Talamoni et Simeoni pour une union bic�phale en vue des territoriales de mars prochain
Feb 3, 2004
Les trois principaux mouvements ind�pendantistes et autonomistes corses ont scell� dimanche leur alliance pour les territoriales de mars, au terme de cinq mois d'�pres n�gociations, par un compromis sur une "t�te de liste bic�phale" Edmond Simeoni/Jean-Guy Talamoni.

Toutes les difficult�s ne sont pas, pour autant, surmont�es: reste � r�partir entre eux les places �ligibles et tenter d'attirer les autres mouvements nationalistes corses, de poids plus modeste.
C'est pourquoi les trois mouvements - l'important p�le ind�pendantiste Corsica Nazione/Indipendenza, ainsi que les autonomistes du Parti de la Nation Corse (PNC) et de la Chjama Naziunale -, ont repouss� de quelques jours l'annonce de la composition de la liste.

L'alliance entre les trois anciens fr�res ennemis du mouvement nationaliste corse a �t� symboliquement annonc�e dimanche � Migliacciaru, petit village du Fiumorbu o�, le 9 juillet 1999, la plupart des organisations - publiques ou clandestines - avaient scell� un "accord de paix", sorte de pacte de non-agression apr�s les "ann�es de plomb" au cours desquelles nombre de leurs militants et responsables s'�taient entre-tu�s.

Pourtant, en 1992 d�j�, les m�mes s'�taient unis pour les territoriales sous une banni�re Corsica Nazione emmen�e par le Dr Simeoni: on y trouvait les ind�pendantistes de la Cuncolta naziunalista (aujourd'hui Indipendenza) et les autonomistes de l'UPC (aujourd'hui au PNC ou � la Chjama). Mais l'autre mouvement ind�pendantiste d'alors, le Mouvement Pour l'Autod�termination (MPA), ennemi jur� de la Cuncolta et de son pendant clandestin, le FLNC-Canal Historique, avait pr�sent� sa propre liste.

En 2004, ce sera la premi�re fois qu'autonomistes et nationalistes iront unis, � une telle �chelle, � une �lection. "C'est une union historique", a lanc� � quelque 400 militants des trois mouvements Edmond Simeoni, leader d'A Chjama naziunale et "p�re" du nationalisme corse. Il est le futur num�ro 1 d'une liste � "t�te bic�phale", le num�ro 3 �tant le leader de Corsica Nazione Jean-Guy Talamoni (la 2e revenant � une femme, parit� oblige).

La liste s'appelera "Lista d'Unione Naziunale Talamoni-Simeoni", l'ordre invers� des deux noms ayant �t� n�goci� de haute lutte pour bien marquer qu'il fallait bien un "num�ro 1 administratif", insiste-t-on � Corsica Nazione.

Dix mouvements nationalistes avaient entam� le 9 septembre des r�unions hebdomadaires en vue d'une union �lectorale pour le renouvellement des 51 si�ges de l'Assembl�e de Corse, le 21 et 28 mars prochain.

Deux d'entre eux - A Manca naziunale et le Partitu di a Chjama - ont pourtant d�j� annonc� une liste � part, et l'Accolta Naziunale Corsa (ANC) de Pierre Poggioli doit d�cider mardi si elle rejoint ou non la liste unique.

L'Assembl�e de Corse sortante compte huit �lus nationalistes, tous de Corsica Nazione: les nationalistes �taient all�s d�sunis aux territoriales de 1998 et 1999 et seuls les ind�pendantistes avaient franchi la barre des 5% pour se maintenir au second tour.


Pour mars 2004, m�me s'ils demeurent loin d'une majorit� absolue, les nouveaux alli�s ambitionnent de devenir la premi�re force politique de l'�le. Un titre plus que probable �tant donn�e la balkanisation des familles politiques de droite comme de gauche.

Mais, pour la premi�re fois, ils disent "abandonner la logique d'opposition". Avec la b�n�diction du principal mouvement clandestin, le FLNC-Union des Combattants (FLNC-UC), qui a d�cr�t� une tr�ve des armes le 14 novembre, les leaders des trois mouvements ont martel� qu'ils allaient aux �lections "pour acc�der au pouvoir" r�gional.

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