Sept membres du Comit� anti-r�pression (CAR) - trois femmes et trois hommes - ont entam� vendredi apr�s-midi une gr�ve de la faim, et se sont install�s dans le hall d'entr�e de l'Assembl�e de Corse.
Les militants r�clament le rapprochement des d�tenus corses incarc�r�s sur le continent, qui avait �t� annonc� il y a plus d'un an par le ministre de l'Int�rieur Nicolas Sarkozy.
"M. Sarkozy, en pr�sence du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, a fait la promesse en octobre 2002, devant l'ensemble des repr�sentants des groupes �lus � l'Assembl�e de Corse, de rapprocher tous les condamn�s au plus tard en d�cembre 2002", a rappel� Stella Castella, une porte-parole du CAR, elle-m�me gr�viste de la faim. Or "� ce jour, aucun d�tenu corse condamn� n'a �t� ramen� sur la prison de Borgo", en Haute-Corse.
Soutenus par des responsables et �lus nationalistes, les gr�vistes d�noncent la "tra�trise" et le "mensonge" de l'actuel gouvernement. Selon eux, le ministre de l'Int�rieur, Nicolas Sarkozy, leur avait promis il y a plus d'un an que les prisonniers nationalistes seraient rapproch�s de leurs familles."C'est un mensonge �hont� et officiel, car M. Sarkozy, avec un grand m�pris, est revenu sur la parole donn�e", a-t-elle d�nonc�. "Les prisonniers politiques corses continuent de subir un �loignement qui est indigne de tout pays qui se r�clame des droits de l'Homme".
"En cette p�riode de No�l, nous avons d�cid� de nous mettre en gr�ve de la faim pour un temps ind�termin�", a d�clar� � la presse Stella Castella, membre du CAR et �pouse de Jean Castella, condamn� le 11 juillet � 30 ans de r�clusion criminelle par la cour d'Assises sp�ciale de Paris, pour complicit� dans l'assassinat du pr�fet Claude Erignac.
L'�pouse d'un d�tenu nationaliste corse parcourt chaque ann�e au moins 22.000 km pour voir son mari dans une prison parisienne et d�pense 5.000 euros au minimum, ont assur� vendredi � Ajaccio sept gr�vistes de la faim qui r�clament le rapprochement des prisonniers promis il y a plus d'un an par le gouvernement.
Le CAR soutient 40 "prisonniers politiques" incarc�r�s � Paris et sa r�gion pour 37 d'entre eux. "� raison d'une visite par mois, cela repr�sente 22.000 kilom�tres parcourus par an soit l'�quivalent d'un tour du monde en deux ans", se plaint Mme Castella, et environ 5.000 euros, "en se logeant � moindres frais". On ne peut se permettre donc la visite hebdomadaire � laquelle a droit tout prisonnier.
"Quant aux cons�quences sur les enfants, ce sont les plus graves", dit le CAR. "Une discrimination flagrante" et "l'instauration de fait du d�lit d'�tre corse et nationaliste", souligne M. Poli.
La loi pr�voit la n�cessit� de rapprocher tout condamn� de sa famille. Et le CAR de citer une d�claration de M. Sarkozy au Journal du Dimanche du 29 septembre 2002: "Je ne vois pas pourquoi la loi ne serait pas appliqu�e en Corse (...). Pourquoi un Corse aurait-il moins besoin de voir sa femme ou ses enfants ?".
Le gouvernement a bien ouvert le 3 novembre un nouveau quartier qui peut accueillir 27 d�tenus venant du continent dans la prison de Borgo (Haute-Corse), mais s'ils ne pr�sentent pas de "dangerosit� particuli�re". Une clause qui exclut de facto les nationalistes, lourdement condamn�s et class�s D�tenus Particuli�rement Surveill�s (DPS) par l'administration p�nitentiaire.
Commentaire : les gr�vistes de la faim ont enti�rement raison. Pouss� par le d�sir de voir le � oui � l�emporter Nicolas Sarkozy a beaucoup promis puis promis qu�il tiendrait sa parole. L�affaire des prisonniers n�est d�ailleurs pas du ressort �lectoral mais de la simple application de la loi. Quelques d�tenus en fin de parcours carc�ral pourraient �tre transf�r�s � Borgo. C�est une �vidence qui sautait aux yeux du ministre de l�int�rieur avant la d�faite du � oui �.
C�est avec de tels comportements soumis aux al�as du pouvoir que l��tat fran�ais ruine sa r�putation en Corse. Le dossier doit �tre reprise et accompagn�. Cela �tant, selon nos informations le rapprochement des d�tenus souffre encore une fois de la lutte entre Nicolas Sarkozy et le ministre de la justice Dominique Perben. Celui-ci est un chiraquien pur sucre. Or la consigne a �t� donn�e de ne rien faire qui puisse conforter Nicolas Sarkozy dans sa course � la pr�sidentielle. D�o� un retard cons�quent sur un certain nombre d�affaires au premier rang desquelles la Corse.
Toutefois, c�est Nicolas Sarkozy qui a fait la promesse. Et il est de son devoir de la concr�tiser.
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