Le 17 juin est d�cid�ment une date bien sombre pour la Corse. Ce jour-l� Guy Orsoni, dirigeant nationaliste, disparaissait en 1983. Quatre ans plus tard, le v�t�rinaire Jean-Paul Lafay �tait abattu par un nationaliste inconnu au sortir d�un d�bat t�l�vis�. Il avait �t� d�j� �t� la victime d�une tentative d�assassinat cinq ans plus t�t.
Il y a exactement 20 ans, le 17 juin 1983 disparaissait Guy Orsoni, dirigeant nationaliste corse, enlev� par des truands du sud de l��le. Il a vraisemblablement �t� victime d�une m�prise. Les voyous de la bande dite du Valinca dirig�e par Jean Alfonsi dit Jeannot le Long voulait se d�barrasser de Roger Orsoni, l�oncle de Guy et d�Alain Orsoni, alors dirigeant du FLNC. Le jeune homme, fait prisonnier au lion de Roccapina est alors tabass� et jet� dans le coffre de la voiture de son oncle, une Mercedes. Il meurt � l�int�rieur de cet habitacle. Les voyous dirig�s par Jean-Marc Leccia, un trafiquant de drogue travaillant pour les Zemmour et Salvatore Contini, un Sarde membre de l�Anonima Sequestri, la mafia sarde et une balance reconnue. Voil� ce qu��crivait le procureur Legras � cet �gard :
� l 'enl�vement et l'assassinat, le 17 juin 1983, de Guy ORSONI.
Selon les enqu�teurs, cet enl�vement aurait eu pour origine "une tentative de racket voire d'�limination physique envisag�e par la famille ORSONI (Roger) sur la famille LECCIA de Porto Vecchio".
Inform� de ce projet, Jean Marc LECCIA aurait sollicit� Jean ALFONSI, dit "Jeannot le Long" parrain du VALINCO, qui avec l'aide des nomm�s Henri Rossi, Paul ANDREANI et Salvatore CONTINI, aurait proc�d� � l'enl�vement et � l'assassinat de Guy ORSONI, dont le corps restera introuvable.
L'enqu�te alors diligent�e par le S.R.P.J d'Ajaccio permettait de r�unir des �l�ments suffisants � la charge d'un certain nombre d'individus et en particulier des individus d�j� cit�s, qui �taient incarc�r�s.
Alain ORSONI, fr�re de Guy, et leader nationalit� charismatique, collaborait, dans un premier temps, avec les enqu�teurs, avant de "basculer" et d'expliquer, en d�veloppement une intense campagne m�diatique, que son fr�re avait �t� victime d'un "assassinat politique", explication plus noble et plus "protectrice de la m�moire des morts".
* Le 7 juin 1984, un commando compos� des nomm�s Pierre ALBERTINI, No�l PANTALACCI, Pantal�on ALESSANDRINI investissait la Maison d'arr�t d'Ajaccio.Jean-Dominique VESPERINI sera arr�t� � l�ext�rieur de la prison.
Jean Marc LECCIA et Salvatore CONTINI �taient abattus dans leur cellule.
Paul ANDREANI �tait assassin�, � Ajaccio, le 8 janvier 1986.
Jean ALFONSI et Henri ROSSI d�c�daient de mort naturelle ...
Disparaissaient ainsi les principaux protagonistes de l'affaire de l'enl�vement de Guy ORSONI.
Cette disparition a eu lieu dans un contexte difficile.
Durant le mois de f�vrier 1982 des actions violentes ont eu lieues. L�Assembl�e de Corse �lue dans le cadre du nouveau statut s�est install�e. Le 24 ao�t 1982, le FLNC a annonc� la fin de la tr�ve d�non�ant ainsi le pi�ge du Statut. Les attentats reprennent de plus belle. Une pr�fecture de police est cr��e � Ajaccio et confi�e au commissaire Robert Broussard, tandis que le 29 d�cembre le FLNC a officialis� l�imp�t r�volutionnaire. Dans le courant de la d�cennie, en Corse, et depuis Aleria, la politique aura fait une trentaine de victimes : 8 gendarmes mobiles ou C.R.S., 5 commer�ants d�Ajaccio, 1 l�gionnaire, 2 travailleurs tunisiens accus�s de trafic de drogue, 3 passants, 5 protagonistes de l�affaire Guy Orsoni, 1 haut fonctionnaire de l��tat Pierre Massimi � directeur de cabinet du s�nateur Fran�ois Giacobbi, pr�sident du Conseil g�n�ral de Haute-Corse, 2 militants nationalistes en op�ration contre des continentaux, et le docteur Lafay.
Le 11 novembre 1983, en r�action � la violence nationaliste et pour couper court � toute tentative barbouzarde, s�est constitu�e la C.F.R. (association pour la Corse Fran�aise et R�publicaine) � l�initiative de Jean Dragacci et du colonel Fran�ois Villanova, dont la vocation premi�re est de s�opposer l�galement, cette fois, aux s�paratistes.
Le 2 janvier 1987, Marc Garguy l�un de ses repr�sentants est abattu. Le 21 janvier 1987, le gouvernement dissout le Mouvement corse pour l�autod�termination, vitrine l�gale du FLNC apr�s que Charles Pasqua eut promis de � terroriser les terroristes �.
Un autre de ses membres, le docteur Jean-Paul Lafay, v�t�rinaire et pr�sident de l�association pour la d�fense des victimes du terrorisme sera assassin�e le 17 juin 1987 alors qu�il sortait d�un d�bat sur la violence. Le Dr Max Simeoni, autonomiste, lui promulguera sans succ�s les premiers soins. Attentat non revendiqu� bien que la rumeur donne un proche d�Alain Orsoni pour l�auteur. Les �lus nationalistes d�noncent cette provocation dont certains vont se servir pour l�gitimer les repr�sailles contre les nationalistes.
Le nom Guy Orsoni, apr�s avoir �t� glorifi� durant des ann�es comme � martyr de la cause corse �, fera les frais de la division entre les deux FLNC. Dans la nuit du 10 au 11 ao�t 1995, le FLNC Canal historique donnera une conf�rence de presse dirig�e contre Alain Orsoni, dirigeant du FLNC Canal habituel et d�noncera � le trafiquant de drogue Guy Orsoni � all�gation qui ne repose sur aucune preuve tangible. Depuis le nom de Guy Orsoni est pass� aux oubliettes du nationalisme et n�est plus rest� que dans le souvenir de sa famille.
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