L�origine du r�seau d�aide � Yvan Colonna : le FLNC du 5 mai
Jul 10, 2003
Auteur: L'investigateur

Le militant nationaliste corse Joseph Caviglioli se tuait le 3 septembre dans l�apr�s-midi, dans un accident de moto, � Carg�se. Caviglioli �tait le beau-fr�re d'Yvan Colonna, le tueur pr�sum� du pr�fet Erignac. Lors des Journ�es internationales de Corte, il avait �mis l'id�e de cr�er un comit� de soutien � Yvan Colonna. Il appartenait au FLNC du 5 mai.

Dans la nuit du 16 au 17 septembre, une charge explosive de faible puissance d�truisait l'entr�e du rectorat d'Ajaccio. " Un acte l�che ", d�clarait aussit�t le ministre de l'�ducation nationale Claude All�gre. L'�motion �tait vive. La m�me nuit, dix hommes arm�s et encagoul�s v�tus de combinaisons sombres se rassemblaient autour de la tombe de Joseph Caviglioli, mort dans un accident de la route alors qu'il circulait � moto pr�s de Carg�se. L'homme n'�tait pas un inconnu. Figure du mouvement clandestin, il �tait proche de ceux qui avaient assassin� le pr�fet �rignac. Caviglioli �tait aussi l'ex-beau-fr�re du tueur pr�sum�, Yvan Colonna. La sc�ne se passait au cimeti�re de Coggia. Les encagoul�s rendaient des � honneurs militaires � � Joseph Caviglioli d�c�d� le 3 septembre en heurtant un v�hicule de touristes.

Puis, devant un journaliste de FR3-Corse, seul invit� de cette � c�r�monie �, un porte-parole, se pr�sentant comme membre du FLNC, lisait un texte. � Tant que l'�tat fran�ais n'aura pas donn� de garanties suffisantes pour un r�glement politique au probl�me corse, nous ne baisserons pas la garde. " Il poursuivait : " Pour notre part, nous sommes pr�ts � respecter nos engagements initiaux et � nous d�sengager d�finitivement si, sans pr�alable, l'�tat s'oriente d�finitivement et concr�tement vers un processus de r�glement politique de la question nationale corse, au travers de la n�gociation publique d'un projet d'�mancipation politique voulu et initi� par notre peuple, ainsi que cela a pu se faire en Kanaky, au Pays Basque ou en Irlande � . Ce sont les m�mes personnes qui proc�deront au double plasticage de l�URSAFF et de la DDE d�Ajaccio un mois plus tard en prenant le nom de � Clandestinu �. D�j� ils pr�paraient leur entr�e dans le FLNC Union des Combattants. Une partie d�entre eux se retrouve dans le FLNC 3

En parlant de pr�alable, les clandestins savaient alors de quoi ils parlaient.

Lors de son voyage en Corse, Lionel Jospin, avait soulign� qu'il �tait pr�t � presque tout discuter, � condition que la violence clandestine cesse. � Rien ne sera possible en Corse, avait-il insist�, au plan politique comme au plan �conomique, si la soci�t� corse, dans son ensemble, ne condamne pas solennellement la violence, si elle ne proclame pas que cette violence n'a pas de raison d'�tre un �l�ment constitutif de l'identit� corse, et qu'elle a aujourd'hui un caract�re profond�ment anachronique �. Cette fermet� avait �t� favorablement accueillie par les partis traditionnels de l'�le � l�exception des nationalistes et de leurs alli�s qui avaient d�nonc� un � pr�texte pour bloquer les �volutions institutionnelles �. Jospin avait tr�s maladroitement lev� ce pr�alable apr�s le double attentat d�Ajaccio.

La prestation du FLNC du 5 mai au cimeti�re de Coggia �tait un coup d'envoi pour une nouvelle flamb�e de violence destin�e � les cr�dibiliser. L'action est parfaitement concert�e. Entre 2 h 25 et 2 h 30 en effet, des charges explosives endommagent des locaux de la direction d�partementale de l'�quipement � Calci et Corte (Haute-Corse) ainsi qu'� Porto-Vecchio, Sart�ne et Ajaccio (Corse-du-Sud). C'est � Corte que les d�g�ts �taient les plus importants. Une charge de 500 grammes de dynamite avait �t� plac�e sous un chasse-neige stationn� dans un hangar technique de la DDE. Le toit du b�timent �tait fortement endommag�, ainsi que le chasse-neige et un bulldozer. � Calvi, deux camions de la DDE �taient d�truits. � Porto-Vecchio, trois personnes �taient choqu�es par l'explosion, mais, comme � Sart�ne et Ajaccio, les d�g�ts �taient moins graves.

Le FLNC du 5 mai n� en 1996 r�unissait alors des membres de Resistanza et d�anciens du FLNC Canal habituel. Il se dissolvait en 1999 dans le FLNC Union des Combattants. Mais les r�seaux d�amiti� sont rest�s vifs m�me s�il est impossible de parler d�une v�ritable organisation.

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