Au Tibet on torture toujours
Nov 26, 2003
La r�pression s�aggrave au Tibet au point que le Dala�-lama a fait comprendre qu�il ne pourrait pas longtemps contenir la col�re des Tib�tains. Description du syst�me carc�ral tib�tain.

Il y a trois prisons dans la R�gion autonome du Tibet, en Chine du Sud-Ouest: la Prison de la R�gion autonome, les Prisons de Lhasa et de Bomi.

Construite en 1960, la Prison de la R�gion autonome du Tibet est la plus grande du genre au Tibet et la seule prison qui est capable de recevoir des condamn�es.

Losang Geleg, directeur adjoint du Bureau charg� de l'Administration des Prisons du Tibet, a dit que le nombre de condamn�s de ces trois prisons �tait de 2 300 personnes, soit 0,9% de la population de toute la r�gion
autonome. Voici la version officielle.

Parmi les condamn�s, 76% sont issus de l'ethnie tib�taine, 20%, de la nationalit� Han et le reste, d'autres minorit�s ethniques.

Le nombre des femmes condamn�es repr�sente 3% du total des condamn�s. Plus de 60% des condamn�s le sont pour des crimes sur les biens mat�riels, 30%, pour des crimes de violence et moins de 5%, pour des crimes contre la s�curit� nationale, a indiqu� Losang Geleg.

Plus de 600 policiers dont 65% sont des Tib�tains travaillent dans ces trois prisons.

Au Tibet, quatre cas des criminels ne peuvent �tre mis en prison: les femmes enceintes, les femmes qui allaitent, les personnes physiquement handicap�es et les personnes qui ont des maladies graves.

Quand les d�partements de la s�curit� publique envoient des criminels dans les prisons, il faut avoir simultan�ment quatre documents l�gaux: des verdicts qui sont en vigueur, des copies des actes d'accusation, des registres et des notes de jugement.

30% des condamn�s pouvaient obtenir la r�duction de leurs peines chaque ann�e, a pr�cis� Losang Geleg.

En vertu de la loi, les condamn�s peuvent jouir de 12 droits dont le
droit d'�tude, le droit du repos, le droit d'appel et le droit
d'accusation.

D�s qu'ils entrent dans la prison, les condamn�s peuvent obtenir un cahier qui enregistre en d�tail les droits dont les condamn�s jouissent, les activit�s de la prison. Les gardiens font �galement l'objet d'une �troite supervision.

Les condamn�s peuvent apprendre des connaissances culturelles, l�gislatives et des affaires courantes durant leurs peines. Ils peuvent �galement recevoir les formations en langues et en math�matiques. La dur�e de formation est de quatre jours par semaine.

Les frais de la nourriture des condamn�s sont de 180 yuans par mois (21,69 dollars am�ricains) par personne. Avec du riz et de la farine, les prisons pr�parent diff�rents repas selon les coutumes des condamn�s et fournissent du "zanba" (farine d'orge) fabriqu� avec le "qingke" (orge du Tibet) et du beurre aux condamn�s tib�tains. La cuisine musulmane est disponible dans les prisons du Tibet.

Les tortures et les mauvais traitements sont n�anmoins monnaie courante dans les �tablissements p�nitentiaires tib�tains o� il n�est pas rare que des prisonniers meurent sous les coups.

"La vie est tr�s dure pour toutes les personnes incarc�r�es au Tibet, qui sont soumises � des conditions de d�tention affligeantes, auxquelles vient s'ajouter le recours g�n�ralis� � la torture et � d'autres formes de mauvais traitements", a fait observer Amnesty International.

Ngawang Lochoe, une religieuse bouddhiste de vingt-huit ans originaire de Lhassa, est morte en d�tention � la prison de Drapchi en f�vrier 2001, apparemment des suites d'une pancr�atite. Des informations non officielles laissent en outre � penser qu'elle a seulement �t� hospitalis�e le jour de son d�c�s, et il semble que sa mort ait �galement eu pour causes des actes de torture ou d'autres formes de mauvais traitements.

"Les autorit�s chinoises doivent lib�rer imm�diatement et sans condition tous les prisonniers d'opinion, et prendre de toute urgence des mesures pour mettre fin � la torture et am�liorer les conditions de fonctionnement de l'ensemble de leur syst�me carc�ral et judiciaire", a conclu Amnesty International.

En 2001 le TCHRD (Centre Tib�tain pour les Droits de l'Homme et la D�mocratie) notait dans son rapport annuel sur les violations des droits de l'homme au Tibet que la r�pression exerc�e par la Chine au Tibet s'�tait renforc�e en 1999, ann�e du 40�me anniversaire du soul�vement de Lhassa contre la pr�sence chinoise,.

Ce rapport, publi� le 3 janvier 2000, accusait P�kin d'avoir recours aux d�tentions arbitraires, � la torture et aux avortements forc�s.

L'organisation, qui �mane du gouvernement tib�tain en exil en Inde, indiquait avoir eu connaissance du d�c�s de six opposants tortur�s � mort l'an dernier par les autorit�s.

La torture reste une m�thode commune dans les prisons tib�taines, du passage � tabac aux chocs �lectriques, en passant par l'isolement, les morsures de chiens, les fers, le travail forc�, le manque de nourriture et de sommeil ou l'absence de soins m�dicaux.

Les autorit�s d�tiennent actuellement 615 prisonniers politiques ou de conscience au Tibet, dont 79 % sont des moines ou des religieuses bouddhistes.

Sur ces 615 prisonniers, 62 ont �t� condamn�s � des peines d�passant 10 ans de prison. En 1999, 130 Tib�tains ont �t� arr�t�s et accus�s de � mettre en danger la s�curit� de l'�tat � pour avoir simplement exprim� leur opinion.

La r�pression s'est poursuivie dans les temples, dont pr�s de 1 500 moines et religieuses ont �t� expuls�s sur ordre des autorit�s.

Le gouvernement chinois s'efforcerait de r�duire la population d'ethnie tib�taine en � important � de la main-d��uvre chinoise de souche.

Simultan�ment, les Tib�taines sont toujours forc�es � avorter ou bien sont st�rilis�es de force, alors que les minorit�s ethniques sont en th�orie dispens�es de la politique de l'enfant unique.

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s