�Corsisation� des emplois et pouvoir l�gislatif au programme des candidats ind�pendantistes
Feb 9, 2004
Un article du � Figaro � : L'union est scell�e. Faisant fi du d�part de certaines organisations qui, telles A Manca Naziunale et U Partitu di A Chjama, pr�senteront leur propre liste aux �lections territoriales, les �poids lourds� du nationalisme corse ont officialis� la nouvelle dimanche dernier � Migliacciaru, sur la c�te orientale de l'�le. Corsica Nazione, Indipendenza, U Partitu di a Nazione Corsa et A Chjama Naziunale: apr�s cinq mois de n�gociations houleuses, ind�pendantistes et autonomistes sont d�sormais au diapason. La Lista naziunale Talamoni-Simeoni m�nage les susceptibilit�s. L'intitul� place le chef de file de Corsica Nazione devant Edmond Simeoni, le leader d'A Chjama Naziunale, lui, �tant le num�ro un �administratif�. Avec cette �t�te de liste bic�phale�, le d�bat est enfin clos autour des premi�re et troisi�me positions. La seconde, parit� oblige, devrait aller � l'avocate Rosa Prosperi, proche de Jean-Guy Talamoni.

Si l'architecture d�finitive de la liste n'a pas �t� d�voil�e, les grandes lignes du programme que les ind�pendantistes comptent soumettre aux Corses, en revanche, sont connues. Reconnaissance du peuple corse, officialisation de la langue corse, �corsisation� des emplois... Un programme sans surprise, qui �gr�ne, l'une apr�s l'autre, les revendications port�es par la mouvance depuis 30�ans. Les positions des nationalistes n'ont pas boug� d'un iota. Persistant � r�clamer un pouvoir l�gislatif que ni le dialogue initi� par Lionel Jospin ni celui men� par Nicolas Sarkozy ne leur ont permis d'obtenir, ils plaident aussi pour une collectivit� unique que l'on pensait pourtant d�finitivement pass�e � la trappe apr�s l'�chec du r�f�rendum de juillet. �Nous voulons que la Corse soit enfin dot�e du pouvoir l�gislatif et nous voulons la suppression des conseils g�n�raux�, r�p�te Jean-Guy Talamoni.

En d�pit des affirmations du ministre de l'Int�rieur ��Nicolas Sarkozy a �t� cat�gorique, �le gouvernement ne proposera pas un nouveau statut � la Corse� � du verdict des urnes � 51 % des Corses ont rejet� la r�forme institutionnelle � l'issue du r�f�rendum du 6 juillet dernier � les ind�pendantistes ne d�sarment pas. En octobre, le Conseil d'Etat a rejet� les diff�rents recours en annulation de la consultation. Qu'importe! Elle reste pour eux �entach�e de fraude� et constitue l'exemple flagrant de la �violence �lectorale� qui s�vit sur l'�le. C'est avec une m�me constance et une m�me opini�tret� qu'ils stigmatisent la �d�rive r�pressive� de Nicolas Sarkozy, illustr�e par �l'acharnement judiciaire� dont le leader ind�pendantiste Charles Pieri et son entourage font l'objet selon eux. Cette politique n'a pas d'autre but que de �perturber la d�marche d'union et de nous emp�cher d'acc�der au pouvoir�, affirment-ils.

�Le v�ritable syst�me mafieux, c'est l'affaire des fr�gates de Ta�wan, pas les nationalistes corses�, juge Edmond Simeoni. Pieri compte d�sormais parmi ces �prisonniers politiques� dont le sort figure en bonne place dans le programme de la Lista naziunale Talamoni-Simeoni. �Nous allons exiger de l'Etat leur lib�ration et l'effacement des peines qu'ils encourent�, maintient Jean-Guy Talamoni.
Reste aux ind�pendantistes � devenir, car c'est leur ambition, �la premi�re force politique de l'�le� et � �prendre les r�nes� de la future assembl�e r�gionale. Quitte � essayer de nouer des alliances, que d'aucuns jugeront contre nature, avec des �lus issus du �clan� mais favorables � une plus large autonomie, tel le d�put� PRG Paul Giacobbi. L'entorse � la ligne de conduite qui est la leur depuis des d�cennies est de taille. Mais �gouverner la Corse� vaut bien quelques concessions.

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