L'historien et philosophe fran�ais Georges Boudarel, grand sp�cialiste du Vietnam communiste dont il avait d�nonc� le syst�me d'endoctrinement, est mort dans la r�gion parisienne des suites d'une longue maladie.
L'enseignant, devenu commissaire politique adjoint dans un camp du Vietminh pendant la premi�re guerre d'Indochine, avait 77 ans.
Georges Boudarel, qui a racont� son exp�rience au sein du Vietminh dans son �Autobiographie� parue en 1991, avait �t� condamn� � mort pour insoumission et d�sertion par le r�gime de Hano� apr�s avoir fui le Vietnam et s'�tre r�fugi� � Prague.
D��u par l'�volution du r�gime communiste apr�s la r�forme agraire et les purges de 1955-56 dans le Nord, il offrira son t�moignage de ces exc�s sanglants dans �Cent fleurs �closent dans la nuit du Vietnam�.
Mais son ancien r�le de commissaire charg� au camp 113 de l'instruction politique des prisonniers fran�ais le poursuivra le reste de sa vie, devenant une source de pol�mique incessante pour l'historien communiste. �J'�tais stalinien, je le regrette � 100%�, avouera-t-il en 1991 dans un entretien accord� au �Monde�. AP
L�affaire Boudarel
En f�vrier 1991, Jean-Jacques Beucler (Pr�sident du Comit� d�Entente des Anciens d�Indochine, ancien Ministre, ancien Officier et prisonnier du Camp N� 1 au Tonkin) d�masqua publiquement � Paris, lors d�un colloque � la Sorbonne, le Commissaire politique du Camp N� 113 en la personne de Georges Boudarel, enseignant en Cochinchine et communiste convaincu, qui, apr�s avoir �t� appel� sur place pour son service militaire, avait d�sert� et �tait pass� � l�ennemi.
Wladyslaw Sobanski, Sergent � l��poque, avait �t� d�tenu au Camp 113 de novembre 1952 � janvier 1954. Devenu Pr�sident de l�Amicale des Rescap�s du Camp 113, il d�posa aussit�t plainte contre Boudarel, l�ANAPI (Association Nationale des Anciens Prisonniers et Intern�s d�Indochine) se portant partie civile, pour � crime contre l�humanit� �. Ce proc�s aboutit plus de deux ans apr�s, le 1er avril 1993 : la Cour de Cassation rejetait la plainte et le pourvoi pr�sent�s par les requ�rants au motif principal que les faits reproch�s � Boudarel ne pouvaient plus �tre retenus, la loi du 18 juin 1966 amnistiant tous les crimes li�s aux �v�nements cons�cutifs � l�insurrection vietnamienne. En cons�quence, l�action publique �tait d�clar�e �teinte et cette affaire se cl�turait d�finitivement devant la justice fran�aise.
Mais parall�lement, en janvier 1992 Boudarel d�posait plainte contre W. Sobanski pour � d�nonciation calomnieuse �. Ce 2e proc�s chevauchait le pr�c�dent. Le juge d�instruction diligenta une nouvelle enqu�te et la gendarmerie recueillit 23 volumes de d�positions accablantes pour le plaignant. N�anmoins, 4 ans apr�s, et bien qu�entre-temps Boudarel ait retir� sa plainte, le juge concluait en janvier 1996 au non-lieu, notamment en s�appuyant sur la loi d�amnistie du 18-06-1966 pr�cit�e.
W. Sobanski et l�ANAPI port�rent alors plainte contre Boudarel en le citant directement devant le Tribunal Correctionnel de Paris pour � d�nonciation calomnieuse � � leur tour. Il s�en suivit un 3e proc�s : ce Tribunal rejeta en mai 1997 cette plainte, toujours en consid�rant la loi d�amnistie de 1966, jugement qui fut confirm� en appel le 9 septembre 1998. Enfin, la Cour de Cassation rejeta le 7 juillet 1999 le pourvoi d�pos� par W. Sobanski et l�ANAPI.
