Il a 17 ans et il vit au Japon
AVERTISSEMENT : "L'investigateur" publie chaque semaine des r�v�lations et articles contenus dans son nouveau num�ro, mais ne donne pas tout le contenu de l'hebdomadaire, ceci par respect pour ceux qui paient leur exemplaire ou par abonnement (tous pays) ou en kiosque (exclusivement au Luxembourg). Il est �vident que les grandes enqu�tes ou les scoops sont souvent r�serv�s aux lecteurs qui de par leur acte d'achat permettent au journal et � son site de vivre. Cependant et face � des centaines de courriers, notamment �lectroniques, demandant des renseignements sur l'affaire du fils cach� de Chirac, nous nous sommes r�solus � faire une exception � la r�gle et � publier en ligne ce "papier" de notre correspondant parisien. Cet article est extrait du num�ro 166 de "L'investigateur".
Une nouvelle fois, " L'investigateur " porte bien son nom et prouve que la place d'un hebdo " qui ose tout dire et tout publier ", est assur�e � jamais dans le paysage m�diatique europ�en, face � parfois la l�chet�, parfois l'autocensure, parfois une fausse d�ontologie assimilable � la soumission, parfois la soumission et le protectionnisme purs, parfois �galement la corruption de la presse des diff�rents pays europ�ens.
Secret d'�tat
On conna�t � suffisance la fa�on abjecte de la presse belge pour �craser tout scandale qui pourrait �clabousser les riches et les puissants et on conna�t �galement l'hypocrisie incroyable de la presse fran�aise qui lui a fait taire pendant des ann�es l'existence de Mazarine, la fille ill�gitime de Fran�ois Mitterrand, alors que des millions et des millions de bons vieux francs fran�ais ont �t� d�pens�s pour prot�ger et la gamine grandissante et ce secret d'�tat. Des journalistes furent mis sur �coute, d'autres menac�s ou d�cr�dibilis�s, tout cela pour que l'opinion reste � ce stade que les politiques adorent lui conc�der : le stade du mouton qui ne sait rien de ce qui s'est tram� ou se trame en coulisses.
R�cemment � nouveau, il fallait le livre de Daniel Carton pour r�v�ler qu'un certain Val�ry Giscard d'Estaing avait fait " promotionner " sa ma�tresse sur une liste des �lections europ�ennes, faisant la manche et trouvant finalement refuge pour l'ador�e aupr�s du parti de Bayrou. On peut envisager qu'il y a d� y avoir des renvois d'ascenseurs pour ce " placement " politique d'une femme qui est la m�re d'un enfant ill�gitime de Giscard.
Et que dire des scandales �touff�s autour de Jacques Lang et r�v�l�s par "L'investigateur ", ceux �cras�s dans l'entourage de Mitterrand et pourtant accompagn�s de mort d'homme, la maladie de Mitterrand, cruciale pour la vie politique fran�aise, les " affaires " de c�ur de Fabius, etc� Bref, sous le couvert de " prot�ger " la vie priv�e de ses hommes politiques, la presse fran�aise ne fait finalement qu'occulter des �v�nements, des faits, des actes qui sont de plus ou moins grande importance pour l'avenir du pays et le bon fonctionnement des rouages des institutions, mais qui co�tent surtout et souvent des sommes colossales au con-tribuable et interviennent d'une fa�on ou d'une autre dans la vie publique.
Exemple type : si personne ne doit savoir que le pr�sident de la R�publique a un enfant ill�gitime, si tout est fait pour le cacher et que cela co�te des millions d'euros par an, tout un appareil d'�tat peut �tre sujet � chantage alors qu'une s�rie de journalistes �litaires et nombrilistes se pavanent en murmurant qu'ils savent, mais ils ne vont pas le publier.
Le m�me probl�me
Or, le pr�sident de la R�publique a chang�, mais pas le probl�me. Il existe toujours et plus que jamais, est du sexe oppos� � Mazarine et a dix-sept ans aujourd'hui. Le fils ill�gitime de Jacques Chirac vit au Japon et est n� d'une liaison de l'homme politique fran�ais avec une charmante interpr�te. Cette derni�re ne fait cependant plus partie de ce qu'on serait tent� d'appeler " le harem " de Jacques Chirac, dont les aventures avec cette actrice fran�aise ou cette autre h�tesse de luxe d'un bar de Ginza s'alignent dans la grande liste des conqu�tes f�minines d'un pr�sident de la R�publique que sa fa�on de vivre rend bien sympathique aux Fran�ais frondeurs et� dragueurs.
Ce qui donne cependant � r�fl�chir, c'est que depuis dix-sept ans, il fallait subvenir aux besoins de ce fils cach� et il faudra encore le faire � l'avenir. C'est � cet effet que Jacques Chirac a cr�� jadis une association franco-japonaise qui assure " l'entretien " du gamin. Nous n'avons pas su �tablir si et surtout, dans quelle mesure, cette association b�n�ficie de fonds publics.
Voil� qui explique d'ailleurs pourquoi le pr�sident fran�ais affectionne particuli�rement le Japon et s'y est rendu� 55 ( !) fois.
