Attaqu� par la presse et par la justice, Charles Pieri appara�t aujourd�hui comme l�une des victimes de l�acharnement anti-corse.
On peine � croire qu�il existe une marionnettiste derri�re ce raz-de-mar�e anti Charles Pieri. On pense plut�t � une sorte de concurrence m�diatique qui produit de la pression sur l��tat qui pousse la justice � diligenter une enqu�te.
Or la nouvelle de cette enqu�te judiciaire tombe le lendemain de la calamiteuse �mission de Beno�t Duquesne � Compl�ment d�enqu�te consacr�e � la Corse �. Ces r�alisateurs de t�l�vision se rendent-ils compte que pour satisfaire leurs petits int�r�ts d��coute, ils jouent pour les plus radicaux ou les plus affairistes des nationalistes.
Mardi matin, l��mission � Forum � de Radio Bleu RCFM explosait litt�ralement sous les appels scandalis�s de t�l�spectateurs mais aussi des personnalit�s interview�es qui, toutes, ont dit que leur bonne foi avait �t� trahie. Syst�me habituel : on interviewe une personne durant une heure et on passe les dix secondes qui permettent d��tayer la th�se promise par le titre, en l�occurrence les nationalistes font peser sur la Corse une chape de plomb qui aboutit � l�omert�.
Et lorsque les intervenants refusent de r�pondre on les montre le regard et l�attitude fuyant, cherchant � �chapper � l��il impitoyable de la cam�ra.
Il faut dire que le r�sultat �tait surprenant. No�lle Vincensini, infatigable combattante de l�anti-racisme, devenait sous les questions de Duquesne une raciste. Paul Giacobbi, qui venait d��crire une courageuse lettre aux plastiqueurs devenait un l�che n�osant pas r�pondre aux questions de l�h�ro�que journaliste. Jean-Claude Acquaviva, chanteur d�A Filetta, tr�s proche des nationalistes, s�entendait parler contre les nationalistes. Et tout � l�avenant.
Outre la profonde malhonn�tet� du proc�d�, on ne peut qu��tre choqu� par l�attitude qui consiste � fouler aux pieds les sentiments bons ou mauvais de personnes pour mieux satisfaire l�opinion publique continentale.
M�me les anti-nationalistes �taient furieux de voir la Corse pr�sent�e de mani�re mensong�re comme une terre � feu et � sang rendue pieds et poings li�s � un nationalisme sanguinaire.
Le r�sultat des courses est que Charles Pieri appara�t comme la victime expiatoire d�une t�l�vision profond�ment anti-corse et qu�il pourra se targuer d��tre pers�cut� � travers sa fille qui, a tout de m�me bien le droit d��tre g�rante de soci�t�.
� Compl�ment d�enqu�te � rappelle d�autres �missions qui apr�s l�assassinat du pr�fet Erignac ont abouti � un r�sultat tr�s net : la progression �lectorale des nationalistes lors des territoriales de 1998 puis de 1999. L�histoire n�est faite que de r�p�tition. Et Charles Pieri vient, bien contre son gr�, de gagner une premi�re manche. N�anmoins chaque fois que l�Etat a voulu faire tomber un de ceux qui, auparavant l�avait servi, il a r�ussi. Enfin et surtout, la marge de man�uvre du chef nationaliste est somme toute r�duite s�il ne veut pas attirer les foudres mortelles de la justice sur tous ses enfants, ceux qui doivent �tre jug�s et celle qui pourrait l��tre. Il devra donc n�gocier mais avec finesse et intelligence, ce dont il ne manque pas.
TOUT LE DOSSIER CORSE
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