Le 25-02-2000, W. Sobanski, au nom des Rescap�s du Camp 113, a pr�sent� une requ�te contre la France devant � La Cour Europ�enne des Droits de l�Homme � de Strasbourg. Il se plaignait d�une part de ce qu�une loi d�amnistie ait pu faire obstacle � l�invocation de crime contre l�humanit� devant les juridictions fran�aises et d�autre part d�une violation de son droit de la libre expression de la v�rit� historique.
La Cour de Strasbourg, dans sa d�cision du 20 mars 2003, a d�clar� irrecevable cette requ�te aux motifs :
- que la requ�te aurait d� �tre d�pos�e dans les six mois suivant l�arr�t de la Cour de Cassation fran�aise du 1er avril 1993 (1er proc�s), ce proc�s ne pouvant �tre remis en cause par les conclusions des 2e et 3e proc�s qui portaient sur d�autres litiges, � savoir des accusations r�ciproques de d�nonciations calomnieuses.
- qu�elle n�a relev� aucune apparence de violation du droit � la libert� d�expression.
Maigre r�sultat pour onze ans de combat.
Le t�moignage d�un rescap�, Thomas Capitaine avec la pr�face �crite par Jean-Jacques Beucler pour ouvrir son livre.
PR�FACE
Pour avoir subi avec lui la r��ducation politique impos�e par le Vietminh aux prisonniers de guerre, j�ai bien connu Thomas CAPITAINE... et y ai appr�ci� sa r�sistance physique et morale.
Il appartient aux rares rescap�s du Camp 113, tristement c�l�bre depuis "l�affaire Boudarel". Dans ce "mouroir", en plus des brimades et des privations communes � tous les centres d�internement, il �tait soumis aux, fantaisies machiav�liques d�un professeur fran�ais qui avait d�sert� pour devenir "Commissaire Politique" � la solde de l�ennemi.
Thomas Capitaine relate ses deux ann�es de captivit�. Il a connu les Camps de repr�sailles, d�o� certains disparaissaient sans laisser de traces.
Il nous a fait partager le bonheur d�une premi�re douche apr�s quatre mois de crasse, de poux, d�ascaris et de dysenterie.
Nous vivons sa terrible �vasion, presque r�ussie, l�assassinat de son co�quipier, et le d�sespoir du retour au point de d�part.
Il explique comment Boudarel provoquait la mort "sans toucher" :
* en abreuvant de cours de "r��ducation politique" des hommes bless�s, malades, �reint�s, affam�s;
* en obligeant les moribonds � se lever pour assister � ces s�ances, qui contribuaient � les achever;
* en exploitant la pratique cl� la "critique et de l�auto-critique" pour cr�er un d�testable climat de m�fiance, de discorde et de d�lation;
* en remettant au Vietminh des m�dicaments parachut�s par la Croix Rouge Fran�aise et en les refusant aux malades abandonn�s sans soins;
* en r�servant aux �vad�s repris un sort qui menait � une fin quasi certaine ;
* en �tablissant lui-m�me la liste des "lib�rables", c�est-�-dire en s�attribuant le droit de vie et de mort;
* en poussant la cruaut� jusqu�� renvoyer au camp des prisonniers d�j� sur le chemin de la lib�ration: certains en mourront de d�sespoir ;
* en d�tenant un record de mortalit�, avec 1 � 8 d�c�s par jour sur un effectif d�environ 300 "pensionnaires" renouvelables.
Dans un style sobre, d�pouill�, �vident de sinc�rit�, Thomas Capitaine nous r�v�le aussi le fond de la nature humaine avec ses bassesses... et ses prodiges de g�n�rosit�. Il nous encourage � la m�ditation...
Jean-Jacques BEUCLER
Ancien Ministre
Ancien prisonnier du Vietminh de 1950 � 1954
Octobre 1991
LE CAMP 113
par Thomas CAPITAINE
Ce fut par �tapes journali�res successives de 15 � 20 kilom�tres, marqu�es par de nombreuses haltes diarrh�iques que nous nous dirige�mes vers le Camp 113. Notre organisme affaibli et l��tat lamentable de nos pieds ne nous permettaient, en aucun cas, de faire plus. Nos deux gardes semblaient d�ailleurs l�avoir compris, ils nous laissaient toute latitude pour r�gler la marche � notre guise. Ils avaient certainement d� recevoir des ordres dans ce sens avant notre d�part, la consigne �tant sans aucun doute de nous livrer en piteux �tat, certes, mais vivants au Chef du Camp 113.
