Jacques Maillot �voque unilat�ralement une surprenante rencontre
Feb 14, 2004
Jacques Maillot, ex-PDG de Nouvelles Fronti�res, lors de son audition par le juge Philippe Courroye avait �voqu� un sponsoring forc� du Sporting Club de Bastia (SCB), confirmant implicitement une op�ration pr�sum�e d'extorsion de fonds. L'ancien patron du tour-op�rateur, victime d'une campagne d'attentats en 1993 en Corse, � Marseille et � Paris, revendiqu�e par le FLNC-Union des combattants, est �galement revenu sur le contexte politique de l'�poque.

L'occasion pour lui de r�v�ler une �tonnante rencontre avec Philippe Massoni, alors pr�fet de police de Paris, actuel secr�taire g�n�ral du Conseil de s�curit� int�rieure (CSI) et charg� de mission aupr�s de Jacques Chirac pour les questions de s�curit�. Selon M. Maillot, l'Etat de droit n'a pas fonctionn� de mani�re optimale en Corse : � J'ai d�pos� plainte en 1993, nous a-t-il d�clar�. J'attends toujours des r�sultats concrets et pr�cis. � Et de rappeler, sur proc�s-verbal, que des ministres avaient des discussions officielles avec les nationalistes.

Jacques Maillot : � Le pr�fet de police n'a pas eu l'air choqu� �

Puis, un peu plus loin : � La classe politique ne semblait pas d�cid�e � faire quoi que ce soit pour enrayer ce mouvement (NDLR : de sponsoring forc�) . Tout comme la presse qui ne s'indignait pas d'un tel proc�d�. � En effet, � cette �poque, Charles Pasqua, ministre de l'Int�rieur, avait repris la politique de dialogue de Pierre Joxe. Des contacts s'�taient alors nou�s avec le FLNC - Canal historique, dont la Cuncolta �tait la vitrine l�gale. Interlocuteur privil�gi� : Fran�ois Santoni, homologue de Charles Pieri pour la Corse-du-Sud. C'est dans ce contexte que les attentats visent les agences de Nouvelles Fronti�res. Le 20 mai 1993, les vitres du voyagiste, install� boulevard Saint-Michel, volent en �clat. Maillot est effondr�. Philippe Massoni, pr�fet de police nomm� � Paris un mois plus t�t, se rend sur les lieux en pleine nuit avec les patrons de la police judiciaire. Il rencontre Jacques Maillot, qu'il ne conna�t pas et qui semble tr�s affect�. Le pr�fet de police propose au patron de Nouvelles Fronti�res de le revoir � par compassion �.

Ce qui sera fait quelques semaines plus tard lors d'un d�jeuner officiel � la pr�fecture de police. M. Maillot se souvient d'un �l�ment �tonnant : � Le pr�fet n'a pas eu l'air choqu� par le fait que j'ai �t� oblig� de faire du sponsoring forc� pour obtenir ma tranquillit�. � R�ponse �trangl�e de M. Massoni : � La presse se fait parfois l'�cho de racket, mais je n'ai connaissance d'aucun �l�ment qui soit du ressort de ce type de d�lit ! Je ne m'occupe pas de la Corse. J'y vais en famille. Je n'y rencontre aucune autorit�, ni aucune personne qui puisse avoir un rapport avec ces activit�s d�lictuelles. � Et de pr�ciser : � J'ai le souvenir d'avoir conseill� � M. Maillot de s'adresser � la brigade criminelle s'il avait le moindre �l�ment � fournir. � Selon une source judiciaire, ce dossier - qui a �t� communiqu� au juge Courroye - a �t� class�, faute d'�l�ments probants.

TOUT LE DOSSIER CORSE

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s