Les avocats d'Yvan Colonna d�noncent ses conditions de d�tention
Feb 5, 2004
Les avocats d'Yvan Colonna ont d�nonc� mercredi les conditions de d�tention de leur client et plus largement du traitement carc�ral dont il fait l'objet, lors d'une conf�rence de presse � Bastia (Haute-Corse).

"D�s son incarc�ration, Yvan Colonna a �t� plac� en isolement en raison de son appartenance � une entreprise terroriste et la mesure d'isolement dont il fait l'objet n'est pas une mesure judiciaire, mais administrative prise par le directeur r�gional de l'administration p�nitentiaire", a lanc� Me Antoine Sollacaro, l'un de ses avocats.

Yvan Colonna, soup�onn� d'avoir assassin� le pr�fet de Corse Claude Erignac le 6 f�vrier 1998 � Ajaccio, a �t� arr�t� le 4 juillet 2003 � Olmeto (Corse-du-Sud), alors que se d�roulait devant la cour d'assises sp�ciale de Paris le proc�s de huit des assassins pr�sum�s du pr�fet depuis le 2 juin. Depuis sept mois, il est en d�tention provisoire � la maison d'arr�t de Fleury-M�rogis.

"Depuis son incarc�ration, il n'a eu aucun contact avec qui que ce soit, si ce n'est les membres de l'administration p�nitentiaire, ses avocats et son fils �g� de 11 ans qu'il a vu trois fois pendant une heure trente. Il est donc d�tenu 22 heures sur 24 dans sa cellule, priv� de toute activit� sportive ou culturelle et � pour seul loisir une promenade quotidienne de deux fois une heure dans une cage en b�ton de quelques m�tres carr�s", a poursuivi l'un de ses avocats, Me Gilles Simeoni.

"Le principe m�me de la mise en isolement est aujourd'hui fortement contest� par de nombreux avocats p�nalistes sur l'ensemble du territoire national car la nature m�me de la mise en isolement et son recours qui tend � se g�n�raliser aujourd'hui est en fait la r�surgence des quartiers de haute s�curit� (QHS) qui avaient �t� abolis en 1982, pr�cis�ment parce qu'ils avaient �t� consid�r�s comme attentatoires � la dignit� humaine", a-t-il d�nonc�.

Les deux avocats se sont dit inquiets pour la d�fense de leur client et s'interrogent sur le droit � un proc�s �quitable le concernant. Selon eux, le sort qui lui est r�serv� depuis le d�but de son interpellation n'est que le prolongement de la violation syst�matique de sa pr�somption d'innocence.

"Il suffit de rappeler � titre d'exemple sa mise en cause initiale � travers la 'une' d'un grand quotidien qui le pr�sentait sous forme d'affiche avec l'inscription 'Wanted: tueur de pr�fet'. Cette violation de la pr�somption d'innocence et cette �rection d'Yvan Colonna en coupable parfait s'est prolong�e ensuite par les propos du ministre de l'Int�rieur Nicolas Sarkozy qui s'�tait all�grement affranchi de cette pr�somption d'innocence � son tour", a conclu Me Simeoni.

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