En un an et demi, L�Investigateur s�est impos� en Corse comme l�un des m�dias essentiels, voire le m�dia. Son r�seau, estim� aujourd�hui � une trentaine de correspondants, couvre le territoire insulaire jusque dans certains villages. C�est ainsi que L�Investigateur a pu r�v�ler ce qui s��tait r�ellement pass� � Tolla ou � Luri, �v�nements mal trait�s selon le r�seau de L�Investigateur.
L�Investigateur l�ve un coin du voile sur son r�seau corse
L�Investigateur doit beaucoup de son succ�s � son r�seau corse qui fournit chaque jour sur le site internet des informations souvent in�dites sur cette �le. Ce r�seau qui, � notre sens, est unique en France, voire en Europe, existe d�abord sous cette forme � cause du climat qui r�gne dans l��le. S�il serait ind�cent d��voquer un climat � maffieux � au sens sicilien du terme, il est exact qu�il y r�gne une peur sourde qui verrouille la parole libre. Et pourtant, on parle, en Corse. On y parle m�me beaucoup. Tout se sait ou presque. Un assassinat ? D�s le lendemain des noms et des causes alimentent les conversations.
Et bien souvent le malaise na�t de ce d�calage entre ce que peuvent dire les malheureux journalistes insulaires et ce qui se murmure sous le manteau. Le deuxi�me d�calage est celui qui s�pare le traitement de l�information par les m�dias nationaux et la mani�re dont les Corses vivent les �v�nements sur place. L�avantage du r�seau est de restituer cette ambiance et de donner des clefs pour mieux comprendre la difficile situation de cette �le en �tat de violence chronique depuis trente ans.
Qu�on ne compte pas sur nous pour accabler nos confr�res. Ils font ce qu�ils peuvent avec les moyens qu�ils ont. On ne saurait imaginer la tyrannie de la proximit�. Celle ou celui que vous mettez en cause dans un article vous fera in�vitablement savoir directement ou indirectement ce qu�il pense de votre mani�re d�agir. Dans 90 % des cas, il ne s�agit pas de menaces physiques, mais d�une pression qui vous g�che la vie. On finit au bout d�un certain temps par s�autocensurer.
Deux domaines, � l�inverse, sont dangereux : celui du terrorisme et celui du grand banditisme, notamment si vous vous attaquez au nerf de la guerre : l�argent. Il n�y a pas d�exemple en Corse de journaliste qui l�ait fait � visage d�couvert. Dans les ann�es soixante, l�un de nos confr�res de Nice-Matin Corse, avait �t� convi� � une balade apr�s un article mal per�u par l�un des � parrains � locaux. Il avait �t� amen� devant le � plaignant �, avait pris une claque (une seule), s��tait fait � gronder � et avait pu retourner chez lui. Il n�a plus jamais �crit sur ce sujet-l�, se consacrant ensuite aux vaches divagantes et autres joyeuset�s inoffensives. Encore qu�en Corse, on ait parfois du mal � cerner l�inoffensif du dangereux.
Lorsque le r�seau de L�Investigateur s�est constitu�, au d�but fort modestement, c��tait avec une id�e de citoyennet�. �tait-il possible d�aimer cette terre et de la laisser entre les mains de personnes sans foi ni loi pour qui seul l�argent comptait ? L�embryon de r�seau refusait deux options : devenir des auxiliaires de police et user de la violence. Pour ces raisons, il a fait le choix de divulguer le secret de l�intimit� corse obligeant ainsi les lecteurs � y r�fl�chir et � orienter cette r�flexion personnelle vers ce que devrait �tre la Corse de demain.
L�id�e �tait d�accrocher toujours plus de lecteurs. Sur ce point, la direction de L�Investigateur laissait les mains libres au r�seau � la condition que les informations soient fiables, �vitent le racisme et les insultes. Le r�seau a d�voil� le premier l�enqu�te qui visait � arr�ter les suppos�s assassins du dirigeant nationaliste Santoni. Il annon�ait l�assassinat du maffieux Lauricella au Venezuela. Il d�non�ait les conditions du proc�s des deux fils de Charles Pieri. Et surtout, il a �t� partie prenante des approches qui ont men� � ce qu�Yvan Colonna se rende sans �tre tu� ou bless�. L�essentiel pour le r�seau a �t� d�alimenter le site tout en pr�servant sa s�curit�, ce qui n�a pas toujours �t� chose facile.
Depuis un an et demi, ce sont pr�s de vingt mille lecteurs quotidiens qui viennent s�informer sur le site internet. Nous faisons donc partie des quelques �lus � d�passer les cinq mille visites quotidiennes. Selon nos informations, nous sommes d�vor�s (sinon appr�ci�s) au minist�re de l�Int�rieur, � l��lys�e. Nous sommes copieusement pill�s sans jamais �tre cit�s, � l�exception notable du Nouvel Observateur.
Mieux : en Corse m�me, L�Investigateur est devenu une source d�information essentielle, ce qui �tait le but et du journal et du r�seau. Le site n�a pas pour ambition de concurrencer Corse-Matin, le quotidien de l��le. Mais le r�seau veut aller au-del� de la simple information. Dans ce r�seau se c�toient des nationalistes et des antinationalistes. Tous ont pourtant un point commun : le rejet de la violence sous toutes ses formes. La Corse ne grandira que lorsqu�elle aura pris conscience qu�une soci�t� soumise en permanence aux plasticages, au racket et aux menaces est une soci�t� qui se suicide. Une fois cela accept�, toutes les opinions sont respectables. J.N.
On lira ci-apr�s l�interview des concepteurs et animateurs du r�seau corse de L�Investigateur, truff�e de r�v�lations et d�informations in�dites.
-L�assassinat de Fran�ois Santoni
-Le proc�s des fils de Charles Pieri
-L�affaire Yvan Colonna
-Les complicit�s de l��tat avec les organisations clandestines
-Le danger mafieux en Corse
-Les paillotes se portent bien
-La fin de la guerre entre nationalistes
-Ainsi qu�une dizaine d�autres sujets LIRE
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