Le parti national corse porte � son tour la fraude �lectorale devant un tribunal
Sep 24, 2003

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Arriti, l�hebdomadaire du PNC avait consacr� un num�ro sp�cial � la fraude �lectorale lors du r�f�rendum. Le dossier est impressionnant. Le premier article d�Arritti est intitul� � La face cach�e de l�iceberg �. Car la fraude dont il est apport� ici des preuves est la plus visible.

On ne compte plus les personnes qui ne se sont pas d�plac�es mais on quand m�me vot�. Le maire de Propriano, Paul-Marie Bartoli a ainsi justifi� d�une grande partie des 26 �lecteurs qui ont vot� sans bouger. Ceux-ci ont �t� contact� un par un et ont attest� qu�ils n�avaient pu se d�placer. Quant � savoir ce qu�ils ont vot�. M�me pas eux le savent. Mais il y a fort � parier qu�ils ont vot� non.

� Bastia, la fraude est affaire presque normale. La municipalit� est en th�orie tenue par les radicaux de gauche ralli�s � Jean-Pierre Chev�nement. En fait, l�appareil est presqu�ind�pendant. La municipalit� est pour la municipalit�. Une grande partie de l�appareil est aux mains de la fraction la plus mat�rialiste du Parti communiste avec � sa t�te Ange Rov�re. D�autres militants, plus id�alistes (les pauvres) r�prouvent cet art de la gamelle mais n�y peuvent rien.

Pour ceux qui tiennent le manche, il s�agit surtout de ne pas le perdre et tout est bon pour garder le cap. Autrefois d�j�, sous le mandat du p�re d��mile Zuccarelli, la fraude �tait presqu�un art. � La fraude, peut-�tre, mais seulement au moment des �lections � aurait r�torqu� l�un de ces �mules dans une affaire rest�e c�l�bre celle du figuier. Ah oui, au fait, un nom apparaissait alors dans la liste suspect�e d�in�l�gances : celui d�un certain Charasse, Castellani par sa m�re, qui ne r�vait que de devenir le roi dans cette �le qu�il n�a depuis de cesse de d�nigrer.

La fraude donc, argument majeur des clandestins pour justifier la violence et jeter le b�b� avec l�eau du bain, la d�mocratie avec sa l�pre. � ce dossier nous joignons les preuves apport�es par le PNC.


Face cach�e de 1'iceberg


Ce num�ro sp�cial d'Aritti r�v�le les preuves de la fraude qui a entach� le scrutin du 6 juillet.
D�celer des fraudes n'est pas un travail
ais�. Cela r�clame beaucoup de temps et les fraudeurs sont de nos jours exp�riment�s et organis�s. Le probl�me est en effet r�current dans l'�le: 40 ans au moins qu'il empoisonne la d�mocratie insulaire!

Ces d�linquants du suffrage universel proc�dent par � pointage�, rep�rent d'une �lection sur l'autre, par exemple, les abstentionnistes, gonflent aussi artificiellement les listes, ach�tent � l'occasion enfin des �lecteurs dans le besoin... L'ensemble de ces pratiques leur fournit une masse de man�uvre ensuite consid�rable, toujours utile, surtout quand l'issue du scrutin promet d'�tre serr�e, comme cela a �t� le cas pour la consultation du 6 juillet.

Compte tenu de cette � professionnalisation � de la fraude, compte tenu aussi du fait que, l'examen des listes d'�margement est forc�ment long et minutieux, ce qui ne nous a pas permis de passer au crible toutes les listes � notre disposition au moment de faire para�tre Arritti, on peut affirmer que ce qui est r�v�l� dans ce num�ro sp�cial n'est qu'une face cach�e de l'iceberg.

Toussaint Luciani du Mouvement pour la Corse, aid� d'Edmond Simeoni notamment, mais aussi de militants du PNC, a �t� d'embl�e offensif. Il a d�pos� un recours en annulation devant le Conseil d'�tat. Idem pour Corsica Nazione qui a surtout d�nonc� pour l'heure les conditions de la campagne �lectorale, en d�posant aussi un recours en annulation. L'un et l'autre pr�parent des recours devant la juridiction p�nale.

