Le sujet de soci�t� que constitue la probl�matique des prisons et de l'univers carc�ral en g�n�ral, prend de plus en plus possession de l'actualit�. La folle politique s�curitaire d'une Europe traumatis�e par le danger latent du terrorisme (voir l'exemple fran�ais) qui remplit ses ge�les avec des auteurs de menus larcins jadis moins s�v�rement trait�s se rajoute � une augmentation constante de la petite criminalit� que la r�pression et le manque de moyens ne savent pas endiguer. R�sultat : des prisons surpeupl�es, des gr�ves, des �vasions, des r�cidives de plus en plus nombreuses, bref, un bordel monstre.
Auquel les Belges viennent de rajouter leur grande sagesse l�gendaire. Si en France, on a charg� un minist�re sp�cial de s'occuper du probl�me, si au Luxembourg, on se pr�occupe depuis des ann�es de ce probl�me, quitte � galoper derri�re le temps qui fuit, les Belges ont une nouvelle fois trouv� la solution miracle. Trop de prisonniers et pas assez de lits, pas assez de cellules ? On a tout simplement cong�di�, " licenci� ", lib�r� quelque 170 d�tenus condamn�s � des peines jusqu'� trois ans ! On extradera les d�linquants de l'Est, les plus nombreux, vers leurs pays respectifs o� ils ex�cuteront leur peine en lieu et place des prisons belges. On mettra des bracelets �lectroniques � des centaines de prisonniers, sans pour autant augmenter les moyens de ceux qui surveillent ce syst�me et qui ont d�j�� fait gr�ve pour stigmatiser ce manque de moyens.
Et pendant ce temps l� nous dit un d�put� luxembourgeois, les d�tenus croupissent dans des cellules et prisons indignes d'un pays de l'Ouest europ�en. " Compar�e � ce qui se passe en Belgique, notre prison de Schrassig prend des allures d'un v�ritable h�tel ", conclut-il en pr�cisant bien que c'est la situation luxembourgeoise qui est normale et souhaitable et pas celle en Belgique.
Mais ce malaise dans les prisons belges ne viendrait-il pas tout simplement et justement de ce qui constitue le standard et la r�gle g�n�rale en Belgique : le trop de salet� au sens propre comme au sens figur�, le trop de compromission et de corruption, le trop de violation des droits de l'homme, le trop de sordide et le trop de mensonges. " On m'a pr�cipit� avec ma famille en quelques minutes dans le malheur ", vient de dire l'autre jour un brave manifestant belge devant les b�timents luxembourgeois d'Arcelor. Sans avoir compris que c'est � Li�ge, � Bruxelles, que 10 000 sid�rurgistes ont perdu pour des raisons belgo-belges et de mauvaise gestion leur travail et qu'il fallait se soulever quand il �tait encore temps au lieu de rester soumis jusqu'au moment fatal. Les prisons, d�tenus comme gardiens, semblent enfin r�agir. Mais d'autres couches de la population belge, notamment francophone, auraient d� le faire depuis bien longtemps et devraient enfin s'y mettre au lieu de se lamenter sur une situation de crasse dans laquelle une politique dysfonctionnelle belge les a enfonc�es.
Jean NICOLAS
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