOIS, d�clinait l'identit� de St�phane VERGELLATI. Il �tait v�tu d'une combinaison noire et avait un sac � dos noir contenant un fusil � pompe Franchi SPAS 12. Il correspondait � l'homme arr�t� devant la porte de la chambre du gardien selon le Commissaire BAYON qui le d�crivait comme porteur d'un blouson noir, d'un surpantalon noir imperm�able, et d'un sac � dos avec un fusil SPAS de calibre 12.

Le quatri�me homme, arr�t� avec St�phane VERGELLATI �tait v�tu selon le commissaire BAYON d'un blouson � liser� rouge. Il portait un Beretta et un sac noir, �galement d�crit par le chef de la brigade criminelle. Celui-ci le confiait � l'Inspecteur Ange ROGHI, et le d�crivait comme v�tu d'un jean, d'une veste kaki avec un tee-shirt bordeaux, de gants et d'une cagoule noire, et �quip� d'un sac � dos renfermant un pistolet Beretta et une paire de talkies-walkies. La juge d�instruction rectifiait ici une erreur �crivant : � Il ne pouvait donc correspondre qu'� Baptiste Antoine CANONICI, confi� en fait � l'Inspecteur Pierre NICOLI et non Ange ROGHI, et selon constatations de l'enqu�teur v�tu d'une parka verte, d'un jean et remis avec un sac � dos renfermant entre autres une paire de talkies-walkies et un pistolet automatique Beretta. � Cette l�g�re confusion, ajout�e � d�autres, allait avoir de lourdes cons�quences.

Les armes r�cup�r�es lors des arrestations


Il est important de d�crire les armes r�cup�r�es lors de cette op�ration car leur importance et leur dangerosit� font mieux appara�tre le caract�re d�risoire des condamnations qui vont tomber en appel en 2002.


Michel HENRY
La fouille du sac � dos bicolore de Michel HENRY amenait la d�couverte d�un armement plus que cons�quent :
- un pistolet-mitrailleur Micro UZI n� 921304 avec chargeur � trente coups gr�� de vingt-huit cartouches de calibre 9mm marqu�es IMI 93,
- un second chargeur � vingt coups gr�� de vingt cartouches identiques aux pr�c�dentes,
- un pistolet automatique type Colt calibre 45 avec chargeur de dix cartouches dont une dans la chambre, au num�ro de carcasse FG 73106,
- deux autres chargeurs sans marquage pour ce pistolet, tous deux gr��s � sept cartouches de marques diff�rentes,
- une grenade � main plastifi�e avec son bouchon allumeur � marquage GPM 75 et 9016,
- une ceinture en Cordura noire avec �tui pistolet et porte chargeurs double,
- deux �metteurs r�cepteurs Motorola, l'un avec son antenne souple, l'autre avec son d�port,
- une cagoule noire � liser� rouge en coton,
- une cagoule noire en laine �paisse, d'une perruque ch�tain clair poivre et sel,
- une paire de gants de couleur marron usag�s, ces �l�ments de grimage �tant tous rassembl�s dans une poche plastique,
- trois briquets type Bic,
- un feutre "marquage pneus" de couleur blanche et de deux rubans d'adh�sif noir et cr�me.
L'enqu�teur saisissait �galement le "Bombers" bordeaux que portait HENRY ainsi qu'un pied-de-biche type "arrache clous" et une lampe mini Maglite qu'il avait avec lui, mais qui ne se trouvaient pas dans son sac, et il constatait qu'HENRY n'avait rien dans les poches de ses v�tements. Le militant du FLNC aurait difficilement pu s��chapper avec un tel attirail sur le dos.
La perquisition effectu�e au domicile de Michel HENRY, qui �tait aussi celui chez sa m�re le 28 mars entre 17 heures 50 et 18 heures 15 n'apportait aucun �l�ment � l'enqu�te.
Michel HENRY opposait un mutisme absolu aux quelques questions qui lui �taient pos�es au cours des br�ves auditions effectu�es pendant ses trois jours de garde � vue.


