Selon le chef de la d�l�gation des �tats-Unis � la Neuvi�me Conf�rence des parties � la Convention-cadre sur les changements climatiques, M. Harlan Watson, les �tats-Unis prendraient des mesures concr�tes pour faire face aux changements climatiques, question � laquelle ils attacheraient une grande importance. Ils voudraient jouer un r�le de premier plan dans l'�laboration de programmes de coop�ration avec des pays tant industriels qu'en d�veloppement.
M. Watson a fait �tat de ces mesures le 4 d�cembre, lors d'une des s�ances pl�ni�res de cette conf�rence qui se tient du 1er au 12 d�cembre � Milan en Italie. La politique du gouvernement Bush relative aux changements climatiques, a-t-il dit, traduit la volont� des �tats-Unis de stabiliser les �missions de gaz � effet de serre dans l'atmosph�re � un niveau qui n'aura pas d'incidence dangereuse sur le climat de notre plan�te.
Le premier volet de cette politique consiste � r�duire de 18 % l'intensit� des gaz � effet de serre (�missions de gaz � effet de serre par dollar de produit int�rieur brut) au cours des 10 prochaines ann�es, ce qui constituera une am�lioration de pr�s de 30 % par rapport au niveau actuel. Les �tats-Unis sont en effet le premier producteur de gaz � effet de serre dans le monde et ont refus� de ratifier le trait� de Kyoto.
Le deuxi�me volet porte sur les investissements dans les domaines scientifique et technique.
Enfin, le troisi�me volet a trait � la coop�ration internationale, qui est, selon M. Watson, essentielle � la pr�paration de toute action mondiale efficace face aux probl�mes complexes des changements climatiques.
Depuis 2001, a-t-il dit, les �tats-Unis ont �tabli ou relanc� 13 partenariats bilat�raux dans ce domaine avec des pays aussi bien industriels qu'en d�veloppement. Mais les �tats-Unis continuent de refuser la ratification des trait�s visant � prot�ger la plan�te contre les m�faits de l�homme. Ils participent notamment au d�boisement intensif des for�ts �quatoriales et le co�t extr�mement bas de leur carburant favorise la pollution.
Par ailleurs, M. Watson s'est prononc� en faveur de changements r�volutionnaires dans les domaines de la production d'�nergie, de sa distribution, de son stockage et de son utilisation. Il a cit� � cet �gard le lancement par les �tats-Unis en juin dernier du "Carbon Sequestration Leadership Forum", programme international de s�questration du gaz carbonique. Ce programme, auquel participent 13 pays et la Commission europ�enne, vise � mettre au point de nouveaux proc�d�s techniques en vue de capturer le gaz carbonique provenant de la combustion de combustibles fossiles.
Quarante des 50 �tats f�d�r�s des �tats-Unis, a-t-il pr�cis�, ont dress� un inventaire de leurs �missions de gaz � effet de serre, 27 ont �labor� un plan d'action pour faire face aux changements climatiques et 8 ont adopt� des objectifs de r�duction facultative des �missions de gaz � effet de serre.
Qu�est-ce que le trait� de Kyoto ?
Maintes fois mis en p�ril, le protocole de Kyoto est sur le point d'entrer en vigueur. La Russie qui a promis de le ratifier prochainement rend effectif cet accord qui vise � r�duire les �missions de gaz � effet de serre.
Conclu en 1997, le protocole impose aux pays industrialis�s de r�duire de 5,2% en moyenne leurs rejets de gaz � effet de serre, entre 2008 et 2012. Mis � mal en mars 2001, apr�s le refus du pr�sident am�ricain George Bush de l'ent�riner, les Europ�ens l'ont sauv� in extremis lors d'une conf�rence des Nations Unies en Allemagne, en juillet 2001. Pour rallier le Japon, la Russie, le Canada et l'Australie, ils ont d� assouplir leurs exigences de d�part et ont accept� que ces pays aient recours � ce que l'on appelle les puits de carbone. Ces puits, des for�ts et des surfaces agricoles cens�es absorber le CO2, permettront aux quatre pays de remplir leurs engagements en reboisant leurs for�ts au lieu de r�duire les �missions de gaz � proprement parler.
Le protocole de Kyoto a �t� ratifi� par 90 pays repr�sentant 37,1% des rejets de CO2 des pays industrialis�s en 1990, dont l'Union Europ�enne (24,2%) et le Japon (8,5%). A Johannesburg, Jean Chr�tien, Premier ministre du Canada (3,3%), a annonc� qu'il d�poserait avant la fin de l'ann�e un projet de loi en vue de ratifier le trait�. Toutefois, la participation canadienne n'est pas aussi indispensable que celle de la Russie. En effet, le processus de ratification en cours de plusieurs pays du Nord, comme la Suisse, permettra d'atteindre l'objectif des 55% une fois que la Russie se sera engag�e.
