3 ans requis contre Rapha�l Franzoni
Jun 18, 2003
Auteur: L'investigateur

Il est des proc�s m�diatis�s et d�autres qui passent totalement inaper�us. Celui de Rapha�l Franzoni appartient � la deuxi�me cat�gorie. Le parquet a requis lundi 16 juin devant le tribunal correctionnel de Paris trois ans d'emprisonnement contre Rapha�l Franzoni, soup�onn� d'avoir �t� membre de l'organisation clandestine corse Armata Corsa (proche de Fran�ois Santoni et de Jean-Michel Rossi) et d'avoir particip� � sa conf�rence de presse clandestine de cr�ation en juin 1999. Rappelons qu�� cette conf�rence aurait particip� les Marcelli, Nicolas Montigny et quelques autres la plupart assassin�s.

Le tribunal, devant lequel le pr�venu, �g� de 35 ans, a longuement ni� son appartenance � Armata Corsa, se prononcera le 23 juin.

Rapha�l Franzoni encourt 10 ans d'emprisonnement pour participation � une association de malfaiteurs � but terroriste.

Il �tait � l'origine poursuivi avec Dominique Marcelli, son beau-fr�re, et Nicolas Montigny, un excellent ami selon l'accusation. Mais l'un et l'autre, comme nombre de membres pr�sum�s d'Armata Corsa, ont �t� assassin�s les 21 ao�t et 5 septembre 2001, deux mois � peine apr�s leur remise en libert� (voir le dossier relatif � l�assassinat de Fran�ois Santoni).

"Vous ne vous �tes pas dit � Je serai le prochain ? �", a demand� le pr�sident Roger Ribault. Rapha�l Franzoni affirme que non car, assure-t-il, il n'a jamais approch� Armata Corsa et n'imagine pas que ces assassinats soient li�s � la politique, assertion un rien contradictoire mais qui ne semble pas le d�ranger.

Rapha�l Franzoni, durant une heure d'interrogatoire, a expliqu� au pr�sident qu'il ne savait rien ce qui est long. Aucun nom ne semble lui rappeler un quelconque souvenir et il ne se pose aucune question sur aucun assassinat. Une �me simple en somme�

Le pr�sident aura essay� l'interrogation classique, l'humour, le ton amus�: "L�, c'est de la langue de bois", ou "non, vous n'�tes par cr�dible". Mais le pr�venu s'est d�clar� ignorant de tous les sujets �voqu�s.

Il ne sait plus ce qui s'est pass� au bar La Piscine, � L'Ile-Rousse, le matin du 7 ao�t 2000, jour de l'assassinat du responsable nationaliste Jean-Michel Rossi.

A charge, l'accusation dispose d'une photo de la conf�rence de presse clandestine de juin 1999, sur laquelle deux hommes cagoul�s ont des chaussures de sport identifi�es. Mais Me Pascal Garbarini, l'avocat de Franzoni, a plaid� que 32.000 paires de l'une et 34.000 paires de l'autre avaient �t� vendues en Corse � l'�poque des faits. Il est vrai que Pascal Garbarini est bien plac� pour savoir qui se cachait sous la cagoule ce soir-l� et que toute ressemblance entre l�un des orateurs � la figure ronde comme la lune et lui n�est que pure et fortuite co�ncidence.

D'autre part, un d�tonateur et une m�che lente, ainsi que la trace d'un explosif identique � celui utilis� � l'�poque dans plusieurs attentats contre des locaux de l'administration de l'�quipement avaient �t� d�couverts par les enqu�teurs dans le garage de Rapha�l Franzoni. L� encore, il ne sait pas ce qui a bien pu se passer. Mais il faut bien trouver une explication. Alors son avocat imagine qu�il n�est pas impossible que d�autres aient utilis� ce garage. Quels autres ? Franzoni redevient alors l�hu�tre dont il sait si bien imiter le comportement muet. Une affaire mal partie pour cet homme qui, peut-�tre, aurait int�r�t � rester encore quelques temps en prison. Parfois cela sauve la vie et une lib�ration trop rapide peut s�av�rer fatale.

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