Le juge Courroye reprend la balle au bond
Jan 14, 2004
L'enqu�te financi�re relative � Charles Pieri, incarc�r� depuis le 17 d�cembre 2003 pour "abus de biens sociaux, recel et complicit�, recel d'abus de confiance, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, financement du terrorisme et extorsion de fonds", est d�sormais officiellement �tendue � la gestion du grand club de football corse, le Sporting Club de Bastia (SCB). Le procureur de Paris, Yves Bot, a d�livr� au juge Philippe Courroye un r�quisitoire suppl�tif pour "abus de biens sociaux et recel" au pr�judice du Sporting le jeudi 8 janvier. C�est donc � l�histoire du SCB que le juge va s�int�resser au risque de soulever des li�vres g�ants comme la main mise occulte d�une partie du FLNC sur la gestion, l�existence suppos�e d�une double comptabilit�, voire certaines disparitions physiques comme celle du capitaine Bianconi, perdu corps et armes dans un bloc de b�ton du stade Furiani.

C�est donc le nerf de la guerre clandestine qui est frapp�. Il court aujourd'hui des rumeurs d�interdiction d�un certain nombre de soci�t�s comme la CGS qui mettrait sur le trottoir des familles qui jusque-l� �taient d�vou�es au nationalisme � la mani�re d�une client�le clanique. Le parquet s�est appuy� sur le mouvement de fonds qui a accompagn� la � vente � de Morlaye Soumah. Une commission avait �t� vers�e � la soci�t� GMA Marketing, dirig�e par Gunther Albert qui employait aussi l�agent de joueurs, Fabien Piveteau

500 000 francs aurait �t� retir�s par M. Piveteau en esp�ces, dans une banque mon�gasque . Cet argent, th�oriquement destin� au joueur, aurait �t� vers� selon Fabien Piveteau � G�rard Luigi qui aurait alors affirm� qu�il serait donn� aux dirigeants du SCB.

Or Luigi et Geronimi apparaissent aussi dans le dossier relatif au transfert en 2003, de Micha�l Essien, vendu par le SCB � l'Olympique lyonnais (OL). C�est � cette occasion que Luigi et Geronimi auraient touch�, le 27 ao�t 2003, 103 000 euros en liquide de la soci�t� GMA. Les deux hommes auraient affirm� qu�ils �taient destin�s � Charles Pieri. L�avocat de ce dernier conteste tout qui affirme myst�rieusement � Mais ces fonds n'�taient pas destin�s � M. Pieri". � qui alors.

C�est dans ce contexte lourd que la fille de Charles Pieri a fait son entr�e � Fleury-M�rogis o� elle a �t� incarc�r�e apr�s avoir �t� mise en examen pour "recel d'extorsion de fonds, recel d'abus de biens sociaux, financement du terrorisme et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Le juge des libert�s et de la d�tention a ensuite ordonn� son placement en d�tention provisoire � la maison d'arr�t de Fleury-M�rogis (Essonne), conform�ment aux r�quisitions du parquet de Paris.

Nous �crivions lors du proc�s Garelli que Charles Pieri faisait le malheur des siens. On ne saurait mieux dire. Tout comme son fr�re ennemi �tait tomb� apr�s une tentative de racket perp�tr�e contre le Golf Sperone, Charles Pieri est parti pour de longues ann�es de d�tention. Il en sortira vieil homme et ayant tout perdu. Mais il aura surtout perdu ses enfants. Son fils Christophe et son fils adoptif St�phane, ont en effet toutes les chances d��tre condamn� lors du proc�s en appel d�autant que le syst�me de terreur mis en place sur Bastia aura en partie disparu.

De plus, les jur�s lyonnais ont peu de chances d��tre aussi � compr�hensifs � que les Bastiais. Enfin l�environnement a bien chang�. � Bastia, Pieri �tait chez lui et n�avait pas h�sit� � parader en plein Palais de justice. L� il sera sous les verrous dans la r�gion parisienne.

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