Ouvrir dans une nouvelle fen�tre � Op�ration Betancourt" : petits et gros mensonges officiels
Jul 28, 2003
Auteur: L'investigateur

L�exp�rience d�montre qu�en mati�re d�op�rations sp�ciales, le mensonge ne paye plus. Autrefois oui. D�sormais non surtout quand un pays tiers est en cause. C�est d�sormais Jacques Chirac qui est soup�onn� d�avoir menti dans l� � Op�ration Betancourt �.

Il est d�sormais quasiment acquis que la France a envoy� le 9 juillet un avion militaire transportant entre autres personnes des agents de la Direction g�n�rale de la s�curit� ext�rieure (DGSE) pour essayer de r�cup�rer Ingrid Betancourt

Selon des informations donn�es par les m�dias br�siliens c�est l�absence de coop�ration entre le Br�sil et la France qui aurait provoqu� un d�ploiement de force br�silien et l�abandon de l�op�ration par les gu�rilleros des FARC.

Le vendredi 25 juillet, quand un journal br�silien d�voile l�op�ration, les autorit�s fran�aises apr�s avoir ni� par la voix du pr�sident de la R�publique lors d�un point de presse � Noum�a, affirment qu�il s�agit d'une d�cision concert�e prise "entre les diff�rentes autorit�s de l'�tat, au plus haut niveau. C�est l'expression utilis�e par Jean-Pierre Raffarin au cours de sa visite officielle au Maroc. Il d�ment la pr�sence d�agents de la DGSE dans l�op�ration tout comme le d�ment la s�ur d�Ingrid B�tanourt, Astrid. Or, interrog� par Le Monde, l'entourage du premier ministre a reconnu, vendredi, que M. Raffarin n'avait appris l'affaire qu'"il y a quelques jours", apr�s que la tentative de r�cup�ration de Mme Betancourt eut �chou�. Cela fait d�sordre d�autant qu�en m�me temps les conseillers du Pr�sident affirment � mot couvert que, peut-�tre en effet l�op�ration �tait de nature diff�rente de celle demand�e par le ministre des Affaires �trang�res, Dominique de Villepin. En d�autres termes c�est ce dernier le coupable.

La porte-parole de l'�lys�e, Catherine Colonna, d�clare d�ailleurs : "Le pr�sident de la R�publique avait �t� inform� et avait donn� son accord de principe � l'envoi d'un avion m�dicalis� � la demande de la famille d'Ingrid Betancourt". On reste dans le flou de mani�re � pouvoir � d�gager � Chirac en catastrophe.

Dominique de Villepin l�a tr�s bien compris qui cherche � obtenir le soutien de l'�lys�e et de Matignon. C'est du Maroc que M. de Villepin appelle les conseillers de l'�lys�e pour exiger qu�il soit fait mention de la connaissance par Jacques Chirac de l�op�ration.

En priv�, l'entourage de M. de Villepin soup�onne en priv� Nicolas Sarkozy - les deux hommes ne s'appr�cient gu�re - d'�tre � l'origine de la diffusion des informations sur l'exp�dition. Le ministre de l'int�rieur n'avait pas �t� mis dans la confidence de l'op�ration, alors m�me qu'il devait se rendre en voyage officiel en Colombie du 22 au 24 juillet. On dit qu�il s�est montr� furieux de devoir jouer une fois encore le pompier alors m�me qu�il signait � Bogota un accord de lutte contre le trafic de coca�ne dans lesquels sont impliqu�s les FARC. On ne sait pas exactement ce qui s�est pass� mais il est certain que le cafouillage au plus haut niveau de l��tat rappelle celui du Rainbow Warrior, quand Laurent Fabius et Pierre Joxe informaient le Monde et le Canard Encha�n� de mani�re � d�gommer Pierre Hernu, alors ministre des Arm�es et responsables du d�sastre. Le but �tait l� encore d�en faire un fusible pour emp�cher la foudre de frapper le pr�sident Mitterrand.

Le fait que la France ait cherch� � faire lib�rer sa ressortissante est tout � fait honorable. N�anmoins l�erreur r�side dans l�ignorance dans laquelle a �t� tenu le Br�sil et d�autres. Le ministre br�silien des relations ext�rieures, Celso Amorim, a r�p�t� � Bogota que son pays n�avait pas �t� inform�. Tout comme le gouvernement de Colombie. Dominique de Villepin a voulu avoir son � affaire Colonna � � lui (Yvan et non pas la porte-parole de l��lys�e). Il a �chou�. Dans d�autres d�mocraties, il aurait aussit�t d�missionn�. En France, il reste en place en esp�rant que le temps va rapidement effacer les traces de cette � maladresse �.

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