Pour prendre effet, le trait� doit �tre valid� par 55 pays, qui repr�sentaient au moins 55% des �missions de dioxyde de carbone du monde industrialis� en 1990. Il ne pouvait l'�tre sans les �tats-Unis (36,1% des �missions de CO2 des pays d�velopp�s en 1990), qui ont rejet� l'accord en 2001, ou la Russie (17,4%). Les �tats-Unis se sont retir�s de l�accord de m�me que la Russie ce qui rend le trait� impossible � r�aliser.
Les Russes face � une vague de protestations pour ne pas avoir ratifi� Kyoto
Des militants brandissant d'immenses symboles m�t�orologiques devant l'ambassade russe demandent � Poutine de cesser de changer notre climat. 10 Heures. Consulat de Russie, 5 Kensington Palace Gardens, Londres W8.
Dans sept pays, des manifestants des Amis de la Terre vont cibler les ambassades russes lundi pour pousser le gouvernement russe � ratifier le Protocole de Kyoto - le seul trait� international visant � r�duire la pollution � l'origine du changement climatique. Les ambassades au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie, au Luxembourg, en Norv�ge et au Danemark seront vis�es � la veille de l'ouverture de la Douma - le Parlement russe. Les Amis de la Terre accusent le gouvernement russe de repousser la ratification de ce trait� climatique crucial et de l'utiliser comme un moyen de pression pour son adh�sion � l'Organisation Mondiale du Commerce. Les derni�res n�gociations minist�rielles de l'OMC d�butent cette semaine � Cancun, au Mexique.
Les preuves d'un changement climatique provoqu� par l'homme sont indiscutables. D'�minents scientifiques sp�cialistes en m�t�orologie affirment qu'il n'y a aucune autre explication aux r�centes situations m�t�orologiques. En juin dernier, l'Organisation M�t�orologique Mondiale (OMM) a annonc� des niveaux record en ce qui concerne les �v�nements m�t�orologiques extr�mes tels que les tornades, inondations et p�riodes de s�cheresse sur tout le globe. Depuis, l'Europe a �t� en proie � une vague de chaleur, ayant provoqu� 20 000 d�c�s selon les estimations. Le Comit� intergouvernemental des Nations Unies sur les changements climatiques pr�dit que les �v�nements climatiques exceptionnels risquent de devenir de plus en plus fr�quents si, comme pr�vu, l'augmentation des temp�ratures mondiales atteint jusqu'� six degr�s.
Le Protocole de Kyoto est la premi�re �tape essentielle vers une action internationale visant � enrayer les changements climatiques. Toutefois, il semble devenir un simple moyen de pression dans les n�gociations de la r�union de l'OMC qui se tient cette semaine � Cancun, au Mexique. La Russie fait actuellement pression pour adh�rer � l'OMC.
Le Protocole de Kyoto engage les pays d�velopp�s � r�duire de 5 % en moyenne leurs �missions de gaz � effet de serre � l'origine des changements climatiques. Jusqu'� pr�sent, 113 pays l'ont ratifi�. Mais, depuis que George Bush, le pr�sident des �tats-Unis, a d�clar� que l'Am�rique, le plus gros pollueur au monde, ne ratifierait pas Kyoto, le trait� ne peut entrer en vigueur et lier les parties que s'il est ratifi� par la Russie. Le fait qu'elle ne l'ait pas encore sign� retarde sa mise en application et emp�che toute n�gociation relative � une augmentation suppl�mentaire et plus importante des �missions. Les militants demandent au pr�sident Putin de faire preuve de leadership au niveau mondial et de garantir la ratification imm�diate du Protocole de Kyoto par la Russie.
Kate Hampton, coordinatrice du climat international aux Amis de la Terre, a d�clar� : � Le pr�sident Putin fait plein de belles promesses mais nous attendons toujours de voir le leadership du gouvernement russe en mati�re de changements climatiques. La Russie doit ratifier Kyoto aujourd'hui et cela doit �tre la priorit� diplomatique de l'Union Europ�enne. Toute opportunit� cr��e par l'Union Europ�enne ou la Russie de faire d�pendre la ratification de Kyoto par la Russie de l'adh�sion de cette derni�re � l'OMC est inacceptable. L'Union Europ�enne joue le jeu de l'administration Bush en se livrant, de mani�re agressive, � une lib�ralisation du secteur de l'�nergie russe - une strat�gie qui pourrait compromettre la ratification russe et l'entr�e en vigueur du Protocole de Kyoto. Nous avons d�j� perdu deux ans de n�gociations depuis que les gouvernements ont accept� des r�gles mondiales en 2001. Et la vague de chaleur de cet �t� montre, plus que jamais, � quel point le r�chauffement plan�taire est meurtrier. �
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