Chaque soir, nous mangions et logions chez l�habitant. Notre condition alimentaire s��tait sensiblement am�lior�e, nous devions atteindre les 500 grammes de riz par jour, servis en deux repas, avec quelques l�gumes et parfois m�me de la viande de porc, suppl�ments toujours gracieusement offerts par les paysans qui nous h�bergeaient.
Le 1er mars 1953, nous touchions enfin au but, litt�ralement crev�s", mais avec n�anmoins une lueur d�espoir quant � l�am�lioration prochaine de notre condition de vie. Le dernier cours d�eau assez profond fut franchi "� poil", la tenue de combat enroul�e autour du cou, sur la charge de riz, avec l�aide pr�cieuse de nos deux bo-do�, nos anges gardiens depuis notre d�part de Nghia-Lo. � force d�habitude, ils nous �taient devenus presque sympathiques. Sur la rive oppos�e se dressait le Camp 113. Le grand appentis abritant les cuisines se tenait aux abords imm�diats de la rivi�re.
Le camp proprement dit, dont on apercevait les premi�res cagnas dissimul�es sous la v�g�tation, s �levait � 200 m�tres de l�. Les premiers pensionnaires rencontr�s, presque aussi mal en point que nous, ne furent gu�re curieux ni loquaces. �taient-ils blas�s, ou bien respectaient-ils tout simplement notre mis�re et notre fatigue ? Les deux suppositions pouvaient �tre admises.
D�s notre arriv�e, nous f�mes conduits chez le Chef de camp. Homme sans �ge, de taille moyenne, sec, comme la plupart de ses compatriotes, ni sympathique ni franchement antipathique, il nous souhaita la bienvenue en ces termes : "Je suis heureux de vous accueillir au Camp 113. Je sais tout de vous.. Mais quoi que vous ayez pu faire avant votre capture, vous serez h�berg�s, nourris et soign�s ici dans les m�mes conditions que vos camarades simples combattants selon les principes humanitaires prescrits par notre v�n�r� Pr�sident. Cette mansu�tude � votre �gard ne devra toutefois pas vous faire oublier votre position de "criminel de guerre". E vous faudra ob�ir sans discuter aux ordres des gardes, du surveillant g�n�ral, de mon adjoint ici pr�sent, fran�ais comme vous, mais qui depuis 1945 a choisi le camp de la paix".
Instinctivement, nous suiv�mes le regard du Chef de camp pour tenter de distinguer les traits de celui qu�il venait de nommer. Assis � l��cart, dans la p�nombre, demeur� silencieux depuis notre entr�e afin, vraisemblablement, de mieux nous observer, nous ne l�avions pas remarqu�. Son image �tait trop floue pour nous permettre de le d�finir. Le Chef de camp ne nous en laissa d�ailleurs pas le temps.
"Monsieur Boudarel, dit-il, est charg�, sous ma responsabilit�, d�animer ce camp, c�est-�-dire d�assurer votre r��ducation politique, d�organiser vos loisirs, de vous donner le go�t du travail manuel afin de faire de vous, fils �gar�s d�un peuple travailleur, �pris de libert�, des hommes nouveaux, des combattants de la paix. Je compte sur votre concours et votre bonne volont�. Maintenant, allez rejoindre vos camarades et vous reposer. J�ai donn� les ordres n�cessaires pour votre installation".
