Charles Pieri pourrait �tre accroch� pour terrorisme
Dec 17, 2003
La garde-�-vue de Charles Pieri et de ses proches pourraient donner des r�sultats. Les enqu�teurs esp�rent que l�un des protagonistes parlera et pourra ainsi permettre de tirer un fil de la pelote nationalo-affairiste. Selon le Parisien, l�argent du racket serait au c�ur de l�enqu�te autant que le d�tournement de biens sociaux. Et il est vraisemblable que pour garder le dirigeant nationaliste il faudra l�accrocher par le biais de l�antiterrorisme. Le point fait par le Parisien et le Figaro.

Aujourd�hui-Le parisien


Policiers et magistrats ont pass� la vitesse sup�rieure dans le dossier Pieri. Hier, huit personnes, proches ou membres de la famille du leader nationaliste, dont son �pouse, ont �t� interpell�s par la brigade financi�re parisienne sur commission rogatoire du juge d'instruction Philippe Courroye. Selon nos informations, cette offensive judiciaire ne devrait pas s'arr�ter l�. Certains � lieutenants � de Charles Pieri, qui devaient �tre interpell�s hier matin, n'�taient pas pr�sents � leur domicile. Ils figurent parmi les � objectifs � de l'enqu�te. Au total, selon une source judiciaire, � entre vingt et trente personnes � sont susceptibles d'�tre interrog�es dans le cadre de ce dossier qui vise des faits d'� abus de biens sociaux �, � escroqueries � la TVA � et � association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste �. La garde � vue de Charles Pieri, qui peut durer 96 heures en vertu de la loi antiterroriste, a �t� prolong�e hier une premi�re fois.

Affaires de racket , v�hicules de location, attentats et emplois fictifs

Au cours des perquisitions men�es hier, des armes de poing, des brassards et des gyrophares de police ont �t� saisis. Sur le fond du dossier, les enqu�teurs estiment avoir recueilli des �l�ments attestant de d�tournement de fonds au sein des soci�t�s appartenant � la n�buleuse nationaliste, dont Pieri serait l'�picentre en tant que � dirigeant de fait �. Reste � �tablir un lien entre ces d�lits financiers pr�sum�s et le financement d'une activit� terroriste. Les policiers semblent disposer de plusieurs pistes int�ressantes. La plus s�rieuse serait li�e � des affaires de racket non �lucid�es � ce jour dans lesquelles appara�trait � la mouvance Pieri �. Un autre volet concerne la mise � disposition de v�hicules de location � titre gracieux, dont certains auraient pu servir � commettre des attentats : � C'est une piste s�rieuse, mais qui n'est pas encore formellement �tablie �, nous a pr�cis� une source proche du dossier. Parmi les huit personnes interpell�es et transf�r�es hier soir � Paris, figure l'un des dirigeants d'une soci�t� de location de voitures bas�e � Borgo. Les policiers ont aussi d�termin� l'existence de plusieurs emplois fictifs au sein de soci�t�s proches de Charles Pieri. L� aussi, les enqu�teurs tentent de savoir si ces personnes n'ont pas de liens av�r�s avec les activit�s des organisations clandestines, dont Charles Pieri serait l'un des � inspirateurs �.

Enfin, les limiers financiers pistent la trace d'importants retraits d'argent � injustifi�s � effectu�s par la garde rapproch�e de Pieri, dont la destination n'a pas encore �t� identifi�e. Ils s'interrogent sur des commissions qui auraient �t� vers�es � l'occasion de transferts de joueurs entre le SC Bastia et l'Olympique lyonnais (OL). Quelle est l'ampleur de ces d�tournements pr�sum�s ? � Ce n'est pas l'affaire Elf, souligne une source judiciaire, mais les montants peuvent �tre cons�quents. �

Au total, ce sont plusieurs centaines de kilos de documents que la brigade financi�re �pluche depuis les premi�res perquisitions. Du c�t� des nationalistes, la r�ponse n'a pas tard� apr�s ces premi�res interpellations : � C'est un v�ritable enl�vement, s'est indign� Jean-Guy Talamoni, chef de file des �lus de Corsica Nazione. Les Corses ont compris qu'il s'agit l� d'une agression de nature politique contre le processus d'union qui fera des nationalistes la premi�re force de l'�le. �
Christophe Dubois