U Partitu di a Nazione Corsa l'a annonc�, il d�posera �galement plainte au p�nal. Il est imp�ratif en effet d'arriver � sanctionner les fraudeurs et pour cela il est grand temps que le pouvoir de justice de l'�tat fran�ais ne s'en rende plus complice de fait (se rappeler du rapport scandaleux de Jean-Jacques Queyranne, alors ministre de l'int�rieur, pour contrer notre recours en annulation aux �lections territoriales de 1998). C'est l'impunit� qui permet la r�cidive. C'est aussi parfois des d�cisions provocatrices, comme l'est le nouveau projet de loi sur les votes par procuration (voir ci-dessous). H� ora ch'ella finisca!I
FG.


Procurations 25 ans en arri�re?

Les maires PNC et apparent�s (Fran�ois Alfonsi, Christian Leca, Lionel Mortini, Pierre Jean Stefani, Yves Stella) ont alert� l'opinion sur le projet de loi en cours d'�laboration pour modifier les modalit�s d'�tablissement des procurations. Cette loi nous fera faire un funeste retour en arri�re.. Une simple attestation sur l'honneur de l'�lecteur, en effet, suffira d�sormais � �tablir la procuration. Pour toute r�ponse il leur a �t� �crit que le projet de loi suivait son cours, et, comble du comble, les procurations seront �tablies directement en mairie! P�renu foie. Nous reviendrons tr�s prochainement sur cette question cruciale.



Voyage au pays de la fraude

�mile Zuccarelli n'a pas de mots assez durs pour fustiger ceux qui d�noncent la fraude �lectorale dans le scrutin du 6 juillet 2003: �Nous ne pouvons laisser dire n'importe quoi � une minorit� de personnes ne supportant pas d'avoir perdu... Le proc�d� de nos d�tracteurs qui ont essuy� une d�faite historique est grossier... Il s'agit l� d'une man�uvre pr�m�dit�e servant � mieux critiquer et � mieux calomnier par la suite... Je peux vous certifier que toutes les op�rations de vote se sont bien d�roul�es... Il n�y a eu aucun probl�me �

Il faut d'abord rappeler que ce propos �mane d'un expert. On doit en effet aux services �lectoraux de la ville de Bastia des prouesses �lectorales d�sormais fameuses. En 1986, il �tait candidat d�put� et son p�re jean Zuccarelli encore maire de Bastia quand la totalit� des registres d'�margements de la ville firent falsifi�s au bureau centralisateur de la Mairie pour faire dispara�tre la trace d'une soixantaine de fausses procurations. Cette falsification � la cha�ne, constat�e notamment par un pr�fet encore tout �bahi, se solda par l'annulation de l'�lection et la modification de la loi �lectorale: c'est depuis lors que chaque �lecteur en France est amen� a signer le registre d'�margement lui-m�me, pour emp�cher que ne se reproduise la technique des �margements �� la cha�ne� des services municipaux de la ville de Bastia!

Qu'� cela ne tienne: la fraude �lectorale n'a pas toujours besoin d'�tre aussi massive, et les techniques peuvent varier. En 1998, les � techniciens �lectoraux � de la ville, malgr� les condamnations en justice, sont grosso modo les m�mes qu'en 1986. �mile Zuccarelli, d�put� maire, a d�finitivement remplac� son p�re
d�c�d� depuis. L'enjeu n'est plus de maquiller une fraude le jour d'un scrutin, mais d'assurer un si�ge de conseiller g�n�ral dans le 3�me canton de Bastia � Jean Jacques Vendasi, fr�re de Fanfan Vendasi, maire et conseiller g�n�rai de Furiani.

