Relaxe confirm�e en appel pour un militant de l'ex-FLNC Canal habituel
Dec 18, 2003
La cour d'appel a confirm� mardi le jugement de relaxe prononc� par le tribunal correctionnel de Paris le 17 d�cembre 2002 � l'�gard d'�tienne Lovisi, militant de l'ex-MPA, poursuivi pour participation � une association de malfaiteurs terroriste, a-t-on appris mercredi aupr�s de la cour.

M. Lovisi, 43 ans, �tait poursuivi avec Micha�l Cantelli, 29 ans, que le tribunal avait condamn� � trois ans d'emprisonnement, dont un an avec sursis, mais qui n'�tait pas rejug� en appel.

Ils �taient poursuivis car lors de l'assassinat, le 30 ao�t 1995 � Bastia, de Pierre Albertini, dirigeant du Mouvement pour l'autod�termination, auto dissous, dont Cantelli �tait le garde du corps, ce qu'il niait, les policiers avaient d�couvert des armes dans la voiture d'Albertini, dont une appartenant � Cantelli. Il faut se rappeler que Pierre Albertini avait �t� assassin� en plein Bastia le 30 ao�t 1995. L�un de ses agresseurs, Jean-Pierre Duriani, employ� de Bastia Securit�, avait �t� abattu d�une balle dans la t�te par l�un des gardes du corps d�Albertini qui marchait sur le trottoir oppos�.

Les enqu�teurs pensaient avoir �tabli que les deux personnes en protection de Pierre Albertini �taient �tienne Lovisi et Micha�l Cantelli.

La voiture, gar�e � proximit� imm�diate du lieu de l'assassinat de son propri�taire, contenait des armes de poing ainsi que des cagoules, postiches et paires de lunettes.

Ces objets portaient l'ADN-mitochondrial de Lovisi et Cantelli, mais il �tait apparu devant le tribunal que l'ADN mitochondrial n'�tait pas une preuve car il pouvait appartenir � nombre de personnes ayant eu un anc�tre maternel commun. Cela ne signifie donc pas que les soup�ons ont �t� d�mentis mais que l�analyse de l�ADN mitochondrial en Corse n�est pas probant.

�tienne Lovisi avait par ailleurs �t� d�sign� par le FLNC Canal historique, sans preuves, comme l�organisateur de l�attentat � la voiture pi�g�e qui avait tu� Pierre Lorenzi et gri�vement bless� Charles Pieri le 1er juillet 1996. Pierre Lovisi avait pris le maquis apr�s la d�couverte d�une cache d�armes � Lupino, appartenant � la fois au milieu et au FLNC Canal habituel.

Parti au Nicaragua avec Alain Orsoni, il en avait exfiltr� par le commissaire Roger Marion et la DNAT le 2 septembre 1999 en compagnie de Marcel Sonza, St�phane Sonza, Alain Orsoni, 46, et Paul Giacomoni.

Le 16 Juin 1998 cinq ans dont trois fermes avaient �t� requis contre St�phane Pierantoni, 30 ans, devant la 12e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour participation � une association de malfaiteurs terroriste. Avec lui, devait compara�tre �tienne Lovisi, 39 ans, mais ce dernier �tait en fuite et devait �tre jug� par d�faut bien que le substitut Ir�ne Stoller, qui dirige la section antiterroriste du parquet de Paris, n'ait pas r�clam� de peine � son encontre. Pierantoni �tait le beau-fr�re de Christophe Garelli assassin� � Lucciana en pr�sence de Charles Pieri et de ses fils parce que justement il �tait li� parentalement � Pierantoni.

Lors du proc�s de Lovisi la question de l�ADN avait �t� soulev�e comme en t�moigne cet article du Monde.

Les traces ADN utilis�es dans les enqu�tes butent sur une sp�cificit� corse

Cinq cagoules , des lunettes, des perruques, des moustaches postiches. Le coffre de la 607 gar�e boulevard Paoli � Bastia, ce 30 ao�t 1995, ressemblait � un coffre aux tr�sors. Qui bute aujourd'hui sur une �trange sp�cificit� : des milliers de Corses ont la m�me empreinte ADN, ce qui ne facilite pas l'administration de la preuve dans un tribunal. Dans une demi-douzaine de sacs � dos, les policiers avaient d�couvert aussi des cartouches, des gilets pare-balles, un scanner, des extracteurs, un percuteur et autres chargeurs, plus une "masse compacte" qui ne ressemblait "pas � de la p�te � modeler". A dix m�tres, quelques heures plus t�t, le locataire de la voiture, Pierre Albertini, l'un des principaux dirigeants du Mouvement pour l'autod�termination (MPA) et du Canal habituel, avait �t� assassin� par des hommes du Canal historique.

