Charles Pieri : toujours plus dans le noir
Jan 30, 2004
La soci�t� Corsica Gardiennage Services (CGS) a �t� mise en examen mercredi en tant que personne morale dans trois dossiers li�s au terrorisme corse par le juge d'instruction parisien Gilbert Thiel.

Cette mise en examen de la personne morale a �t� signifi�e � Andr� Negroni, le g�rant de la soci�t�, d�j� poursuivi et incarc�r� dans le dossier financier visant Charles Pieri, qui est instruit par un autre juge parisien, Philippe Courroye. C�est un nouveau pas vers la dissolution de la soci�t� et la mise en pi�ces du pouvoir attribu� � Charles Pieri.

La CGS est poursuivie en tant que personne morale dans l'enqu�te sur l'attentat perp�tr� contre une pizzeria du vieux port de Bastia perp�tr� en juillet 2003, celle sur le mouvement clandestin Resistenza Corsa et l'enqu�te concernant une douzaine d'attentats commis ces douze derniers mois et revendiqu�s par le FLNC-Union des combattants.

Cette mise en examen de la CGS intervient au surlendemain de celle de Pierre-Ferdinand Casanova, directeur du personnel de cette incontournable soci�t� de gardiennage en Haute-Corse. M. Casanova est poursuivi dans les m�mes dossier que la CGS, pr�cise-t-on de source judiciaire.

Il est soup�onn� d'avoir d�sign� un certain nombre de cibles et fourni les explosifs aux poseurs de bombes, le plus souvent des employ�s de la CGS et distribuait les primes.

En effet, ces petites mains du nationalisme corse se voyaient attribuer des "bonus" dont le montant variait selon les risques et la r�ussite de l'op�ration, pr�cise-t-on de sources judiciaires.

La CGS est �galement au c�ur des investigations financi�res men�es par le juge Courroye. Le magistrat instructeur a mis � jour de nombreuses malversations au sein de la CGS qui seraient reli�es � l'activit� nationaliste.

Andr� Negroni a �t� mis en examen le 19 d�cembre et incarc�r�. De sources judiciaires, on indique qu'il aurait �t� plac� � la t�te de l'entreprise par Charles Pieri alors que ce dernier �tait encore en prison. Il en est sorti en mai 2002.

Marina Paolini, s�ur du pr�c�dent responsable de la CGS et ancienne secr�taire de la soci�t�, a expliqu� au juge Courroye avoir op�r� des d�tournements de fonds � la demande des dirigeants impos�s par le clan Pieri. Elle m�me est poursuivie dans ce dossier pour avoir pris de l'argent dans les caisses.

Les enqu�teurs soup�onnent �galement la CGS d'�tre � l'origine de l'attentat contre le village de vacances du Club M�diterran�e de Sant'Ambrogio (Haute-Corse) le 4 avril 2002 afin que l'entreprise obtienne la surveillance des lieux, indique-t-on de sources judiciaires. Ange Negroni a �t� mis en examen pour extorsion de fonds en relation avec une entreprise terroriste.

C�est l�abattement qui r�gne dans les rangs nationalistes � Bastia. Ce tournant, qui �tait pr�vu par les avocats de Charles Pieri, a jou� un grand r�le dans la d�cision d�union. Jean-Guy Talamoni est en effet bien d�cid� � utiliser la tribune de l�assembl�e territoriale pour tenter d�arracher son ami Charles Pieri aux griffes de la justice.

Dans l�ombre se trame un sc�nario beaucoup plus sinistres. Des clandestins de l�Union des Combattants, ont d�ores et d�j� d�cid� de s�inscrire dans la strat�gie de tension du FLNC 3 d�s que les �lections seront termin�es. Le but : faire appara�tre � nouveau le FLNC UC comme le seul � pouvoir ramener l�ordre. Rien de neuf sous les cieux.

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