Le noyau dur
Un noyau dur -comme chez Mitterrand- a �t� mis au courant tr�s t�t de l'existence de ce probl�me bien encombrant. Il s'agit avant tout de Dominique de Villepin, ancien secr�taire g�n�ral de l'Elys�e et actuel ministre des affaires �trang�res du gouvernement fran�ais, de Maurice Gourdault-Montage, l'ambassadeur de France au Japon, un excellent ami de Villepin et un proche d'Alain Jupp�, ainsi que de l'un ou de l'autre journaliste " vedette ", comme par exemple Claude Angeli, le patron du " Canard Encha�n� ".
L'affaire de l'enfant ill�gitime de Jacques Chirac au Japon nous replonge dans l'affaire des fonds secrets des minist�res et de l'Elys�e et des poursuites et enqu�tes judiciaires qui se d�veloppent � ce sujet.
Pots-de-vin et fonds secrets
Comme l'a r�v�l� jadis "L'Express ", les magistrats qui pistent les pots-de-vin vers�s pour la construction et la r�novation des lyc�es d'Ile-de-France ont d�couvert que, entre d�cembre 1992 et mars 1995, Chirac s'�tait offert une vingtaine de voyages. Avec pour destination le Japon, les USA, l'Ile Maurice et autres lieux paradisiaques. Moyenne des factures: 120 000 F par escapade, et toujours r�gl�es en liquide. L'Elys�e n'a pu fournir que des explications abracadabrantesques � "L'Express ".
Contestant le total de 2,4 millions, le Ch�teau affirme que ces voyages �taient r�gl�s en liquide "pour des raisons �videntes de discr�tion et de s�curit�". Il ne s'agissait pas de s�curit� tout court, mais plut�t de la protection judiciaire de Chirac. La preuve : son nom et ceux de ses proches figuraient bien sur les billets d'avion. En revanche, les factures conserv�es par l'agence Gondard �taient �tablies au nom d'un certain Pierac ou d'un Bernolin purement imaginaires. Pratique pour �chapper � la curiosit� du fisc ou de la police...
Les conseillers de Chirac sugg�rent aussi que les 2,4 millions factur�s concernaient, outre quelques excursions personnelles, de nombreux voyages " d'ordre politique ". Allons donc ! Les d�placements officiels du maire Chirac, confi�s eux aussi � l'agence Gondard, �taient r�gl�s par ch�que ou par virement du Tr�sor public, comme c'est la r�gle. Restent ceux effectu�s par le pr�sident du RPR, mais les collaborateurs de Chirac ne veulent tout de m�me pas insinuer que ce parti avait une grosse r�serve de billets � �couler...
Sous-entendus et hypocrisie
Le comble de l'hypocrisie est atteint par " Le Canard encha�n� ", qui a �crit : " enfin, ses s�jours au Japon (une cinquantaine selon les journaux locaux) amusent la presse autochtone. " Sans rien de plus, sans dire aux braves lecteurs du " Canard " pourquoi la " presse autochtone " s'amuse autant de ces voyages chiraquiens� Toujours ce syst�me de sous-entendus, de faire sentir qu'on en sait plus qu'on ne peut ou ne veut en dire et que d�cid�ment, les 400 000 lecteurs du "Canard " n'ont pas le droit de tout savoir.
Le Parisien, en ao�t 2002, en se r�f�rant aux questions que se pose la justice fran�aise, �crit : " elle estime que le pr�sident de la R�publique aurait d� mentionner dans sa d�claration de patrimoine les esp�ces provenant des primes de cabinet qui lui ont �t� vers�es entre 1986 et 1988, lorsqu'il �tait Premier ministre. Des fonds cens�s lui avoir permis de s'offrir des voyages au Japon ou � la R�union. Avec sa r�ponse, la commission a fourni la copie d'un certain nombre de textes, de travaux et de rapports d'activit�. Il y est rappel� qu'une d�claration de patrimoine non sinc�re expose le fautif � une sanction d'in�ligibilit�. Le fait que ces primes n'aient pas �t� d�clar�es au fisc (en vertu d'une tradition assez peu r�publicaine mais n�anmoins tr�s install�e) n'a, selon la commission, pas de rapport avec la question pos�e. "
Quant au " Nouvel Observateur ", il fait remarquer dans un article consacr� au grand patron Breton en mai 2002 : " Jacques Chirac appr�cie beaucoup et depuis longtemps ce patron intellectuel, auteur de romans de science-fiction. Il a puissamment redress� Thomson Multim�dia, qui, selon Jupp�, "ne valait pas un franc". Il consid�re Breton, patron international mais aust�re et plut�t discret, comme l'anti-Messier et le consulte r�guli�rement, en particulier dans les domaines des technologies du futur et de la communication. Une passion commune les rapproche: le Japon, qu'ils connaissent et appr�cient particuli�rement. (�) Aujourd'hui, ses explorations de l'histoire, sa connaissance du Japon et des arts premiers ont �t� rendues d�lib�r�ment publiques. "
Mais la raison principale des si nombreux voyages n'est jamais �voqu�e.
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