Les protecteurs
L'avant propos

Les protecteurs sont parmi nous... Le titre peut para�tre ambitieux, d�mesur�, pour un essai documentaire d'un journaliste d'investigation qui n'a pas � sa disposition les moyens des services de police. Peut-il en d�couvrir plus que la force publique? Certainement pas. Mais il peut par contre avec certitude en dire plus ! Car le journaliste investigateur recherche la v�rit� sans �tre d'une part sujet � dysfonctionnements et rend public d'autre part, allant sur ce point � contre courant des pratiques usuelles des forces de police en Belgique, tout ce qu'il a appris et v�rifi�. Il va donc finalement, en ce qui concerne la finalit� de sa recherche, beaucoup plus loin que les enqu�teurs fonctionnaires. Ce qui m'am�ne � conclure que m�me si le journaliste en sait finalement moins que les enqu�teurs officiels, il en dit par contre nettement plus, puisqu'il dit tout ce qu'il sait. Encore que force est de constater qu'en Belgique, malheureusement, la grande majorit� des journalistes ne disent justement pas tout ce qu'ils savent, de peur de s'attirer les foudres de quelque puissance politique ou �conomique ou parce qu'ils sont tout simplement � la botte de tel ou tel lobby politique ou financier. On a constat� ce ph�nom�ne tout au long de l'�volution des enqu�tes et la perc�e des informations dans le cadre des affaires Dutroux-Nihoul, ou encore de l'affaire Cools. La majorit� �crasante des journalistes belges a suivi la voie de la divulgation politique pr�alable, quelques rares perc�es flamandes exclues.

Dans un pays o� m�me les facteurs des Postes sont cens�s vous espionner, o� la S�ret� de l'Etat travaille contre le citoyen, le syst�me d�mocratique et pour son propre compte (et ses propres int�r�ts), o� une amoralit� totale r�gne au niveau des institutions par l'interm�diaire de ceux qui donnent vie � ces institutions, o� on d�passe les limites de l'admissible � tout bout de champ en en ayant fait quasiment l'un des rouages du fontionnement du pays, r�v�ler la v�rit� sur des affaires ou sur l'emprise mafieuse sur l'Etat, correspond � d�stabiliser cet Etat. Le pr�sent livre en apporte un nouveau t�moignage et foisonne de renseignements et d'informations allant dans ce sens.

La multitude d'informations, de faits, prouvant que la gangr�ne a pris possession de tous les niveaux des institutions belges provoquera peut-�tre des sentiments de naus�e chez certains lecteurs. Qui se diront apr�s lecture qu'il fallait peut-�tre mieux ne pas savoir tout cela, car le monde, non, le pays, dans lequel vit le lecteur, lui fera peur... et � raison.

Tout est donc fait dans cet �tat pour �viter que la v�rit� perce, quitte � ce qu'il y ait mort d'homme, quitte � ce qu'il y ait corruption et compromission, crime et p�ch�, pour maintenir un syst�me pourri de l'int�rieur. Et chacun y joue son r�le, volontairement ou malgr� lui, avec entrain ou oblig�. Et m�me le bon peuple brille dans le sens n�gatif, soit en se d�mobilisant face aux exc�s (voir la d�bandade des initiatives blanches), soit en se ralliant � la cause n�gative, soit en s'exprimant dans des sondages qui prouvent (voir l'exemple du sondage sur Di Rupo) que la b�tise humaine est d�cid�ment tr�s g�n�ralis�e (1).

Lors des pr�paratifs de sortie de mon pr�c�dent livre "Les P�dophiles sont parmi nous", je croyais avoir v�cu tout ce qu'un journaliste peut subir quand on tente de l'emp�cher de sortir un �crit qui d�range. Quelle erreur ! Perquisition, saisie de documents et de mat�riel informatique, harc�lement policier et juridique, montage de faux dossiers, ce n'�tait pas encore assez. Demandes de saisie du livre, mandats d'amener, ce n'�tait pas encore tout. Car le syst�me est bien install�, il est partout. Des contrats de distribution dudit livre pr�par�s et pr�ts � �tre sign�s, annul�s le jour de la signature, des soci�t�s de distribution � vocation monopolistique comme les Messageries de la Presse qui malgr� les demandes de leurs clients les plus importants, refusent pour des motifs futils de distribuer un livre et vous disent ouvertement (Mme Biondi des Messageries) que le contenu ne leur convient pas : les saboteurs et les protecteurs sont � tous les niveaux. Et tout ce r�seau fait de son mieux pour que des informations g�nantes pour le pouvoir et le syst�me protectionnel ne soient pas rendues publiques. Et pourtant, le livre "les p�dophiles sont parmi nous" ne contenait qu'une fraction d'une v�rit� que le pr�sent ouvrage exposera sans m�nagement.

Des journalistes, des journaux et des groupes de presse entiers qui font barri�re, soit de leur propre initiative, soit parce qu'ils sont d�march�s syst�matiquement par des manipulateurs (l'exemple de Michel Petit, ce journaliste de Florenville, porte- parole de Jean-Marc Connerotte, est typique pour cette manipulation, mais �galement le comportement du journaliste Claude Christophe de l'agence Belga ) et qui essayent d'�viter au pouvoir et aux protecteurs d'�tre mis en cause. Les Francophones pleurent souvent sur leur sort et r�lent sur ces m�chants Flamands qui ne leur veulent que du mal ? Mais qu'ils y prennent de la graine, notamment en mati�re de presse. J'estime que le journalisme devrait se pratiquer aussi bien d'un c�t� de la fronti�re linguistique que de l'autre. Or, il n'y a que les journaux n�erlandophones � faire r�ellement leur m�tier (exemple:les divulgations dans les affaires qui agitent le pays)... et la presse francophone � suivre parfois, � se taire parfois. Dans le cas du livre "les P�dophiles sont parmi nous", tous les journaux flamands sans exception ont parl� de l'ouvrage et des remous qui l'entouraient. En Francophonie, � l'exception des journaux du groupe "La Meuse-La Lanterne" et de l'hebdomadaire satyrique "Le P�re Ubu", qui ont fait leur boulot, tous les journaux sans autre exception se sont tus, avec application. C'est symptomatique pour la museli�re et la censure qu'on impose ou que s'imposent les dits m�dias. C'est � la fois triste et d�plorable. Et c'est surtout indigne !

