Le minist�re des relations ext�rieures br�silien, l��quivalent du minist�re des affaires �trang�res fran�aises, n�en d�mord pas. La France a bel et bien tent� une op�ration ill�gale en vue de n�gocier avec les FARC colombiennes la lib�ration d�Ingrid Betancourt, la jeune femme poss�dant la double nationalit� et prise en otage par les guerilleros colombiens et d�tenues depuis plus d�une ann�e.
C�est la revue Carta Capital qui a lanc� la nouvelle reprise dans le monde entier. L�ambassadeur de France au Br�sil, Alain Rouqui� a m�me �t� convoqu� au si�ge du minist�re. Visiblement en col�re,n le ministre des relations ext�rieures br�silien, Celso Amorim, a d�clar� au Correio Braziliense que la France avait us� du territoire br�silien sans autorisation. Le pr�sident Lula da Silva aurait �t� tenu au courant de la situation jour apr�s jour et devrait participer � une r�union pour faire le point.
Tout est parti de la d�couverte par un journaliste de Carta Capital d�un avion militaire, un Hercules C-130, sur un terminal de l�a�roport Eduardo Gomes de Manaus, en Amazonie. L�avion a �t� utilis�, ce qui n�est pas commun, par une �quipe de onze hommes dont des diplomates fran�ais. Fernandes gratte l�info et apprend que ces diplomates seraient l� pour n�gocier la lib�ration d�Ingrid Betancourt, s�questr�e par la gu�rilla colombienne depuis plus d�un an.
Entre le 9 et le 11 juillet, des Fran�ais command�s par le directeur du d�partement d�Am�rique latine � l�ambassade de France, Pierre-Henri Guignard, ne permettent pas que les autorit�s br�siliennes inspectent l�avion, exhibant des passeports diplomatiques. Ils pr�tendaient faire une escale vers Cayenne, la capitale de la Guyane fran�aise.
La France a r�agi, par la voix de son ambassadeur, Alain Rouqui�, au reportage de Carta Capital le 19 juillet en traitant le traitant de � tissu d��nerie � donnant de multiples versions successives de l�affaire tournant toutes autour d�une � mission humanitaire �. Selon le porte-parole de l�ambassade de France au Br�sil, David Izzo, l�avion s�est l�galement pos� � Manaus avec l�autorisation du d�partement de l�aviation civile (DAC). � C��tait une op�ration humanitaire pour r�cup�rer des otages lib�r�s � la fronti�re. Les FARC devaient lib�rer des otages parmi lesquels la fran�aise Ingrid Betancourt et nous avions envoy� une mission � la fronti�re �. C��tait �galement d�montrer que le � tissu d��neries � ne l��tait pas totalement.
La version du Br�sil est toute autre. Les ministres Thomaz Bastos, Viegas et Amorim n�ont �t� inform�s que le 12 juillet, soit quatre jours apr�s l�entr�e des Fran�ais au Br�sil.
Amorim se trouvait en compagnie du pr�sident Lula � Londres quand a �clat� la crise. Le m�me samedi les Fran�ais ont �t� pri�s en termes diplomatiques de quitter le Br�sil ce qu�ils ont fait le dimanche.
� Les choses sont encore confuses pour nous � reconna�t le Br�sil qui a pris contact avec les gouvernements colombiens et fran�ais. L�ambassadeur de Colombie au Br�sil assure que son gouvernement n��tait au courant de rien.
La France assure qu�elle n�a jamais n�goci� avec les FARC qu�elle tient pour une organisation terroriste. La s�ur d�Ingrid Betancourt, Astrid, est venue au secours de la France affirmant que l�avion n�avait �t� affr�t� que pour apporter des m�dicaments. Quant aux onze hommes parmi lesquels Pierre-Henri Guignard, chef adjoint du cabinet du ministre Villepin, plus aucune nouvelle.
La presse br�silienne rel�ve tout de m�me quelques contradictions dans les affirmations fran�aises. L�ambassade fran�aise a d�abord parl� de mission humanitaire et affirm� avoir atterri l�galement sur le sol br�silien. Or les autorit�s br�siliennes affirment ne rien savoir de cette mission. Quelques minutes apr�s, la France affirme que Manaus n��tait qu�une escale vers la Guyanne. Mais Astrid Betancourt reprend ensuite la premi�re th�se.
Elle affirme avoir attendu en vain avec un pr�tre au c�ur de l'Amazonie, du 5 au 14 juillet, la lib�ration de l'ex-candidate des Verts � la pr�sidentielle, enlev�e par les Forces arm�es r�volutionnaires de Colombie (FARC) en f�vrier 2002.
"Une fois arriv�e � Leticia, j'ai inform� le gouvernement fran�ais, et l'on m'a annonc� qu'un avion se rendrait � Manaus avec une �quipe m�dicale", a pr�cis� la jeune femme. L'ambassadeur de France � Bogota, Daniel Parfait, avait alors reconnu qu'un Hercules C-130 fran�ais s'�tait bien pos� � Manaus, "dans le cadre d'une op�ration humanitaire au Br�sil". Le diplomate avait d�menti "tout contact" avec les FARC. Le Quai d'Orsay n'a pas ni� la pr�sence dans l'avion de Pierre-Henri Guignard, chef adjoint du cabinet de Villepin.
La notion de mission humanitaire est ensuite contradictoire avec le fait que les FARC s�appr�taient � lib�rer des otages. Le personnel fran�ais pr�sent dans l�avion militaire �tait pour partie diplomatique mais pour partie militaire. Ils ont log� dans l�h�tel � o Tropical � de Manaus. Un groupe de Fran�ais avait ensuite rejoint la fronti�re avec la Colombie dans un avion lou� pour l�occasion. Une autre partie du groupe �tait rest� sur place de mani�re � �tre l� pour r�pondre aux questions de la police f�d�rale qui d�sirait examiner l�avion.
L�avion en question, un Hercules C-131, peut contenir 90 personnes. Le journaliste de Carta Capital affirme que l�avion transportait des armes qui auraient pu �ventuellement servir de monnaie d��change avec les FARC.
Le 22 juillet, c�est l�incontournable Nicolas Sarkozy, qui, en visite en Colombie, a pris la d�fense du ministre des Affaires �trang�res, Dominique Villepin, affirmant au passage : � La lib�ration d'Ingrid Betancourt reste une priorit� du gouvernement, mais moins on en dit, mieux c'est". Et c�est enfin, le premier concern�, de Villepin en personne qui s�est expliqu� qualifiant sur France-Inter, l�affaire de "rumeur sans fondement",.
Sur l'envoi d'un avion militaire � Manaus, Dominique de Villepin a expliqu� avoir r�pondu "favorablement" � une demande de la famille de Madame Betancourt "de mettre � sa disposition un avion m�dicalis�".
"Il n'y a pas d'aventure compliqu�e dans tout cela", a-t-il conclu.
S�il le dit� Tout le monde sait qu�un diplomate ne ment jamais. Mais enfin, apr�s la capture d�Yvan Colonna, la France se serait bien pay�e la lib�ration d�Ingrid Betancourt dont on n�est pas certain que tout ce remue m�nage ait arrang� la d�tention.
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