L'omnipr�sence de Charles Pieri embarrasse les nationalistes corses
Sep 26, 2003

Les diff�rentes formations nationalistes - dont celles qui s'opposent � la violence - vont se retrouver � nouveau, � Corte, mercredi 24 septembre, pour tenter de b�tir une liste d'union aux prochaines �lections territoriales de mars 2004. Un communiqu� laconique et un silence de bois avaient entour� la derni�re rencontre, le 9 septembre. Et pour cause : personne n'a eu trop envie de raconter que Charles Pieri �tait pr�sent. Qu'il avait expliqu� en arrivant : "Je repr�sente Indipendenza." Et, mieux, qu'il avait co anim� la r�union.

Lorsqu'il �tait sorti de prison, en mai 2002, l'ancien secr�taire national d'A Cuncolta confiait : "Je suis un simple militant." Charles Pieri tient en r�alit� aujourd'hui les r�nes de la principale formation nationaliste. "Il a la future liste en t�te" pour les territoriales, confirme un responsable. C'est lui qui, dimanche 21 septembre, est "mont�" � Luri (Haute-Corse), o� on avait un peu trop vu Edmond Simeoni et Jean-Guy Talamoni apr�s les affrontements. Lui qui signe les �ditoriaux du Ribombu, l'hebdomadaire nationaliste. Lui, surtout, qui a impos� la strat�gie d'"union" � Fran�ois Sargentini � son relais � Indipendenza � et � Jean-Guy Talamoni, chef de file des �lus de Corsica nazione. Apr�s un �t� agit�, le FLNC-Union des combattants a d�cid� d'"accompagner" ces discussions par une mini-tr�ve.

Tout ceci n'a pas �chapp� aux nationalistes hostiles � la clandestinit� du Parti de la nation corse (PNC) de Jean-Fran�ois Angelini, et � ceux, parmi lesquels de nombreux v�t�rans du FLNC, qui se retrouvent, derri�re Edmond Simeoni, au sein de la Chjama naziunale. La pr�sence de Charles Pieri, ancien chef de guerre et soup�onn� d'app�tits affairistes, d�courage de nombreux militants. Mais, une fois de plus, on "r�le" sous cape.

"Il ach�te sa tranquillit�"

Charles Pieri s'entoure. � la veille d'une p�riode difficile, il cherche des soutiens. Son fils, Christophe, acquitt� fin 2002 par la cour d'assises de Haute-Corse pour le meurtre d'un jeune homme dans une f�te de village, va �tre � nouveau jug� par la cour d'assises du Rh�ne. "Il ach�te sa tranquillit� avec l'union", convient un militant d'Indipendenza. Ses proches le d�fendent d�j�. Dans Le Monde du 12 septembre, M. Sargentini pr�vient : "Charles va continuer � assumer ses responsabilit�s. Qu'on n'esp�re pas nous diviser."

Seul un homme a rompu le silence. Dans une tr�s remarqu�e "Lettre ouverte � ceux qui d�truisent la Corse", publi�e le 13 septembre par Corse-Matin, le pr�sident (PRG) du conseil g�n�ral de Haute-Corse, Paul Giacobbi, s'insurge. "Vous ne pouvez �viter de vous poser des questions sur le train de vie de vos chefs, leurs investissements (...). Vous n'�tes pas les soldats d'une juste cause mais des mercenaires qui servent les app�tits de pouvoir et d'argent de ceux qui vous paient." Le Ribombu n'a pas appr�ci�. En revanche, "Cela me fait mal que ce soit Giacobbi qui ose dire �a, et pas nous," s'attriste un proche d'Edmond Simeoni.

(source Le Monde, A.C.)

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