DOSSIER PIERI

Apr�s la premi�re audition sur le fond du dossier de Charles Pieri

Charles Pieri a �t� entendu mardi par le juge parisien Philippe Courroye sur le fond du dossier, pour la premi�re fois depuis sa mise en examen dans l'enqu�te sur des malversations financi�res pr�sum�es du nationaliste corse en relation avec une entreprise terroriste. L'audition de cinq heures, "tr�s courtoise, sans question pi�ge", a port� exclusivement sur le versant financier du dossier et non sur les incriminations terroristes, a indiqu� l'un des avocats de M. Pieri, Me Eric Barbolosi. "Aucune question relative � l'engagement politique de mon client ou � ses mises en examen pour des qualifications terroristes comme le financement du terrorisme ou l'association de malfaiteurs ne lui a �t� pos�e, malgr� les demandes r�p�t�es de M. Pieri", a d�clar� Me Barbolosi. "Mon client souhaite �tre rapidement entendu sur ces qualifications terroristes, qui ont notamment justifi� son placement en d�tention provisoire, pour d�montrer leur caract�re inopportun", a ajout� l'avocat.

Charles Pieri �tait arriv� au palais de justice sous forte escorte et dans une ambulance: selon l'un de ses avocats, M. Pieri souffre de troubles cardio-vasculaires et a fait un petit malaise � la fin du mois de d�cembre. Il est actuellement hospitalis� au sein de la maison d'arr�t de Fresnes (Val-de-Marne). Charles Pieri, 53 ans, est poursuivi depuis le 17 d�cembre pour "abus de biens sociaux, recel et complicit� d'abus de biens sociaux, recel d'abus de confiance, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, financement du terrorisme et extorsion de fonds".

Lors de sa mise en examen, il n'avait pas souhait� s'exprimer sur le fond du dossier mais avait indiqu� qu'il ne resterait pas taisant et qu'il s'expliquerait "plus tard".

D'autres mis en examen n'ont pas attendu leur seconde confrontation devant le juge pour s'�pancher et accr�diter, semble-t-il, l'existence de malversations pr�sum�es dans l'entourage proche de M. Pieri. Ainsi, Marina Paolini, secr�taire entre 1996 et 2002 de la la soci�t� Corsica Gardiennage Service (CGS), a bris� l'omerta en affirmant au juge que cette soci�t� servait de "vache � lait" au nationalisme corse.

Mme Paolini a ainsi reconnu avoir op�r� des d�tournements de fonds � partir de 1998, � la demande pressante d'un des bras droit du chef nationaliste corse Charles Pieri, Jacques Mosconi.

A la mi-d�cembre, le juge Courroye avait par ailleurs re�u un fax d'un ancien g�rant du Club M�diterran�e de Sant'Ambrogio (Haute-Corse) o� l'ex-responsable faisait �tat de pressions sur sa soci�t� - via la CGS - s'apparentant � un racket.

De source judiciaire, on estime que l'ensemble des fonds d�tourn�s dans ce dossier - salaires, locations de voitures, mouvements de fonds - avoisine "un petit million d'euros". De source proche du dossier, on �value ce montant � 400.000 euros.

Ainsi, les enqu�teurs soup�onnent Charles Pieri d'avoir per�u 265.000 euros de l'h�tel du Golfe situ� � Saint-Florent (Haute-Corse) par le biais d'un ch�que, de d�tournements des recettes ou de l'utilisation de la carte bleue de la soci�t�, en qualit� de directeur du personnel de l'h�tel g�r� par sa fille. Par ailleurs, dans un des volets du dossier qui concerne le transfert du joueur de football Micka�l Essien du club de Bastia � celui de Lyon en juillet 2003, deux anciens administrateurs du Sporting Club de Bastia (SCB), G�rard Luigi et No�l G�ronimi, ont �t� mis en examen. M. Luigi a �t� plac� sous mandat de d�p�t tandis que M. G�ronimi a �t� remis en libert� sous contr�le judiciaire.

Corse : Charles Pieri nie toujours

Le leader nationaliste �tait entendu pour la deuxi�me fois hier par le juge Courroye.

