Pourquoi Yvan Colonna � a pris du recul �
Jul 18, 2003
Auteur: L'investigateur

Yvan Colonna n�est d�cid�ment pas un bavard. Devant la juge Le Vert, il s�en est tenu � son id�e d�avoir � pris du recul � pendant quatre ans. Le berger corse reste un sage � travers les �poques. Lors de sa premi�re audition sur le fond, il a tout de m�me donn� quelques �claircissements sur son emploi du temps juste apr�s les arrestations du commando Erignac entre le 21 et le 26 mai 1999.

Il affirme avoir �t� avec ses ch�vres qui jouent un grand r�le dans sa vie puisque le responsable du RAID affirmait l�avoir reconnu dans la bergerie de Paoli apr�s l�avoir entendu parler � avec � des ch�vres et non � � � des ch�vres. Plut�t que de descendre � la rencontre des policiers de la DNAT il a pr�f�r� la compagnie des ch�vres. On le comprend un peu surtout si elles �taient plus causantes que lui.

Le vendredi 21 mai 1999 dans la matin�e, il a donc appris l'arrestation, � l'aube, de Didier Maranelli, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, trois membres du commando, aujourd'hui condamn�s par la cour d'assises. Il aurait alors poursuivi ses activit�s sans plus s�inqui�ter que �a, descendant � Ajaccio pour livrer ses fromages � des commer�ants ce qui doit �tre v�rifiable.

Il serait ensuite remont� � Cargese pour d�jeuner avec son amie, puis faire une sieste. En d�but d'apr�s-midi, il aurait retir� 30 000 francs sur son compte � la Banque populaire. 25 000 francs �taient destin�s � sa compagne. Celle-ci avait besoin d�argent liquide pour son restaurant. Le 22 mai, Yvan Colonna se serait lev� t�t pour traire les ch�vres et faire la tourn�e habituelle des clients comme tous les jours. Il serait revenu � Carg�se pour le d�jeuner. Joseph Caviglioli, son beau-fr�re d�c�d� depuis, lui aurait alors montr� un article publi� dans Le Monde du jour, fax� de Paris. Son nom y �tait mentionn� pour la premi�re fois. Au passage, signalons que cette affirmation irait dans le sens des auteurs Cohen et P�an qui affirmaient que l�article de Jacques Follorou, publi� dans le Monde du jour � para�tre le lendemain en province aurait mis la puce � l�oreille d�Yvan Colonna. Yvan Colonna aurait alors �t� contact� par Axel Girard, journaliste de TF1, pour une interview. C�est alors qu�il a d�clar� "On m'accuse de faits parce que j�ai le profil. Moi je ne dis qu'une chose, prouvez-le. �

Apr�s le d�ner, il aurait annonc� son intention de partir en montagne pour retrouver des ch�vres manquantes. Son beau-fr�re n�ayant pu l�y conduire, un de ses amis dont il refuse de dire le nom l�y aurait men�. Yvan Colonna serait donc rest� dans la montagne du 23 au 26 mai, pour retrouver ses b�tes.

Le dimanche 23 mai � l'aube, les policiers perquisitionnent son domicile depuis que son nom est apparu dans la proc�dure, donn� par Didier Maranelli, en garde � vue dans les locaux de la division nationale antiterroriste � Paris.

Yvan Colonna aurait �t� pr�venu le 26 mai de la descente de police par un homme dont il ne veut pas d�voiler l'identit�. Ce dernier aurait notamment exhib� la "une" de France Soir, avec sa photo et ce titre : "Wanted, tueur de pr�fet". Cet homme l'aurait ensuite cach� pendant plusieurs jours.

L� s�arr�te le r�cit d�Yvan Colonna. Interrog� sur ses liens avec Pierre Alessandri et Didier Maranelli, il aurait r�pondu: "Je ne sais pas si ce sont mes amis. Je vous le dirai lorsque je les aurai en face de moi." Yvan Colonna et ses trois avocats, Mes Pascal Garbarini, Antoine Sollacaro et Philippe Dehapiot, ont demand� des confrontations avec les deux hommes, en particulier Didier Maranelli, qui est revenu sur ses d�clarations � la fin de l'instruction puis devant la cour d'assises sp�ciale. L'absence d'�l�ments mat�riels mettant en cause Yvan Colonna rend les d�clarations des protagonistes essentielles. Mais en agissant ainsi les avocats connaissent �videmment la difficult� de la justice pour y proc�der �tant donn� la dissociation des deux proc�s d�une part (celui d�Yvan Colonna ayant �t� disjoint) et les proc�s en appel � venir.

Dossier arrestation Colonna

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