Ouvrir dans une nouvelle fen�tre AFFAIRE AL�GRE : le substitut et l�ancien maire devant le juge
Sep 12, 2003

AFFAIRE AL�GRE : le substitut et l�ancien maire devant le juge

Marc Bourragu� devant le juge

Pour la premi�re fois depuis que son nom est apparu dans le volet � m�urs � de l'affaire Al�gre, Marc Bourragu�, procureur adjoint de Montauban et ex-substitut du procureur de Toulouse, a �t� interrog�, hier matin, par l'un des juges d'instruction en charge de l'information judiciaire ouverte le 15 avril contre � Patrice Al�gre et tous autres � pour � prox�n�tisme en bande organis�e, viols, tortures et actes de barbarie et viols sur mineurs par personne d�positaire d'une autorit� publique �.

Mis en cause par d'anciennes prostitu�es � l'origine notamment des r�v�lations sur le meurtre de Line Galbardi en janvier 1992, Marc Bourragu� est arriv� vers 8 heures dans le bureau du juge Thierry Perriquet, qui l'avait convoqu� comme � t�moin assist� �, pour en ressortir discr�tement quatre heures plus tard, un peu apr�s midi, avec son avocat Me Laurent de Caunes.

Ironie de la situation, Marc Bourragu� avait d�j� �t� re�u par le m�me juge il y a deux mois� mais en qualit� de � victime � dans le cadre de l'affaire de faux t�moignage du travesti Djamel, dans laquelle il s'est constitu� partie civile. � l'�poque, le magistrat en avait profit� pour clamer son innocence.

Hier, plus discr�tement, Me Laurent de Caunes, sollicit� par La D�p�che du Midi, s'est refus� � tout commentaire sur la teneur de l'audition de son client. Mais il s'est f�licit� d'avoir enfin acc�s aux pi�ces du dossier. Marc Bourragu� est notamment vis� par les t�moignages, de Fanny, l'une des six anciennes prostitu�es � s'�tre port� partie civile � ce jour. La jeune femme, aujourd'hui �g�e de 30 ans, a expliqu� qu'elle avait eu une relation de plusieurs ann�es avec le magistrat au d�but des ann�es quatre-vingt-dix.

Elle a d�crit un homme pouvant � lui faire tr�s mal � qui l'aurait contrainte � participer � des s�ances sadomasochistes avec des notables. Certaines se seraient pass�es � l'int�rieur m�me du palais de justice de Toulouse.

Si une expertise bucco-dentaire de Fanny a confirm� � des �pisodes traumatiques � remontant � une dizaine d'ann�es, accr�ditant ainsi les violences qu'elle aurait subies, la jeune femme jug�e � cr�dible � par les experts psychiatres a aussi beaucoup vari� dans ses d�clarations : affirmant d'abord que Marc Bourragu� pouvait �tre le p�re de son premier enfant ou encore qu'il lui avait achet� une voiture. Le premier point n'a pas encore �t� v�rifi� alors que le second s'est r�v�l� faux.

Fanny a aussi parl� d'un tatouage, mais le procureur, expertise priv�e � l'appui, a d�montr� qu'il n'en avait pas. Pour justifier ses contradictions, Fanny, toujours fragile, a fait �tat de pression d'un policier qui l'aurait agress�e en mars. L� encore la fracture d'une incisive relev�e par l'examen dentaire est consid�r�e compatible avec cet �pisode.

Marc Bourragu� est aussi mis en cause par Nadia, une autre ex-prostitu�e qui affirme avoir eu le magistrat comme client, un soir, � la demande du prox�n�te Lakhdar Messaoud�ne, complice pr�sum� d'Al�gre, actuellement �crou�.

