Les r�actions
Apr�s quatre ans de cavale, l'assassin pr�sum� du pr�fet Claude Erignac, Yvan Colonna, a �t� arr�t� vendredi soir en Corse-du-Sud. L'interpellation de l'homme le plus recherch� de France devrait conforter la position du ministre de l'Int�rieur, Nicolas Sarkozy, � deux jours du r�f�rendum corse sur le nouveau statut de l'�le propos� par le gouvernement. Elle intervient �galement au moment o� se d�roule � Paris le proc�s des huit autres hommes accus�s d'avoir particip� au meurtre du pr�fet de Corse le 6 f�vrier 1996 � Ajaccio. Le cas d'Yvan Colonna avait �t� disjoint. Nicolas Sarkozy, qui s'�tait encore engag� la veille � tout faire pour retrouver le berger de Carg�se - "c'est un imp�ratif r�publicain" -, a confirm� l'arrestation lors d'une r�union publique � Carpentras, dans le Vaucluse. "Il y a vingt minutes, la police fran�aise vient d'arr�ter Yvan Colonna. La force est rest�e � la loi de la R�publique", a d�clar� le ministre de l'Int�rieur. "En cet instant, je pense � trois personnes. Je pense � Madame Erignac qui a tant souffert, � son fils et � sa fille. Il y a quelque chose de chang� dans la R�publique, maintenant nous faisons ce que nous disons. C'est une grande nouvelle pour notre pays", a poursuivi le ministre de l'Int�rieur. "Assassiner un pr�fet, c'est aussi assassiner la R�publique. Aujourd'hui, elle rel�ve la t�te", s'est f�licit� Renaud Muselier, secr�taire d'Etat aux Affaires �trang�res. A gauche, Fran�ois Hollande, Premier secr�taire du PS, s'est �galement r�joui "profond�ment de cette arrestation", car Yvan Colonna �tait "le dernier membre du commando suppos� avoir assassin� le pr�fet Erignac". La veuve de Claude Erignac s'est d�clar�e "�mue et estomaqu�e" par cette arrestation.


"MA QUETE DEPUIS DES ANNEES"

"Cela a �t� toute ma qu�te depuis ces ann�es. Je suis, vous savez, �mue et tellement estomaqu�e", a d�clar� Dominique Erignac sur France 2. "On attend cela depuis tellement longtemps que l'on est un peu perdu avec tout cela." Alors qu'on le croyait en fuite � l'�tranger, Yvan Colonna, 43 ans, a �t� arr�t� vers 19h00 sur sa terre corse, dans une bergerie proche de Propriano (Corse-du-Sud). L'op�ration a �t� men�e par les policiers du Raid, qui ont interpell� Yvan Colonna sans violence, a-t-on soulign� de source polici�re. Il devrait �tre transf�r� prochainement � Paris. Nicolas Sarkozy, qui a appris l'arrestation juste avant son arriv�e � Carpentras, aurait dit � son entourage que le Raid �tait au courant depuis trois jours de la pr�sence d'Yvan Colonna dans cette bergerie. "Le ministre s'est enferm� dans les vestiaires de la salle polyvalente de Carpentras, o� on lui a pass� Jacques Chirac au t�l�phone. Dans la foul�e, il a parl� avec Jean-Pierre Raffarin", a rapport� un proche. Jacques Chirac, qui a f�licit� le ministre de l'Int�rieur ainsi que les forces de police ayant particip� � l'arrestation, souligne que "cette arrestation permettra d'�tablir enfin la v�rit� sur l'assassinat du pr�fet Erignac". Jacques Chirac s'est r�joui de l'arrestation de Colonna "qui s'�tait soustrait depuis plusieurs ann�es � la justice fran�aise". Le chef de l'Etat a appel� la veuve du pr�fet Erignac "pour lui exprimer son soutien et sa solidarit� � un moment d�cisif pour le travail de la justice", lit-on par ailleurs dans un communiqu� diffus� par le service de presse de l'Elys�e. Yvan Colonna �tait en fuite depuis mai 1999.

De multiples op�rations avaient �t� men�es en France mais �galement � l'�tranger, de la Sardaigne au Venezuela, pour tenter de retrouver sa trace, sans succ�s jusqu'� ce vendredi. Les enqu�teurs n'ont pas r�v�l� dans l'imm�diat comment ils ont r�ussi � localiser le fugitif. "Mais c'est le r�sultat de milliers d'heures de travail, et non un coup de chance", a dit une source polici�re. Une nouvelle op�ration avait �t� men�e quelques heures plus t�t pr�s de Qu�zac, en Loz�re, par une quarantaine d'enqu�teurs de diff�rents services. Le pr�c�dent gouvernement, alors conduit par le socialiste Lionel Jospin, avait �t� vivement critiqu� pour son incapacit� � mettre la main sur cet �leveur de ch�vres, fils d'un ancien d�put� socialiste et militant nationaliste "tendance dure". Depuis l'arriv�e de Nicolas Sarkozy au minist�re de l'Int�rieur, plusieurs dizaines de policiers travaillaient en permanence sur le dossier Colonna. En outre, les moyens du contre-espionnage auraient �t� mis � la disposition des enqu�teurs pour scruter le maquis corse.


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