Nous venions d�entendre notre Ni�me le�on de morale socialiste. En d�pit du ton persuasif de la derni�re phrase, elle n�avait, comme les pr�c�dentes, profit� qu�� son auteur, entretenant chez lui, comme un besoin, l�illusion de sa m�diocre importance. Quant � son adjoint, il en fut pour ses frais. Blas�s � tout jamais par de tels propos, nous �tions, mon camarade et moi, rest�s sans r�action. Sa mani�re de proc�der, d��pier dans l�ombre pour le compte de nos ennemis, le comportement de ses malheureux compatriotes, qu�il allait, par sa trahison, contribuer � avilir, me le rendit d�embl�e antipathique.
Une nouvelle de notre arriv�e s��tait tr�s vite r�pandue. Aussi, d�s mon apparition, je fus imm�diatement assailli de questions. La plupart de mes camarades de combat �taient l�, avides de nouvelles. Ils m�avaient d�ailleurs tous cru mort. Leurs visages maigres, leurs yeux enfonc�s, leur teint bilieux m��t�rent une partie de mes illusions quant � une am�lioration substantielle de ma condition de vie. Toutefois, leur nombre, leur pr�sence, leur sollicitude me r�confort�rent. C�est la raison pour laquelle, press� de questions, je leur fis, malgr� ma lassitude, le r�cit d�taill� de mes cinq longs mois d�internement �prouvant m�me, au fur et � mesure que je d�bitais mon long monologue, une impression de soulagement, comme si le simple fait de leur raconter ma r�cente mis�re pouvait la leur faire partager.
Mon adaptation au rythme du camp allait durer une dizaine de jours, au cours desquels, b�n�ficiant de la complicit� de mon chef de groupe et de l�esprit de solidarit� des hommes valides, je parvins � �viter la plupart des corv�es. Ce court r�pit me permit de r�cup�rer un tant soit peu de mes forces et de soigner tant bien que mal mes plantes de pieds et chevilles avec l�aide et gr�ce au d�vouement et � l�esprit inventif et d�brouillard de Kemen, seul et unique infirmier du camp. Ce laps de temps me donna �galement l�occasion de faire plus ample connaissance avec les lieux et d��tudier les hommes, leur comportement et leurs r�actions face � leurs mis�rables conditions d�existence.
Le Camp 113 �tait b�ti sur une sorte de promontoire bois�, mais d�broussaill�, avec, en son milieu, une clairi�re artificielle am�nag�e en amphith��tre, dans lequel des rondins pos�s directement sur des troncs d�arbres sectionn�s faisaient office de bancs. Face � ces bancs, une estrade. D�limitant cet amphi, sur ses c�t�s est et ouest s��levaient deux rang�es de cagnas, comportant chacune deux bat-flanc et une all�e centrale, dissimul�es sous la frondaison. Sur chacun des autres c�t�s aboutissait un chemin. L�un descendait en un large virage � gauche vers les habitations des autorit�s et des gardes, puis, plus loin, vers les cuisines et la rivi�re, l�autre menait tout droit, en pente douce, vers la cagna baptis�e "�infirmerie".
Rien ne d�limitait le camp, ni rideau de bambou ni cl�ture de barbel�s ni mirador, c��tait superflu. Tout autour de nous, c��tait la jungle hostile, avec ses emb�ches, ses fauves, ses serpents, ses myriades d�insectes de toutes esp�ces. Approximativement, nous situions le camp � 70 km de la fronti�re de Chine, � 20 km du grand village de Vinh-Thui (6) plac� au point de jonction de notre cours d�eau avec la Rivi�re Claire, � 200 km de Tuyen-Quang, � 350 km de Vietri poste fran�ais le plus proche, � 450 km de Hano�, � plus de 14-000 km de la France � vol d�oiseau.
Le camp �tait occup� par quelque 320 prisonniers, tous d�origine europ�enne, parmi lesquels 7 officiers attendaient depuis des mois leur transfert au Camp N� 1, une trentaine de sous-officiers dont une dizaine d�adjudants-chefs et d�adjudants. Sur ce nombre, 270 environ survivaient dans des conditions pr�caires d�alimentation, d�hygi�ne et de prophylaxie.