Mais ce sont les relations entre le magistrat et le tueur en s�rie qui font le plus question. Tous deux ont avou� avoir pris l'ap�ritif ensemble en 1992 au domicile de Marc Bourragu�, � Launaguet, par le biais d'un � ami � commun, Gilles Bivi.
(source La D�p�che, Gilles-R. SOUILLES)

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Les secrets d'un procureur



Substitut du procureur de la R�publique charg� des affaires financi�res, Marc Bourragu�, 47 ans, est rest� en poste au palais de justice de Toulouse de 1989 � 1992, date � laquelle il a �t� nomm� vice-procureur � Montauban. Repr�sentant du minist�re public aupr�s du tribunal de commerce de Toulouse, il a c�toy� beaucoup de monde dans les milieux d'affaires de la ville et g�r� de tr�s gros dossiers de redressements judiciaires dont certains ont pris une dimension p�nale. En 1998, englu�e dans les mises en cause successives de ses responsables, la justice commerciale toulousaine est dans la tourmente.

C'est � cette �poque qu'�lisabeth Guigou, alors Garde des Sceaux, d�clenche une inspection g�n�rale des services au tribunal de grande instance. Marc Bourragu�, en conflit avec le juge Laurent Nion, charg� des instructions financi�res est particuli�rement vis�. Soup�onn� sur son train de vie, le rapport des inspecteurs conclura � une absence de preuve. En janvier 2001, une lettre anonyme arriv�e au cabinet du juge Nion le d�nonce comme �tant au centre d'un pacte de corruption impliquant Jean-Marcel Lavergne, un administrateur judiciaire de premier plan mis en examen et incarc�r� en novembre 2000. Il s'agissait du redressement judiciaire de la soci�t� Escoulan, bas�e � Tournefeuille, pr�s de Toulouse, une grosse entreprise de distribution r�gionale qui a d�pos� son bilan en 1992. Des accusations graves qui n'ont jamais �t� v�rifi�es.
(source La D�p�che, Gilles-R. SOUILLES)

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Dominique Baudis chez le juge



L'ex-d�put�-maire de Toulouse �tait convoqu�, comme t�moin assist� par le juge Perriquet, charg� de l'enqu�te ouverte pour viol et prox�n�tisme. Marc Bourragu�, ancien substitut � Toulouse, a �galement �t� interrog� hier .

Dominique Baudis sera, ce matin, dans le bureau du juge, Thierry Perriquet. L'ancien d�put�-maire de Toulouse a �t� discr�tement convoqu�, voil� une quinzaine de jours, comme t�moin assist� dans l'affaire Al�gre-bis, ouverte pour viols et prox�n�tisme. Ses avocats ont donc eu acc�s au dossier d'instruction et ont pu prendre connaissance des accusations port�es contre leur client afin de pr�parer cette premi�re audition.

Accus�, depuis le mois d'avril, par des prostitu�es, d'avoir particip� � des soir�es sadomasochistes et de viols, l'ancien maire de Toulouse avait pris l'initiative, en mai, de r�v�ler son implication dans le dossier Al�gre-bis. � Je veux savoir qui est � l'origine de cette saloperie � et � prendre � la gorge la calomnie �, avait affirm� Baudis, en direct, sur le plateau de TF 1.

Deux autres �lus auraient �t� cit�s


� Nous avons maintenant acc�s au dossier �, reconna�t M e Francis Szpiner, l'avocat de l'�lu, confirmant, hier en fin d'apr�s-midi, la convocation de son client. � Dominique Baudis est soulag� parce que maintenant, enfin, il a les moyens de contr�ler la r�alit� de cette affaire, ajoute l'avocat, persuad� d�sormais, � � la lecture de la proc�dure �, que � l'opinion a �t� manipul�e �. Ainsi, la d�fense de l'ancien maire de Toulouse a d�couvert, en �pluchant les proc�s-verbaux, que deux autres �lus du Sud-Ouest, aux c�t�s de Dominique Baudis, ont bien �t� cit�s dans un premier temps par les prostitu�es comme ayant particip� � des soir�es sado-maso.