St�phane GALLO
Parmi les objets trouv�s par les policiers du R.A.I.D. sur la personne de St�phane GALLO et remis par eux au S.R.P.J., figuraient :
- un pistolet Glock automatique de calibre 45 auto mod�le 21 n� XS472, avec son chargeur n� 3941 approvisionn� de treize cartouches dont une chambr�e, soit pour la munition chambr�e une balle de calibre 45 Auto F�d�ral Expansive, et pour les autres, sept munitions T 22 92 blind�es et cinq 45WW � t�tes creuses
- une paire de gants en peau de couleur noire, une cagoule noire � liser� rouge,
- un �tui de ceinture attache rapide de marque Sidekick en tissu noir
- un porte chargeurs de m�me marque en tissu et plastique rigide noir renfermant deux chargeurs Glock n� 3920 contenant chacun treize cartouches de calibre 45, blind�es pour certaines, expansives ou � t�te creuse pour les autres.
St�phane GALLO transportait �galement un sac � dos noir renfermant :
- cinq grenades de l'arm�e fran�aise T mod�le DF 37, n� 25 TNP 76 pour l'une et 103 SAE 75 pour les quatre autres, pourvues de leurs d�tonateurs,
- un pistolet-mitrailleur Mini UZI de calibre 9 mm Para n� 921329 avec deux chargeurs, un vert et un noir, scotch�s "t�te b�che" par un adh�sif noir et contenant l'un trente-deux cartouches et l'autre vingt-cinq de calibre 9mm et de marques Luger RP et TZZ92,
- une ba�onnette coupe barbel�s et son �tui,
- un pot en plastique de poivre gris moulu Ducros � moiti� plein,
- un rouleau de ficelle blanche,
- un morceau de plastique noir renfermant vingt cartouches de calibre 6,3 5mm et un morceau de papier comportant des inscriptions manuscrites sur une face "700 illisible" et "illisible 3000" et sur l'autre un texte imprim� incomplet commen�ant par "pour s'en convaincre il n'est�" et finissant par "nous affirmons avec force que les�".
Par ailleurs, �taient �galement saisis le blouson bombers marine � doublure orange et les chaussures de type "rangers" de St�phane GALLO, dont il �tait not� qu'il portait sur l'�paule droite un tatouage repr�sentant le cagoulard dit "Ribellu" et sur la main gauche les initiales une t�te-de-maure et l'inscription "Corsica Nazione".
Le 28 mars � 16 heures, les enqu�teurs le conduisaient � son domicile 3, rue des T� � AJACCIO, pour y effectuer une perquisition mais se retiraient par crainte d'�ventuels troubles � l'ordre public sans avoir pu se faire ouvrir la porte.
Ils y retournaient le 29 mars � 11 heures 15 et la perquisition qui s'achevait � 11 heures 45 n'amenait la d�couverte d'aucun �l�ment utile � l'enqu�te.
Entendu pendant 1 heure 35 au cours de ses trois jours de garde � vue, St�phane GALLO opposait aux enqu�teurs le m�me mutisme que Michel HENRY.

St�phane VERGELLATI
St�phane VERGELLATI, v�tu lors de son arrestation d'une combinaison noire maintenue par une ceinture noire en tissu, d'une cagoule en tissu de m�me couleur et de gants beiges en peau, portait en dessous un jean et un tee-shirt bleus, un polo ray� et un blouson de chasse multipoches de couleur kaki.
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� sa ceinture �taient accroch� un mousqueton en m�tal avec trois cl�s, deux pour v�hicule Renault et une de marque Bricard.
Le sac � dos qu'il transportait contenait :
- un fusil � pompe de marque Franchi mod�le SPAS 12 n� AA 17630, approvisionn� de six cartouches de calibre 12 Tunet gros gibier chevrotines douze grains,
- un sac de marque Bonaventure en toile noir,
- un canif Serpette � deux lames et une bo�te de bonbons acidul�s.
La perquisition, le 28 mars � 16 heures, de son domicile, HLM C� � FIGARI et celle de son v�hicule Renault retrouv� en stationnement sur le parking de son immeuble, n'apportait aucun �l�ment int�ressant l'enqu�te.
Contrairement � HENRY et GALLO, St�phane VERGELLATI, entendu le 28 mars � 18 heures 40, acceptait de s'expliquer sur les circonstances ayant conduit � son arrestation.
Il relatait que lors de son arrestation avec trois autres hommes, la veille au soir, � l'int�rieur des installations du golf de SPERONE, il faisait partie d'un commando dont le but �tait la destruction par explosifs de cet �tablissement. Plus pr�cis�ment, il appartenait � un groupe charg� d'investir les lieux, de neutraliser les personnes qui seraient pr�sentes et de les conduire ailleurs pour qu'elles n'aient pas � subir les cons�quences de l'explosion.
Ce groupe �tait arriv� par la terre en parcourant une distance assez longue et s'�tait trouv� finalement devant l'entr�e principale de l'�tablissement qu'il avait contourn�e. St�phane VERGELLATI ne pouvait pr�ciser toutefois le nombre de personnes constituant son groupe car, dans l'obscurit�, il n'y avait pas pr�t� attention.
En arrivant sur les lieux, ils avaient emprunt� la partie gauche de la voie de desserte du golf, voie large et gravillonneuse, et apr�s avoir franchi le portail d'entr�e, s'�taient scind�s en deux sous-groupes, le sien se trouvant sur la partie gauche.
Ils avaient gravi la pente donnant acc�s aux b�timents et arriv�s � hauteur du premier b�timent situ� sur la gauche du chemin, ils avaient �t� arr�t�s par des personnes surgies de l'ombre qui leur avaient ordonn� de se coucher et de jeter leurs armes, ce que lui-m�me s'�tait empress� de faire en jetant au sol son fusil.
Il avait alors entendu des d�tonations. Lui et ses compagnons avaient �t� tr�s vite ma�tris�s et d�sarm�s.
St�phane VERGELLATI pr�cisait encore avant qu'il ne soit mis fin � son audition � 19 heures 50, que militant d'A Cuncolta Naziunalista depuis trois ans, il ne faisait pas partie du F.L.N.C. et ne connaissait pas les autres membres du commando.
Son audition �tait reprise le lendemain 29 mars � 10 heures 15 mais il se bornait alors � dire qu'il ne r�pondrait plus aux questions et � demander l'assistance de Ma�tre TALAMONI aux lieux et places de l'avocat d'office qu'il avait sollicit� lors de la notification de ses droits.
Au cours de la journ�e du 29 mars, St�phane VERGELLATI, ayant fait �tat de douleurs li�es � la pr�sence de mat�riel d'ost�osynth�se au niveau du bassin, �tait vu � plusieurs reprises par diff�rents m�decins, et faisait l'objet d'examens vari�s.
Le 29 mars au soir, il �tait hospitalis� � la clinique Comiti � AJACCIO, o� le 31 mars il subissait une intervention aux fins d'ablation du mat�riel d'ost�osynth�se.
Sa garde � vue �tait prolong�e, mais il n'�tait pas r�entendu jusqu'� l'issue de celle-ci, enti�rement consacr�e � traiter les s�quelles d'un accident de motocyclette ancien.