� l�infirmerie, v�ritable antichambre de la mort, 20 squelettes � pieds d��l�phant (7) agonisaient sous un essaim de grosses mouches vertes. Malgr� le d�vouement de Kemen et sa m�dication de fortune, ils �taient vaincus par la faim, vid�s par la dysenterie, min�s par le paludisme, l�avitaminose, les ascaris, la peau rong�e par les champignons de la dartre annamite, de la bourbouille et du hong-kong-foot. Parmi ceux qui n�avaient plus aucune r�action et qui allaient mourir le soir m�me ou dans la nuit, certains avaient les lobes d�oreilles et la base des narines entam�s par les rats. C��tait un spectacle affreux.
Dans les cagnas, le reste de l�effectif atteint des m�mes maladies, � un degr� moindre peut-�tre, mais cependant d�une autre non moins mauvaise : "la maladie du bat-flanc" (mauvaise habitude consistant � rester allong� en dehors des heures normales de repos), se pr�parait � remplacer, � plus ou moins br�ve �ch�ance, � l�infirmerie, leurs camarades qui allaient mourir.
En somme, la hantise au camp �tait domin�e par la hantise de la mort. C��tait un v�ritable mouvement continu, � sens unique, irr�versibles Tous ceux qui �taient admis � l�infirmerie mouraient. Les agonisants attendaient la mort, les �puis�s prenaient la place des agonisants, les sans-espoir succ�daient aux �puis�s, les nouveaux arriv�s comblaient les vides entretenant ainsi le cycle. Le taux de mortalit� variait entre 25 et 40 d�c�s par mois, et m�me plus, selon les saisons. La cat�gorie la plus touch�e �tait, sans conteste, celle des jeunes de 18 � 25 ans, fait qui tendrait � confirmer que l�homme n�atteint son point de maturit� qu�� 25 ans. Autre constatation : les c�libataires tenaient moins bien le coup que les mari�s. L� encore, je pense qu�un facteur stimulant intervenait pour maintenir � un niveau plus �lev� le moral et la volont� de survie de l�homme mari� : sa responsabilit� de chef de famille.
Dans un but d�organisation, les pensionnaires �taient r�partis par groupes de 30 � 40. Le responsable du groupe ou animateur �tait �lu par ses camarades. Son investiture restait toutefois subordonn�e � l�approbation du Chef de camp, ou plut�t de son adjoint, Boudarel, le "th�oricien", qui en sa qualit� d�ex-professeur de philosophie au lyc�e de Saigon, �tait plus apte � jauger les hommes, d�autant plus que ceux-ci �taient ses compatriotes. L�animateur avait des responsabilit�s tr�s limit�es. Il veillait au maintien de la propret� des locaux communs, � l�observation de l�hygi�ne collective dans la mesure des moyens (inexistants), proc�dait aux appels sous la tutelle d�un garde ou du surveillant g�n�ral, dirigeait l�activit� du. groupe en mati�re d��ducation politique et de loisirs, participait avec ses pairs � la r�daction des motions, manifestes ou lettres.
Du lot des animateurs �mergeait l�Adjudant R.... beau parleur, � la r�plique facile, dot� d�une conscience �lastique lui permettant de s�adapter � toutes les situations en profitant de toutes les circonstances pour arriver � ses fins, m�me s�il devait pour cela user de proc�d�s peu recommandables tels que le mouchardage et les fausses accusations. Sa fa�on de louvoyer, d�aller au-devant des d�sirs des autorit�s et de les satisfaire au-del� de leurs esp�rances, son go�t tr�s marqu�, pour les id�es profess�es dans les cours politiques qu�il animait par ses initiatives hardies et ses prises de position cat�goriques, toujours bien accueillies par Boudarel, lui conf�raient une certaine notori�t�. Celle-ci lui donnait de l�ascendant sur un petit noyau de prisonniers sans envergure ni personnalit� (sous-officiers pour la plupart), qui pr�f�rait cette solution de facilit� consistant � abonder dans ses id�es et se placer sous sa protection, pensant de cette mani�re pouvoir s�attirer les bonnes gr�ces de leurs ge�liers.
Ainsi se pr�sentait � moi le Camp 113, avant mon int�gration compl�te en son sein.
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