Ouvrir dans une nouvelle fen�tre Quand Yvan Colonna se baladait dans le maquis
Aug 8, 2003

Le d�put� maire de Bastia, �mile Zuccarelli, grand pourfendeur des nationalistes, a du appr�cier l�article du Parisien de jeudi matin expliquant comment Yvan Colonna s��tait fait soigner incognito dans la clinique de son cousin germain � Bastia. La Corse est vraiment un petit monde.

Les pr�cisions apport�es par le Parisien am�nent quelques questions de bon sens � l�esprit que nous posons en guise de commentaires en fin d�article. A relever �galement que notre information diffus�e le 1er ao�t r�v�lant ce que Colonna avait fait, o� il s��tait rendu et qui il avait rencontr�, quand le RAID l�avait laiss� partir de la bergerie o� il se cachait pour l�arr�ter � son retour (LIRE : EXCLUSIF / Yvan Colonna savait qu�il �tait rep�r� !) avait �t� superbement ignor�e par une presse fran�aise ne reprenant d�cid�ment que ce que l�AFP traite par d�p�che. Nos informations du 1er ao�t ont entre temps �t� confirm�es par le milieu des enqu�teurs.

Colonna s'est fait soigner incognito en plein Bastia


Yvan Colonna ne parlait pas qu'� ses ch�vres, r�fugi� au fond du maquis corse. Les premiers �l�ments de l'enqu�te faite apr�s son arrestation, le 4 juillet dernier, montrent que l'isolement de l'assassin pr�sum� du pr�fet Erignac �tait tout relatif.

Selon nos informations, les enqu�teurs ont �tabli que le nationaliste, en cavale depuis quatre ans, a pu tranquillement passer des examens au d�but de mars 2003 pour un probl�me m�dical � une hanche dans une clinique corse. Sous la fausse identit� de � Pierre Rossi �, un nom et un pr�nom extr�mement r�pandus en Corse, le berger de Carg�se a d'abord rendu visite � une femme m�decin dans la r�gion de Bastia (Haute-Corse), soit � plus de 200 km (quatre heures de voiture) de la bergerie de Porto-Pollo (Corse-du-Sud) o� il a �t� interpell�.

La doctoresse, interrog�e par les enqu�teurs, a confirm� avoir eu la visite d'Yvan Colonna, alias Pierre Rossi, et l'a identifi� sur des photos r�centes. Elle a assur� ne pas avoir reconnu � l'homme le plus recherch� de France �, qui avait modifi� son apparence corporelle. Cheveux longs, barbe, boucle d'oreille et corpulence plus forte l'avaient rendu quasi m�connaissable. Elle ne connaissait pas ce patient, qui se pr�sentait pour la premi�re fois chez elle.

L'homme a pay� en liquide et est parti avec des prescriptions pour effectuer une radiographie et une IRM. Dat�e du 4 mars 2003, la radio a �t� retrouv�e dans le sac d'Yvan Colonna lors de son arrestation.

Le nationaliste a effectu� ces examens � la clinique du docteur Charles Zuccarelli (appel�e aujourd'hui clinique Saint-Antoine), situ�e � Ville-di-Pietrabugno, � la sortie nord de Bastia. Ironie du sort, cet �tablissement est g�r� par un cousin germain d'�mile Zuccarelli, maire (PRG) de Bastia et l'un des plus farouches adversaires des nationalistes. � Yvan Colonna est s�rement venu chez nous pour la qualit� des soins de notre �tablissement, notamment en mati�re orthop�dique, nous a indiqu� le directeur de la clinique, Henri Zuccarelli. Personnellement, je c�toie tout le monde, y compris des nationalistes, m�me si je ne partage pas leur ligne politique. �

Le d�partement de radiologie, h�berg� par la clinique Zuccarelli, est � g�r� de mani�re privative �, nous a pr�cis� une source proche de la clinique. Yvan Colonna n'a apparemment fourni aucun papier d'identit�. � En payant en liquide, le patient n'a m�me pas besoin de pr�senter sa carte de S�curit� sociale �, pr�cise Henri Zuccarelli. � Pierre Rossi � est all� lui-m�me chercher les r�sultats. Des membres du personnel de la clinique, questionn�s par la police, ont, eux aussi, reconnu Yvan Colonna sur des photos r�centes. Le berger de Carg�se avait-il ainsi la vie de Monsieur Tout-le-Monde ? � Il devait se sentir relativement tranquille, souligne un enqu�teur, mais s'il a pris le risque d'effectuer un tel d�placement, c'est qu'il devait en avoir un besoin imp�rieux. � En cavale depuis quatre ans, Yvan Colonna avait besoin de tous ses moyens physiques pour arpenter le maquis. Lors de son arrestation, les policiers ont �galement d�couvert qu'il �tait grand consommateur de moyens audiovisuels : ils ont retrouv� dans ses affaires un cam�scope, 9 cassettes 8 mm avec des inscriptions en corse, une vid�ocassette VHS, 2 CD-ROM, une disquette. �galement gliss�s dans son sac : un billet de 100 �, une pochette portant la mention � vitamines contre le cancer � dans laquelle se trouvaient des photos familiales, deux �metteurs-r�cepteurs, des lettres de son fils et... une brosse � dents.
(source : Christophe Dubois , Le Parisien)



Commentaires : Qu�Yvan Colonna se soit fait soigner � Bastia plut�t qu�� Ajaccio n�est pas surprenant. Il y avait beaucoup moins de risques d�y �tre reconnu voire aucun. Dans la capitale nordiste, l�affaire Yvan Colonna est en effet per�ue comme celle d�un sud presqu��tranger � la culture bastiaise.

La date est importante et recoupe nos propres informations. Nous avons �t� saisis d�une information quant � la fatique d�Yvan Colonna et sa volont� de mettre fin � une interminable cavale en cette fin d�hiver 2003. Ses probl�mes de hanche devaient le d�ranger au point de prendre un tel risque.

Le patronyme de Pierre Rossi n�est pas si courant que cela puisque seulement 16 personnes le portent en Corse. Il fait pourtant r�f�rence � un vieux diplomates qu�Yvan Colonna connaissait parce qu�il habitait la r�gion de Vico et qui est mort en 2002. Il �tait un des � id�ologues � du nationalisme corse et avait �t� arr�t� lors de l�enqu�te relative � la mort du pr�fet Erignac.

Le contenu du sac d�Yvan Colonna semble ne pas �tonner grand monde. Et pourtant le fait de porter avec soi des cassettes vid�o, une disquette, des CR Rom supposent qu�on ait acc�s � un magn�toscope et � un ordinateur. Selon les informations donn�es par la police, Yvan Colonna transportait sur lui un magn�toscope. Cela demande � �tre v�rifi�. En tous les cas, cela ne fait que rendre encore plus myst�rieuse cette cavale. A-t-on vu un fuyard errer dans le maquis avec un magn�toscope sur le dos ? Et pourquoi pas le t�l�viseur pendant qu�il y �tait ?Et les cables de jonction. 100 euros semble par ailleurs une somme bien modeste.

Enfin et surtout, quel linge de rechange le fugitif avait-il dans son sac ? Et les affaires de toilettes ? Et les papiers d�identit� ?

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