Pourquoi le nom de l'ancien maire de Toulouse, seul des trois, est-il ensuite rest� ? C'est une des questions qui taraude d�sormais la d�fense de l'ancien maire. Le juge Perriquet, en convoquant l'�lu, a donc d�cid� d'entamer les auditions des personnes mises en cause par les prostitu�es. Hier, le juge a entendu l'ancien substitut du procureur de Toulouse, Marc Bourragu�, accus� lui aussi d'avoir particip� � des soir�es sado-maso et � des s�ances de torture. Il aurait �galement convoqu�, en fin de semaine, les policiers mis en cause.

Entendu hier comme t�moin assist�, Marc Bourragu� est ressorti libre et exempt de contr�le judiciaire. Actuel vice-procureur au tribunal de Montauban (Tarn-et-Garonne), Bourragu� se d�fend, depuis plusieurs mois, des accusations dont il est la cible. � Cette audition a �t� tr�s positive �, a d�clar� � l'AFP, son avocat, M e Laurent de Caunes, estimant qu'elle avait permis � de constater le caract�re insens� des accusations des anciennes prostitu�es �. � Cela nous montre que, concr�tement, rien ne confirme ces accusations mais qu'au contraire tout les contredit �, ajoute l'avocat. L'ancienne prostitu�e Fanny a port� les principales accusations contre le magistrat de Montauban. Fanny a ainsi certifi� aux enqu�teurs que l'homme qu'elle appelait Marcus se livrait sur elle � des soir�es sado-maso et qu'il lui aurait br�l� le bras avec une cigarette.

Elle a �galement affirm� que Marcus lui aurait offert une Ford d�capotable rouge pour ses 20 ans, mais surtout qu'ils auraient eu ensemble un fils. Pour identifier Marcus, Fanny a dessin�, aux gendarmes, le portrait-robot d'un homme chauve aux �pais sourcils... ressemblant � Marc Bourragu�. � Absurde �, r�p�te depuis des mois M e De Caunes, � � l'�poque mon client avait plus de cheveux que cela et son visage n'est pas rond comme sur le dessin. �

Autre pr�cision apport�e par l'ancienne prostitu�e, Marcus aurait eu un tatouage � l'�paule... ce que le magistrat, expertise m�dicale � l'appui, d�ment farouchement. Comme il d�ment avoir eu un fils avec Fanny et se dit pr�t � subir un test ADN. � D�s que l'on creuse dans ce dossier, on tombe sur quelque chose de faux �, r�sume un avocat. La phrase r�sume l'�tat d'esprit de l'entourage de l'ancien maire de Toulouse. � � chaque fois que les prostitu�es ont donn� des d�tails, l'enqu�te a d�montr� qu'ils �taient inv�rifiables ou faux �, ass�ne un proche de Baudis. Principal alibi de l'�lu de Toulouse, la date anniversaire des 20 ans de Patricia, le jour o� l'ancien maire aurait essay� et viol� la jeune prostitu�e. V�rifications faites aupr�s de l'Assembl�e nationale, sur commission rogatoire, Dominique Baudis �tait bien � Paris ce jour-l�.

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Les prostitu�es ont bien subi des s�vices


�Filles courage � pour les uns, � menteuses � pour les autres, les anciennes prostitu�es qui sont � l'origine du scandale Al�gre ont toutes affirm� aux enqu�teurs avoir subi des s�vices. Selon l'avocat de l'une d'elles, Fanny, il n'y a plus de raison de douter de ces d�clarations. � Les cinq filles font la d�monstration des s�vices qu'elles ont endur�s. Cela a �t� m�dicalement constat� �, indique M e Georges Catala. R�cemment encore, une expertise m�dicale a �t� remise aux juges Perriquet et Bergougnan au sujet de l'une des cinq ex-prostitu�es. Les examens m�dicaux ont confirm� l'existence de br�lures de cigarettes sur les seins et d'entailles aux poignets. � Reste � savoir qui sont les auteurs de ces s�vices �, ajoute Me Catala.
(source Le Parisien , Laurent Valdigui�)

Affaire Al�gre

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