Mardi 12 et mercredi 13 novembre, sept ans apr�s ce sanglant �pisode, deux amis de la victime, �tienne Lovisi et Micha�l Cantelli, ont comparu devant la 14e chambre correctionnelle de Paris pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Ancien membre de l'ex�cutif du MPA, �tienne Lovisi a aujourd'hui 43 ans, le visage amaigri, et demeure en prison apr�s la d�couverte d'une cache d'armes � Lupino, en 1996. Micha�l Cantelli, 29 ans, est aujourd'hui pompier � l'a�roport d'Ajaccio, et a d�j� purg� une peine de 30 mois dans cette affaire.

Ce 30 ao�t 1995, en fin d'apr�s-midi, �tienne Lovisi �tait remont� au village. Avec Pierre Albertini, il s'�tait laiss� surprendre par un commando d'au moins trois hommes, qui avait ex�cut� Albertini. Un des tueurs, Jean-Pierre Duriani, avait �t� mortellement bless� en retour. Pris par la douleur et la rage, on en avait oubli� la voiture. Dans le coffre, un bandana portait l'empreinte ADN d'�tienne Lovisi, une cagoule noire celle de Micha�l Cantelli.

Est-ce assez pour prouver l'"association de malfaiteurs" ? Tout en m�nageant son suspense, le pr�sident du tribunal, Thierry de Bonnefon, a en effet fait �tat d'une s�rieuse "complication". Les recherches d'ADN nucl�aire � l'empreinte g�n�tique de chacun � effectu�es sur le contenu du coffre de la 607 n'ont rien donn�. On a bien isol� deux formules d'un ADN dit mitochondrial (pr�lev� sur les cheveux, les ongles, les pellicules) identiques � celui d'�tienne Lovisi et de Micha�l Cantelli, mais cet ADN mitochondrial est particulier. Il ne se transmet que par la m�re.

"TOUS DES CLONES !"

"Ici entre en jeu un �l�ment sp�cifique � la Corse", pr�vient M. de Bonnefon. "Il semble que, sur cette �le, tout le monde se connaisse plus ou moins. Vous �tes tous des clones ! Je caricature, mais c'est tout � fait hallucinant. Des Corses qui ignorent tout de leurs liens familiaux et ne se connaissent pas ont la m�me empreinte ADN, ce qui est tr�s ennuyeux." Consciencieux, le pr�sident lit un ultime rapport d'expertise : "Ce lien peut �tre tr�s ancien, et remonter � plusieurs dizaines de g�n�rations."

La substitut du procureur, Anne de Fontette, est persuad�e de la culpabilit� des deux hommes. Elle requiert d'ailleurs une peine minimale de trois ans. Mais elle conc�de que "la Corse est une �le, que tout le monde est mari� avec tout le monde, un cousin avec une cousine", ce qui fragilise les recherches. "L'ADN mitochondrial n'est pas celui utilis� dans le proc�s de Guy George", le tueur en s�rie parisien. "A mon sens, il n'est pas une preuve irr�futable, mais un �l�ment � charge."

L'avocat d'�tienne Lovisi se frotte les mains. Me Gilles Antomarchi a pr�par� lui-m�me une plaidoirie hautement biologique. D'abord, les travaux pratiques. Il pose le foulard rouge et noir "emprunt� � -sa- fille" sur ses boucles grises. "Le bandana retrouv� n'�tait pas celui de mon client. Je rappelle qu'il a �t� retrouv� dans le sac de v�tements d'Albertini, au milieu de 19 paires de chaussettes. Albertini �tait chauve. L'�t�, il faut se prot�ger du soleil", justifie-t-il. "En Corse, on le porte aussi comme �a, autour du cou", mime Me Antomarchi.

