Affaire Al�gre : le substitut Bourragu� bient�t mis hors de cause
Sep 25, 2003

Le 10 avril 2003, "Fanny", ancienne prostitu�e toulousaine, donne le nom de Marc Bourragu�, ancien substitut du parquet de Toulouse : " Je vous confirme que c'est la personne que j'ai d�sign�e par le pass� par "mon premier magistrat", dit-elle aux gendarmes. Il m'a bien offert le v�hicule, les bijoux et autres cadeaux divers. (...) Il m'a aussi tortur� de mani�re odieuse, avec son ami Patrice Al�gre et d'autres personnes � de multiples reprises."

Le Monde a d�voil� des parties des deux proc�s-verbaux de synth�se des gendarmes qui sont accablants pour Fanny.

Les enqu�teurs ont interrog� ses proches, retrouv� ses cinq enfants, ses amants. Le 17 juin, entendue par le juge Thierry Perriquet, Fanny avait d�clar� avoir �t� battue par des policiers et hospitalis�e en 2003.

� Pour les coups pr�s du PMU, il y a un ancien barman du Barri� qui s'appelle Jos�, il est arriv� apr�s le d�part des flics et il a vu que je saignais d'une dent", a-t-elle d�clar� au magistrat.

Les enqu�teurs ont retrouv� le barman, Jos� Castillo. Il a d�clar� : "Elle m'a dit que des t�tes allaient bient�t tomber, elle a ajout� : "Des gens haut plac�s". (...) Elle ne saignait pas, elle �tait en pleine forme." Les gendarmes visitent les h�pitaux. Le 30 juillet, ils �crivent dans un proc�s-verbal de synth�se : "Il appara�t qu'aucune hospitalisation cons�cutive � des coups et blessures ou � des violences sur la personne de "Fanny" n'a �t� enregistr�e et ce depuis 1986." C�est alors qu�ils �mettent des doutes sur les propos de Fanny.

Son fr�re, t�moigne le 19 juin : "Mon sentiment, c'est que si elle a agi ainsi, ce n'est que dans un int�r�t lucratif, pour se faire de l'argent. (...) C'est son mode de fonctionnement."

Les enqu�teurs �crivent le 9 juillet � ce propos que son v�hicule une Volkswagen Sharan a �t� pay� par un producteur de t�l�vision.

Dans un deuxi�me proc�s-verbal de synth�se, dat� du 5 juillet et d�voil� par Le Monde, les gendarmes �num�rent les v�rifications effectu�es. � Ils se sont rendus rue Arago, o� auraient eu lieu les viols d�nonc�s par "Fanny": pas d'anneau dans les murs de la cave, pas d'�clairage. Ils ont retrouv� la Ford Escort que lui aurait pr�tendument achet�e M. Bourragu�. C'est un de ses amants, Francisco M., qui a en fait r�gl� la transaction, son compte ayant �t� d�bit� de 18 000 francs le 28 ao�t 1996. Le bijou offert par l'ex-substitut puis plac� en gage ? Pas de traces aupr�s du Cr�dit municipal de Toulouse, o� "Fanny" a bien, en revanche, d�pos� une cha�ne st�r�o en 1994. �

Selon elle, Marc Bourragu� serait le p�re de son fils Christopher, n� le 25 mai 1991. Les enqu�teurs arrivent � �tablir les identit�s des p�res administratifs et biologiques qui sont tout autre que le magistrat.

Par ailleurs Fanny n�aurait pas revu ce fils depuis huit ans. En vrac, l'ex-substitut ne porte pas de " tatouage au triceps droit", comme elle l'avait indiqu� et n�en a jamais eu. Fanny avait aussi indiqu� avoir �t� viol�e dans la maison de campagne de celui qu'elle appelle " Marcus", au d�but des ann�es 1990. Un notaire certifie que M. Bourragu� n'a achet� sa r�sidence secondaire, � Souillac (Lot), que le 27 janvier 1995 soit cinq ann�es plus tard.

Pourtant et contre toute vraisemblance, le 17 septembre, lors d'une confrontation avec M. Bourragu�, "Fanny" a maintenu ses accusations. Deux heures plus t�t, elle avait totalement innocent� Dominique Baudis. Que reste-t-il de ses affirmations ? Pas grand chose. Deux autres prostitu�es, Nadia C. et Marie-Madeleine T., ont indiqu� aux gendarmes avoir connu M. Bourragu� ce qui ne prouve rien. L'ex-substitut toulousain a reconnu avoir rencontr� Patrice Al�gre en une occasion tr�s pr�cise.

Me Guidicelli, le nouvel avocat de Fanny, affirme qu�elle � n'a pas su r�unir tous ses souvenirs, mais ce n'est pas une tricheuse judiciaire. Elle s'est tromp�e de bonne foi. Elle ne cherche aucune vengeance personnelle. N'oublions pas qu'elle n'a rien demand� dans ce dossier � Une d�fense un peu pauvre tout de m�me.

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