Mais c'est le reflet typique d'un espace francophone pourri par les affaires, les arrangements et la criminalit� en col blanc au plus haut niveau qui fait peur. C'est le reflet d'un Etat amoral qui n'est m�me pas g�n�, alors que les Di Rupo et autres Graf� sont expos�s aux accusations les plus graves de p�dophilie, de d�l�guer son vice-premier ministre quelques jours apr�s que le scandale ait �clat� et qu'il n'est donc pas encore blanchi (on verra dans les pages suivantes ce qu'il en est r�ellement), � Washington au Centre des enfants disparus ou de laisser son ministre de l'Education participer le 21 novembre 1996 � une r�union minist�rielle europ�enne ayant comme th�me "la lutte contre la p�dophilie dans les �coles", alors que ce ministre est soup�onn� de p�dophilie et qu'il lib�rera d'ailleurs son fauteuil quelques semaines plus tard... O� il y a de la g�ne, il n'y a pas de plaisir! Un �tat amoral qui vient de r�it�rer sa confiance � Melchior Wathelet en tant que juge europ�en alors qu'il a commis une bourde gigantesque en tant que ministre de la Justice belge en anticipant malgr� les avis n�gatifs des sp�cialistes en la mati�re la lib�ration de Marc Dutroux, lib�ration qui a permis � ce dernier d'�tre � l'origine de la mort des Julie, M�lissa, An et Eefje...

Cette fa�on d'agir sans aucune g�ne, de prendre tout le monde pour des imb�ciles, prouve que le syst�me protectionnel que nous d�couvrirons tout au long de ce livre donne une totale assurance d'impunit� aux membres de ce syst�me qui savent que tout est � leur disposition : d�sinformation, �touffement, magistrature � leur botte, criminels � leur service, etc, etc.

Ceci ne serait pas possible � ce point l� dans les autres pays de la Communaut� europ�enne. Mais en Belgique, les fusibles (Justice, presse, organes de contr�le divers) ont tous saut� depuis belle lurette et tous les niveaux de l'Etat belge, du simple flic � la Cour Royale, sont atteints par la gangr�ne. La grande majorit� des hommes politiques, des magistrats, des leaders �conomiques, tra�nent des casserolles qui les emp�chent de d�noncer celles des autres. Tout le monde tient tout le monde finalement. Et tout le monde arrive � �craser ceux qu'on ne tient pas encore ou � les tenir par leur carri�re, leur vie quotidienne, leur survie �conomique... ou leur survie tout court.

Voil� o� en est la Belgique d'aujourd'hui, surtout sa partie francophone, et ce n'est pas un hasard que son gouvernement et ses milieux de d�cideurs ont finalement la plus grande concentration mondiale de d�viationnistes sexuels dans leurs rangs, puisqu'on se refuse � entreprendre quoi que ce soit contre la compromission politique, �conomique ou les affaires de moeurs. Pire : on r�int�gre m�me des corrompus dans les instances dirigeantes d'un PS d�j� si malade, comme arriv� le 19 octobre 1997 avec M. Hermanus qui a ouvertement menac� les instances dirigeantes de son parti de d�baller toutes les sales affaires sur la place publique si on voulait emp�cher sa "r�insertion" politique.

Dire la v�rit�, divulguer cette corruption, c'est d�stabiliser le pays ? Oui, parce que ce jeu abject dure depuis bien trop longtemps, parce que la t�te de l'Etat est touch�e autant que ses rouages quotidiens. Il faut donc faire taire par tous les moyens les divulgateurs pour raison d'Etat. Mais la raison d'Etat vaut-elle encore qu'on s'en soucie ? Certainement pas, car l'Etat belge n'est depuis bien longtemps plus l'Etat des Belges, mais l'Etat des protecteurs et de leur syst�me mafieux. Que personne n'arrive plus � contr�ler dans ses dysfonctionnements, m�me plus les protecteurs.

On risque encore de m'accuser d'�tre trop virulent dans le ton, de faire du mal � la Belgique. J'assume ! Mais j'estime que le ton employ� n'est pas encore assez adapt� aux coups fourr�s, aux exactions de l'Etat, aux dysfonctionnements les plus divers, aux enterrements volontaires d'affaires qui pourraient g�ner. La situation est tellement grave qu'on ne voit plus d'issue pour un espace francophone tellement envahi par le cancer de la corruption, le mensonge, le meurtre pour raisons d'Etat, le d�viationnisme sexuel et plein d'autres maux, si ce n'est un grand coup de balai. Mais qui le donnera ?




Fiche technique AUTEUR: Jean Nicolas
VOLUME: 160 pages
FORMAT: 21 X 12,5 CMS
EDITEUR: Les �ditions de � L�investigateur �, Luxembourg
COUVERTURE: chromolux/sinarcote
PAPIER: Munken 1,8 vol. bl.cr�me
FACONNAGE : collage, dos carr�

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