Mis en ligne le samedi 5 juillet � 20 heures
� Lib�ration �, ce quotidien qui a fermement opt� pour le � non � en Corse n�en revient pas de l�arrestation d�Yvan Colonna au point de sombrer dans des hypoth�ses un rien farfelues. � L'arrestation de Colonna ajoute un peu d'opacit� � un scrutin qui �tait bien loin d'avoir la simplicit� binaire de sa conclusion en blanc ou noir � �crit l��ditorialiste. Apr�s avoir analys� le scrutin, le journaliste conclut : � � moins que l'�arrestation� de Colonna ne pr�figure une collaboration discr�te entre la droite parisienne et les nationalistes insulaires.
Sauf � croire au hasard, ce deus ex machina ne peut en effet sortir que de la poche de Nicolas Sarkozy ou de celle des nationalistes, voire �tre une coproduction de ces deux artisans du oui. Mais cet �ventuel joker est-il une carte gagnante ? Car beaucoup de Corses auront l'impression qu'on les prend pour des imb�ciles �. Mais o� vont-ils chercher tout cela. Notons d�abord que l�analyse est contredite par les d�clarations furieuses des nationalistes. Mais surtout, � force de tout vouloir imaginer (et dans le domaine du journalisme toutes les sp�culations sont possibles) on finit par ne plus vouloir rien dire. Le Monde, au contraire, livre un r�cit � la Tintin tout droit sorti de la bouche de la Direction de la police. � aucun moment notre scrupuleux confr�re n�ose imaginer que la r�alit� pourrait �tre un peu plus complexe que le beau conte pour enfants des h�ros du RAID.
Mais surtout, on s�en fout. Disons le tr�s franchement. Il �tait fondamental qu�Yvan Colonna soit captur� sans casse. Sa mort aurait signifi� un d�ferlement de violence sans pr�c�dent. Que Nicolas Sarkozy tire gloire de cette arrestation quoi de plus normal. � force de vouloir se d�fendre d�avoir engag� la moindre tractation, il va finir par se prendre les pieds dans le tapis rouge. Allez, imaginons qu�il ait pris contact avec la famille Colonna. Quelle importance ! Seul le r�sultat compte et c�est un sans-faute. Il faut �tre de sacr�s peigne zizi pour aller tel que No�l Mam�re chercher des poux sur la t�te du ministre de l�int�rieur. Mais que croient-ils tous ces d�put�s en chambre : que l�on trouve un fugitif en s�agitant les doigts dans la t�te de mani�re � provoquer une id�e ? Monsieur Sarkozy a eu totalement tort de parler de � l�assassin du pr�fet Erignac �. Il a foul� aux pieds la pr�somption d�innocence et �a n�est pas bien. Mais il s�est repris. Maintenant force doit rester � la loi. Yvan Colonna va b�n�ficier d�une d�fense et il va pouvoir mettre en avant ses arguments.
Il faut simplement r�it�rer un souhait : que la R�publique ne cherche pas � venger son pr�fet mais seulement � rendre la justice. Cela implique de la r�flexion et un sens r�el de la justice pour tous. C�est l� la seule fa�on de sortir la Corse de son orni�re tout en redonnant � la famille Erignac une raison d�esp�rer. Une promesse avait �t� faite � cette famille �plor�e. Elle a �t� tenue. Le fonctionnement de la soci�t� exige que toutes les promesses faites soient tenues. Et la plus importante d�entre elles est que chacun s�en tire au mieux de l�int�r�t commun.
Si cela est fait et bien fait, alors les conditions de l�arrestation d�Yvan Colonna compteront pour petit-beurre et les r�actions d�un Mam�re ou d�un Polverini comme du pur d�pit autrement dit rien.
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