En juillet 1996, l�ann�e de Tralonca, le Canard Encha�n� �ditait un suppl�ment corse dans lequel il relatait d�j� le racket dont �tait victime Nouvelles Fronti�res. Souvenirs� Souvenirs�
Aux premi�res heures du jour, le 20 mai1993... boum L'agence Nouvelles Fronti�res du boulevard Saint-Michel, � Paris, explose. Dans le m�me temps deux d�tonations fracassent la nuit corse la premi�re � Ajaccio, la seconde � Bastia. Les deux agences Nouvelles Fronti�res corses sont d�truites. Trois attentats imm�diatement revendiqu�s par le FLNC-Canal historique, dans un communiqu� diffus� le 26 mai d�non�ant avec le ton solennel habituel � la mainmise sur deux fleurons de l'h�tellerie insulaire �. Le c�l�bre voyagiste poss�de en effet autour d'Ajaccio les h�tels � Les Calanques �, situ� sur la route des Sanguinaires, � la sortie ouest, et �Le Grand Bleu �, implant� � Calcatoggio, � une quinzaine de kilom�tres au nord de la ville. Plus de trois ans apr�s, l'enqu�te sur ces trois explosions n'a toujours pas abouti. Mais Nouvelles Fronti�res n'est plus directement menac�. Travailler en Corse, c'est un m�tier, et �a s'apprend.
En septembre 1993, quelques mois apr�s les attentats, Nouvelles Fronti�res est d'abord devenu le principal sponsor du Sporting Club de Bastia (SCB), dont l'�quipe de football �voluait alors en deuxi�me division. Un contrat assurant au club le versement de 3 millions de francs par an pendant trois ans, pour que les joueurs portent sur leurs maillots le logo NF en lettres blanches sur fond rouge. Imp�t r�volutionnaire ? Qui irait croire des choses pareilles ? La direction de NE explique qu'il s'agissait d'un � partenariat naturel visant la client�le des jeunes Corses, tr�s attach�s au SCB �. Que des policiers, m�fiants, aient pourtant remarqu� en cet �t� 93 les nombreuses all�es et venues de l'ancien pr�sident du SCB Jean-Fran�ois Filippi entre Bastia et Paris n'est que co�ncidence. Tout comme le fait que les m�mes policiers soup�onnaient ledit Filippi d'avoir n�goci� la tranquillit� de NF et l'arr�t des attentats en �change du pactole. Ce n'est pas parce que le club bastiais est sous l'emprise des nationalistes du Canal historique qu'il faut voir le mal partout. Certes, le syst�me fonctionne en parfaite compl�mentarit�.
Le FLNC-Canal historique a jet� son d�volu sur le SCB afin d'en faire un point de ralliement de la jeunesse, les tribunes populaires servant de lieu id�al pour le recrutement de militants. Mais une �quipe de football co�te cher � entretenir, et le club vit au-dessus de ses moyens. Seuls les mauvais esprits peuvent imaginer que les attentats contre Nouvelles Fronti�res d�montraient simplement que le club a d�cid� de passer � la vitesse sup�rieure dans la collecte de fonds, afin d'assurer ses ambitions sportives, la mont�e en premi�re division.
Si, depuis la signature du contrat de sponsoring en bonne et due forme, NF a retrouv� sa tranquillit�, c'est un pur et heureux hasard. Et si la compagnie du p�taradant Jacques Maillot est aussi devenue le premier annonceur du journal nationaliste �U Ribombu �, dont chaque num�ro est plein de d�nonciations du colonialisme fran�ais et des communiqu�s de revendication d'attentats du Canal historique, reproduits in extenso, c'est qu'il s'agit d'un journal tr�s lu. Et puis, comme dit un tr�s haut fonctionnaire de la pr�fecture d'Ajaccio: � �a, ce n 'est pas de l'imp�t r�volutionnaire, c'est de l'assurance. �
Le FLNC concurrence l'UAP!
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