Le pr�sident de l'UMP Alain Jupp� se rendra en Corse le 3 juillet, trois jours avant le r�f�rendum sur l'�le apr�s que le pr�sident de la R�publique se soit exprim� toujours en faveur du oui. Le d�put�-maire de Bordeaux se rendra sur l'�le pour soutenir la campagne du oui au r�f�rendum du 6 juillet. La venue d�Alain Jupp� confirme la position officielle de l�UMP en faveur du oui. C�est une fa�on d�indiquer aux h�sitants du mouvement chiraquien la bonne direction. Alain Jupp� �tait premier ministre lors de la conf�rence de presse de Tralonca en janvier 1996 tenue par le FLNC Canal historique apr�s des arrangements avec le ministre de l�int�rieur, Jean-Louis Debr�. Mais c�est aussi Alain Jupp� qui a pris la responsabilit� de rompre ces � n�gociations � apr�s que Charles Pieri ait exprim� dans les colonnes du quotidien Le Monde l�id�e que le FLNC Canal historique pourrait lancer une offensive sur le continent si le Premier Ministre ne se soumettait pas � ses conditions. Il n�est pas certain que ce rouleau compresseur de droite en faveur du oui joue dans le bon sens. L��lectorat de gauche, minoritaire il est vrai mais bien r�el cependant, risque de fort mal r�agir � ces interventions incessantes de la droite fran�aise.
C�t� pr�sidence, on s�est enfin d�cid� � intervenir. Jacques Chirac a d�cid� de jeter son poids dans la balance pour faire gagner le "oui" au r�f�rendum du 6 juillet en Corse. Mais prudent (on ne sait jamais le non pourrait l�emporter) il a choisi de le faire en s'exprimant dans Corse-Matin, l�unique quotidien, en fin de semaine.
Pas de d�placement donc ce qui est cens� apr�s les incidents de la semaine derni�re.
Les opposants au r�f�rendum rappellent cruellement que Jacques Chirac ne s'�tait gu�re montr� favorable au "processus de Matignon", lanc� fin 1999 par l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin et dont s'inspire l'actuel projet gouvernemental. Lors de sa derni�re visite, le 16 avril 2002 pendant la campagne pr�sidentielle, le candidat Chirac avait d�nonc� "un rafistolage institutionnel qui placerait la Corse en marge de la R�publique".
Mais Jacques Chirac a toujours su montrer une souplesse de vision qui fait tout son charme. � Les promesses n�engagent que ceux qui y croient � a-t-il coutume de dire.
Le chef de l'�tat avait apport�, le 30 avril en Conseil des ministres, son soutien � la r�forme, affirmant qu'il s'agissait d'une "chance pour la Corse", mais hormis cette d�claration il en est rest� � une attitude de prudence.
M�me si les partisans du "oui" le pressent d'intervenir en faisant valoir qu'il a r�alis� en Corse quelques uns de ses meilleurs scores �lectoraux, le chef de l��tat et ses conseillers au premier rang desquels l�inoxydable Ullrich, souligne le danger d'une "confusion des genres", o� le "non" serait aliment� par un vote protestataire, alors que gr�ves et manifestations contre la r�forme des retraites ont �t� particuli�rement suivies dans l'�le. Ce qui risque d��tre en partie le cas mais dans une mesure tr�s limit�e. Beaucoup de gr�vistes s��taient prononc�s contre la d�centralisation et s��taient ainsi d�clar�s hostiles au projet de Nicolas Sarkozy. Les partisans du statu quo, r�unis autour de Nicolas Alfonsi et �mile Zuccarelli � gauche, ont de toutes les mani�res �t� en toute �poque hostile � toute �volution.
La timide implication du chef de l'�tat ne lui fait donc courir qu�un risque minime, le v�ritable fusible �tant Nicolas Sarkozy. Mais une victoire du oui l�imposerait au sein de la majorit� comme un pr�sidentiable incontournable et ce quels que soient les sentiments de Madame Chirac � l��gard de celui qu�elle a longtemps consid�r� comme son presque gendre.
Le dossier CORSE
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