Menaces sur les criminels en cavale
Jan 31, 2004
La plus grande traque � l'homme jamais organis�e en France est lanc�e. Gr�ce � un d�cret sign� fin d�cembre par Jean-Pierre Raffarin, la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) vient de mettre discr�tement sur les rails son nouvel Office central charg� des personnes recherch�es ou en fuite (OCPRF). Lointains cousins des US marshalls am�ricains, les trente policiers et gendarmes appel�s � composer cette structure in�dite ont pour mission de localiser et d'interpeller les criminels les plus dangereux actuellement en cavale en France, mais aussi � l'�tranger. �Nous n'allons pas nous lancer aux trousses des 286 148 personnes inscrites en janvier au fichier des personnes recherch�es, explique le commissaire principal Philippe V�roni, patron de l'Office. Parmi elles, figurent des administr�s qui n'ont pas pay� leur timbre-amende, des mineurs en fugue ou encore des personnes ayant disparu myst�rieusement...�


Selon nos informations, ces nouveaux experts de la chasse � l'homme vont viser un �gibier� d'une nature assez particuli�re. Articul�s autour de trois groupes de huit limiers aguerris, ils ont �t� tri�s sur le volet pour leurs bonnes connaissances du milieu des stup�fiants, du braquage, du terrorisme et des crimes en s�rie. �Nous allons placer en priorit� dans notre collimateur les truands les plus mena�ants ainsi que ceux qui sont le plus lourdement condamn�s, explique le commissaire Philippe V�roni. Il s'agit avant tout de combler un vide actuel, l� o� les recherches de la derni�re chance n'avaient plus rien donn�.�


Jusqu'alors, les criminels � hormis quelques rares cat�gories, comme celle des tueurs d'enfants � n'�taient recherch�s que dans les premi�res semaines suivant leur identification. Ensuite, l'opini�tret� des forces de l'ordre s'�moussait, le fuyard prenant le plus souvent le large en dehors des zones de comp�tence des enqu�teurs. Son interpellation d�pendait alors d'un contr�le fortuit ou d'un nouveau flagrant d�lit.


En r�alit�, seul un groupe sp�cialis� de l'Office central pour la r�pression du banditisme (OCRB), comptant une dizaine de fonctionnaires au total, �tait sp�cialis� dans la traque des malfrats notoires. Une trentaine de ces derniers sont d'ailleurs tomb�s dans les filets tendus, dont Antonio Ferrara et Joseph Menconi, consid�r�s comme deux �grands fauves� du banditisme, pass�s ma�tres dans l'art de se volatiliser sans laisser de trace.


Ces coups de filet ne plongeront pas pour autant l'Office des personnes recherch�es dans l'oisivet� : pas moins de 2 805 criminels vis�s par une �fiche PJ� sont aujourd'hui dans la nature. Ils rejoignent en cela les 266 prisonniers qui ont fait le mur de leur prison ou n'ont pas rejoint leur cellule apr�s leur permission de sortie.

�Pour mettre la main sur ceux que plus personne ne recherche, nous allons reprendre des enqu�tes � z�ro afin de retisser leur tissu relationnel, explique le commissaire Philippe V�roni.

� En outre, nous nous lan�ons dans un colossal travail de documentation : quatre personnes seront charg�es de recouper tous les fichiers de la police, de la gendarmerie, des douanes, d'Interpol mais aussi ceux des h�pitaux ou de la S�curit� sociale. Nos agents auront pour mission de fournir au plus vite des pistes � nos �quipes de terrain et aux officiers de liaison en poste � l'�tranger.�


Discret sur les objectifs assign�s � son �quipe, le commissaire Philippe V�roni entend, dans un premier temps s�lectionner un �gros noyau de gros voyous�, faisant l'objet d'une diffusion dans l'espace Schengen. Un responsable de la Direction centrale de la police judiciaire a �voqu� l'�tablissement d'une �premi�re liste compos�e de cinq cents � mille cibles�. Les premi�res investigations, assure-t-on, ont d�j� commenc�.

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