-Lib�ration-
Pour sa seconde rencontre avec le juge Courroye, Charles Pieri est arriv� en ambulance. Apr�s un malaise cardiaque, survenu fin d�cembre dans sa cellule, il est hospitalis� � la maison d'arr�t de Fresnes. Le leader nationaliste, �g� de 53 ans, est poursuivi pour �abus de biens sociaux, recel et complicit� d'abus de biens sociaux, recel d'abus de confiance, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, financement du terrorisme et extorsion de fonds�. Une dizaine de personnes sont �galement mises en examen dans cette vaste affaire de racket et d'escroqueries diverses. Parmi lesquelles les deux anciens administrateurs du club de foot SC Bastia, G�rard Luigi et No�l Geronimi, qui se sont �livr�s� vendredi aux policiers. Tous deux sont soup�onn�s d'�tre impliqu�s dans le versement de commissions occultes lors d'�changes de joueurs entre Bastia et Lyon, l'�t� dernier. D�sormais, seulement trois personnes n'ont pas r�pondu � l'�invitation� des enqu�teurs : Jacques Mosconi, lieutenant de Pieri, Charles-Philippe Paoli et Elodie Pieri, fille de Charles, sont toujours au vert. Un mandat de recherche pourrait �tre d�livr� dans les prochains jours. Plusieurs des personnes entendues fin d�cembre ont d�crit un syst�me de pompe � fric mis en place autour de Pieri. Selon une source judiciaire, pr�s d'un million d'euros auraient �t� r�cup�r�s frauduleusement ou par extorsion en une vingtaine de mois. Reste � savoir si une partie de ces sommes a permis de financer quelques-unes des actions terroristes du FLNC. Hier, durant les cinq heures au cours desquelles Charles Pieri a r�pondu au juge, le leader nationaliste a r�fut� les accusations le concernant. �Sans r�ellement s'expliquer�, estime une source judiciaire. Au contraire, pour son avocat, Eric Barbolosi, �Charles Pieri s'est expliqu� point par point sur les aspects financiers. Nous attendons d'�tre interrog�s au plus vite sur l'aspect terroriste. Car, de ce point de vue, les �l�ments du dossier sont totalement infond�s�. Le juge Courroye a r�torqu� qu'il �tait ma�tre du contenu des auditions.

Au service de Charles Pieri ?
Les �tranges messagers du Sporting Club de Bastia



-Le Figaro-
Le responsable nationaliste Charles Pieri a �t� entendu hier pendant cinq heures par le juge Philippe Courroye. Interpell� le 14 d�cembre en Haute-Corse, l'ancien secr�taire national d'A Cuncolta Naziunalista a commenc� � r�pondre des �l�ments ayant justifi� sa mise en examen pour �abus de biens sociaux, recel et complicit� d'abus de biens sociaux, recel d'abus de confiance, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, financement du terrorisme et extorsion de fonds�. Au m�me moment, les policiers de la brigade financi�re continuaient leurs investigations sur ses activit�s, notamment au sein du Sporting Club de Bastia.

Comme souvent en mati�re de nationalisme corse, l'histoire de G�rard Luiggi et de No�l Geronimi, qui se sont rendus vendredi matin (nos �ditions d'hier), tient de la farce et du film de s�rie B. En ao�t dernier, ces proches de Charles Pieri, membres de la mouvance nationaliste de Haute-Corse, ont fait le voyage de Monaco. Quelques jours plus t�t, le Sporting Club de Bastia (SCB) avait envoy� un ch�que aux agents du joueur Micka�l Essien pour r�mun�rer le transfert r�ussi de ce dernier du Sporting � l'Olympique Lyonnais (OL). Au total, la transaction d�passe les 11 millions d'euros, dont un ch�que de 5 millions imm�diatement vers�s par l'OL sur lesquels le SCB paie donc les agents d'Essien.

En ce mois d'ao�t, le voyage de Luiggi et de Geronimi n'est pas d� au hasard. Les deux hommes se font en effet remettre, semble-t-il par les agents eux-m�mes qui pourraient �tre entendus � ce sujet, une somme importante en liquide. Si les policiers ont bien retrouv� trace de 100 000 euros, ils sont toutefois persuad�s que le montant de cette �trange contribution est plus �lev�. Les deux �missaires repartent ensuite tranquillement � Bastia. Que font-ils de cet argent ? No�l Geronimi, mis en examen pour �recel d'abus de biens sociaux� et laiss� en libert� sous contr�le judiciaire, aurait � la m�me �poque rembours� un pr�t personnel. Quant � G�rard Luiggi, il affirme avoir donn� cet argent �� des dirigeants du Sporting Club de Bastia�, sans donner plus de pr�cisions. A en croire le SCB lui-m�me, Geronimi et Luiggi avaient pourtant pris leurs distances avec le club en juillet avant de d�missionner en novembre de leur si�ge d'administrateur. Mis en examen pour �complicit� et recel d'abus de biens sociaux�, G�rard Luiggi a �t� plac� en d�tention provisoire. Les policiers le soup�onnent de taire le nom du v�ritable destinataire de cet argent liquide... qui ne serait autre que Charles Pieri. S'il n'exer�ait officiellement aucune responsabilit� au sein du club, de nombreux t�moignages indiquent qu'il en �tait en fait l'un des patrons officieux. Il a ainsi rencontr� les dirigeants du PSG pour le transfert d'Essien (nos �ditions du 19 novembre) et s'est �galement int�ress�, en juillet 2003, au sort d'un autre joueur pr�t� au SCB, Alou Diarra.

DOSSIER PIERI

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s