La machine �lectorale agit en amont et fait faire un bond en avant � la liste �lectorale de ce canton: + 50% lors de la r�vision �lectorale qui pr�c�de le scrutin fatidique! Pour cela, on fait fl�che de tout bois: �lecteurs fant�mes �domicilies� dans un logement insalubre, ou bien domicili�s chez des personnes �g�es boulevard Gaudin par le leu de fausses attestations d'h�bergement, ou bien �lecteurs �chang�s d'adresse�, etc.. Plus de 100 inscriptions frauduleuses sur 300 seront ainsi mises en �vidence par l'enqu�te de police diligent�e suite � la plainte au p�nal d�pos�e par Edmond Simeoni, avant que le commissalre en charge de l'enqu�te ne soit brutalement �mut� hors de Bastia, jean Pierre Chev�nement �tant alors Ministre de l'Int�rieur.. Son enqu�te, m�me incompl�te, permettra cependant de mettre au tribunal les faussaires, et de les faire condamner p�nalement.

En 2003, pour ce r�f�rendum, aucun des � repris de justice � de la pr�c�dente fraude �lectorale n'a �t� sanctionn�. Le service des �lections reste tout entier d�vou� � �mile Zuccarelli. Aussi, les scores de l'entit� �lectorale � Bastia-Furiani � d�fraient � nouveau la chronique. Rappelons d'abord que le sc�nario de cette saga politico-�lectorale a connu un rebondissement inattendu en 2002, lors des �lections l�gislatives, quand le maire de Furiani, conseiller g�n�ral, ainsi que son fr�re, �lu dans les conditions que l'on vient de rappeler par les services �lectoraux bastiais, sont entr�s en dissidence contre le chef dynastique Zuccarelli, h�ritier de son p�re Jean, et de son grand p�re �mile Sari.

Les mots ont alors manqu� � �mile pour d�noncer les �financements mafieux � de Fanfan, alors que jusqu'a pr�sent, et notamment en 1998, ils ne l'avaient jamais choqu�. Les mots manquaient tout autant � Fanfan, dont la faconde �lectorale n'est pas aussi brillante que celle de son � ma�tre �mile �, pour stigmatiser les fraudeurs de l'�quipe municipale. Quelle foire d'empoigne!

Fanfan trouva quand m�me les quelques mots n�cessaires pour rappeler que tous les travers qu'�mile lui reprochait, il les avait appris � ses c�t�s, durant les longues ann�es h�ros des � modernes�, r�put� pour son entregent financier gagn� notamment � l'occasion des march�s publics de la r�gion bastiaise, re�ut le soutien de tout un �lectorat inattendu, � tel point que le t�l�visions affirmaient qu'il �tait ouvertement appuy� par les plus radicaux des nationalistes!

L'autre, parangon de vertu morale, fit donner � fond son bataillon �lectoral. La bataille fut chaude, et �mile l'emporta. Un an plus tard, �mile et Fanfan se sont retrouv�s �main dans la main� pour faire passer le �non�: 80% � Furiani, 70% � Bastia, avec des participations � canons�, et, bien s�r, l'indispensable �coup de pouce�.

Certes les techniques se sont affin�es: fini l'�margement �� la cha�ne� imm�diatement reconnaissable sur la liste d'�margement. Il nous faudra plus de temps cette fois pour d�montrer la fraude qu'en 1986, quand une m�me croix �margeait tous les �lecteurs de plusieurs bureaux �lectoraux. Cependant, des dizaines d'�margements semblables entre �lecteurs qui n'ont pas donn� de procuration entre eux sont d'ores et d�j� constat�s (voir ci-contre un premier exemple).

Et, bien s�r, certains bureaux se distinguent par la profusion d'�margements � bidons�, sortes des gris-gris indescriptibles, ajout�s pour d�samorcer les recours ult�rieurs, en faisant � coller� le nombre d'enveloppes � retrouv�es � dans l'urne avec le nombre d'�margements comptabilis�s sur la liste.
Mais, pour habile qu'elle soit, l'existence de cette fraude est rest�e d�celable. Nous le montrons plus loin avec l'exemple de Furiani, 1' bureau.
Ces �l�ments d�taill�s d�mentent une nouvelle fois les d�n�gations indign�es d'�mile Zuccarelli et des siens.

Quand la Corse en aura-t-elle fini avec ses Tartuffes? Ne serait-il! pas temps que justice passe? Car la tol�rance de la soci�t� pour le fraudeur a les m�mes effets que pour l'incendiaire: elle provoque la r�cidive, et elle nous m�ne � la catastrophe. I

Fran�ois ALFONSI

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