Vient ensuite le moment des exercices d'arithm�tique. "Monsieur le Pr�sident, pour ce dossier, je suis devenu un sp�cialiste de l'ADN. Nous avons compar� celui de Lovisi avec ceux d'une banque de donn�es internationale de 1 657 individus. Il �tait repr�sent� 8 fois. A l'�chelle de la Corse, �a fait 1 077 fois, de la France, 258 000. Et quand on sait que les Corses ont fait le tour du monde..." Me Antomarchi sort enfin un arbre g�n�alogique. Sur chaque �tage, il a donn� trois enfants � chaque m�re. "A la 10e g�n�ration, nous comptons 178 000 descendants avec le m�me ADN. A la 20e g�n�ration, ils sont environ 139 millions. Et on me dit que c'est l'ADN de Lovisi qui se trouve sur le bandana, dans le sac d'Albertini ? On se fout de qui ?", s'emporte l'avocat, avant de demander la relaxe. Avant le jugement, le 17 d�cembre, mais aussi "pour l'avenir", il offre ses arbres, ses tableaux et ses calculs au pr�sident. Comme s'il r�vait vraiment d'une jurisprudence corse.


Communiqu� en 2000 de la Section de Bastia de la Ligue des Droits de l�homme d�cid�ment tr�s affective lorsque les militants de l�ancien FLNC Canal habituel sont mis en cause. On appr�ciera le � Libert� � qui conclut ce communiqu�.

Le 12 d�cembre 2000

� La section de Bastia de la ligue des droits de l'homme, tient � d�noncer la situation trop souvent faite � un certain nombre de d�tenus politiques corses.

La ligue des droits de l'homme n'a pas � prendre position sur le fond des affaires, ce n'est pas son r�le. Il est par contre de son devoir, de manifester son indignation concernant les m�thodes judiciaires d'exceptions, porteuses d'arbitraire, sujettes � toutes les instrumentalisations, opaques, et donc dangereuse pour la d�mocratie. De m�me mani�re, des conditions de d�tention exceptionnelles doivent interroger tous les d�mocrates. Qu'on en juge � travers un exemple :

Les parents d'�tienne Lovisi, ses avocats, viennent de t�moigner de la situation faite � leur fils et client depuis le mois de Septembre. Ayant diagnostiqu� un tr�s grave probl�me cardiaque, les m�decins, d�s cette date, pr�conisent une op�ration � c�ur ouvert de toute urgence. Cette op�ration indispensable sera refus�e pendant pr�s de deux mois, par l'administration p�nitentiaire. Elle n'aura lieu que le vendredi 24 novembre dans le secret le plus total. Ni les parents, ni les avocats ne seront pr�venus.

Monsieur Lovisi, sera achemin� � l'H�pital par une vingtaine d'hommes en armes, menott� aux pieds et aux mains jusqu'� la table d'op�ration. Celle-ci s'est d�roul�e en pr�sence de deux policiers arm�s dans le bloc op�ratoire. Les parents pr�venus le samedi se pr�senteront d�s le dimanche matin � Paris, sans savoir o� �tait leur fils. On leur refusera tout droit de visite et d'information sur son �tat de sant�. La maman seule, sera autoris�e � le voir quelques minutes le lundi apr�s-midi. Un droit de visite ne leur sera accord� que le mercredi suivant, cinq jours apr�s l'op�ration. �tienne Lovisi en d�tention provisoire sera oblig� de descendre au parloir menott� aux pieds et aux mains en empruntant les escaliers � l'aller comme au retour.

La section de Bastia de la ligue des droits de l'homme tient � d�noncer ces m�thodes. Elles sont insupportables � l'heure m�me o� le S�nat et l'Assembl�e Nationale viennent de rendre publics les rapports de leurs missions d'enqu�te respectives sur la situation dans les prisons fran�aises, un constat accablant s'impose. Pour la ligue des droits de l'homme, un citoyen incarc�r� doit conserver toute son humanit�, et les droits qui en d�coulent.

La section de Bastia prend d�s ce jour contact avec les instances nationales de la ligue, afin qu'une d�marche forte soit engag�e aupr�s du garde des Sceaux �
Libert� �



Pierre Albertini avait �t� abattu parce qu�accus� de l�assassinat de Vincent Dolcerocca, militant de la Cuncolta, qui survenait en repr�sailles de l�assassinat des Giacomoni p�re et fils faute d�avoir pu tuer l�autre fils, garde du corps d�Alain Orsoni, dirigeant du Canal habituel. Vincent Dolcerocca �tait l�oncle des Casimiri, arr�t� r�cemment comme fondateurs de Resistanza corsa.

Le FLNC Canal historique avait revendiqu� l�assassinat d�Albertini le 12 octobre 1995 par le communiqu� suivant :

� Les �v�nements tragiques de ces derniers mois, en plongeant l'opinion corse dans l'angoisse et le d�sarroi, ont compromis provisoirement toute possibilit� d'avanc�e politique.

