La position des �tats-Unis relative au Sommet mondial sur la soci�t� de l'information
La d�l�gation des �tats-Unis au Sommet mondial sur la soci�t� de l'information compte souligner, lors de cette r�union, qu'un secteur priv� dynamique et l'�tat de droit sont les fondements essentiels du d�veloppement des technologies de l'information et de la communication. Ainsi les �tats-Unis continuent leur offensive sans pr�c�dent en Afrique. En se pla�ant dans le secteur de l�information et donc du commerce en ligne, les �tats-Unis prennent une longueur d�avance sur les challengers russes, chinois et bien entendu fran�ais.
Le coordinateur de la politique de la communication et de l'information des �tats-Unis au niveau international, M. David Gross, a d�fini les trois volets de la position du gouvernement Bush au cours de la conf�rence de presse qu'il a donn�e le 3 d�cembre.
M. Gross sera � la t�te de la d�l�gation des �tats-Unis au Sommet mondial sur la soci�t� de l'information qui va se tenir du 10 au 12 d�cembre � Gen�ve en Suisse.
Le conseiller scientifique du pr�sident Bush, M. John Marburger, prononcera un discours � cette occasion au nom du pr�sident. Il est pr�vu que ce sommet se termine par l'adoption d'une d�claration de principes et d'un plan d'action, documents que les �tats participants n�gocient depuis pr�s de deux ans.
Alors que les pays en d�veloppement s'emploient � cr�er un secteur viable des technologies de l'information et de la communication, il convient, selon M. Gross, de mettre l'accent sur le secteur priv� et sur l'�tat de droit afin que ces pays puissent attirer les investissements priv�s dont ils ont besoin pour se doter de l'infrastructure n�cessaire.
Le second volet de la position des �tats-Unis est qu'il est indispensable de prot�ger la propri�t� intellectuelle et la cr�ation du contenu de mani�re � favoriser cette cr�ation.
Le troisi�me volet a trait � la garantie de la s�curit� sur Internet, des t�l�communications et du commerce �lectronique. "Tout cela fonctionne bien tant que les gens estiment que les r�seaux sont � l'abri d'attaques cybern�tiques et que la confidentialit� est assur�e", a dit M. Gross.
Voil� donc d�finies les bases d�une modernisation du march� africain c�est-�-dire sa pr�paration � recevoir les assauts d�un syst�me made in USA.
C'est en janvier 2002 que l'Assembl�e g�n�rale de l'ONU a approuv� l'organisation d'un sommet mondial sur les technologies de l'information et de la communication. L'Union internationale des t�l�communications s'est alors occup�e d'organiser ce sommet auquel une cinquantaine de chefs d'�tat doivent participer.
Selon des documents pr�par�s par le secr�tariat du Sommet monhttps://ttp://www.itu.int/wsis/basic/about-fr.html) "le monde moderne vit une v�ritable m�tamorphose � l'heure o� la soci�t� industrielle qui caract�risait le XXe si�cle c�de rapidement le pas � la soci�t� de l'information du XXIe si�cle (...) Nous sommes au c�ur d'une v�ritable r�volution, peut-�tre la plus importante de l'histoire de l'humanit�. Pour que cette nouvelle dynamique continue sur sa lanc�e et b�n�ficie � l'ensemble de la communaut� internationale, il est n�cessaire de cr�er des forums de discussion et d'harmoniser au besoin les points de vue sur le plan mondial."
Le Sommet mondial doit avoir lieu en deux phases. Apr�s la r�union de Gen�ve (premi�re phase), une seconde r�union, qui fera le point des progr�s accomplis et qui adoptera tout autre plan d'action jug� n�cessaire, aura lieu en novembre 2005, � Tunis (Tunisie).
L'une des propositions qui retiendra l'attention des d�l�gu�s � la r�union de Gen�ve porte sur la cr�ation d'un fonds international en vue d'aider les pays en d�veloppement � d�velopper leur secteur des technologies de l'information et de la communication. M. Gross a indiqu� que les �tats-Unis ne pouvaient pas approuver � l'heure actuelle la cr�ation du fonds de solidarit� num�rique que proposait le pr�sident de la R�publique s�n�galaise. "Il ne fait aucun doute, a-t-il dit, que son objectif est extr�mement important. Nous participons � des n�gociations sur la meilleure m�thode de r�aliser cet objectif."
Les �tats-Unis, a-t-il ajout�, soutiennent tr�s activement des programmes destin�s aux pays qui mettent en place des fondements juridiques et r�glementaires solides pour encourager les technologies de l'information et de la communication. Lanc�e il y a quelques mois, l'initiative du pr�sident Bush en faveur de la libert� num�rique permet maintenant d'aider trois pays � d�velopper leur infrastructure dans ce domaine, et douze pays devraient pouvoir en b�n�ficier par la suite. En outre, un programme lanc� par l'Agence des �tats-Unis pour le d�veloppement international au milieu des ann�es 1990 permet � quelque deux millions d'Africains d'avoir acc�s � l'internet.
Tout au long des n�gociations, M. Gross a constat� que la plupart des pays �taient en faveur d'inclure dans la d�claration de principes du sommet une disposition sur la libert� d'expression. "Je suis tr�s optimiste � ce sujet, a-t-il dit. Je pense que ce document affirmera avec vigueur l'importance de la libert� d'expression." Les �tats-Unis comptent de nombreux alli�s qui pensent de m�me.
Par ailleurs, a-t-il indiqu�, les �tats-Unis ont r�ussi � former un consensus sur la n�cessit� de l'incorporation de la "cybers�curit�" dans la politique de tous les pays en mati�re de technologies de l'information et de la communication afin que la croissance de ce secteur puisse se poursuivre. Assertion qui ne manque pas d�humour lorsqu�on sait que les �tats-Unis sont en pointe dans les techniques d�interception de l�information dans le monde et qu�ils dirigent Echelon, syst�me qui permet de confisquer des conversations portant sur des sujets dits sensibles.
Des progr�s consid�rables ont eu lieu ces derni�res ann�es, alors que les �tats r�visaient leur l�gislation en la mati�re en vue de r�primer la criminalit� croissante dans le cyberespace. Il est pr�vu d'aider des pays � renforcer leurs moyens de r�primer les activit�s qui ont lieu sur leur sol et de faciliter la collaboration internationale entre les services de police en vue de poursuivre ceux qui violent la loi.
En ce qui concerne le r�glement des questions en suspens, M. Gross a pr�conis� que les n�gociateurs se concentrent sur les questions de grande port�e et qu'ils aient conscience du "changement remarquable" des mentalit�s dans le monde que repr�sente ce sommet. Il n'y a encore que quelques ann�es, l'internet et les technologies perfectionn�es de l'information et de la communication �taient consid�r�s comme �tant le domaine des �lites et des universitaires. Maintenant, presque tous les �tats se rendent compte que ces technologies sont tr�s importantes pour leur d�veloppement socio-�conomique. "Il s'agit l� d'une �volution extr�mement positive, et c'est pourquoi ce sommet rev�t une si grande importance", a-t-il dit.
L�aspect positif d�un tel positionnement est qu�il va n�cessairement contribuer � la modernisation des soci�t�s africaines. L�aspect n�gatif est qu�un tel rouleau compresseur va laminer les cultures indig�nes, provoquer de nouveaux besoins et renvoyer aux limbes de l�humanit� des �conomies qu parvenaient encore � rester auto-productives.
|
|