Yvan Colonna a �t� interrog� par la juge Le Vert
Jul 17, 2003
Auteur: L'investigateur

Yvan Colonna, a �t� entendu pour la premi�re fois mercredi sur l'assassinat du pr�fet Claude Erignac par la juge Laurence Le Vert, magistrate antiterroriste. Il a �t� amen� peu apr�s 10h30 dans le bureau de la juge accompagn� par cinq gendarmes mobiles.

Ses trois avocats l'ont accompagn� dans le cabinet de la juge o� �tait �galement pr�sent le chef de la section antiterroriste du parquet de Paris Michel Debacq c�est-�-dire le procureur ce qui est inhabituel.

Apr�s une suspension � l'heure du d�jeuner, son interrogatoire a repris vers 14h20. c'est la premi�re fois que cet homme de 43 ans, soup�onn� d'avoir tir� trois fois sur le pr�fet, est questionn�.

Nul doute que cette journ�e a �galement �t� exceptionnelle pour la juge Laurence Le Vert, saisie de l'enqu�te avec le juge Jean-Louis Brugui�re depuis l'assassinat, le 6 f�vrier 1998 � Ajaccio. Le juge Thiel n�est en charge que du plasticage de la gendarmerie de Pietrosella.

La juge a d�abord proc�d� � l�audition du curriculum vitae d�Yvan Colonna. Selon ses avocats, Mme Le Vert lui a �galement demand� s'il connaissait Didier Maranelli et Pierre Alessandri, deux de ses complices pr�sum�s, condamn�s respectivement vendredi par la cour d'assises de Paris � 25 ans de r�clusion criminelle et � la perp�tuit�.

Yvan Colonna a d�clar�, selon Ma�tre Antoine Sollacaro, qu'il ne souhaitait r�pondre � cette question qu'� l'occasion d'une �ventuelle confrontation avec ces derniers. C�est la fa�on la plus habile afin d��viter d��ventuelles contradictions dans leurs r�cits respectifs puisque jusque-l� l�un et l�autre ne se sont pas exprim�s sur l�assassinat.

Didier Maranelli a en effet �t� le premier � mettre Yvan Colonna en cause, le 23 mai 1999, pendant une garde � vue apr�s que sa femme e�t parl�. C'est lui qui aurait guett� le pr�fet � sa sortie de la pr�fecture, le soir de l'assassinat, et averti ses complices de son d�part.

Ferrandi aurait pour sa part accompagn� le tireur au moment de l'assassinat. Mais jamais Ferrandi n�a donn� un quelconque nom n�acceptant que d�assumer ses propres actes. Didier Maranelli et les autres membres pr�sum�s du commando qui l'avaient mis en cause sont ensuite revenus sur leurs propos, affirmant qu'il n'�tait pas impliqu�.

D�s la semaine derni�re, les avocats d'Yvan Colonna avaient annonc� qu'il clamait son innocence et qu'il n'avait rien � voir avec le � groupe des anonymes � accus� d'avoir ex�cut� l'assassinat.

La d�fense poss�de plusieurs atouts dans son jeu : la justice antiterroriste ne dispose d'aucun �l�ment concret d�montrant l�implication d�Yvan Colonna. Sa fuite pourrait jouer contre lui mais il r�pond qu�il a pr�f�r� prendre du recul afin de ne pas �tre pris dans les pi�ges de l�anti-terrorisme. De fait, le proc�s des autres accus�s lui donne raison. S�il n�avait pas fui, Yvan Colonna serait aujourd�hui vraisemblablement condamn� � la perp�tuit� assortie d�une peine de s�ret� maximale. Pire, il serait devenu contre son gr� le h�ros d�une cause nationaliste radicale. Tandis qu�apr�s quatre ans de � recul � il peut envisager de mani�re plus optimiste son futur proc�s bien que personne ne puisse � pr�juger � de l�intime conviction des juges.

Yvan Colonna �tait "r�pertori� de longue date comme un activiste de l'ex-FLNC", r�sumait l'accusation au proc�s de ses complices pr�sum�s, mais il n'avait �t� entendu par la police qu'une seule fois. Durant l'�t� 1994, il avait �t� entendu avec Alain Ferrandi et Pierre Alessandri sur une tentative d'assassinat sur Pierre Poggioli, un conseiller r�gional � l'assembl�e territoriale de Corse-du-Sud. Il avait �t� rel�ch� sans charges. Selon nos informations, le secteur de Carg�se ne serait pas en cause dans cette tentative d�assassinat provoqu�e par le dirigeant de l��poque d�Ajaccio, F. S� En tant que dirigeant d�un secteur donn�, il n�avait pas � donner d�ordres aux militants d�un autre secteur.

Il avait par contre sous ses ordres un certain nombre de tueurs. On cite pour cette action, J-N. B� qui sera tu� en juillet 1995 par le FLNC Canal habituel et C. S�arr�t� pour l�assassinat d�un policier. La raison en �tait une haine profonde de Fran�ois Santoni envers Pierre Poggioli. Yvan Colonna est donc parti pour des ann�es de proc�dure.

Seule bonne nouvelle pour les membres du groupe des anonymes, le minist�re de la Justice a annonc� qu�une aile de la prison de Borgo serait am�nag�e de mani�re � accueillir 28 longues peines. On ne voit pas pourquoi les condamn�s de la Cour sp�ciale n�en feraient pas partie. Mais au train o� vont les choses, ce ne sont pas 28 places qu�il va falloir pr�voir mais le double.

Dossier arrestation Colonna

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