Contrairement aux affirmations v�hicul�es par les m�dias fran�ais, ces �v�nements ne trouvent pas leur origine dans de pr�tendues dissensions id�ologiques entre nationalistes.

Un conflit d'int�r�ts pour la mainmise �conomique sur la Corse du Sud, � travers la pr�sidence de la Chambre de commerce, a d�g�n�r� en affrontement entre bandes mafieuses rivales - affrontement qui s'est sold� par la mort de Jean-Pierre Leca et Luc Belloni.

Notre organisation est totalement �trang�re � ces r�glements de compte mafieux.

Pour �chapper aux responsabilit�s qui sont les siennes dans cette spirale criminelle, Alain Orsoni (comme en 1983) a tent� de donner une coloration politique � ses activit�s mafieuses, en commanditant aupr�s de son cousin germain l'attentat meurtrier de Suartellu.

Cet attentat constituait pour notre organisation une atteinte sans pr�c�dent; nous nous devions de riposter en cons�quence.

Apr�s avoir identifi� les tueurs de Suartellu, nous avons proc�d� � la neutralisation d'une partie d'entre eux par les op�rations contre:

- Antoine Giacomoni, pour avoir fourni les moyens mat�riels n�cessaires aux assassinats de St�phane Gallo et Jean-Nicolas Bachelli.

- Fr�d�ric Giacomoni, pour avoir particip� directement � l'assassinat de St�phane Gallo.

- Lucien Antona, pour avoir particip� � l'assassinat de St�phane Gallo.

- Pierre Albertini, pour avoir particip� notamment � l'assassinat de Vincent Dolcerocca.

L'attentat meurtrier sur Vincent Dolcerocca (militant qui symbolisait le mouvement nationaliste public par son action au quotidien) visait � destabiliser le mouvement national, � la veille des Journ�es Internationales, et � emp�cher le d�roulement de cette manifestation.

Il devait �tre suivi d'autres attentats sanglants contre des militants nationalistes publics, comme le prouve l'attirail saisi dans le v�hicule de Pierre Albertini. L� encore, il s'agissait pour l'instigateur sans scrupule de ce groupe mafieux de faire diversion, camouflant ainsi ses activit�s en tentant de faire porter au mouvement national le poids d'un conflit exclusivement crapuleux.

Notre souci des responsabilit�s qui nous impose d'�tre constamment � l'�coute des pr�occupations de notre peuple, nous conduit, aujourd'hui, � r�pondre � toutes les voix qui s'�l�vent pour appeler � l'apaisement.

� compter de ce jour, ayant pris en compte cette aspiration profonde de notre peuple, nous d�cr�tons, dans le cadre de notre riposte � ces agressions, un cessez-le-feu sans aucun pr�alable.

Cette initiative ne signifie nullement qu'Alain Orsoni et ses tueurs puissent continuer impun�ment � se livrer � leurs activit�s mafieuses.

De tels agissements, qui ont fait suffisamment de mal � notre peuple, doivent �tre bannis de la soci�t� corse.

Fronte di Liberazione Naziunale di a Corsica


Revendiquons attentat contre garage des forces de police � Bastia (07/10/95).
Cette riposte � la rafle contre des militants nationalistes constitue une mise en garde � l'�tat au cas o� il pourrait �tre tent� par un retour aux m�thodes r�pressives.

Revendiquons actions Sainte Lucie et Favone (23/09/95).

Confirmons: 10

Nous mettons en garde tous ceux qui tenteraient d'usurper notre sigle � des fins de d�stabilisation. Dans ce cadre, nous d�mentons les actions contre Canarelli � Figari et le garage Balesi � Porti Vechju.

FLNC �

Nous laissons � la responsabilit� de cette organisation ses accusations qui ne reposent sur rien. Giacomoni p�re et fils ont pay� le fait que leur assassin, C. S., l�un des tueurs attitr�s du Canal historique de la r�gion d�Ajaccio n�avait pu atteindre Paul, celui que l�on retrouvera ensuite au Nicaragua avec Alain Orsoni.

La confirmation du � 10 � est une injonction de paiement lanc�e � une entreprise rackett�e. Quant au garage Balesi et au Canarelli plastiqu�s � Bastia, il s�agissait d�une op�ration men�e par un dirigeant de Resistanza afin de d�cr�dibiliser le Canal historique.

TOUT LE DOSSIER CORSE

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s