Le Figaro


Des proches de Pieri plac�s en garde � vue

Grand amateur de chasse, Charles Pieri avait pour habitude de passer, flanqu� de son chien, prendre ses munitions dans une armurerie bastiaise, � deux pas de la gare. Le d�tail n'a pas �chapp� aux policiers apr�s l'interpellation du �simple militant� Pieri (nos �ditions du 15 d�cembre) : hier, au petit matin, le propri�taire de l'armurerie, M. , d�crit comme �proche de la mouvance nationaliste�, s'est vu invit� � dresser l'inventaire de son magasin dans le but de d�busquer des armes �ventuellement d�pos�es par le leader nationaliste ou par certains de ses proches. L'exercice n'a donn� aucun r�sultat mais les policiers ont toutefois rapport� plusieurs documents � la brigade financi�re � Paris.


Fid�les � la strat�gie suivie depuis le d�but de �l'affaire Pieri�, fin octobre, c'est d'ailleurs � l'argent plus qu'aux armes que se sont int�ress�s hier les enqu�teurs de la brigade financi�re de la pr�fecture de police de Paris et du Raid, agissant sur commission rogatoire du juge d'instruction Philippe Courroye. Ils se sont ainsi pr�sent�s aux domiciles de onze responsables de soci�t�s perquisitionn�es au cours des deux derniers mois. Trois d'entre eux, et non des moindres, �taient absents : d�j� absent de son domicile lors de la premi�re vague de perquisitions fin octobre, le premier, Jacques Mosconi, est responsable de Corsica Gardiennage Services (CGS), vivier du nationalisme insulaire, et l'un des bras droits de Charles Pieri. Le second, Charles-Philippe Paoli, �directeur du personnel� de Corsica Nettoyage Entretien, dirig�e par la femme de Pieri, est �galement l'un des solides soutiens du leader nationaliste. Le troisi�me absent n'est autre que la propre fille de Charles Pieri, Elodie. D�j� entendue d�but novembre quant � ses responsabilit�s dans un h�tel de Haute-Corse, cette derni�re devait cette fois s'expliquer sur ses relations avec la soci�t� Automatisme Assistance Corse (AMC, sp�cialis�e dans l'approvisionnement des distributeurs de billets et proche des nationalistes).


A la diff�rence de ce trio particuli�rement chanceux, huit personnes ont, elles, �t� interpell�es � leur domicile, plac�es en garde � vue en Corse avant d'�tre transf�r�s � Paris dans la soir�e. Il s'agit d'un responsable de l'h�tel du Golfe � Saint-Florent, d'un ancien directeur de Corsica Gardiennage Services (CGS), de la soeur de ce dernier, de l'actuel patron de la CGS, du g�rant de l'h�tel des Sablettes dans le Cap corse, du comptable de plusieurs soci�t�s mises en cause et enfin du g�rant de la soci�t� de location de voitures Holcar, par ailleurs gendre d'un haut responsable politique corse.


Les int�ress�s devront, comme Charles Pieri qui �tait toujours hier soir en garde � vue dans les locaux parisiens de la brigade financi�re, s'expliquer sur les soup�ons accumul�s par les enqu�teurs apr�s l'�tude des masses de documents, notamment comptables, saisis en trois vagues, fin octobre, puis d�but et fin novembre, dans les locaux de pr�s d'une vingtaine d'�tablissements ou soci�t�s. De source proche de l'enqu�te, on s'�tonnerait notamment de virements de l'h�tel du Golfe au profit de Charles Pieri, de contrats forc�s pass�s en faveur de Corsica Nettoyage Entretien, tenue par sa femme, d'emplois fictifs dans plusieurs soci�t�s et enfin d'une �vaporation de 80 000 euros sur les transferts effectu�s par le Sporting Club de Bastia, club tr�s proche des nationalistes de Haute-Corse. Pour tous ces faits pr�sum�s, Charles Pieri risque une mise en examen pour �abus de biens sociaux, escroquerie � la TVA� ou encore �association de malfaiteurs�, le tout �en relation avec une entreprise terroriste�.

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