Simeoni et Talamoni se disputent la place pour les �lections de mars. Un article de � Lib�ration �
Apr�s la cave d'Al�ria, �pisode sanglant qui marqua la naissance du nationalisme corse en 1975, Edmond Simeoni joue de nouveau aux assi�g�s. Cette fois, il fait face � ses propres amis. Car � 70 ans, le �p�re� du nationalisme insulaire se verrait bien encore sur le devant de la sc�ne. A la t�te de son mouvement, A Chjama naziunale (l'Appel national), qui regroupe pr�s de 300 militants dont quelques anciennes figures de la clandestinit�, il revendique la premi�re place de la liste d'union que les familles nationalistes tentent de concocter depuis des mois en vue des �lections territoriales de mars. Mais cette pole position est �galement revendiqu�e par Jean-Guy Talamoni, chef de file du mouvement Indipendenza-Corsica Nazione. La rivalit� entre les deux hommes est telle que les nationalistes ont d� reporter plusieurs r�unions pour ne pas avoir � afficher leur d�saccord en public.
Eclatement. Ce soir, les troupes de Jean-Guy Talamoni et d'Edmond Simeoni doivent enfin retrouver celles du Parti de la nation corse (PNC) de Jean-Christophe Angelini, troisi�me p�le de cette coalition, pour une ultime r�union. Une entrevue qui pourrait solder l'�clatement d'une union discut�e depuis d�but septembre. Pour maintenir � tout prix cette alliance �lectorale, Indipendenza propose que la liste, baptis�e Lista naziunale, soit pr�sent�e sous la forme d'un ticket Jean-Guy Talamoni-Edmond Simeoni pour r�gler les questions de pr�s�ance. La campagne serait men�e conjointement par les deux hommes mais sur le papier, c'est Talamoni qui appara�trait num�ro 1. Simeoni ne serait qu'en troisi�me place, la seconde allant, au nom de la parit�, � une femme issue des rangs du PNC, Fabienne Giovannini. �Nous avons cherch� � neutraliser la question de la t�te de liste et il faut que les deux courants du nationalisme, ind�pendantiste et autonomiste, soient pr�sents au m�me niveau sur cette liste�, explique un membre de l'ex�cutif d'Indipendenza. �Autour d'Edmond Simeoni, beaucoup de ses amis plaident pour cette solution, mais Edmond, lui, est totalement impr�visible�, dit un militant du PNC. Pour trancher, les instances d'A Chjama naziunale se r�unissaient, hier, en d�but de soir�e, � Corte. Mais une frange de ce mouvement refuse de figurer derri�re l'ind�pendantiste Talamoni qui n'a jamais pris ses distances avec la clandestinit�, ni d'ailleurs avec la figure historique du FLNC, Charles Pieri, aujourd'hui derri�re les barreaux pour extorsion de fonds.
Locomotive. Ce d�bat traverse aussi les rangs du PNC. La formation de Jean-Christophe Angelini, d'inspiration autonomiste et oppos�e � la violence clandestine, n'a aucun �lu � l'Assembl�e de Corse. Pour faire son entr�e au Parlement insulaire, elle s'arrimerait bien � la locomotive Corsica Nazione qui avait rassembl� 16,7 % des voix en 1999. Mais, r�uni en assembl�e g�n�rale le 10 janvier, le PNC a r�affirm� sa volont� de voir le h�ros d'Al�ria occuper la t�te de liste, tout en jugeant que �la question de la t�te de liste ne peut constituer un point de blocage� car �interrompre le processus d'union serait proprement suicidaire�. Si jamais A Chjama naziunale rejette la proposition de Corsica Nazione, le PNC va se trouver confronter � un dilemme corn�lien. Soit il privil�gie la dynamique d'union et fait liste commune avec Corsica Nazione, soit l'attachement � la personnalit� de Simeoni l'emporte et le PNC constitue une liste nationaliste avec A Chjama. �Nous sommes favorables � un compromis, r�p�te Angelini, mais c'est vrai qu'il y a un d�bat au sein du PNC.� �S'il n'y a pas d'accord et que deux listes nationalistes se retrouvent face � face aux �lections, le PNC se divisera�, pr�dit un membre de l'ex�cutif d'Indipendenza. Il n'y aura pas, en tout cas, de nouvelles concessions mal vues de la frange dure des militants et des clandestins. Pour le responsable d'Indipendenza, �plus question de discuter, il est temps de se mettre en campagne. Ce soir, �a passe ou �a explose !�
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