Mobilisation contre la violence � Pieve en Haute-Corse
Jan 27, 2004
� la fin de l'ann�e 2003, plusieurs r�sidences des villages du Nebbio, notamment de Poggio d'Oletta, Murato et Santo-Pietro-di-Tenda ont �t� vis�es par des attentats.

Les continentaux n'ont pas �t� les seuls pris pour cibles, puisqu'en octobre, la villa d'une famille insulaire a �t� gravement endommag�e dans un attentat � l'explosif � Poggio-d'Oletta. L'action a �t� revendiqu�e en d�cembre par l'un des deux mouvements clandestins, le FLNC dit du 22 octobre que nous d�signons comme FLNC 3 qui n'a jamais annonc� de tr�ve des attentats contrairement au FLNC-Union des Combattants. Ce dernier a en effet d�cr�t� la tr�ve des attentats en direction des r�sidences priv�es le 24 septembre et la tr�ve totale de ses actions militaires le 14 novembre.

Le 6 janvier, l'une des demeures les plus anciennes de Pieve, habit�e occasionnellement par un couple vivant � Marseille, a �t� fortement endommag�e par un attentat � l'explosif qui n'a toujours pas �t� revendiqu�. Enfin, le dernier attentat, en date du 9 janvier, a vu la villa du dessinateur de presse Sin� d�truite � l'explosif dans la commune voisine de San-Gavino-di-Tenda.

"Nous devions nous mobiliser pour soutenir les victimes de ces plasticages et aujourd'hui, il y a un message tr�s fort qui est lanc� par la population et je pense qu'il doit �tre pris en compte notamment par les �lus qui, dans les prochaines semaines, vont proposer leur projet politique pour la Corse", a d�clar� Jacques Linale, le maire de Pieve, qui compte en hiver 85 habitants selon l'INSEE (Institut national de la statistique et des �tudes �conomiques).

�mile Zuccarelli, d�put�-maire PRG (Parti radical de gauche) de Bastia, et J�r�me Polverini, �lu territorial divers droite � l'Assembl�e de Corse, ainsi que d�autres �lus sont venus apporter leur soutien aux habitants et au maire de Pieve, sans �tiquette. Il est vrai que la campagne risque fort de se passer sous le signe de l�anti-violence et donc de l�anti-nationalisme.

"Il faut absolument accompagner et encourager ces mouvements populaires spontan�s qui regroupent de plus en plus de personnes", a soulign� J�r�me Polverini, qui compte sur sa liste la responsable de l�association pour la Corse fran�aise. "Aucune soci�t� ne peut vivre �ternellement dans la violence et la Corse comprend maintenant qu'il faut en sortir".

�mile Zuccarelli s'est �galement r�joui de cette mobilisation: "La violence ne triomphera pas en Corse. Pendant 30 ans, on a consid�r� que les gens qui posaient des bombes avaient quelques justifications � le faire et on les a trait�s comme des interlocuteurs, voire des victimes".

La derni�re manifestation de ce genre date du 17 novembre dernier � Poggio d'Oletta: une centaine de manifestants s'�taient r�unis pour marquer leur soutien � l'un des membres de la communaut� dont la maison avait �t� plastiqu�e le 29 octobre.

Le FLNC 3 a tr�s malhabilement agi puisque plusieurs des maisons appartenant � des continentaux �taient la propri�t� de couple mixte souvent avec l��pouse d�origine corse. Aujourd�hui les plastiqueurs sont particuli�rement isol�s et il se pourrait fort que les bouches s�ouvrent.

Une petite Marseillaise a �t� entonn�e en fin de manifestation par une vingtaine de personnes. Le but de cette journ�e �tait de protester contre la violence et non d��tre r�cup�r� par les uns ou les autres.

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