Baptiste Antoine CANONICI
Baptiste Antoine CANONICI, v�tu lors de son arrestation d'une parka verte, d'un jean, de gants de cuir noir et de chaussures de chantier � lacets, �tait porteur d'un sac � dos noir en toile dont la poche centrale contenait :
- deux cagoules noires en coton,
- une ceinture stylis�e,
- un talkie-walkie de marque ICOM n� 03915,
- un coupe boulons, un couteau suisse multi-lames,
- un rouleau de ficelle blanche, un ceinturon noir en Cordura,
- un �tui de ceinture pour arme de poing en tissu noir de marque Radar
- un pistolet automatique noir � crosse marron de marque Beretta mod�le 93 R et de calibre 9mm Para, � num�ro de s�rie lim�.
Dans la poche avant du sac se trouvaient encore un �tui pour chargeur de marque Radar de couleur noire contenant un chargeur approvisionn� de quinze cartouches de calibre 9mm de marque IMI, un second chargeur en m�tal noir sans marque, approvisionn� de dix-sept balles de 9mm de marque IMI et une bo�te en carton bleu et blanc, vide de munitions, portant l'inscription "SAMSON, calibre 9mm Parabellum".
Dans la poche avant droite de son jean, CANONICI avait encore une somme de 395 Francs et quatre munitions de marque Luger et de calibre 9mm, et dans la poche avant gauche un autocollant de la F�d�ration Corse des Commer�ants et artisans, 40 centimes, des cigarettes et un briquet et ses gants de cuir noir. Enfin, il portait une cha�ne de cou avec un pendentif repr�sentant le "cagoulard".
Ayant refus� lui aussi de d�cliner son identit�, il �tait identifi� comme Baptiste Antoine CANONICI, restaurateur � la pizzeria � U Campagninu � � FIGARI, le 28 mars � 16 heures par un proc�s-verbal qui mentionnait qu'il �tait fr�re de Dona Paula CANONICI �pouse de Toussaint VERGELLATI, plombier � FIGARI.
St�phane VERGELLATI ayant pour sa part d�clar� �tre fils de Toussaint VERGELLATI et de feue Daisy SAITO, bien qu'aucune autre indication � cet �gard ne soit port�e dans la proc�dure et qu'aucune investigation n'ait �t� r�alis�e, il apparaissait que CANONICI �tait susceptible d'�tre le beau-fr�re du p�re de VERGELLATI, ce qui contredisait quelque peu les affirmations de ce dernier lorsqu'il disait ne pas conna�tre les autres membres du commando.
Le 29 mars il �tait proc�d� � une perquisition au domicile que CANONICI consentait � d�clarer apr�s son identification par le service de police, � savoir celui de sa grand-m�re Rosalie GIUSEPPI � FIGARI. Celle-ci n'apportait aucun �l�ment. Il n'en �tait en revanche pas diligent� � la pizzeria U Campagninu.
Au cours de ses br�ves auditions, il refusait de s'expliquer sur les faits.
DEMAIN, LA VII PARTIE DE L�AFFAIRE SPERONE
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L�affaire de Sperone (V)
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